Cette fic est écrite dans le cadre de la 76ème nuit écriture du FoF (Forum Francophone) pour le thème "Échos". Le FoF est un forum regroupant tous les francophones de ffnet où l'on peut discuter, demander de l'aide ou s'amuser entre nous. Le lien se trouve dans mes favoris. Rejoignez-nous !

En attendant ma prochaine longue fic (promis promis, elle est en route !), un petit recueil d'OS écrits à l'occasion des nuits du FoF, histoire de me dégourdir le clavier. N'hésitez pas à m'envoyer un MP pour en savoir davantage !

Sur ce... ENJOY !


Du haut de sa pile de livres habituelle, le professeur Flitwick surveillait ses élèves qui s'installaient à leurs places face à lui. Aucune surprise dans le placement. Ses élèves de Serdaigle s'étaient placés le plus près possible de lui, laissant les Gryffondors s'installer confortablement au fond. Les seuls lions à être au deuxième rang étaient Remus Lupin et Lily Evans - mais il n'avait jamais compris pourquoi ils n'avaient pas été répartis dans sa propre maison. Au fond de la salle, James Potter, Sirius Black et Peter Pettigrow commençaient à sortir leurs affaires, à savoir, des magazines de Quidditch, un paquet de cartes et un vif d'or probablement volé dans les vestiaires. Son cours commença comme à son habitude : tous ses élèves furent attentifs pendant les cinq premières minutes, celles où il expliqua la formule et le mouvement de baguette nécessaires à la réalisation du sort. Puis, à regret, il déclara :

- Vous pouvez vous entraîner.

Aussitôt, une cacophonie monumentale résonna dans sa salle. Des sortilèges ayant plus ou moins l'effet escompté fusaient dans tous les sens, chaque élève essayant de prononcer sa formule plus fort que son voisin, le rendant incapable d'aider ou corriger qui que ce soit. Il contourna son bureau et parcourut lentement la salle, tâchant tout de même de contrôler les résultats de ses élèves. Lily Evans réussissait parfaitement son sortilège mais s'obstinait à en améliorer tout de même les effets. James Potter et Sirius Black, au fond de la salle, avaient réussi dès le premier coup et avaient par conséquent commencé une partie de bataille explosive. Peter Pettigrow s'obstinait à donner des mouvements de baguette désordonnés et inefficaces. Il se rapprocha de lui et tenta de le reprendre sur le geste à effectuer, mais, même penché vers lui, Peter n'entendait pas le moindre mot de ce qu'il disait. Il tenta de crier pour réclamer le silence mais même sa propre voix n'atteignit pas ses oreilles. Sa voix fluette et aiguë étant adaptée à sa petite taille, il lui était impossible de s'exprimer suffisamment fort dans ce boucan. De dépit, il retourna à son bureau et fut soulagé lorsque la cloche réussit à percer le vacarme pour annoncer la fin du cours.

Tous les élèves sortirent mais lui-même resta assis derrière son bureau, soupirant d'exaspération. Il avait parlé maintes et maintes fois de ce problème lors de ses cours avec ses collègues mais les réactions des autres professeurs étaient toujours les mêmes : Minerva ne comprenait pas qu'il ne soit pas suffisamment respecté pour que chaque élève s'entraîne avec suffisamment de discipline pour que le cours reste calme, Horace ne comprenait qu'il ne soit pas suffisamment apprécié pour que ses élèves gardent l'envie de communiquer avec lui pendant le cours et madame Bibine ne pouvait que compatir avec lui d'enseigner une matière aussi ennuyante que les sortilèges. En cours de vol, les élèves sont tellement captivés qu'ils sont attentifs ! avait-elle rajouté. Il en avait plus qu'assez. Il devait trouver un moyen au moins de se faire entendre, sinon respecter.

Le soir venu, il rentra dans ses appartements avec une idée bien précise en tête. Cela faisait maintenant plus de dix ans qu'il ne s'était pas attelé à la création d'un sortilège - les enseigner était généralement beaucoup plus simple. Il ouvrit sa bibliothèque, monta sur l'échelle lui permettant d'atteindre le troisième rayon de celle-ci et trouva rapidement le manuel dont il avait besoin. S'asseyant à son bureau, il s'attela à la tâche.

Le lendemain, ses trois premiers cours - avec des premières et deuxièmes années, se passèrent dans le calme. C'était ce qu'il aimait le plus chez les jeunes sorciers, ceux-ci s'intéressaient encore à la moindre occasion d'apprendre de nouveaux sortilèges pour pouvoir faire autre chose que jeter des étincelles avec une baguette. A 11 heures, ses élèves de 6e année de Gryffondor et Serdaigle entrèrent. Il attendait ce cours autant qu'il l'appréhendait d'habitude. Il expliqua rapidement le sortilège auquel ils devraient s'entraîner et, lorsque la cacophonie habituelle recommença, il parcourut les rangs avec beaucoup plus de sérénité que d'habitude. Se rapprochant des maraudeurs, il avisa Peter et, voyant celui-ci faire un mauvais mouvement de baguette, il pointa sa baguette sur sa propre gorge avant de murmurer :

- Echos !

Un souffle chaud parcourut ses cordes vocales et il s'adressa à Peter :

- STABILISEZ PLUS VOTRE BAGUETTE, MONSIEUR PETTIGROW.

Il n'avait pas fourni d'effort supplémentaire pour parler mais sa voix s'était amplifiée, avait résonné par-dessus tout le chahut de la salle et résonnait maintenant en écho entre les murs en pierre. Tous les élèves sursautèrent, Lily laissa échapper un léger cri de frayeur et Sirius tomba de la chaise sur laquelle il se balançait. Tous les élèves le fixèrent avec des yeux ronds, surpris que cette voix qui venait de leur casser les oreilles avant de résonner plusieurs fois dans leurs tympans ait pu sortir d'un aussi petit corps que celui du professeur Flitwick. Celui-ci esquissa un sourire satisfait et désactiva son sortilège avant de reprendre :

- A présent, vous savez ce qui vous attend si vous essayez de parler plus fort que moi ! Reprenez vos exercices, en silence, et sans vous évertuer à hurler vos formules !

James continuait de regarder le professeur avec des yeux ronds, Sirius se redressait péniblement en se massant le dos et Lily semblait tout juste se remettre de la frayeur qu'elle avait eue. Ils acquiescèrent tous d'un vague hochement de tête avant de se remettre au travail, cette fois en murmurant leurs formules et en laissant le professeur se faire entendre suffisamment pour aider les élèves.

Deux heures plus tard, après le déjeuner, ses élèves de 7e année n'eurent même pas besoin qu'il utilise son sortilège d'échos pour rester calme. La nouvelle avait eu largement le temps de se propager dans le château, les 6e année de Gryffondor et de Serdaigle ayant assuré à tout le monde que leurs tympans n'en ressortiraient pas indemnes.


Et voilà pour mon tout premier thème de ma toute première nuit du FoF... J'espère que ça vous a plu !