Titre: Si Fuka était…

Sous-titre : Chapitre un – Celle qui voulait marcher
Personnage/Couple: Fuka
Warnings: Vague mention de guerre
Disclaimer: Poni-Pachet SY et MangaGamer
Nombre de mots: 755

J'ai beaucoup de choses à reprocher à ce jeu (une très longue liste dont la fin fait partie), mais je l'aime quand même. Donc j'écris dessus. Et en dépit de son manque total de personnalité, frôlant la stupidité crasse par moment (pour que l'on puisse s'identifier à elle parait-il. l'argument ne me convint pas.) Fuka mérite plus que de n'être qu'une partie de l'âme de Dorothy. Et elle mérite aussi d'avoir son propre caractère, donc OOC en perspective, n'en doutez point.

Il existe une multitude de conte dans le monde, mais je n'ai, pour l'instant en tout cas, choisit "que" 12 contes : 4 d'Andersen (Fuka appartenant donc à cette même famille), 4 des frères Grimm (Fuka appartient à la famille du même nom), et 4 de Perrault (où Fuka appartient à la Famiglia de Pashet). Ce conte-ci est facile à deviner, nous commençons avec La Petite Sirène de Hans Christian Andersen.

Bonne lecture !


Régulièrement, Fuka se demandait ce qu'elle faisait au sein de la Andersen Famiglia. Pour diverses raisons. La passion immodérée de son boss pour le feu en était une parmi d'autres. Bien sûr, elle ne craignait pas de se réveiller un matin dans une maison en flamme. Tout d'abord parce qu'Ande, en dépit de son insouciance totale dés que l'on parlait d'allumette ou de briquet, ne mettrait jamais intentionnellement le feu à leur manoir (ils étaient trop pauvres pour se le permettre). Et ensuite parce que, dans le cas assez improbable où ça arriverait, ou dans le cas où les jumeaux fous des Grimm décideraient de tester leurs grenades sur eux, sa chambre était aquatique. Donc elle serait bien assez à l'abri d'un hypothétique incendie.

Non ce qui la gênait dans cette passion pour le fait venait essentiellement du fait qu'elle était elle-même une créature de l'eau. En tant que sirène, Fuka n'avait pas d'affinité particulièrement avec les flammes, préférant de très loin l'eau élément honnit de son boss. Des disputes futiles, infantiles et potentiellement dangereuses avaient donc parfois lieu entre la sirène et la jeune fille aux allumettes. Surtout du côté de cette dernière. Mais cette raison-là, comme bien d'autres par ailleurs, bien que la faisant s'interroger parfois n'était pas pour autant ce qui la faisait s'interroger sur elle-même.

Le problème venait du fait que Fuka aimait sa famille. Qu'une guerre intestine nouait les différentes familles. Qu'il fallait se battre. Le problème venait du fait que Fuka était une sirène qui ne pouvait que rarement sortir de son bassin. Elle savait se servir d'un pistolet, mais ne pouvait pas se battre. Elle n'était qu'un soutien moral, parfois une aide aux soins et chaque blessure des membres de sa famille lui renvoyait son impuissance en plein visage. Que faisait-elle là si elle ne servait à rien ?

- Même toi tu peux les aider plus que moi, Juliette.

L'oie qui pataugeait joyeusement à quelques mètres d'elle lui répondit par un « couac » retentissant.

Appuyée sur le rebord de sa piscine, Fuka soupira. Dans les tréfonds de sa mémoire, elle se rappelait un jour avoir demandé à une sorcière d'avoir des jambes pour pouvoir rejoindre son prince sur la terre ferme (lequel l'avait injustement laissé pour une autre peu après). Elle aurait aimé pouvoir refaire ce vœu. Marcher sur des couteaux effilés ne l'aurait pas dérangée si cela lui permettait de protéger sa famille. C'était à croire qu'aucun de ses souhaits n'étaient pleinement réalisables. Elle poussa un nouveau soupire.

- Tu déprimes Fuka ?

La sirène releva les yeux vers la personne qui avait parlé. Elle croisa le regard de Melisus et songea un instant à démentir. Elle ne voulait pas inquiéter, être un ennui supplémentaire. Et puis non, il était impossible qu'elle déprime ! Elle allait bien, elle avait juste… elle était juste triste, impuissante, frustrée, en colère contre elle-même et contre sa queue de poisson, contre le monde entier qui avait décidé d'être terrestre alors qu'elle était aquatique, elle avait le blues et l'envie de crier un bon coup ou de casser quelque chose.

- …Peut-être.

Bon d'accord, ça n'allait pas fort niveau moral et estime de soi. Elle le reconnaissait, elle n'était pas idiote non plus. Juste un peu obstinée parfois.

Fuka poussa sur ses bras et fit émerger le haut de son corps, elle s'assit sur le rebord du bassin, ses écailles roses pâle et rouges crissant contre la pierre. Ses yeux allèrent se poser, avec un rien d'envie, sur la fenêtre qui donnait sur l'extérieur. Elle pouvait voir le feuillage de quelques arbres. Elle ne se sentait pas enfermée son bassin donnait sur l'extérieur et possédait plusieurs canaux, elle pouvait profiter du vent, du soleil et de la vue des fleurs comme n'importe qui. Elle ne pouvait simplement pas marcher, elle ne pouvait simplement pas aller au-delà des limites de son chemin d'eau et c'était peut-être là son plus grand mal. Elle ramena sa queue vers elle et passa ses bras autour, elle ouvrit la bouche mais ne dit rien. Elle semblait hésiter. Elle se tourna vers Melisus, croisa son regard, elle sembla y voir quelque chose et sourit. Lui, il pouvait comprendre. Il était le plus sage parmi eux, le plus sage au milieu de cette bande d'allumés.

- J'aimerais bien aller en ville ce dimanche, ça fait longtemps. Tu crois que ce serait possible ?

Son sourire trouva un écho sur le visage de l'homme miniature.

- Je suis certain que Lenarth sera ravi de t'y aider.