Un roi

Deux Emnet

Trois Maréchaux

Une cité aux pieds des montagnes

Une cité au pieds de l'histoire

Une cité au pieds d'un roi

Le vent souffle à travers la plaine

Il s'insinue

Il susurre

et ruisselle.

Meduseld connait ce refrain

Chaque craquement

Chaque soupire

Chaque fracas.

Lorsque le festin est terminé

Lorsque la bière est terminée

Lorsque le jour est terminé

L'obscurité recouvre l'or

Le silence recouvre les rires

Le passé recouvre les murs.

Meduseld se souvient du,

Jeune roi

Vieux souverain

Prince d'âge mûr

Ils sont tous là.

Leurs visages ornent les tapisseries

Leurs épées ornent les murs

Et leur sang orne les plaines.

Le Prince aux cheveux sombres ne sait pas.

Il se promène à travers les couloirs

Il s'arrête à travers le temps

Il soupire à travers les ténèbres.

La nuque pliée sous le poids de la couronne

Les genoux meurtris sous le poids de son serrement.

Les mains liées sous le poids des années.

Trop jeune mais déjà trop vieux.

Trop vif mais déjà trop mélancolique.

Trop étranger mais déjà trop Rohír.

Son nom fait des échos à travers la salle d'or

Ses pieds murmurent sur le plancher d'or

Ses doigts s'agrippent sur les murs d'or.

Toujours trop tôt, mais hélas trop tard.

Eorl le jeune est devenu Eorl le père.

Ils ont tous titubé avec des jambes de bambins,

pour tituber au trépas.

Ils ont tous accepté leur devoir de monarque,

pour accepter leur trépas.

Ils ont tous levé leur épée au combat,

pour la lever face au trépas.

Qui se souvient encore de leurs simples espoirs ?

Qui se souvient encore du timbre de leur voix ?

Qui se souvient encore de la cadence de leur pas ?

Un à un, les fils d'Edain disparaissent.

Un à un, les fils d'Eorl disparaissent.

Un à un, les fils d'Eu disparaissent.

Un masque de guerre

Un poème épique

Et un nom.

Alors qu'ils sombrent dans l'obscurité,

Alors qu'ils sombrent dans le silence,

Alors qu'ils sombrent dans l'oubli.

Meduseld est un coffre,

où se mêlent visages et murmures

où se mêlent espoirs et destins

où se mêlent cris et soupirs.

Elle observe celui qui ressemble aux elfes,

observer d'où il vient.

Elle écoute celui qui vient de la mer,

écouter qui il est.

Elle accueille Eflwine, fils d'Eomer,

accueillir qui il est.

Viens mon fils,

rejoindre la ronde

des rois révolus. .