Mes paroles erreront (mais pas mes amitiés)
Résumé : Post- 'le sort de beaucoup'. Échange de lettres entre amis à travers la Terre du Milieu au fil des années.
Chapitre 1 : Concernant l'état d'Erebor, et de ses habitants après la bataille.
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Salutations à vous, Roi Elessar ! Beaucoup de bénédictions pour vous et votre magnifique Reine ! Puisse la lumière toujours briller justement sur vous et votre royaume.
Maintenant que les amabilités sont faites, j'estime prudent de vous informer des derniers développements ici à Erebor, qui sont assez nombreux.
Ma cousine Esmeralda a donné naissance à un jeune hobbit turbulent, qu'elle a nommé Meriadoc Brandebouc, avec Merry pour titre plus court et familier. Il ressemble en tout point à Esmeralda avec son nez retroussé, mais ses yeux sont ceux de Saradoc. C'est un spectacle, et il est fréquent que Dwalin l'enlève promptement pour l'emmener aux gardes, qui roucoulent avec le bébé et le câlinent jusqu'à ce que son retour soit exigé, soit par Esmeralda, soit par Merry et sa faim. Inutile de dire qu'il ne manque pas d'attention. Kili et Fili en sont fous, et bien qu'elle ait son propre bébé, Dernwyn est absolument enchantée par Merry et ses petits pieds poilus.
Oh oui, l'enfant de Dernwyn est né ! Il a été nommé Baldrin, en l'honneur de Balin. Dwalin était dans tous ses états lorsque cela a été annoncé, et le reste d'entre nous ne valait pas beaucoup mieux. C'est un petit garçon en bonne santé et enthousiaste, et il est très attaché à Ori et ses plumes d'écriture. Il glousse et couine de manière incroyable quand Legolas arrive, et nous l'avons surpris à murmurer des douceurs au bébé quand il se croit seul. C'est absolument adorable, et Kili, bien sûr, n'en est que plus amoureux de son époux. Dwalin nous traite tous de fleurs bleues, mais il adore le bébé aussi. Holdred et Hildili adorent leur nouveau frère et sont très contents de le transporter à la moindre occasion.
Quant au reste d'entre nous, la vie s'installe dans une routine paisible. J'ai un jardin, si vous pouvez le croire, juste sur le flanc de la montagne. C'est tout à fait sûr, je vous le promets – tout le monde s'est montré très concerné mais vraiment, le banc est assez large pour me contenir ainsi que toutes les plantes, qui poussent de façon magnifique. J'ai séché l'une des fleurs, et j'espère qu'elle vous arrivera en un seul morceau. Si j'avais pu mettre dans le colis l'odeur du jardin au printemps, je l'aurais fait. Vous devrez nous rendre visite et le voir, un jour.
Les blessures physiques de la bataille sont guéries depuis longtemps, et seules les cicatrices demeurent. Ainsi que la peur. Mais c'est quelque chose que j'apprends lentement à accepter, du mieux que je peux. La mort vient pour nous tous au final, n'est-ce pas ? Et le sort, également, est impossible à fuir. Il fera comme il lui plaît. La Dame Galadriel m'a envoyé une lettre pour me dire que le destin n'en a pas encore fini avec moi, mais qu'elle voit les années devant moi comme étant bonnes. Enfin, en réalité elle a dit qu'il y aurait plus de difficultés et de perte et de chagrin, mais que l'issue finale contiendrait la paix. Je l'admets, l'idée m'a rendu insomniaque plus d'une nuit.
Il est terrible d'y penser, parfois. Je descends plus souvent dans mon jardin, ces nuits-là. Un endroit de paix, un endroit où je peux réellement faire quelque chose de mes mains. Quelque chose que je peux contrôler, parce que si j'ai plié le sort à ma volonté, d'autres choses ont changé à cause de ce que j'ai fait. Qui sait si tous ces changements sont pour le mieux ? Qui sait si j'ai perturbé des vies quand elles auraient autrement été laissées en paix ?
Fili et Kili ont insisté pour envoyer leurs salutations, ainsi que Legolas, Gimli, et Tauriel. En fait, tout le monde envoie ses salutations d'une façon ou d'une autre, tous veulent que vous sachiez que nous pensons à vous, ici à Erebor, et que votre souvenir n'est pas près de disparaître. Si vous avez jamais besoin de venir au nord, sachez que vous aurez toujours une place ici à Erebor. Tout le monde serait heureux de vous voir, et je serais particulièrement content de vous revoir, mon vieil et cher ami. Jamais je n'aurais imaginé trouver un tel ami dans la race des hommes, mais je l'ai trouvé en vous, vous qui vous êtes tenu avec moi face aux épreuves et aux dangers et au destin lui-même.
Avec toutes nos amitiés, et mes vœux personnels de bonheur,
Bilbon Sacquet.
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Au plus cher de mes amis,
Je vous envoie des vœux de santé et prospérité du Gondor. J'espère que cette lettre vous trouvera toujours en paix et empli de joie. Votre lettre est arrivé à une heure opportune pour que je réponde avec ma propre bonne nouvelle : Arwen attend un enfant. Elle sait que c'est un mâle. Nous sommes occupés à envoyer des lettres de déclaration, que vous trouverez également avec ma lettre personnelle. Cela fait trop longtemps que je ne vous ai pas vu, et je suis heureux d'avoir reçu autant de nouvelles.
Je suis empli d'une joie sans limites en apprenant que Esmeralda et Dernwyn ont toutes deux accouché de bébés forts et en bonne santé. Comme je les connais, tous deux seront de grands aventuriers, et je les attendrai certainement quand ils seront majeurs, car je ne doute pas que les limites de leur foyer ne les retiendront pas longtemps. Je suis émerveillé que Holdred et Hildili n'aient pas entrepris une visite d'autres terres, mais peut-être que la bataille trop récente leur a fourni assez d'aventures jusqu'à l'âge adulte.
La fleur est arrivée, et votre lettre elle-même a l'odeur du plus brillant des soleils avec une nuance de printemps. C'est une chose agréable à avoir, à l'approche de la chaleur estivale. Elle reposera ici, encadrée entre le verre et le bois, chérie à jamais. Tout comme je chéris notre amitié.
Bien que vous craigniez le sort, et avec raison, je vous dirai que vous avez changé le mien pour le mieux. Quand nous nous sommes rencontrés, j'étais un Rôdeur errant, terrifié de mon avenir à cause du passé. Même les paroles de réconfort d'Arwen ne pouvaient me persuader d'embrasser ma destinée : celle de la couronne. Je ne sais pas si d'autres circonstances m'auraient conduit au Gondor avec l'intention de devenir Roi, mais je sais que c'était grâce à vous que j'ai lutté pour le prendre. Votre courage, votre gentillesse, et, par-dessus tout, votre amitié sont ce qui m'a poussé à atteindre le Gondor, ne serait-ce que pour vous aider dans votre quête désintéressée. Grâce à vous, j'ai tendu la main vers le Gondor, et chassé les ténèbres qui me hantaient depuis que j'étais assez vieux pour comprendre mon héritage.
Ne craignez donc pas le destin et votre rôle dedans. Car vous avez fait de grandes et nobles actions, et avez changé bien des vies pour le meilleur, y compris la mienne. Et je sais que Thorin en dirait autant, car sans vous et votre amour fidèle, il aurait pu être perdu à la fièvre de l'or pour toujours. Je n'ose penser à ce qui aurait pu arriver si vous n'aviez pas été là.
Veuillez retourner mes salutations à tous dans la montagne. Arwen envoie une bénédiction à chacun des enfants, et Denethor m'a demandé d'envoyer ses propres salutations. Il y a des pirates sur la côte, ce qui le retarde pour venir à l'aide de Vertbois. Sachez, cependant, qu'il n'a pas été oublié, et que Denethor rêve de voyager. Il n'a toujours pas parlé à Ecthelion, sinon dans des messages de sentinelle, comme ce qu'enverrait le capitaine d'une armée pour annoncer des nouvelles. Cela use Ecthelion, mais sa propre culpabilité l'empêche de parler à son fils. J'espère qu'il verra bientôt au-delà, à la fois pour son bien et celui de Denethor. Surtout si Denethor rassemble le courage de demander officiellement la main de sa princesse. J'ai le sentiment qu'Arwen planifie une rencontre entre eux, ne serait-ce que pour les mettre ensemble. Je suis à moitié enclin à la laisser faire.
Puisse-t-il y avoir un jour où j'aurai besoin de voyager au nord pour vous voir, mon cher ami. Peut-être qu'après la naissance du bébé j'aurai une chance de chevaucher au nord pour vous saluer personnellement et voir votre jardin, qui sera, j'imagine puisqu'il appartient à un hobbit, absolument magnifique et splendide.
À jamais votre ami,
Aragorn, fils d'Arathorn, Roi du Gondor.
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A sa majesté le Roi du Gondor,
Mon message est bref mais pas urgent. D'un roi à l'autre, je vous offre mes salutations et mes vœux de paix envers vous, votre peuple, et vos nombreuses terres. Puissent-ils rester longtemps sous votre règne.
D'un mari à l'autre, je vous offre mes remerciements. Car votre lettre a fait plus que je ne pouvais moi-même faire pour Bilbon. Bien que du temps ait passé et que les cauchemars ne soient qu'un lointain souvenir, je sais que l'inquiétude due au destin et son rôle dedans s'attarde dans l'esprit de mon époux. Son jardin est une distraction salutaire quand je ne peux être là pour lui assurer la paix dont nous profitons désormais.
Votre lettre, cependant, a laissé une différence prononcée en lui. Il semble presque plus léger, presque plus jeune, un aperçu du hobbit qu'il était avant que nous atteignions Erebor. Vous avez restauré quelque chose et apaisé son cœur. Je suis très reconnaissant envers votre amitié.
Nous sommes enchantés pour Arwen et vous, et attendons avec impatience la lettre annonçant la naissance de votre fils.
Par-dessus tout, je vous remercie.
Avec gratitude et meilleurs vœux,
Thorin, Roi d'Erebor
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Voilà ! On commence doucement avec un chapitre de 3 pages et demi, mais il me semble (je ne garantis rien) que certains seront plus longs. Et bien sûr les chapitres du Futur Modifié – Partie 2 feront la taille habituelle !
Je vous retrouve dimanche avec la fic en question, et le prochain chapitre de celle-là arrivera au mois de septembre (non je n'ai pas la date en tête, j'ai fait un planning sur mon ordinateur).