Voici la conclusion de cet fic. C'est ce chapitre qui a subi le plus de modification, me rendant compte que la fin était un peu bancal.
Sinon je dédie la réédition de ce chapitre à PlumeDeSucre qui a eu le courage d'écrire la première review. Merci de tes conseils.
J'espère que vous avez eu du plaisir à lire mon histoire autant que j'en ai eu à l'écrire. C'est une des premiers fois que j'arrive au bout sans grande difficultés donc j'en suis d'autant plus fière. J'ai d'autres idées pour ce ship dont une qui est plutôt bien commencé. En attendant, je vous souhaite une bonne lecture.
Je rappelle que les ellipses sont volontaires dans la mesure où je ne souhaitais nullement réécrire le scénario des films.
Chapitre 6 : Un sens à la vie
J'appréhende un peu. Même beaucoup. Je n'ai pas revu Anakin depuis notre retour de Géonosis, il y a presque un an de cela. J'ai appris que Padmé attend un heureux événement. Cela me comble secrètement pour eux mais comprend aussi que désormais, il ne pourra pas faire machine arrière. A moins que le Conseil n'en vienne à prendre des mesures extraordinaires ? Je ne peux le croire. Le Haut Conseil est attaché à ses principes et ses codes. Moi-même je les ai tant défendus. Je me suis même opposé à mon bien-aimé maître pour cela.
Pourtant, ils l'ont rappelé. Anakin. Mon frère. Ma famille. Quelle va être sa réaction ? Que sait-il de moi ? La raison de mon absence ?
Nous restons à la porte. J'hésite à entrer. Nous entendons alors la conversation entre Anakin et Padmé. Apparemment il vient seulement d'apprendre ce que j'ai fait.
-Il est désemparé d'avoir échoué.
-Echoué ? A quoi ?
-A te former.
-Mais… il n'a pas échoué. J'ai seulement fait un choix qui était incompatible avec l'engagement jedi.
Anakin… s'il m'avait dit cela avant, je n'aurais pas sombré aussi facilement. Quand je pense que j'ai tout rejeté sur lui. Je ne m'aperçois que maintenant de tout ce qu'il a sacrifié pour Padmé. Il faut vivre la même expérience pour comprendre réellement.
-Qui t'a dit cela ?
Je vois Sabé baisser la tête et je comprends qu'elle a parlé avec Padmé. Les petites cachottières ! Le fait qu'on s'inquiète pour moi fait s'éloigner à grand pas mes interrogations et ma peur de la solitude.
-Est-ce que cela changerait quelque chose ?
-Si cela venait de sa bouche, oui.
-Obi-Wan n'avouera jamais cela, du moins pas à toi. Il t'aime comme un père.
Padmé aussi ne me connaît que trop bien.
-Mais je l'ai déçu !
-Je crois surtout qu'il ne sait plus quel chemin prendre. La guerre divise les jedi.
-Nous avons été incapables de l'empêcher.
Je sens dans sa voix qu'Anakin est triste autant qu'impuissant et que cela le frustre. Je le sens contrôler sa colère comme il n'avait jamais réussi à le faire avant.
-Mais nous pouvons encore l'arrêter.
Sabé prend la décision de briser leur conversation. Je ne la suis pas tout de suite, retenu par une force surnaturelle : la peur.
-Puis-je vous interrompre ?
-Sabé ! Dis-moi que tu l'as retrouvé.
-Qui ? demande Anakin.
Je sens que c'est le moment de me montrer. Je me suis déjà montré trop curieux bien que leur échange m'ait éclairé.
-Moi.
-Maître !
Il en oublie la réserve jedi et me sert dans ses bras. Un flot de soulagement m'envahit, apporté par la Force. Il s'est alarmé pour moi.
-Mais où étiez-vous passé ? Tout le monde s'inquiétait !
-J'ai eu besoin… de m'écarter de l'agitation du monde.
-Est-ce vrai que je vous ai déçu ? Soyez sincère avec moi.
-Je l'ai été. Mais j'ai dépassé ces sentiments. C'était indigne de moi. Et de toi.
-J'aurais aimé vous parler maître. Vraiment. Mais je n'ai pas eu le courage.
Anakin m'avait fui ? Alors on se ressemble plus que je ne le crois.
-C'est du passé Anakin.
-Le conseil m'a rappelé, maître. Il semble qu'ils manquent de jedi expérimentés pour diriger les clones. La République est en train de perdre la guerre.
-Les jedi sont des garants de paix. Ils n'ont pas été préparés à mener des batailles.
Anakin montra sa surprise à mes reproches. J'ai beau être Général de l'armée, cela ne m'empêche pas de prendre parti. Et de ne pas être d'accord avec le Sénat et le Conseil. Pour moi, en temps que jedi, seul compte la République. Et la paix.
-Yoda pense que si l'on met le Général Grievous hors de combat, on pourra rétablir la paix.
-Je le pense aussi.
-Allons-y ensemble, maître. Comme avant.
-Rien n'est plus comme avant, Anakin. Tu es marié et bientôt père de famille. Et moi…
Je me tais et lance un regard à Sabé. Cette histoire peut attendre. Après dix ans, un jour de plus ou de moins…
-Allons au temple, Anakin.
Il dit au revoir à sa femme alors que je frôle la main de Sabé en partant. Je lis dans son regard qu'elle s'alarme pour moi. Je lui fais un sourire pour la rassurer. J'en ai vu d'autres. N'ai-je pas déjà réussi à tuer un sith ?
Il attrape ma tunique et me lance plusieurs mètres plus loin. En retombant sur le sol, je crie de douleur malgré moi, tout en espérant qu'Anakin ne prenne pas de risques inutiles juste pour moi. Je me relève tant bien que mal, une main sur le ventre. Je regarde Anakin et Grievous combattre. Je suis surpris de sa dextérité. Anakin n'a pas oublié tout ce que je lui ai appris. Je lève la main et récupère mon sabre laser. Anakin a dû continuer à s'entraîner pour garder une telle maîtrise. Quoiqu'il me dépasse désormais dans son contrôle de la Force. Je n'en suis pas jaloux. C'est tout le contraire. Grievous est difficile à battre, j'ai déjà droit à quelques côtes cassées. Vu la douleur, cela ne peut pas être autre chose. Anakin ne fonce plus tête baissée. Il réfléchit à ses actions, ne se met plus inutilement en danger. Il a tellement changé que je me demande si c'est bien mon padawan que j'ai à mes cotés.
-Deux pour le prix d'un. C'est mon jour de chance, ricane le Général.
-Alors c'est ça le grand Général de l'armée séparatiste ? Vous parlez plus que vous n'agissez, Général Grievous.
Anakin prend même le luxe de le narguer. Il me jette un coup d'œil rapide pour voir si je suis toujours là et je lui fais un clin d'œil en réponse. Ce n'est pas une ou deux coté fêlées qui vont m'arrêter. J'ai confiance en nos capacités réciproques et espère vraiment que nous allons arriver à la terrasser. Il ne peut pas en être autrement. Anakin a une famille, des projets. Et moi…
Sabé. Quelle serait sa réaction si je devais tomber ? Elle sait ce que je dois faire. Elle sait que je ferais beaucoup pour elle. Excepté sacrifier Anakin. Sans m'en rendre compte, ma main est posée sur mon torse, à l'endroit où le collier de Sabé se trouve sous ma tunique. L'espoir… Je me rappelle soudain que si Grievous manie le sabre laser à la perfection, ce n'est pas un jedi. Il ne sait pas utiliser la Force.
-Anakin ! Avec moi !
Je recule mon bras et m'entoure de toute la Force que je peux et frappe le droïde en même temps qu'Anakin qui m'a suivi. Grievous s'envole et retombe dans un fracas de métal sur le sol. Il met quelques secondes à se relever. Nous sentons que sa colère est décuplée. Cela ne lui a presque rien fait.
-Son cœur maître ! Je crois qu'il a encore un cœur vivant.
Ce genre de créature ne peut pas avoir de cœur. Et pourtant quand il revient à la charge et que son bras métallique commence à m'étrangler, j'arrive à apercevoir ce dont Anakin parlait. J'essaie d'utiliser la Force pour lui comprimer le thorax mais Grievous comprends et je sens que l'air me manque. Je ne sais pas si Anakin peut encore m'aider. Il a eu son bras coupé, cela ne lui a rien fait car ce n'est que son membre greffé qu'il a perdu. Il est cependant plus difficile pour lui de combattre du bras gauche. Soudain, j'aperçois un blaster au sol. Je le repousse de la Force et Anakin comprend mon résonnement. Je me sens épuisé et à bout de souffle. Je me suis trop laissé aller et j'en paie désormais les conséquences. Je vais avoir besoin de reprendre les entraînements, si je m'en sors en vie. Je me laisse tomber au sol lorsque Grievous est touché à de multiples reprises.
Avec la mort de Grievous, les séparatistes se sont retrouvés désorganisés. Clones et jedi se sont tous rassemblés et toutes les batailles ont été remportées. Le prix a payé a été lourd des deux cotés. C'est pour cela que je ne voulais pas de cette guerre. Nous ne pouvons pas dire que nous avons gagné, malgré notre victoire. Maintenant, c'est l'affaire des sénateurs. Et nous, jedi, allons pouvoir retrouver notre rôle premier, négociateur. C'est ce que je préfère dans mon rôle de jedi.
Pendant que nous combattions sur Utapau, Yoda et Macé ont fait une découverte surprenante mais aussi terrifiante. Le sénateur Palpatine était en fait le sith que nous cherchions depuis plus de dix ans. Même Anakin ne l'avait pas senti, pourtant il avait été proche de lui durant un temps. Ils sont allés voir le chancelier pour lui parler de leur projet de le faire destituer au nom de la République. Les pouvoirs qu'il avait obtenus le rendaient dangereux, même aux yeux du Conseil. Ainsi, Dooku avait raison. Un Sith contrôlait bien le Sénat. C'était sous nos yeux. Dark Sidious s'est dévoilé à eux, croyant à sa victoire totale et prédisant la chute des jedi autant que de la République. Les deux grands maîtres ont affronté le sith, sans attendre de renforts, il n'en avait pas le temps. J'imagine que leur combat fut plus rude que celui qu'Anakin et moi avons dû mener contre le général séparatiste. Macé y a laissé un bras et Yoda a récolté beaucoup de bleus. Mais Palpatine a été terrassé. Est-ce sa trop grande foi en lui ou le fait d'avoir sous estimé maître Yoda qui le mena à sa perte ? Sans doute les deux.
L'autre découverte concerne les clones. C'est Padmé et le sénateur Organa qui ont mis à jour l'information, en épluchant les dossiers de Palpatine, alors que je reprenais des forces au temple. En plus d'y trouver les plans d'une arme aussi grande qu'une planète, au nom de code étrange d'Etoile de la mort, ils ont découvert un ordre paramétré depuis la conception des clones. Son nom de code est l'ordre 66. Ce simple ordre aurait pu et aurait dû tous nous exterminer, nous, les jedi. Anakin avait raison de se méfier. Il avait ressenti le danger avant tout le monde. Quand Cody et Rex les capitaines de notre garnison l'ont appris, ils sont entrés dans une rage folle. S'ils avaient été conçus pour faire la guerre, ils étaient furieux qu'on les manipule ainsi. Je ne peux que les comprendre. Une grande opération a été lancée et les puces sont enlevées une par une de leur cerveau.
Le Sénat est quelque peu désorganisé, mais depuis l'élection d'un nouveau chancelier, plus jeune et fougueux et surtout non corrompu, les choses commencent à rentrer dans l'ordre. Entre temps, Padmé a accouché de deux enfants, des jumeaux. Un garçon, Luke et une petite fille, Léia. En les voyant, je me dis qu'Anakin a eu raison de s'opposer à son destin. L'amour devrait triompher de tout. Un nouvel obstacle se présente à moi : je dois affronter le Conseil.
-Décevant, cela est. Un grand jedi tu étais. Une grande perte, oui.
-Vous ne m'avez pas compris maître Yoda. Je ne veux pas me séparer de Sabé mais je ne veux pas non plus quitter l'ordre jedi.
Les maîtres murmurent entre eux mais je n'en ai cure. Si j'arrive à convaincre Yoda et maître Windu, les autres suivront.
-C'est un jeu dangereux, Obi-Wan. Tu sais ce que cela implique.
-Je le sais. Mais ce n'est pas une simple amourette de passage comme vous semblez le croire. J'ai passé l'âge des petits émois adolescents.
-Notre approbation, tu voudrais ?
-Oui, maître.
-Et si tu ne l'obtenais pas ?
-Alors je serais déçu. Mais je ferais ce que mon cœur et la Force me dictent de faire.
-Nous devons admettre qu'Anakin et toi avez été d'une grande efficacité sur Utapau. Votre action là-bas a fait basculer la balance, avança Depa Billaba.
-La Force est devenue puissante et lumineuse, comme elle ne l'a jamais été, dit soudain maître Fisto, prenant part à la discussion. Peut-être que les sentiments que ton padawan et toi-même ressentez ont agi comme un tremplin ?
-Maitre Fisto, vous êtes en train de remettre en cause les bases du fondement de l'ordre, dit maître Windu, surpris.
-Parmi les Vingt Egarés, combien l'ont été pour avoir suivi un être aimé ?
Yoda soupire. C'est un sujet qu'il n'aborde quasiment jamais.
-Dix-huit.
-C'est infime comme proportion, mais combien d'autres ont été tentés ? admit Macé.
-Que proposez-vous ?
-Peut être maître Kénobi, à la question souhaite-t-il participer ?
Disant ceci, maître Yoda m'indique la place vide que j'occupais il y a quelque temps. Je n'arrive pas à le croire mais il me fait un signe de tête. Je m'assois, heureux de retrouver ma place, tout en comprenant que ce n'est sans doute que temporaire.
-Le célibat des jedi en soi n'est pas interdit. Seul l'attachement est fortement déconseillé, car du coté obscur trop souvent il mène. Trop de fois, je l'ai vu. Changer les choses, je ne souhaite pas. La passion, dévorante, prohibé doit être. Mais envisager un assouplissement, nous pourrions.
Yoda a reçu un coup sur la tête, il n'y a pas d'autres explications.
-Cela mettrait tout le monde d'accord ? demanda Macé en se grattant la tête de son bras artificiel.
Le débat fut long et houleux, la modernité des nouveaux maîtres s'opposant aux vieux préceptes. Je ne pris pas part au vote, mais le résultat en valait la peine. Le conseil accorda aux maîtres jedi et uniquement aux jedi ayant atteint le grade de maître la possibilité de se marier, à la condition que le conseil l'approuve. Je ne pouvais qu'adhérer à leur décision. Je suis passé par différentes étapes avant d'accepter ce que je ressentais. J'ai compris le danger que pouvait amener l'amour. En le surpassant, je m'étais montré digne de reprendre ma place parmi les maîtres, tout comme Anakin. Quand la réunion se termina, je ne souhaitais plus qu'une chose.
-Obi-Wan !
Elle passe ses bras autour de moi et pose sa tête contre mon torse. Il y a tant d'amour et de tendresse qui se déversent alors que je faillis vaciller.
-Dis-moi qu'ils ne t'ont pas renvoyé.
-Ils ne m'ont pas renvoyé.
-Ils ne t'ont pas renvoyé ?
Elle me regarde droit dans les yeux. Elle n'y croit pas.
-Tu m'as demandé de te le dire.
-Parce que je voulais l'entendre. Mais est-ce la vérité ?
Je le lui répète, doucement. Je n'ai jamais été aussi proche d'elle, que cela soit de corps ou d'esprit. C'est effrayant et enivrant.
-Ils ne m'ont pas renvoyé, répète-je doucement.
Elle digère la nouvelle puis redresse la tête vers moi. Elle ne m'a toujours pas lâché, comme si elle avait peur que je disparaisse.
-Qu'ont-ils demandé alors ? Que je quitte le service de la sénatrice ? Que je m'isole sur Naboo ?
Je sens que sa voix s'est modifiée. Les larmes sont si proches que je peux déjà les imaginer couler de ses yeux.
-Ils ont une exigence, en effet. Je crains cependant qu'elle ne te soit pas favorable.
Elle me lâche et se détourne de moi, attendant la sentence.
-Ils demandent que tu m'épouses.
Elle reste le dos tourné, je ne vois pas sa réaction mais je sens que le rythme des battements de son cœur s'est modifié. Quand elle se retourne enfin, je ne sais pas quelle est sa réaction. Elle sourit mais pleure en même temps.
-Une exigence ? Tu te moques de moi Obi-Wan ? Ou alors tu te plais à jouer avec mes sentiments ?
-J'en suis incapable. Seulement… Je ne suis pas sûr que tu sois prête à … je l'espère vraiment mais…
Je suis un parfait idiot. On me surnomme « le Négociateur » et je ne suis même pas capable de lui dire avec des mots simples ce que je ressens. Je bafouille comme un vulgaire initié. Avec elle, je deviens un incompétent et je n'en ai même pas honte.
-Obi-Wan… Est-ce ce que tu veux ? Ce que tu veux toi ?
Ce que je voudrais, c'est qu'elle ne quitte jamais mes bras. Je voudrais me lever le matin et contempler son visage, m'endormir le soir les yeux dans ses yeux, mener mes missions en sachant que quand je rentrerais, j'aurais enfin un chez moi. C'est tout cela que je voudrais lui dire.
-Ce que je veux, c'est mettre ma vie dans la tienne.
Je ne pose pas la question et elle me répond par un baiser. Anakin va pouvoir se moquer de moi.
Des soucis? des incohérences? Je suis toute ouïe.
Concernant l'histoire de la puce dans le cerveau des clones, c'est issu de clones wars ou star wars rebels -en fait je ne sais plus), c'est un idée que je trouvais plausible. Les clones étant conditionnés à suivre des ordre à la lettre, je pense qu'ils ont tout de même des sentiments humains puisqu'ils sont humains. Et qu'ils ont dû ne pas comprendre ce qu'ils ont fait après l'ordre 66. Mais ça c'est une autre histoire.

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