Nouvelle histoire dans un registre totalement différent pour moi. Cette fanfic est à classer dans les OOC. Je vais plus me concentrer sur les personnages mais je n'exclue pas une petite enquête policière.
Ce prologue donne le ton de l'histoire. Espérons qu'ils vous plaisent. Comme toujours, j'attend vos commentaires...Bonne lecture !
Toutes les grandes histoires d'amour méritent une seconde chance, mais si cette dernière ne se présentait pas sous la forme que vous attendiez ?
PROLOGUE : Seconde Chance
Debout près de la porte du loft, elle tentait de calmer le stress qui l'envahissait. Son coeur tambourinait comme si elle allait se confesser pour un pêcher. Elle ne savait pas comment lui annoncer la nouvelle sans lui faire de peine.
Les mains dans les poches, elle se souvenait de leurs nombreuses conversations qui l'incitaient à avancer, à être heureuse , à ne pas faire cas du passé et à aller de l'avant. Mais malgré ses efforts à l'avoir pousser dans ce sens, Kate redoutait quelque peu de lui annoncer la nouvelle.
Soupirant une nouvelle fois, elle vérifia qu'il n'était pas trop tôt. Dès qu'elle s'était levée du lit, elle avait décidé de mettre ses craintes de côtés et d'aller tout lui dire. Cela faisait des jours , qu'elle ressassait sans cesse cette conversation dans sa tête et ce matin, elle s'était décidée à tout avouer. Frappant deux coups à la porte, elle se demandait encore si elle faisait le bon choix, si lui en parler était la bonne chose à faire, mais finalement, ne rien dire serait un mensonge par omission , et ce n'est pas le genre de relation qu'elle souhaitait. Perdue dans ses pensées, elle en sortit quand la porte du loft s'ouvrit sur un visage surpris.
-Kate, chérie, je ne t'attendais pas, sourit Martha en ouvrant la porte en grand
-Oui. Je suis désolée, j'aurais sûrement dû vous appeler ou…
-Balivernes ! Tu sais très bien que tu es ici chez toi, assura la matriarche tout en l'étreignant.
Elle avait beaucoup maigri et ses traits fatigués révélaient une grande tristesse. Malgré tout le maquillage qu'elle tentait d'utiliser pour cacher son désespoir, Beckett n'était pas dupe. Le temps lui avait infligé bien des misères, et la grande Martha Rodgers, toujours joviale et bout en train des années précédentes avait laissé la place à une femme marquée par la vie.
-Rentre donc, chérie, sourit la mère de Castle en la voyant la scruter avec inquiétude. Veux-tu un thé ?
-Oui, merci...un thé serait parfait .
-As-tu déjeuné? Je peux très bien nous faire quelques oeufs ou…
-C'est gentil, Martha mais je dois aller travailler.
-Un thé , alors, acquiesça-t-elle en se dirigeant vers la bouilloire tout en lui faisant signe de l'accompagner.
Chaque pas dans ce loft était comme une gifle en pleine de figure pour Kate, un poignard qu'on enfonçait encore un peu plus loin à chaque visite. Elle ne venait presque jamais ici. Elle arrivait toujours à s'arranger pour voir Martha en dehors ou chez elle. Elle ne supportait pas d'être ici , le loft s'était Rick...c'était eux. Son odeur, ses affaires, tout lui rappelait Castle.
La boule au ventre, elle suivit Martha jusqu'à la cuisine en tentant de ne pas regarder en direction de son bureau.
Rien n'avait changé depuis son absence. Martha n'avait rien bougé. Toutes ses affaires étaient restées à l'endroit même où il les avait laissées. Comme si le temps s'était figé depuis son départ.
Baissant le regard, sur la tasse que lui tendait Martha, Beckett tentait de chercher ses mots sans laisser ses yeux vagabonder dans le loft. Dieu, que c'était difficile d'être ici.
-Alors, est-ce une visite de courtoisie ou il y a-t-il un problème ?
Depuis que Castle était parti, Kate n'avait cessé de prendre des nouvelles de la matriarche. Elles avaient tissé un lien toutes les deux. Elles ne passaient pas une semaine sans se voir ou s'appeler. Beckett était devenue la bouée de sauvetage de Martha.
Scrutant la jeune femme en face d'elle, Martha commença à s'inquiéter. Jamais encore , elle n'avait semblé aussi stressée ou inquiète. Elle savait pertinemment que Beckett avait du mal à être ici , ce qui augmenta un peu plus son angoisse. Pourquoi se déplaçait-elle aujourd'hui et sans s'annoncer?
-Est-ce Lily ? demanda-t-elle morte de peur
-Non, tout va bien avec Lily. Elle a hâte de vous voir vendredi soir.
-Moi aussi. Elle grandit si vite, fit-elle pleine de nostalgie, les mains tremblantes, en pensant à Alexis au même âge.
-Elle doit jouer Cendrillon dans le spectacle de l'école. Elle va certainement vous montrer ses performances d'actrice, sourit Beckett en s'apercevant de la tristesse de Martha.
-Elle a ça dans le sang, acquiesça-t-elle en se raclant la gorge comme pour reprendre contenance. Alors qu'est-ce qui t'amène ? Non que je m'en plaigne, ajouta-t-elle devant la mine soucieuse de Kate.
Faisant tournoyer la cuillère dans son thé, elle repensa aux mots de Lanie la veille :
"Elle sera heureuse. Elle t'a toujours soutenue."
-Chérie ? demanda Martha en caressant doucement la main de Kate pour la sortir de ses inquiétudes
-Martha….je ne sais pas pour ou commencer, soupira-t-elle
- Eh bien , Richard disait toujours qu'une bonne histoire commence par le commencement
- Oui...c'est vrai...alors...heu...je vois quelqu'un depuis un moment déjà.
-Hum. Ce David est très gentil et très beau garçon, acquiesça Martha gentiment.
David Gallagher, 35 ans, dentiste. Kate l'avait connu au cours d'une enquête criminelle. Le jeune dentiste avait été le dernier à voir, vivante, la victime de Beckett. Quand l'affaire avait été close, David avait rappelé Kate et avait insisté pour prendre un café avec elle. Après plusieurs refus de sa part, elle avait finalement accepté. La soirée avait été agréable, mais Beckett lui avait annoncé qu'elle ne se sentait pas prête à avoir un homme dans sa vie actuellement. Comprenant sa situation personnelle, il avait accepté à la seule condition qu'ils deviennent amis. Les semaines avaient passé pour laisser place à des mois.
L'amitié avait été remplacée par de l'amour. Elle avait appris à l'aimer, lui, et à ne plus le comparer à avait appris à vivre à nouveau sans lui.
David était un homme grand, blond, avec un physique de rêve. Il était aussi extrêmement patient, et amoureux de Kate. Cela faisait désormais un an et demi qu'ils étaient devenus un « nous ».
Martha avait fait sa connaissance quand ils étaient encore amis. C'était elle qui l'avait poussée vers lui.
"Tu es jeune et magnifique, darling. Ne gâche pas ta jeunesse à attendre un fantôme. Tu mérites d'être heureuse."
Voilà les mots qu'elle avait employés à l'époque. Alors pourquoi était-elle aussi nerveuse à l'idée de lui avouer la vérité ? Parce qu'elle le savait, elle lui briserait le coeur.
-Chérie, si la nouvelle est que David et toi vous êtes ensemble et bien désolée de te le dire mais ce n'est pas un scoop. Et je suis très...
-On va se marier, la coupa, d'une voix hésitante, Kate toujours la tête basse.
Stupéfaite devant la nouvelle, Martha sourit en premier lieu, pour enfin poser le regard sur son annulaire gauche. Une magnifique bague sertie d'un diamant trônait sur le doigt de Kate. Prenant sa main en otage, avec une infinie douceur, elle découvrit l'anneau et murmura :
-Elle ressemble beaucoup à celle que Richard a…
Se rendant compte de la bêtise qu'elle allait dire, elle se tut et leva les yeux pour découvrir le visage peiné de Kate.
-Je suis certaine que Gina ou Méredith avaient de belles bagues. Rick avait bon goût, déglutit-elle douloureusement.
Martha se gifla mentalement pour sa maladresse. A aucun moment elle n'avait souhaité blâmer ou attrister la détective qu'elle avait appris à aimer comme sa fille. Et la bague à laquelle elle faisait référence se trouvait encore dans le tiroir du bureau de son fils. Cette bague lui avait été destiné, il y a des années désormais. Richard pensait faire sa demande mais la vie en avait décidé autrement et Kate n'avait jamais connu ses intentions à son égard.
-C'est une très bonne nouvelle chérie. Tu m'en vois ravie pour toi, se reprit Martha.
-Merci. C'est un homme bon…..il n'est pas…. Mais c'est un homme bon, murmura Kate en buvant son thé tristement
- A-t-il fait sa demande dans les règles ?
- Dans les règles ? sourit Beckett qui savait pertinemment ou voulait en venir la mère de Rick.
- Une femme de ta classe mérite une demande à sa hauteur. Alors restaurant ? fleurs ? genou à terre et belle déclaration ?
- Eh bien, en fait...
- Dis-moi pas qui ta fait sa demande sur l'oreiller après un moment d'extase ?
- Martha ! fit Kate gênée devant la mine réjouit de la matriarche
- Oh, chérie, tu n'as rien fait que je n'ai pas fait , reprit-elle malicieusement
- Oui..ben ...ceratine chose reste privée.
- Très bien , rit Martha
- Et pour information, ce n'était pas après un moment d'extase...
- oh...
- Il a mis un genou à terre et la fait dans les règles de l'art, confie Kate soulagée par la tournure de cette conversation.
- Tu m'en vois ravie. Ce jeune homme est tout ce que je pouvais espérer pour toi après..., enfin je suis heureuse, se racla-t-elle la gorge
- Merci, murmura Beckett
-Alors comment le prend ma princesse ?
-Elle est folle de joie. David et elle s'entendent à merveille. De toute manière, sans l'accord de Lily, je n'aurais jamais accepté.
-Je sais chérie, sourit tendrement la matriarche, qui savait pertinemment que le bonheur de Lily primait avant tout pour Beckett. Alors est-ce cela qui te met dans tous tes états ? Ton futur mariage ?
-Je….non….enfin….
-Katherine, quoi qu'il se passe, ne t'inquiète pas pour moi.
-David veut adopter Lily, chuchota-t-elle, gênée, en levant le regard sur Martha qui s'était figée à ses mots. On va former une famille et David est comme un père pour ma fille et…
-Je….je le sais, fit, peinée, Martha.
-Cela ne changera rien pour vous. Elle sera toujours votre petite-fille, ajouta Kate devant la tristesse de sa belle-mère.
Pendant plusieurs minutes, le temps se figea. Martha avait besoin de reprendre contenance face aux révélations de Kate. Tournoyant la cuillère dans sa tasse, elle repensait à ces six dernières années, Katherine avait fait face à l'absence de Richard comme elle l'avait put en élevant une petite fille remarquable. Elle ne pouvait pas la blâmer de refaire sa vie, mais le fait que Lily soit adopter lui retournait le coeur. La voix pleine de tristesse , elle demanda fébrilement :
-Elle va porter son nom ?
-Certainement.
- Oh, soupira-t-elle en retenant ses larmes
- Elle ne porte pas le nom de son père non plus et…, tenta de se justifier gentiment Beckett
-Je le sais chérie. Et ne vois aucune remontrance ou jugement dans ce que je vais te dire. Lily est mon rayon de soleil depuis….le drame. Vous êtes ce qui m'est le plus cher.
-Martha, je….
-Laisse-moi finir s'il te plaît. Il s'agit de ta fille et tu es la seule à même de prendre des décisions pour elle. Tu as fait un travail extraordinaire avec ma princesse. Tu es une mère exemplaire, Katherine.
-Mais ? demanda Kate devant la mine soucieuse de Martha
-Mais même si elle ne porte pas le nom de Castle ou Rodgers… Je pense qu'une partie de moi a toujours espéré qu'elle le ferait un jour.
-Martha, je suis désolée, souffla, peinée, Kate
-Tu n'as pas à l'être . Richard est le seul responsable de tout ce désastre, soupira-t-elle. C'est juste que tant que Lily était une Beckett, cela me donnait de l'espoir, je pense.L'espoir que mon fils n'était pas ...
-Je comprends, murmura Kate.
-Mais tu as aussi raison. David et toi êtes une famille désormais. La petite ne comprendrait pas si elle portait un nom différent de celui de sa mère, et tout comme toi, elle dot aller de l'avant. Je vais juste devoir m'y faire.
-Elle sera toujours une Castle…
-Vous serez toujours des Castle toutes les deux, affirma la matriarche en serrant les deux mains de Kate. Vous êtes ma famille...ne l'oublie pas.
Le coeur lourd, Kate baissa le regard pour cacher ses tourments. Une Castle…Elle avait rêvé de l'être. Elle avait mis des années à abattre ce fichu mur pour Rick, et maintenant elle allait en épouser un autre. Les larmes aux yeux, elle se dit que c'était la seule chose à faire. Elle devait tourner la page. Elle était amoureuse de David, et Lily avait besoin d'une figure paternelle à ses côtés. Elle avait besoin de donner un père à sa fille, pensa-t-elle douloureusement.
-Pourrais-je toujours lui parler de Richard…. Ou d'Alexis ? demanda Martha, qui ne souhaitait pas empiéter sur sa vie sentimentale.
-Quoi qu'il arrive, Rick sera toujours son père et Alexis sa soeur. Bien sûr que vous pouvez lui parler d'eux. Vous y êtes même obligée, sourit-elle, les larmes aux yeux. Je veux que ma fille sache d'où elle vient. Vous êtes sa famille , Martha et personne ne changera ça.
-Merci Katherine…merci pour tout.