Le phénix déchu

Voldemort a gagné la guerre et l'ordre du phénix n'existe plus. Les survivants ne sont plus que les esclaves des vainqueurs, enfermés soit dans des cachots, soit à leur service dans des maisons closes. Et si cette nouvelle vie pouvait représenter un nouveau départ, une existence finalement moins maudite que la précédente...

Information : cette fic ne prend pas en compte toute la fin du tome 7. Tous les morts du côté de l'Ordre sont bien morts, mais c'est l'autre camp qui a gagné.

Cette fic contiendra des scènes plus ou moins explicites. Nous sommes en effet dans une maison close. Si cela vous dérange, vous savez quoi faire : la petite croix vous attend ^^

Il y aura également du slash. Couples hétéro, yaoï, yuri (Hermione/Ron, Ginny/OC fille, Harry/Draco). Si ça vous dérange : petite croix, petite croix…

Ca restera tout de même plutôt soft, de un pour rester à peu près dans les critères du site, et de deux car ce n'est pas mon genre de partir dans le gore ou autre. Cette fic me sert aussi bien à m'éclater avec toutes sortes de partenaires, qu'à imaginer des contextes de soirées. Enfin vous verrez. C'était au départ un délire de seulement quelques pages qui a pris de l'ampleur.

Bonne lecture.

.***.

Chapitre 1 : Nouvelle vie inattendu

Un cachot froid et humide.

La douleur lancinante des doloris qui ont cessés depuis longtemps maintenant.

Comment les choses ont-elles pu si mal tourner? Sirius est mort. Dumbledore est mort. Fred est mort. Remus et Tonks aussi. Même ce foutu Snape est mort. Décidément, rien n'a tourné comme on l'aurait espéré.

La bataille finale a bien eu lieu, mais c'est l'autre côté qui l'a remporté. Il semble que l'on ait redoutablement sous estimé Tom Jedusor. Dès le moment où il a appris qu'un de ses horcruxe pouvait être compromis, il a récupéré les autres, réintégré leur morceau d'âme, pour les remplacer par un de ses mangemort, mangemorts qui croupissaient d'ailleurs dans ses cachots, et qu'il s'est empressé de supprimer après…

Il était ce jour là plus fort que jamais, plus fort que ne l'avait imaginé Dumbledore, plus fort que nous le pensions tous. Et il a gagné. Et nous, nous avons perdu. Et c'est le lot des perdants que de pourrir dans un donjon humide à l'écart de tous.

Je suis tout seul depuis un moment maintenant, la notion des jours a fuit. Les autres étaient là au début, avec moi dans cet enfer. Ils n'y sont plus. Je ne sais pas si eux aussi sont morts, où s'ils sont désormais dans un endroit meilleur. Je ne pense pas qu'il puisse y avoir pire.

Soudain, des bruits lointains se font entendre. Des bruits de pas se rapprochent, une lourde clef tourne dans une serrure rouillée. Il n'y a plus de doute possible, c'est bien moi qu'on vient voir. Je suis le dernier dans cette partie des cachots, un invité de luxe si l'on peu dire, le survivant qui a encore survécu uniquement par la bonté de son vainqueur. Du moins si l'on peu appeler ça survivre.

Deux homme robustes arrivent et m'observent à travers les barreaux d'acier.

« C'est ton jour de chance Potter. Aujourd'hui tu sors, le Phénix déchu t'attend. »

Je leur aurais bien demandé ce que c'était, ce fameux lieu, mais ma gorge desséchée refuse d'émettre le moindre son. Comme s'il avait deviné, l'homme de droite lance un sort avec sa baguette, et je me retrouve trempé de la tête au pied. Ce n'est pas vraiment ce que j'espérais… mais l'eau qui ruisselle sur mon visage jusque sur ma langue me donne assez d'énergie pour prononcer au moins quelques mots.

« Qu'est ce que vous allez faire de moi. » Je soupire.

En fait, je m'en fiche, ils peuvent bien faire ce qu'ils veulent, ils ont déjà tant fait. Mais bon, pour ma première visite depuis trop longtemps, autant essayer de faire un bout de conversation.

« Tes amis ont racheté ta vie. » Lance-t-il comme seul explication, comme si ça devait tout expliquer.

Attend. Mes amis. Ca veut dire qu'ils sont toujours en vie. Une lueur d'espoir se rallume, et elle n'est pas passée inaperçue aux yeux de mes deux gardiens.

« Ne t'emballe pas trop mon joli. Ton corps comme les leurs nous appartiennent. » Et il rigole à cette affirmation que je ne comprend pas encore.

« Ne l'oublie pas. » Rajoute le deuxième. « Ce n'est qu'un échange d'une prison contre une autre. »

« Ca ne peux pas être pire qu'ici en tout cas. » Je souffle en me relevant précautionneusement.

Je peux à peine me soulever et m'adosser au mur. S'ils veulent que je sorte d'ici, c'est eux qui vont devoir le faire, moi je suis incapable de faire un pas. Et ils l'ont parfaitement compris puisqu'ils me prennent chacun par un bras, me portant vers la lumière que je n'ai pas vu depuis plusieurs mois.

Ils me transporte ainsi de couloirs en couloirs, puis à l'extérieur. Je ressens la sensation parfaitement désagréable d'un transplanage d'escorte avant même d'avoir pu profiter de l'air frais de ce qui semble être le matin.

On atterri devant une grande bâtisse, presque un manoir, qui me rappelle vaguement Square Grimaud vu de l'extérieur, même si ce n'est pas le même quartier. Toutes les fenêtres du rez-de-chaussée sont occultées par de lourd rideaux qui ne laissent rien filtrer, et devant, se trouve une enseigne, assez récente et bien entretenue. Le phénix déchu.

Pas étonnant, c'est là qu'ils ont dit qu'ils m'emmenaient. Même si je ne suis pas beaucoup plus avancé.

L'un de mes gardiens frappe durement à la porte pendant que l'autre me fait avaler cinq potions à la suite, et des pas se font rapidement entendre de l'autre côté. La porte s'ouvre… et une tête rousse bien connue fait son apparition, même si elle a changé. Ginny Weasley a bien grandi depuis le temps où elle n'était qu'une gamine me courant après sans oser me parler. C'est désormais une femme qui se trouve à la porte, et qui a l'air plus que surprise par ce qui s'y trouve.

« Que… Harry ? »

« Chose promise, chose due. » Se contente de dire celui qui me soutien toujours, et qui finit par me pousser en avant, manquant me faire m'étaler sur le perron. Je ne peux m'empêcher de penser vive les potions malgré leur gout immonde, je sens déjà mes jambes plus confiantes, même si cette sensation se dissipera avec l'effet du breuvage. Au moins je suis capable de faire les derniers pas seul, et je rentre dans un état second dans ce lieu inconnu.

Lieu inconnu qui était devenu ma maison depuis ce jour où j'avais revu la lumière du jour. Les débuts avaient été rudes. Autant dire que je ne m'attendais pas à finir dans une maison de passe ouverte par le Lord noir en personne. Mais le destin a une curieuse façon de procéder, et ce lieu qui aurait du être un enfer, pour moi, pour nous tous, était réellement devenu notre maison. Quand je dis nous, c'est moi bien sur, mais aussi Hermione, Ron, Ginny, et bien d'autres.

Le phénix déchu, nommé ainsi car au début, seuls les jeunes membres de l'ancien ordre du phénix, déchu depuis la victoire écrasante de Vodemort, y avaient leur place. Au fur et à mesure, c'est tous les résistants assez jeunes pour donner du plaisir qui y avaient atterris. Enfin tous, une partie, ce n'est pas comme si le phénix déchu était la seule maison close de la ville, de la région, ou même du pays, puisqu'il était dans son ensemble aux mains du seigneur des ténèbres. Enfin bref.

Comme je disais les débuts avaient été rudes. Je débarquais peu de temps en réalité après mes amis, ce sont eux qui m'avaient réclamé. Pour leurs débuts, ils avaient le droit à un souhait, un désir, mis à part celui d'être libre ou de libérer un de leurs proches. Nos bourreaux voulaient qu'on leur soit redevable pour autre chose que cette vie de débauche. Un premier souhait nous enchainait à eux. Sachant que je pourrissais dans un cachot, ils avaient décidé de demander ma présence aussi, pensant à raison que cette vie serait moins pire, et qu'au moins on serait ensembles.

Il faut dire qu'ils n'avaient rien d'autre à souhaiter. Ginny avait fait le souhait que elle, Ron, et Hermione se retrouvent dans le même endroit et y restent, Ron avait souhaité être libre de continuer à aimer Hermione en dehors de leurs obligations, et Hermione avait souhaité ma venue.

Tout cela s'était passé durant les six mois de ma détention. Pendant cette durée, ils avaient déjà en grande partie été instruits. Comprenez : il avaient appris à devenir des putes aux côtés de mangemorts qui s'étaient fait une joie plus ou moins malsaine de leur apprendre tout ce qui pouvait être nécessaire dans ce métier. Comme je l'ai déjà dit les débuts ont été difficiles. Difficile de renoncer à sa liberté, son libre arbitre, difficile de renoncer à son corps, d'accepter qu'il existe pour le plaisir des autres. Et pourtant, on s'habitue à tout comme on dit.

Parce que mes amis étaient déjà passé par là, ils m'ont soutenu. Mais en fait, malgré la difficulté d'accepter la situation, cela s'est relativement bien passé. Hermione a été éduquée par Rabastan Lestrange, et bien que cet enfoiré ait participé à la folie des Londubat avec sa folle de sœur, force est de constater qu'il n'était pas si enfoiré que ça. D'après Mione, il avait pris son rôle très au sérieux, et même si tout était forcé, il ne l'avait pas brutalisée plus que nécessaire, lui apprenant à être une bonne hôtesse et une compagne de lit agréable, et non une petite créature soumise comme dans les bordel de bas étages.

Ron avait tout appris avec une parfaite inconnue à nos yeux, une russe semble-t-il, mais également le compagnon de celle-ci. La russe avait d'ailleurs donné quelques cours à Hermione et les autres filles aussi. Chacun devait être multitâche, qu'importe le fait d'être réclamé par un homme ou une femme.

Ginny avait eu moins de chances au début, et elle avait failli être brisée, mais elle avait sauvagement montré qu'il ne fallait pas la pousser trop loin. Les parties intimes de son premier éducateur, Amycus Carrow, ne doivent toujours pas s'être remises, et après une sévère correction, elle avait eu droit à quelqu'un d'autre, le premier ne pouvant de toute manière plus assurer son rôle. Sa fierté avait cette fois été appréciée, et Evan Rosier avait cherché à développer ce trait de caractère. Elle s'était épanouie avec lui, oubliant presque le lieu où elle était. Ils l'avaient tous fait. Les nuits étaient à la débauche et à l'apprentissage de l'art du lit, la journée était consacrée au repos, mais aussi aux coutumes sorcières, aux bonnes manières, et pleins d'autres choses auxquelles ils ne s'attendaient pas.

Toutes ces choses, je les ai apprises aussi, au début par Hermione, pendant un temps où j'étais gardé à l'écart des activités du phénix déchu. Je les ai découvertes tout à fait par hasard, même si j'avoue, je m'en doutais un peu. Une nuit d'insomnie, je suis descendu au premier étage, et j'ai vu Ginny, en tenue de cuir rouge, tirer un homme vers une chambre. Heureusement que Ron m'a aperçu et s'est empressé de me ramener à l'étage, je n'en menais pas large. Mais au moins, ça leur évitait la corvée de se creuser les méninges pour tout m'expliquer gentiment. J'ai tout reçu en bloc, et je m'étonne encore aujourd'hui de ma réaction. Je l'ai bien pris.

J'avais passé plusieurs jours ici, et j'avais bien remarqué que la gaieté n'était pas feinte. Hermione et Ron étaient réellement heureux dans la journée où ils flirtaient ensembles, Ginny aussi, et même alors qu'elle emmenait un client, ses yeux pétillaient. Alors, moi qui ne m'attendais quelques jours plus tôt à ne même pas avoir de vie, j'avais décidé d'accepter celle là, et de la vivre à fond.

Sans le savoir je suivais le chemin tracé par mes amis, qui eux aussi avaient vécu l'enfer, même si moins longtemps que moi, et avaient décidé de vivre cette deuxième vie à fond, plutôt que de se perdre en rancœur et idées de vengeance.

Alors que j'acceptais pleinement, ou presque, cette nouvelle vie, nous avons fait un serment entre nous. Nous acceptions cette vie, cette maison close, cet esclavage en quelque sorte, mais aussi une certaine liberté. Nous étions une famille, et alors que la nuit nous étions au service des autres, le jour nous appartenait, à nous, et rien qu'à nous.

Il a bien fallu les six autres mois, pour que je me fasse vraiment à ce que signifiait ce métier, mais il m'a appris quelque chose auquel je ne m'attendais pas. J'étais bi, parfaitement et irrémédiablement bi, avec même une préférence pour les hommes, ce qui au passage arrangeait quand même beaucoup Ron qui lui, même s'il acceptait toutes les requêtes, préférait tout de même l'autre sexe. Et j'appris autre chose qui m'étonna au plus haut point, Ginny, la petite Ginny qui me suivait toute énamourée quelques années auparavant, était mon pendant féminin, tout aussi bi que je l'étais. Etrange, mais après tout…

Cela fait maintenant trois ans que nous sommes là et nous avons réussi notre entreprise. Nous avons gagné notre liberté dans notre servitude. Nous excellons dans notre domaine, et sommes devenu la première maison close du pays. A tel point que nous avons notre mot à dire dans les nouvelles et nouveaux venus, et que nous sommes désormais chargés nous même de leur apprentissage, sauf lorsque nous souhaitons déléguer, ou que les hauts placés ne sont pas satisfaits, ce qui n'est arrivé qu'une seule fois.

Aujourd'hui est un grand jour, un nouveau venu va arriver. Je l'ai moi-même réclamé lorsque j'ai appris que lui aussi était toujours enfermé, moi qui croyais qu'il avait sa place parmi les Hauts, je m'étais lourdement trompé. Mais cela va changer. Le phénix déchu va accueillir un nouveau pensionnaire qui j'espère finira par apprécier ce lieu autant que nous.

oOo

Je suppose que si je vous demande votre avis sur qui sera ce nouvel arrivant c'est trop facile?

J'espère que ce début vous plait. A la prochaine.