Salut tout le monde ! Me revoici pour une toute nouvelle fiction (merci Captain Obvious) qui, je l'espère, vous plaira.
Il s'agit d'un HPDM, mais d'autres couples pourront faire leur apparition au cours de l'histoire. Je vous demanderai vos avis dessus aux moments propices je pense.
Avertissement : HPDM signifie Harry Potter/Draco Malfoy, donc une relation amoureuse et/ou sexuelle entre deux hommes. Si ça ne vous plaît pas libre à vous de quitter cette page, je n'oblige personne à lire :)
Disclaimer : L'univers, la saga et les personnages appartiennent évidemment à la talentueuse JK Rowling. Seule l'histoire est mienne.
AVANT DE LIRE : Comme il s'agit de mon histoire, j'ai changé pas mal de choses pour ce prologue. Dans un premier lieu, Dumbledore n'est pas mort. Rogue non plus. En revanche, Draco l'est. Il était un sorcier très puissant totalement dévoué à Voldemort de son vivant, ce qui contraste beaucoup par rapport aux livres, je sais. Personne n'a connaissance des Horcruxes et Harry, Ron et Hermione ont passé leur 7ème année à Poudlard. Voilà :)
Résumé : Draco Malfoy est mort, seul possesseur du secret capable de mettre fin à la deuxième Guerre des Sorciers faisant rage. Harry et ses fidèles alliés organisent alors un voyage dans le temps pour pouvoir découvrir ce secret avant que le sorcier ne périsse, mais durant le rituel, une attaque a lieu et le sortilège s'est détraqué : Harry est bien emmené dans le passé, mais sept ans plus tôt, dans son placard sous l'escalier.
PROLOGUE
Harry Potter courait.
Son souffle était erratique, son corps endolori et son crâne était sur le point d'exploser.
Il fournissait un effort exceptionnel. Son corps menaçait de le lâcher à chaque instant.
Mais sa détermination sans failles lui permettait d'aller toujours plus loin dans sa course.
Il savait que ce soir, la chose la plus importante qu'il pouvait y avoir était qu'il continue à courir. Il n'avait que cet objectif en tête, que ce but. Sa baguette en main et une concentration hors du commun, le garçon avançait du plus vite qu'il le pouvait et sautait par moment au-dessus de cadavres ou de bouts d'escaliers se trouvant sur son chemin dans le but de ne pas perdre de temps. Il n'avait que sa destination en tête et était bien décidé à y parvenir sans être plus blessé.
De ce fait, il essayait de rester totalement insensible face aux hurlements, aux sanglots, aux regards terrifiés, aux appels au secours et aux bruits de corps qui tombaient lourdement après un échec cuisant.
Ce n'était pas un franc succès pour être honnête. Son cœur se fissurait à chaque fois un peu plus et il avait une irrépressible envie de vomir. Il essayait de faire abstraction de toute cette douleur, de cette couleur rouge prédominante qui semblait teindre le sol et les murs, de cette tuerie barbare qui l'entourait, mais il n'y arrivait tout simplement pas. Il était profondément horrifié de voir ses amis gisant au sol, ses camarades de dortoir démembrés, ses frères et sœurs de la maison Gryffondor perdre la vie les uns après les autres...
Mais il ne devait pas se déconcentrer du combat, il ne pouvait pas se le permettre.
Harry Potter était la cible numéro une du camp adverse et les sorts mortels ne cessaient de fuser dans sa direction – de ce fait, il envoyait des sortilèges à son tour dans l'unique but de se défendre. Il avait beaucoup tué ce soir, mais il n'arrivait pas à ressentir du regret face à cette vérité qui l'aurait effrayé quelques mois plus tôt. Il s'était transformé en guerrier, il n'y avait plus de lueur d'espoir dans les yeux du garçon, toute vie avait disparu de ceux-ci et il tuait machinalement parce que c'était son devoir.
C'était terrifiant mais c'était le jeu après tout, l'école livrait sa dernière bataille et il ne pouvait pas rester simple observateur.
C'était le 1er Mai 1998, le Seigneur des Ténèbres et son armée avaient attaqué Poudlard et l'école était complètement impuissante face à ça
L'école... Elle était en train de mourir. Son âme périssait en même temps que ses élèves et professeurs et le garçon se sentait totalement impuissant sur le champ de bataille, bien qu'il fasse de son mieux. Poudlard avait été sa maison, son échappatoire, l'endroit où il avait rencontré sa véritable famille, où il avait commencé à avoir confiance en lui en découvrant de nouvelles capacités exceptionnelles. C'était horrible de voir tout ça s'effacer de la main d'un dégénéré qui avait décidé d'attaquer à cause de sa présence ici et d'une fichue prophétie un peu douteuse... C'était difficile à vivre, à voir, Harry avait l'impression de mourir de l'intérieur alors qu'il était déjà bien amoché de l'extérieur.
Euphémisme.
Il saignait, sa cicatrice lui faisait horriblement mal. Des entailles plus ou moins profondes recouvraient chaque parcelle de peau visible, il sentait une douleur vive et du sang s'écouler de son dos et il aurait juré que son poignet était cassé en voyant l'angle assez inquiétant que celui-ci avait pris. Il était plus qu'abîmé : il avait été détruit.
Mais malgré cette douleur qui le rongeait de part en part, il continuait à avancer pour le bien de tout le monde. Toutes ces personnes qui étaient mortes, toutes ces personnes qui avaient vaillamment défendu le côté du bien et qui avaient péri, elles étaient dans un bien pire état que lui et Harry était encore en capacité de toutes les sauver – mais seulement s'il se dépêchait.
Il ne pourrait le faire qu'une fois arrivé sain et sauf au bureau de Dumbledore sa seule véritable mission. Bureau de Dumbledore. C'était tout. Alors il se fichait pas mal d'avoir l'air égoïste et de ne pas aider ceux qui hurlaient son nom, de les laisser se débrouiller avec leurs adversaires et de continuer sa route en les laissant mourir un par un.
Aujourd'hui, la vie d'Harry était plus importante que la leur et il ne devait surtout pas s'arrêter de courir.
Personne n'avait été capable de protéger l'école, personne n'avait réussi dans sa mission et ils étaient tous en train de mourir, de tomber un par un, laissant toute la responsabilité sur les épaules d'Harry. Malgré les protections qui avaient été installées autour du château par le personnel et les membres de l'Ordre du Phénix, beaucoup trop de personnes de leurs rangs étaient mortes et ils ne pourraient jamais reprendre l'avantage s'il ne courait pas.
Comme si on l'avait pu à un seul moment de toute manière, pensa aigrement Harry en évitant habilement un sortilège perdu.
Harry n'était pas un garçon particulièrement pessimiste, mais certains facteurs rendaient la vérité inévitable : il n'aurait jamais pu gagner, malgré toutes les forces qui avaient pu être déployées. D'une façon ou d'une autre, Voldemort était devenu invincible au fur et à mesure des années et s'il n'avait pas fallu beaucoup de temps pour que l'Ordre s'en rende compte, il n'y en avait pas eu assez pour qu'ils l'admettent et l'acceptent enfin.
Voldemort était juste... immortel. Le sortilège de la mort ne fonctionnait plus sur lui et Harry avait l'impression qu'il était le seul à ne pas se voiler la face par rapport à ça, que ce soit dans l'Ordre ou la communauté sorcière. Cette dernière conservait ce stupide espoir qu'Harry puisse le vaincre, qu'il fallait simplement y croire et que quelques entraînements suffiraient pour que le jeune sorcier puisse le tuer. C'était stupide. Tout le monde l'avait traité de défaitiste lorsqu'il avait annoncé que le Mage Noir ne pouvait être assassiné et depuis, il n'avait plus rien dit publiquement à ce propos. Seuls ses plus fidèles proches étaient désormais au courant de l'avancée des choses et il n'avait besoin de personne d'autre pour l'approuver.
Les visions qu'il avait eu d'un Voldemort au sommet de sa puissance l'avaient rendu à l'évidence : Voldemort ne pouvait pas être vaincu en ce moment-même. Du moins, pas par lui. Pas en utilisant simplement sa magie.
Pas maintenant.
Lui et Dumbledore en étaient certains désormais. Ce que personne ne savait – et qui rendait Harry compréhensif quant au scepticisme de la population face à ses dires – à part l'homme âgé et ses deux meilleurs amis était que trois mois plus tôt, il avait fait une découverte plutôt troublante grâce à une de ses visions nocturnes.
Il avait intercepté les pensées du Seigneur des Ténèbres alors que celui-ci songeait à son Gardien des Secrets.
Voldemort avait apparemment été obligé de dévoiler l'ultime secret de son invincibilité pour pouvoir le conserver.
Harry n'avait, dans un premier temps, pas très bien compris pourquoi il avait dû faire appel à un Gardien des Secrets, tout ça ne lui paraissait absolument pas logique. Après tout, quel meilleur moyen de garder un secret que de le laisser inconnu de tous ? Mais Dumbledore lui avait expliqué qu'il s'agissait d'une forme de magie ancienne de la même souche que celle qui avait protégé la maison Potter en 1981. En donnant son secret à une personne dévouée, le secret s'effaçait tout simplement… de la Terre. Seuls l'initiateur du secret et son Gardien en connaissaient donc l'existence et la nature, et le secret ne se brisait que si le Gardien décidait de trahir l'initiateur, ce qui était quasiment impossible étant donné que pour que le sortilège fonctionne, il fallait que le Gardien soit entièrement dévoué à l'initiateur. C'était très complexe. Il fallait une totale dévotion de la part du Gardien et une magie très puissante chez les deux personnes.
Après de longues explications, Harry avait compris le principe.
Mais il n'avait absolument pas compris le choix du Gardien du Seigneur des Ténèbres.
Ce garçon si insignifiant qu'il méprisait du plus profond de son être... Le jeune homme avait trouvé hallucinant le fait que le Mage Noir lui confie le secret de sa vie, à lui.
Ce garçon était actuellement la seule personne qui était capable d'arrêter cette guerre en livrant à l'Ordre les informations nécessaires et Harry était bien décidé à aller les lui soustraire par n'importe quel moyen.
Alors bien évidemment, ça allait être très compliqué de le faire pour deux raisons plus qu'évidentes : l'identité du garçon et son statut actuel.
Qui était-il ? Draco Lucius Malfoy. Déjà, c'était un sacré handicape étant donné qu'il n'avait jamais parlé à Malfoy autre que pour l'insulter. Ils éprouvaient une véritable haine mutuelle qui s'était approfondie avec le temps et la guerre et désormais, la simple mention du blond provoquait une envie de meurtre chez Harry.
Le second problème ? Et bien c'était très simple : Malfoy était mort au beau milieu de leur septième année, emportant le fameux secret avec lui. La protection du pouvoir du Gardien était évidemment plus faible, mais elle était toujours présente et trop importante pour qu'ils puissent un jour en découvrir la nature.
Face à tout ça, il n'y avait qu'une seule solution plutôt dangereuse pour remédier à ça.
Cette solution en question était le plan de dernier recours que Dumbledore comptait utiliser dans l'hypothèse que la Bataille de Poudlard de la Seconde Guerre se passe mal – ce qui était actuellement le cas. Les corps se multipliaient au fur et à mesure des minutes, leurs rangs diminuaient et toutes les personnes à qui il restait un semblant de bon sens savaient qu'ils avaient tout simplement perdu.
Harry avait donc décidé de se diriger vers les bureaux de son Directeur pour mettre ce plan à risques à exécution.
Arrivant devant la statue qui gardait le bureau, Harry murmura le mot de passe et observa sa montre alors qu'il montait les escaliers autour de la gargouille pour voir s'il était dans les temps.
Il pénétra enfin dans le bureau circulaire et fut plus que soulagé en voyant que Ron et Hermione se trouvaient également ici, positionnés sur des points bien précis d'un dessin inscrit au sol qu'ils avaient plus qu'étudié ces derniers mois. Ça faisait quelques heures qu'ils avaient été séparés, et s'ils n'avaient pas été si pressés, Harry leur aurait sauté dans les bras sous le coup du soulagement. Avant qu'ils ne soient séparés, Ron venait tout juste d'abattre Dolohov – qui avait attaqué Hermione par derrière –, et Harry avait à peine eu le temps de constater l'ampleur de leurs blessures qu'il était déjà engagé dans un autre combat un peu plus loin. Il n'avait pas arrêté de penser à eux et n'avait pas pu s'empêcher non plus de les imaginer morts tout le long de ses duels puis de sa course infernale.
Il savait qu'ils devaient venir avec lui si la Bataille Finale tournait mal, mais l'incertitude de leur mort rendait leur présence encore plus symbolique.
- Es-tu prêt ?
C'était la voix de Dumbledore qui interrompait ses songes. Harry se tourna vers lui, et lui fit un signe de tête tout en lui répondant difficilement :
- Oui monsieur... J'ai bu.. La potion... 52 minutes... Suffisant ?
Il avait l'impression que ses poumons allaient exploser et que son cœur allait sortir de sa cage thoracique. C'était une horreur, il arrivait à peine à respirer ! En plus de ça, il avait un horrible point de côté qui faisait qu'il se tenait courbé pour moins le ressentir. Puis, il ne fallait pas parler de ses jambes qui étaient sur le point de le lâcher tellement elles lui faisaient mal. Il avait peut-être trop forcé dessus... Il ressemblait à un véritable idiot ainsi, et il imaginait bien que sa tête rouge et ses cheveux en vrac ne devaient rien arranger.
- Oui c'est bien, c'est très bien même, mais tout cela serait parfaitement inutile si tu venais à mourir d'un manque respiratoire... Alors respire Harry.
Dumbledore lui fit un petit sourire tout en positionnant une main sur son épaule, et le poussa gentiment vers sa partie du dessin pour qu'Harry prenne place au bon endroit. Il s'assura que son protégé ne soit pas sur le point de faire un malaise, et le vieil homme recula en inspectant le tout pour vérifier que rien ne manque et que tout soit parfait. Il attrapa ensuite un pot de poudre derrière lui, et commença à en disposer sur des points bien précis du dessin sur lequel ils étaient.
- Tout est parfait maintenant, dit-il en fermant le bocal qui se trouvait entre ses mains. Ne perdez jamais votre objectif de vue, faites tout ce qui est nécessaire pour y parvenir mais n'oubliez pas de paraître le plus naturel possible tout de même. Rappelez-vous également que tout ceci n'est jamais arrivé et que ça n'arrivera jamais étant donné qu'à partir du moment où vous tournerez à gauche alors que dans le passé vous avez tourné à droite, vous changerez le cours du temps de façon définitive. La moindre action différente que vous exécuterez aura des répercussions pour le 1998 de maintenant. Ce monde-là n'existera plus jamais une fois que vous serez partis pour le changer, c'est pour cela que c'est préférable que vous y alliez tous les trois. Vous serez les seuls à connaître la Bataille Finale à jamais si vous parvenez au bout de votre mission. Une fois sur place, vous devrez immédiatement m'avertir de ce qu'il se passe, naturellement. Et...
- Monsieur, interrompit Hermione. Excusez-moi de vous interrompre, mais ne serait-il pas plus judicieux de commencer immédiatement ?
- Nous ne devons pas négliger les préparations.
- Je sais bien… Mais on sait tout ça et on est en ce moment-même en guerre. Des gens sont en train de mourir actuellement et plus on perd de temps, plus on risque de se faire tuer à notre tour.
- C'est vrai. Je serai bref dans ce cas, merci Miss Granger.
C'était étrange de ne voir aucune lueur taquine dans les yeux du vieil homme. La guerre l'avait aussi marqué, il n'y avait aucun doute là-dessus.
- Je dois simplement vous rappeler vos buts car, comme vous le savez, votre mémoire risque de s'effacer avec le temps une fois que vous serez là-bas et vous risquerez de faire les mêmes erreurs que vous avez pu faire dans cette réalité-ci. Ce discours pourrait bien sauver votre subconscient et tous vos souvenirs de ce 1998 là. Alors écoutez bien ce que je dis et gravez ces mots dans vos têtes de sorte à ne jamais les oublier.
Hermione se mordit la lèvre inférieure et soupira longuement.
Oui, elle savait tout ça.
Elle savait parfaitement dans quoi elle s'engageait et avait fait un long discours à Ron pour qu'il le comprenne également avant de s'engager stupidement.
Ça lui faisait terriblement peur, mais elle ne pouvait pas laisser Harry réécrire l'histoire à lui tout seul. Ce serait bien trop dangereux. Le garçon avait changé depuis le début de la guerre deux ans plus tôt, et un accès de colère pouvait détruire tous leurs espoirs de gagner la Seconde Guerre et ce serait reparti pour une autre guerre. Dumbledore leur accordait une deuxième chance des plus risquées qui soient, il leur faisait confiance, il fallait donc absolument bien l'utiliser et Hermione était celle qui raisonnait le mieux de leur trio.
Elle ne pouvait pas simplement laisser son ignorant passé aider Harry, car son passé n'avait tout simplement pas vécu ce qu'elle avait pu vivre. Ça aurait été trop dangereux.
Un seul faux pas, un seul dérapage et les deux mondes se retrouveraient dans une faille qui, soit les détruirait et réduirait la Terre en poussière, soit les lieraient de façon irrémédiable. Ce ne serait alors plus un, mais deux Voldemort à tuer et ceci n'était même pas envisageable. Les sorciers de 1997 n'étaient pas prêts à vivre la violence de la Guerre de 1998, c'était évident, et les sorciers de 1998 n'étaient pas prêts à vivre une Guerre avec une violence redoublée avec tout ce qu'ils avaient vécus et vaincus auparavant. Mais outre le problème des sorciers, ce serait une Terre de plus de 14 milliards d'habitants qui ferait son apparition. Chacun aurait son double et ce serait là une catastrophe, ça créerait une véritable révolution. La Terre n'était pas encore prête pour accueillir tout ce monde, une grande partie de la population devrait mourir et elle ne voulait même pas imaginer quelles solutions le gouvernement utiliserait pour réduire cette population...
Ces deux résultats pouvaient s'obtenir d'une seule et même façon : l'oubli. Si le voyageur oubliait d'où il venait, le monde oublié ne dépendrait alors plus de lui et redeviendrait « réel », mais dans le monde où le voyageur serait après le voyage. C'est ainsi que la faille liant le 1997 et le 1998 apparaîtrait et qu'ils se retrouveraient à 14 milliards sur Terre avec deux Voldemort au pouvoir. De plus, le voyageur disparaîtrait automatiquement car le temps ne saurait plus où le placer et l'éliminerait aussi simplement que ça.
Pour la disparition de la Terre – qui était la meilleure solution catastrophe au final –, il s'agirait d'une simple confusion du temps et les différents effets Papillon des quelques voyages effectués seraient alors décuplés et la Terre disparaîtrait simplement. C'était assez complexe également et Hermione n'était pas certaine d'avoir saisi absolument tout sur cette possibilité-ci.
La jeune sorcière préféra arrêter de penser à toutes ces horribles choses que cette mission impliquait, et se concentra de nouveau sur le monologue du Directeur. Après tout, à trois, il n'y avait pas de raison que toutes ces choses arrivent. Ils seraient constamment là pour se rappeler d'où ils venaient réellement.
- Donc comme prévu, je vais vous renvoyer au début de l'année scolaire pour que vous puissiez soutirer toutes les informations nécessaires au jeune Malfoy. Mais attention, vous devrez l'approcher très lentement et avec précaution afin de ne pas l'alarmer et donc, alarmer Voldemort. A cette époque-là, il est encore un Mangemort très important dans la hiérarchie de Voldemort et ne se laissera pas manipuler facilement. Ce Malfoy de 17 ans est puissant et très important. Vous devrez donc être plus que prudents.
Dumbledore leur adressa un léger sourire avant de souligner un point majeur qui pourrait faire la différence.
- Vous avez un avantage majeur cependant, il ne sait pas que vous êtes au courant pour ce secret et il ne sait pas tout ce que vous savez sur l'avenir. Ça rendra la tâche plus facile pour vous. Vous avez quatre mois pour accomplir cette mission avant que le jeune Malfoy ne meurt... Sinon, tout ceci n'aura servi à rien et on aura anéanti un monde complet pour rien du tout. Vous devez réussir. Vous n'êtes plus des enfants et l'Ordre vous fait confiance.
Un dernier sourire de la part du vieil homme avant de finir avec une petite phrase :
- Et surtout, n'oubliez pas.
Harry Potter avait toujours été un aimant à problèmes, les attirant comme s'ils étaient faits l'un pour l'autre, mais il ne se serait jamais douté que le destin lui aurait fait aller jusque-là dans la dangerosité. Il était aujourd'hui un acteur majeur de la Seconde Guerre Sorcière et tout le destin de la communauté magique se retrouvait une nouvelle fois sur ses épaules, l'obligeant à retourner dans le passé pour soutirer des informations à une personne qu'il détestait cordialement...
Génial. C'était génial. Il regrettait parfois de ne pas être mort lors de ses nombreuses occasions au cours des années précédentes.
Harry observait ses amis tout en contractant sa mâchoire carrée, se demandant comment ils pourraient bien faire pour avoir la confiance de cet abruti de Malfoy qui était mort à cette époque-ci. Essayer d'avoir une retenue avec lui pour engager la conversation ? Tenter une approche amicale ? Lui tendre la main ? Ugh, pensa finalement le garçon en coupant court à ses réflexions. La guerre lui avait fait mortellement haïr Draco Malfoy, qu'il ne considérait aujourd'hui que comme une pourriture de Mangemort dégoûtant et exécrable. Ça allait être vraiment dur pour lui de faire croire qu'il voulait être son ami et de se comporter de façon nonchalante, comme s'il n'avait pas connaissance de toutes les morts que le blond avait causé durant ces quatre mois de vie restante.
Le fait qu'il soit le Gardien du secret de Voldemort montrait bien qu'il était totalement dévoué à lui et qu'il faudrait bien plus qu'un comportement amical de la part du trio pour qu'il ne croie plus en la toute-puissance de son Seigneur. Ça dégoûtait Harry.
Comment pouvait-on croire en ce serpent répugnant ? Comment pouvait-on lui accorder sa vie et se faire marquer tel un animal ? Comment pouvait-on en être fier ?
Ça le dépassait totalement mais ce n'était pas les actuelles questions. Le plus important était Malfoy. Il faudrait qu'ils lui fassent perdre confiance en Voldemort, ou du moins qu'ils ébranlent sa totale dévotion pour pouvoir percer la recette de l'extermination de Voldemort à jour. À trois, ils allaient bien réussir n'est-ce pas ?
Finalement, il décida d'arrêter de penser et ferma ses yeux tout en levant sa baguette de la main gauche au moment propice. Toutes les personnes mortes qu'il avait vues ce soir ne le seraient plus dans l'espace de quelques instants, et ne le seraient plus jamais s'ils venaient à réussir cette mission.
Il entendit Dumbledore réciter une incantation en latin alors qu'il marchait en rond autour du cercle, et Harry récita sa partie des paroles en chœur avec ses deux meilleurs amis, qui avaient également fermé leurs yeux. Cette expérience n'aurait rien à voir avec celle du Retourneur de Temps qu'Hermione et lui avaient eu durant leur troisième année. Cette fois-ci, ils n'allaient pas se contenter d'observer ce qu'il se passait de loin, mais ils allaient être les acteurs de leur propre vie. C'était un peu étrange à dire ainsi, mais ils allaient récupérer le corps qu'ils avaient il y a un an pour réécrire entièrement l'histoire d'une autre façon.
C'était une procédure interdite par la loi depuis le premier siècle avant Jésus-Christ. À la création de ce rituel, les voyageurs temporels avaient failli faire sombrer le monde dans une faille et il y avait eu de nombreuses répercussions néfastes qui furent difficiles à annuler.
De ce fait, il avait été extrêmement difficile de réunir tous les bouquins qui contenaient une seule partie du rituel chacun et de tout remettre dans l'ordre. La concoction de la potion qui allait avec avait été compliquée également, mais Severus Rogue avait eu l'amabilité de faire tout le travail pour être certain que tout soit parfaitement réalisé.
Ce type de voyage dans le temps était vraiment très risqué, et c'est pour cela qu'ils utilisaient cette méthode en tout dernier recours. Tout le monde était en train de mourir et c'était la dernière carte à tenter. De toute manière et d'après Harry, si Voldemort gagnait ce soir (et il était en train de le faire), pas même les Moldus ne pourraient vivre après ça alors la Terre valait bien le coup d'être supprimée du système.
Le dessin s'anima. Les deux aiguilles de l'horloge représentées au centre commencèrent à s'activer dans le sens inverse de leur habituelle rotation et Harry fit tourner sa baguette trois fois en continuant à murmurer ses paroles en latin, faisant bien attention à les prononcer en même temps que ses deux meilleurs amis. D'après ce qu'il avait lu dans les divers bouquins ramenés par Dumbledore et Rogue ces derniers mois, le sable précédemment posé au sol s'élevant dans les airs était parfaitement normal et signifiait que le sortilège se déroulait correctement. Parfait.
Mais évidemment et comme tout ce qu'il se passait dans la vie d'Harry Potter, rien ne se déroula comme prévu à partir de ce moment-là. Au moment-même où ils s'apprêtaient à jeter le sortilège pour connecter leurs trois baguettes, la porte du bureau vola en éclat et une dizaine de Mangemorts entra dans la pièce circulaire en ricanant. Harry entendit un de ces abrutis crier « Bingo, quatre pour le prix d'un ! » et Harry contracta sa mâchoire pour se contrôler et ne pas déverser toute sa haine sur eux. Ça ne pouvait s'arrêter là, Dumbledore n'avait pas fini de réciter et ils devaient terminer le rituel pour que celui-ci fonctionne correctement. Ils ne devaient pas s'arrêter et ils ne devaient prononcer aucune autre parole – ce qui incluait les sorts de défense et d'attaque – pour ne pas que le cercle éjecte celui l'ayant brisé. Donc il ne dit rien, et pria pour que ces sbires ratent tout simplement leurs cibles afin qu'ils aient le temps de clôturer ce rituel.
Il avait pensé que tous les cerveaux avaient fonctionné comme le sien et que personne n'aurait été assez bête pour faire quoi que ce soit, mais de façon stupide, courageuse et totalement irréfléchie, Ron jeta un puissant sortilège de protection autour d'eux qui repoussa la première vague de sortilège.
À ce moment-là, le dessin sembla prendre vie pour se retourner contre le roux sous les yeux effarés et paniqués des deux autres adolescents, qui étaient plus qu'impuissants face à ce spectacle. Une traînée de fumée l'éjecta du cercle de façon violente de sorte à ce qu'il ne soit plus dans le rituel, et Harry se concentra pour ne pas hurler contre lui et sa stupidité ou juste se ruer sur lui pour vérifier qu'il ne soit pas blessé.
Le roux ne bougeait plus, il était au sol, assommé par le coup, et Harry désirait plus que tout arrêter ce qu'ils étaient en train de faire afin d'aller l'aider et le protéger. Ou alors pour simplement le remercier.
Grâce à son sacrifice, ils pourraient continuer la procédure en sécurité durant quelques instants.
Il ne pouvait évidemment rien faire de tout ça sans risquer de se faire éjecter aussi du cercle. Le brun se contenta alors de le regarder de façon désolée en même temps que sa meilleure amie, sa baguette toujours en l'air dans sa main gauche, avant de baisser les yeux pour retenir ses larmes.
Un mot en latin prononcé plus fort par Dumbledore sembla le faire revenir sur Terre, et les deux adolescents finirent par se regarder avant de prononcer le sortilège qui connecta leurs deux baguettes pour être en parfaite synchronisation. Cette partie du rituel était faite pour qu'aucun ne soit perdu dans le temps et qu'ils arrivent bien à la même destination, il était donc très important que chaque syllabe soit prononcée au même instant pour que leur magie se touche au bon moment. Sans faire attention aux attaques qui étaient repoussées par le Protego Maxima lancé précédemment par Ron, Harry et Hermione continuèrent à réciter leur partie.
La jeune femme pleurait et sa voix était tremblotante. Elle pensait au fait qu'elle ne pourrait plus jamais revoir ce Ron là, ce Ron qui avait fait la guerre à ses côtés et qui lui avait avoué ses sentiments entre deux cadavres. Elle pensait également au fait qu'elle devrait vivre le reste de sa vie avec un autre Ron qui n'avait pas vécu toutes ces choses, un Ronald Weasley qui ne partagerait jamais les mêmes souvenirs qu'elle.
Harry, quant à lui, arrivait mieux à se contrôler extérieurement parlant, même s'il sentait une immense tristesse s'insinuer en lui. Ron avait été son tout durant 6 ans, et savoir qu'il allait mourir en même temps que ce 1998 là le rendait affreusement triste. Alors bien sûr, il allait retrouver son meilleur ami de l'été 1997, mais cette guerre avait également changé Ron et en retrouver un ne changeait pas le fait qu'il ait perdu le sien.
Harry sentit sa première larme rouler sur sa joue alors qu'un éclair vert toucha le corps inconscient de son meilleur ami au sol. Évidemment, tuer un homme à terre ne dérangeait en rien les sbires du Seigneur des Ténèbres.
Il pouvait parler. Lui aussi avait tué des hommes inconscients.
Un regard vers Hermione lui indiqua que celle-ci était sur le point de se laisser aller, mais le jeune homme ne s'avança pas vers elle pour la consoler ou la prendre dans ses bras afin de la calmer, sachant que le seul moyen de le revoir un jour était de terminer ce fichu rituel. Il se doutait qu'assister à la mort de son petit-ami, qui avait littéralement donné sa vie pour les protéger, n'était pas favorable à la bonne santé mentale d'Hermione.
Lui essayait de ne pas trop y penser. Il aurait bien le temps d'être triste.
Harry observa longuement les huit hommes devant lui pour incruster leur visage dans sa mémoire. Il se jura mentalement qu'il les tuerait tous jusqu'au dernier. Au nom de son meilleur ami.
Et après Ron Weasley, Albus Dumbledore mourut.
Aussi simplement que ça, le célèbre directeur de l'école de sorcellerie Poudlard se fit percuter par un sortilège de la mort, qui avait fini par briser la protection du roux qui gisait au sol. Constatant cela mais ne sachant même pas si Dumbledore avait eu le temps de finir son incantation, Harry se précipita vers Hermione pour lui prendre les mains, bouclant alors le rituel en prononçant un même mot en même temps :
« Alibi !». Autre part, en latin. Ailleurs. Ils allaient ailleurs qu'ici, cette réalité ne pouvait pas être sauvée.
Et voilà pour ce prologue !
Je sais que l'attitude d'Harry n'est pas celle à laquelle on a été habitués, mais j'espère que ça vous plaît quand même et que ça ne vous dérange pas trop. Etant donné que la 7ème année ne s'est pas passé comme pour les livres, je me suis permis de changer un peu le personnage pour que ça puisse coller avec le reste de mes idées.
Donc voilà voilà, n'hésitez pas à me laisser des Reviews pour me dire ce que vous en avez pensé :)
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