Hey. Je reviens avec une petite fic dans le post-Poudlard. J'avais commencé à en écrire une autre, que j'ai laissé à l'abandon, avant d'avoir l'idée de celle-ci en écoutant une chanson. Elle est déjà avancée mais loin d'être terminée. Pour ne pas la laisser à l'abandon comme l'autre, je commence à publier, pour me motiver si le syndrome de la page blanche me revient. Parce qu'elle me tient à coeur et je ne veux pas la lâcher. Il y aura très peu de magie dans cette fic, je préfère m'axer sur les personnages.

Ah oui au fait. C'est une Dramione.

L'histoire et les personnes appartiennent à leur sacro-sainte auteure.


Courir. Courir aussi vite qu'elle le pouvait, du moins autant que ses escarpins et sa longue robe le lui permettaient. Voilà la seule chose qu'Hermione avait en tête à ce moment précis. Sa coiffure se détachant au rythme de sa course, ses boucles brunes lui fouettant le visage, ses yeux embués par les larmes. Ses talons s'enfonçaient dans l'herbe mais elle redoublait d'efforts. Des larmes coulaient sur ses joues mais elle tenait bon. Elle bousculait toutes les personnes se trouvant sur son passage mais peu importait. Elle fuyait. Et moins elle entendait les cris derrière elle, moins elle entendait tout le monde hurler son prénom, mieux c'était. Etait-elle en train de faire la plus grosse erreur de sa vie ou au contraire, était-elle en train de sauver sa peau d'un naufrage évident ?

VINGT-QUATRE HEURES PLUS TÔT

« Debout là dedans ! » s'écria une voix féminine.

S'en suivit un bruit qui s'apparentait à un grognement, qui était tout sauf féminin.

« Humpf, déjà ? » grommela Hermione, en tirant le drap sur son visage. Son amie venait d'ouvrir les rideaux, immergeant la pièce dans une lumière violente à laquelle ses pauvres petits yeux n'étaient pas encore habitués.

L'amie en question grimpa à genoux sur le lit pour tirer le drap, et Hermione se recroquevilla aussitôt. Bon sang ce qu'il pouvait faire froid le matin, même au mois d'Août.

« Mon frère et ma meilleure amie se marient dans vingt-quatre heures. Alors oui, déjà. Il est dix heures ma belle. »

Ginny Weasley. Meilleure amie mais aussi rouquine hyperactive qui ne tenait pas en place plus d'une demi minute.

Hermione Granger, bientôt Weasley, s'étira en poussant le bâillement le plus long et le plus bruyant que la terre eut entendu. Elle n'était pas encore une femme mariée, son fiancé n'était pas près d'elle pour entendre ses bruits, elle avait bien le droit, encore pendant une petite journée, de ne pas jouer à la femme la plus glamour du monde.

Dans vingt-quatre heures elle allait épouser l'homme qu'elle aimait. Oui, l'homme qu'elle aimait. Vingt-cinq ans, toutes ses dents - pour une fille d'un couple de dentiste, il valait mieux - et bientôt la bague au doigt. Après la guerre à Poudlard, Hermione était retournée à l'école pour avoir son diplôme, qu'elle eut haut la main bien entendu, contrairement à Harry et Ron qui étaient devenus aurors par l'opération du saint esprit. À croire que la gloire suffisait … Elle était depuis un an maintenant à la tête du Département de la justice magique, après s'être essayée à d'autres Départements.

Ron, justement. Le futur mari en question. Après leur baiser fougueux lors de la guerre, baiser que, soit-dit en passant, Hermione attendait comme le messie, leur belle histoire avait continuée. Et de plus belle jusqu'à il y a un an, quand Ron l'avait demandée en mariage, tout en haut du London Eye, dans une nacelle bringuebalante à cause du vent. Terrorisée, elle n'avait profité de l'instant qu'une fois les deux pieds posés au sol, laissant Ron lui passer sa bague de fiançailles au doigt, et lui sautant au cou pour lui offrir un baiser de remerciement digne de ce nom.

Seulement voilà. Depuis cette demande en mariage, tout s'essoufflait pour elle. Oui, pour elle seulement car du côté de Ron, rien n'avait changé. Mais pour elle, c'était comme si cet anneau à son doigt avait fait fondre toute la magie et toute l'adrénaline de cette relation. Elle avait attendu tellement longtemps de pouvoir être aux côtés de Ron, elle avait tellement espéré de cette relation, qu'elle en était désormais grisée.

Voilà pourquoi elle ne daignait pas sortir de son lit. Comme si traîner sous la couette allait repousser éternellement l'échéance.

« J'AI DIT DEBOUT ! » hurla Ginny en sautant à présent à pieds joints sur le lit, ce qui eut pour effet de faire se redresser d'un bond Hermione.

« Tes pieds sur mon lit, Ginevra Molly Weasley bientôt Potter ! » bouillonna la jeune femme en tenant désespérément de la pousser hors de son couchage. Elle détestait que quelqu'un pose ses pieds sur l'endroit où elle dormait.

« Bien, maintenant que tu es au moins redressée … » commença Ginny tout en riant et en descendant du lit, « Tu vas me faire le plaisir de te lever, d'aller prendre une douche et de me suivre. Et accessoirement de dompter ta tignasse »

Elle rit de plus belle avant de sortir de la chambre en trottinant.

Hermione plaqua ses mains sur ses cheveux qui, rien qu'au toucher, la laissaient aisément comprendre qu'ils avaient fait la java sans elle toute la nuit. Après avoir poussé un soupir tout sauf élégant, elle sortit de son lit et traîna des pieds jusqu'à la douche. Ce n'est qu'après avoir embaumé la pièce du parfum framboise de son gel douche qu'elle sortit pour enrouler une serviette autour d'elle. Elle usa d'un nombre infini de sorts pour discipliner la tignasse brune sur sa tête. Le résultat une fois convenable, elle enfila les premières fringues qui lui tombèrent sous la main et descendit petit déjeuner.

Le Terrier. Cela faisait trois jours qu'Hermione y séjournait avec Ginny et tous les Weasley, exception faite de Ron qui était chez Harry. Molly Weasley avait tenu à ce qu'ils procèdent ainsi. Selon elle, ces trois jours sans se voir étaient le meilleur moyen pour donner un mariage réussi, « et une nuit de noce explosive » avait surenchéri George, se faisant aussitôt traiter de tous les noms par sa mère. George était le Weasley préféré d'Hermione, n'en déplaise aux autres, et hormis Ron et Ginny bien entendu. Elle adorait la franchise, la désinvolture, le sarcasme et l'humour de George. A la mort de son frère, George était entré dans une sorte de dépression dont il était sorti uniquement grâce à Angelina, à laquelle il s'était marié.

Ceci-dit, il s'agissait surtout de trois jours où Hermione s'était - malheureusement - rendue compte que Ron ne lui manquait pas. Pas le moins du monde.

« Tu ne stresses pas, Hermione ? » demanda Fleur de la voix si douce qui la caractérisait. Elle et Bill étaient revenus de France pour le mariage.

« Je devrais ? » demanda-t-elle à demi mot mais en souriant.

« La veille de mon mariage, j'étais dans un état de stress à faire pâlir un Détraqueur » avoua Fleur en riant, alors que Bill approuvait.

« Et bien il faut croire que l'idée d'avoir la corde au cou jusqu'à la fin de mes jours ne m'angoisse pas le moins du monde ! »

Tout le monde s'était tut. Comme si elle venait de lâcher une bombe. Oups. Elle avait été prise au sérieux. Elle brisa la glace en feignant un éclat de rire. Eclat de rire qui fut repris par l'ensemble des personnes présentes.

Sauvée.

Durant toute la journée, Ginny traîna Hermione à droite à gauche, à Londres et au Chemin de Traverse, pour régler les derniers détails. La jeune femme la suivait en traînant des pieds. Enfin, elle n'en donnait pas l'air. Devant Ginny elle agissait en parfaite future belle-soeur, impatiente de se marier. Elle ne voulait surtout pas décevoir qui que ce soit. Tout ce qu'elle ressentait n'était finalement que dû au stress du mariage, non ?

« Ginny, rappelle moi quelque chose. C'est moi qui me marie .. ou toi ? » demanda Hermione à son amie, mains sur les hanches, alors qu'elles s'apprêtaient à entrer dans la boutique de farces et attrapes de George.

Ginny rougit et baissa le regard sur le bout de ses chaussures. Ok, elle était peut-être un poil trop enthousiaste, un poil trop bavarde et un poil trop entreprenante.

« C'est toi … » glissa-t-elle en se mordillant la lèvre d'un air coupable.

« Bien. Je sais que tu te maries toi aussi bientôt, mais ne me vole pas mon moment, je t'en prie ! »

Accentuer le fait qu'elle attendait ce moment impatiemment alors qu'elle avait simplement envie de fuir au fin fond de l'Ecosse dans un cottage sans eau ni électricité laissait croire qu'elle était réellement excitée par ce mariage.

« Promis, j'arrête ! Je suis désolée. Je veux que tout soit parfait pour le mariage de mon frère et de ma meilleure amie … »

« Et ça le sera. Et tu sais pourquoi ? Parce que tu étais la seule personne digne de confiance pour t'occuper de mon mariage et tu l'as fait dans les règles de l'art. »

Elle serra son amie dans ses bras avant de pousser la portes de l'antre de la blague et des coups foireux ; Farces et attrapes pour sorciers facétieux.

JOUR J

Hermione termina d'enfiler sa robe sous le regard brillant de Ginny. Elle fit face à son reflet dans le miroir et décrocha une mèche de son chignon si sophistiqué pour la laisser pendre autour de son visage. Elle avait moins l'air d'une petite fille sage ainsi. Elle passa ses mains sur le tissu de sa robe immaculée et se surprit à penser qu'elle était jolie. Elle avait opté pour une robe simple mais néanmoins très élégante. Pas de froufrous ni de meringue, ce n'était pas son genre. Il s'agissait d'une longue robe blanche cintrée avec peu de traîne. Elle était parsemée de dentelles des épaules jusqu'à la taille, avec des strass suffisamment infimes pour faire briller sa robe sans être clinquant. Elle adressa un regard ainsi qu'un sourire à Ginny à travers le miroir.

« Tu es sublime Hermione … » dit-elle en essuyant le coin de ses yeux.

« Non non, ne pleure pas je t'en prie ! »

Elle vint rapidement prendre son amie dans ses bras pour l'empêcher de pleurer. Elle chuchota.

« Il faut pas que tu pleures. Merci pour tout ce que tu as fait Gin'. Tu es vraiment la meilleure des meilleures amies dont quelqu'un puisse rêver. »

Si ses paroles sonnaient aux oreilles de la rousse comme le remerciement d'une amie à une autre avant les plus beaux instants de sa vie, pour les oreilles de la brune cela sonnait plutôt comme une excuse.

Elle attrapa son bouquet et rejoignit le lieu de la cérémonie.

Arthur et Molly avaient longuement insisté pour que le mariage se déroule dans le jardin du Terrier. C'était grand, il y avait de la place pour beaucoup de monde. Mais Hermione avait convaincu tout le monde de célébrer ce moment dans la cour d'un château dans un comté à l'ouest de Londres. Ainsi, c'était plus facile pour elle d'y inviter sa famille de moldus. Arthur Weasley était d'ailleurs surexcité à l'idée de rencontrer tout un tas de moldus à ce mariage.

Hermione avait tenu également à arriver dans une voiture d'une banalité sans précédent. Pas de Ford Anglia volante. La-dite voiture dans laquelle elle se trouvait avec Ginny les déposa au bout de la cour du château, au commencement d'un chemin en graviers. Quelle chouette idée. Hermione n'avait pas pensé qu'elle allait devoir marcher le long de cette allée avec dix centimètres de talons aux pieds. « J'aurais dû me marier en baskets » pensa-t-elle. Elle chassa ses pensées d'un mouvement de tête rapide et avança le long du chemin. Au bout de l'allée se trouvaient toutes les chaises, desquelles les invités de levèrent quand ils virent arriver Hermione. Quel comité d'accueil. Elle laissa Ginny aller embrasser son futur mari ainsi que son frère et prit place du côté des témoins. Hermione, quant à elle, vint agripper le bras de son père qui l'attendait pour l'accompagner à l'autel. Il lui chuchota à quel point elle était magnifique. Elle ne lui répondit qu'un simple merci, espérant qu'il n'ai pas décelé les trémolos dans sa voix. Plus elle approchait de Ron, plus elle sentait son coeur se serrer dans sa poitrine. Elle avait l'impression qu'on la conduisait à l'échafaud. Après avoir déposé un baiser tendre au creux de sa joue, le père d'Hermione laissa sa fille marcher jusqu'à son futur mari.

Elle laissa Ron l'embrasser sur le front, arborant le sourire de façade le plus convaincant qui soit, à en faire pâlir les plus grandes actrices hollywoodiennes. Ron, lui, avait un sourire heureux qui s'étendait de son oreille droite jusqu'à la gauche. Derrière lui, Harry, droit comme un « i » dans son costume flambant neuf, souriait à Hermione. Tout le monde avait l'air si heureux.

Le prêtre commença son discours, mais sa voix ne parvenait pas distinctement aux oreilles d'Hermione. C'était pour elle rien qu'un bruit sourd, des bourdonnements. Elle ne s'entendait plus penser. Sa respiration se faisait haletante, elle suffoquait. Comme au bord d'un gouffre, elle n'avait que deux solutions : soit elle sautait, soit elle reculait. Sauter revenait à se lancer dans un mariage qu'elle refusait catégoriquement, ce n'était plus la peine de se voiler la face. Elle n'avait ressenti aucune émotion particulière en voyant Ron si bien apprêté, si souriant, si heureux. Pas une palpitation. Pas un papillon dans le ventre. Et reculer revenait à fuir, prendre ses jambes à son cou, s'éloigner de la réalité et recommencer à respirer.

« Je suis désolée. Profondément désolée. »

Elle adressa à Ron le regard le plus désarmé qui soit, releva un pan de sa robe et commença à courir.

Courir. Courir aussi vite qu'elle le pouvait, du moins autant que ses escarpins et sa longue robe le lui permettaient. Voilà la seule chose qu'Hermione avait en tête à ce moment précis. Sa coiffure se détachant au rythme de sa course, ses boucles brunes lui fouettant le visage, ses yeux embués par les larmes. Ses talons s'enfonçaient dans l'herbe mais elle redoublait d'efforts. Des larmes coulaient sur ses joues mais elle tenait bon. Elle bousculait toutes les personnes se trouvant sur son passage mais peu importait. Elle fuyait. Et moins elle entendait les cris derrière elle, moins elle entendait tout le monde hurler son prénom, mieux c'était. Etait-elle en train de faire la plus grosse erreur de sa vie ou au contraire, était-elle en train de sauver sa peau d'un naufrage évident ?