Hello la compagnie! Eh oui, je suis enfin de retour avec la fiction que je vous avais promis! Comme je l'avais dit à certain(e)s, elle sera plutôt différente de toutes les autres que j'ai déjà pu poster, j'ai tenté des expériences sur le plan de la forme et j'espère que ça vous plaira. (Bon, je suis très heureuse de retrouver ce site... Il me fait déjà des misères pour la mise en forme, mais tant pis, je vais trouver une alternative plus tard) Brefouille, entrons dans le coeur du sujet: ma chère et fidèle bêta, Cathouchka31, a déjà pris de l'avance dans la correction des chapitres (elle en est bientôt à la moitié de la fiction) donc le rythme de parution devrait être régulier. Normalement, je devrais poster deux fois par semaine, mais étant donné que je pars en vacances, ça pourrait changer la donne. En tout cas je vous préviendrai.

Concernant les aspects pratiques habituels:

Rating: K+ (pour l'instant)

Genre: Suspense, angst

Personnages principaux: Stiles, Harris, Derek, Jackson et Peter. (ça promet avec cette brochette, mais n'ayez pas peur)

Personnages: Erica, Boyd et Breaden sont morts (dans d'atroces souffrances pour la dernière! MWAHAHA). Kira et Malia n'existent pas.

Pairing: Multicouples. Sterek, Starris. (Il devait aussi y avoir du Jackson/Stiles et du Steter à la base mais je me suis restreinte finalement, ça vaut peut-être mieux)

Origine: Après avoir vu le film Ella Enchanted (mais c'est vraiment l'idée de base, si vous êtes curieux, allez jeter un coup d'oeil, mais je vous préviens, votre cerveau risque de ne pas y survivre)

Contexte par rapport à la saison 3A/3B: Tout est expliqué dans ce ''prologue''. Vous trouverez peut-être des incohérence par rapport à ces deux saisons mais je n'ai pas eu le courage de tout regarder une nouvelle fois pour tout vérifier comme je ne les ai pas aimé. Spoil sur la saison 3A et 3B. Comme il n'y a aucune indication temporelle claire dans la saison 3A, il se peut que j'ai pris quelques libertés. Ce premier chapitre ne sert qu'à mettre en place le décor par rapport à la série d'origine. Le début est donc une espèce de ''copier-coller'' de la fin de l'épisode 12 de la saison 3A, vous reconnaitrez donc les quatre premières scènes, bien que modifiées.

Je pense que tout est dit, alors je vous laisse, bonne lecture!


Chapitre 1 : Obéis-moi... et redeviens toi-même.

L'explosion de lumière emporta tout sur son passage, soufflant la poussière, balayant les débris traînant sur le sol. Derek lutta pour garder les yeux ouverts, déterminé à observer l'expression d'ébahissement de Jennifer lorsqu'il serait parvenu à franchir la barrière de sorbier qui la protégeait. Il devait traverser. Cette fille l'avait manipulé, utilisé. Une fois de plus il s'était fait avoir. Mais elle l'avait sous-estimé, ce qui serait sa dernière erreur. Il força au maximum, sentant l'énergie brûler ses muscles et vriller ses tympans alors qu'il avait l'impression qu'aucun son ne résonnait dans l'entrepôt.

Il souffrait. C'était douloureux. Mais il fallait qu'il le fasse ou qu'il crève en essayant.

Mobilisant sa rage et toute son amertume, il parvint enfin à pénétrer le cercle de protection, créant une brèche assez large pour que n'importe quel autre loup puisse envahir l'espace vital du Darach. Il perçut très nettement le changement qui s'opérait en lui. Ses yeux avaient dû virer, du bleu électrique au rouge feu. Il était redevenu un alpha.

Le souffle de la tempête avait renversé Jennifer. Elle était affalée sur le sol, comme sonnée, à ses pieds, étendue, vulnérable. Muette de stupeur, elle le considérait avec une expression qui transpirait l'incompréhension.

-Comment as-tu fait...ça ?

-Qu'est-ce que ça peut te faire ? Ce qui compte, c'est que je suis de nouveau un alpha, annonça Derek, l'air grave et imperturbable en la toisant avec une haine difficilement contenue.

Il entrevit le regard de Scott, effaré devant un tel prodige. Deucalion, toujours à terre, le jaugeait comme s'il le voyait pour la toute première fois. Le vieux loup ne comprenait pas que le dernier descendant des Hale ait pu réussir un tel exploit. Il devait reconnaître que la performance l'avait impressionné. Serait-il possible que le fils de Thalia soit un véritable alpha ? Si c'était le cas, comment avaient-ils fait pour ne pas s'en rendre compte plus tôt ?

-Débrouille-toi pour faire cesser la tempête qui fait rage au dehors. Je sais que tu en es à l'origine, ordonna Derek, calme et déterminé. Fais-le rapidement ou je te tue moi-même. Et peu importe ce que nous avons vécu tous les deux.

Jennifer secoua lentement la tête. Elle était sonnée, mais ne voyait pas pourquoi elle devrait obéir. Et tant pis si ce déchaînement de forces magiques devait créer de nouvelles victimes. Elle ne ressentait rien. Et surtout pas de la compassion. Personne n'en avait eu pour elle, et les épreuves qu'elle avait traversées l'avaient endurcie. Elle avait combattu, telle la guerrière qu'elle était ! Elle n'abandonnerait pas. Et quitte à mourir, autant emporter avec elle le plus grand nombre de créatures possible ! Si elle gagnait assez de temps avant qu'on ne l'abatte, les humains qu'elle avait offerts en sacrifice au Nemeton périraient de manière certaine. Entravés comme ils l'étaient. Ils seraient ensevelis. Non. Elle ne faiblirait pas !

Mais le destin en décida autrement car Deucalion se jeta sur elle, la rage aux tripes.

-Eh bien moi, c'est précisément pour ce que nous avons vécu que je vais te tuer ! Hurla-t-il.

Son grondement rauque accompagna le hoquet de Jennifer lorsque les griffes tranchèrent sa gorge d'un coup sec et précis. L'assaut vif et brutal figea son visage dans une expression de choc intense. Elle n'avait pas vu la mort approcher.

Le sang jaillit de sa gorge. Elle tomba en arrière, émettant des gargouillis écœurants sans que sa main posée sur la plaie puisse stopper l'hémorragie.

Scott eut un mouvement de recul lorsqu'elle reprit sa forme de Darach, dégoûté par l'aspect hideux de son ancienne enseignante.

De son côté, Derek la fixait sans sourciller, sans une pensée pour celle qu'il avait peut-être commencé à aimer. Il n'avait pas eu le temps d'en être certain. Maintenant, il attendait seulement sa fin, sans joie aucune mais sans tristesse non plus à l'idée que son ennemie puisse rendre un dernier soupir.

Finalement, les yeux révulsés, elle lâcha un ultime souffle et ses mains crispées finirent par choir mollement le long de son corps décharné et sans vie.

Cette victoire avait un goût amer pour le nouvel alpha, celui d'un nouvel échec.


Tenant fermement sa batte de base-ball en aluminium qui servait de pilier précaire au fragile enchevêtrement de poutres soutenant le sol de la forêt, Stiles rouvrit lentement les yeux avec hésitation. Dehors, le vent se calmait. Était-ce le signe de la fin de leur calvaire ?

Les autres levèrent bientôt les yeux vers le plafond trop bas, enfin stabilisé à quelques centimètres de leurs têtes, retardant leur mort imminente. Encore inquiets malgré cette accalmie, ils ressentirent intensément le moment de flottement qui suivit, les plongeant dans un silence épais et lourd.

-C'est fini vous croyez ?

La voix d'Allison venait de briser cette atmosphère pesante.

La pression sembla redescendre bien qu'il n'y eut aucune réponse.

Puis le shérif se mit à rire nerveusement. Il se laissa tomber dans les bras de son fils, ce dernier acceptant l'étreinte d'un air un peu hagard avant de tapoter affectueusement le dos de son père.

Scott avait donc réussi à les sauver.


Dans la clinique vétérinaire les esprits se détendirent.

Compatissante, Cora aida Ethan à se redresser sur la table d'opération de Deaton alors qu'à leurs côtés, Aiden, toujours couché sur la sienne, posait doucement sa main sur celle de Lydia. Il lui sourit tendrement, ne récoltant qu'un regard fatigué de la part de la banshee.

-Je le savais.

Lydia, surprise, se pencha vers lui, dans l'attente d'une explication.

-Euh. Tu savais quoi ?

-Je savais que tu m'aimais, dit-il en souriant avant de plonger son visage contre le bras de Lydia.

Cette dernière leva les yeux au ciel, faussement blasée par la tranquille certitude de son petit-ami, et souriant de soulagement qu'il soit tiré d'affaire. Il lui avait fait une belle frayeur.

Profitant de la quiétude du moment, Aiden déposa un léger baiser sur la peau de Lydia puis lui adressa un grand sourire, gardant les yeux fermés pour mieux savourer l'instant.

Cette fois, c'était bel et bien fini et ils s'en étaient tous sortis. Enfin lui, son frère et Lydia. Pour les autres il n'en savait rien, mais était-ce le plus important alors qu'il respirait le parfum de sa banshee ?


Le portable vibra contre sa cuisse. Stiles le sortit comme il put, sa marge de manœuvre bien entamée par la promiscuité des autres rescapés.

-Scott ?

-Hey, ça va ? S'enquit son meilleur pote d'un ton inquiet.

-Oui, on va bien, répondit-il en observant l'un après l'autre ses compagnons de galère.

Allison, l'air épuisée, somnolait entre les bras de son père. Celui-ci souriait, comme Melissa, soulagés par la tournure des événements. Face à eux, Isaac écoutait distraitement la conversation téléphonique.

-Nous allons tous plutôt bien. Et toi, ça va ?

-En quelque sorte.

-Tu penses pouvoir venir nous chercher ?

-Bien sûr.

-Super, s'enthousiasma Stiles en faisant la moue.

À peine sorti d'affaire et encore coincé dans ce foutu trou sous une épave de Nemeton, blessé après un accident de Jeep contre un foutu arbre, il espérait bien que son foutu meilleur ami allait bouger ses miches de foutu loup-garou pour venir les déterrer. Sérieux. Fallait pas pousser !

-Bien, très bien. Euh...Au fait. Amène une échelle, ajouta-t-il.

Aussitôt, les quatre humains autour de lui se mirent à rire. Son père lui tapota dans le dos, souriant, amusé. Isaac de son côté parut soudain perplexe le fixant avec intensité.

-Euh...

Puis tous les autres affichèrent le même regard attentif et légèrement soucieux.

-Quoi ? Interrogea Stiles, mal à l'aise d'être au centre de toute l'attention.

Le shérif, les sourcils froncés par la perplexité, avança une main hésitante avant d'essuyer la joue de son fils. Lorsqu'il l'ôta, Stiles resta bouche bée, reconnaissant immédiatement la couleur carmin du sang. Merde. Son nez pissait le sang ou quoi ?

-Bro ? Un problème ?

Et là, sans prévenir, ses mains se mirent à trembler violemment et le portable lui échappa. Sa poitrine fit un brusque bond en avant, l'étranglant aussi sûrement qu'un nœud coulant. Ce n'était pas une crise de panique. Bordel. Que lui arrivait-il ?

Agité de spasmes, il passa et repassa frénétiquement ses mains sur ses paupières, essuyant et étalant le sang sur son visage.

-Stiles, calme-toi !

Le shérif tenta d'attraper ses mains dans le but de stopper les mouvements nerveux, mais sans succès. Relégués au rang de simples spectateurs, le reste des prisonniers ne pouvaient que les dévisager avec inquiétude, n'ayant aucun moyen de s'approcher sans risquer un effondrement définitif du plafond.

Laisse-moi entrer.

-Qu'est-ce que-

Brusquement, Stiles rejeta la tête en arrière, les yeux révulsés et le souffle court. Humains et loup-garou eurent un même mouvement de recul.

Le shérif empoigna ses épaules à deux mains.

-Reste avec nous ! Stiles !

-Mais qu'est-ce qu'il lui arrive ? Paniqua Melissa.


-Que s'est-il passé ? Où est Stiles ? S'affola Scott dès que Derek et lui eurent terminé d'aider les rescapés à s'extirper des racines du Nemeton.

-Il est parti, déclara le shérif, sous le choc et tenant son bras en grimaçant. Il n'était pas dans son état normal, il faut le retrouver !

Melissa vint au secours de son ami, l'aidant à immobiliser son bras blessé qu'elle savait fracturé.

-Comment ça, pas dans son état normal ? S'enquit alors Derek, perplexe.

-Pendant qu'on attendait, il a changé brusquement de comportement, s'est mis a dire des choses incompréhensibles et quand j'ai voulu m'approcher, il m'a cassé le bras. Comme ça. À mains nues.

Le shérif grimaça une nouvelle fois de douleur alors que Melissa tentait de coincer sa main dans son blouson pour lui épargner un peu de souffrance.

-Mais où est-il maintenant ? Questionna Derek, pressé par le temps.

-Il est parti, répondit Isaac, plongeant les poings dans ses poches. Il s'est frayé un chemin à travers les décombres et s'est échappé. On n'a pas réussi à le suivre tellement c'était dangereux. Il a viré marteau, c'est pas possible autrement. Vous auriez dû entendre les trucs qu'il disait, c'était vraiment flippant. On avait l'impression qu'il était pas tout seul dans sa tête. Remarquez que, ça je le pense depuis pas mal de temps. Il est pas-

Derek interrompit Isaac en l'attrapant par le bras sans ménagement.

-Qu'as-tu dit ?

-Quoi, j'ai pas raison ? Rétorqua le bêta sur la défensive.

L'alpha poussa un soupir excédé.

-C'est pas le problème. Je te parle de ce que tu as dit avant. Sa façon de parler, en quoi était-elle inhabituelle ?

-Il disait « nous », sans arrêt, informa Christopher, frictionnant les bras de sa fille pour la réchauffer. On aurait vraiment dit qu'il n'était pas... seul...

-Et il a commencé à cicatriser comme un loup-garou l'aurait fait, renchérit Allison.

-Qu'est-ce que ça veut dire ? Paniqua Scott en se tournant vers l'alpha ainsi que les autres personnes présentes.

Ce dernier réfléchissait à toute vitesse, se creusant les méninges à la recherche d'une réponse qui le fuyait. L'adrénaline de son combat contre Jennifer et de toute cette soirée mouvementée s'était dissoute et son esprit se retrouvait embrouillé par le chagrin et la fatigue. Impossible de mener une réflexion véritablement constructive à ce stade.

-Je ne sais pas, avoua-t-il. Mais je soupçonne Jennifer d'en être responsable.

-Que devons-nous faire ? Il faut le retrouver ! S'exclama le shérif affolé. Vous pourriez suivre sa trace, vos dons doivent bien servir à quelque chose, non ?

-La pluie a effacé ses traces, expliqua Chris, l'œil à l'affût de la moindre empreinte aux alentours. Et j'imagine que son odeur a dû également disparaître.

Il se tourna vers Derek, cherchant confirmation. Cependant, l'alpha ne lui prêtait aucune attention, se concentrant sur ses sens. Il inspira profondément et ignora les odeurs de ceux qui l'entouraient. Bientôt, une fragrance familière lui parvint et il rouvrit les yeux, tombant sur plusieurs mines soucieuses et impatientes.

-Je pense que je pourrai le retrouver si j'y vais dès maintenant. Scott, tu viens avec moi. Isaac, je compte sur toi pour emmener tous les blessés se faire soigner. L'hôpital n'est pas encore en état de vous accueillir, alors filez chez Deaton. Expliquez-lui la situation.

Isaac hocha docilement la tête puis invita les quatre humains à le suivre vers les voitures garées non loin de là. Allison et son père montèrent à l'arrière, Melissa les suivait de près. Mais le shérif hésitait, trop anxieux pour abandonner les lieux de cette manière. Il était terriblement angoissé. Il estimait qu'il était de son devoir de père et de responsable du maintien de l'ordre de se joindre aux recherches pour retrouver son fils. Pourtant il avait bien conscience qu'il n'aurait été qu'un fardeau. Même en pleine forme c'eut été le cas, alors avec un bras en moins...

Finalement, il soupira et observa les deux loups-garous partir puis disparaître entre les arbres, à la poursuite de la trace de son fils, à peine perceptible.

-Où es-tu fiston? Souffla-t-il, le regard dans le vide, une lourde ride barrant son front.

Une main légère se posa sur son épaule, tentant de lui transmettre un peu de réconfort. Le shérif vit du coin de l'œil Melissa lui offrir un pâle sourire qui se voulait rassurant.

-Allons-y, John. Tu ne peux rien faire dans ton état. Ils le retrouveront. Il ne peut pas être parti bien loin.


Débordé par les événements, le shérif longea le couloir desservant les bureaux du poste de police. Son adjoint était introuvable. Il avait certainement dû s'accorder une pause bien méritée. Après tout le pauvre garçon avait dû assumer le rôle de son supérieur tout au long de cette journée cauchemardesque. Parrish devait être épuisé.

Le shérif soupira. Il n'avait aucune idée de la raison qui l'avait poussé à venir au poste dans de telles circonstances. Son fils unique était là-dehors, introuvable, et lui, il venait travailler comme si de rien n'était. Mais où était la logique dans tout ça ?

-Shérif !

Un agent se précipita vers lui..

-Un agent du FBI demande à vous parler d'urgence.

John Stilinski réprima un nouveau soupir en passant sa main indemne sur son visage. Après toutes les épreuves surmontées aujourd'hui, il avait eu le tort de croire que son quota d'emmerdements avait été atteint. Apparemment ce n'était pas le cas.

-L'agent McCall vous attend dans votre bureau.

Confirmation. Une galère n'arrive jamais seule.

-Très bien, merci beaucoup.

Déterminé, il partit d'un pas raide et militaire, bien décidé à se débarrasser rapidement du père de Scott. Son temps était précieux, il ne le perdrait pas avec cet homme, alors que Stiles était porté disparu et sûrement en danger de mort. Frémissant d'horreur à cette pensée, il poussa la porte aussi énergiquement que ses courbatures le lui permettaient.

-Shérif, salua Rafael en se tournant, reposant le cadre photo sur le bureau. Heureux d'apprendre que votre disparition n'était pas uniquement le fruit d'une envie de vacances.

Le sourire totalement déplacé qu'affichait le père de Scott fit grincer des dents le shérif. Mais il referma la porte, se contraignant au calme.

-Où étiez-vous tout ce temps ? Questionna Rafael du but en blanc. Et où est Stiles, maintenant ?

Le père du disparu préféra se taire. Il ne s'attendait pas à une telle entrée en matière. Un peu trop directe pour son état d'épuisement. Aucun mensonge crédible ne lui vint.

-Vos petits amis loups-garous ne l'ont pas retrouvé ? Reprit Rafael.

Le shérif écarquilla les yeux.

-P...Pardon ?


Laisse-moi entrer. Si tu me laisses faire, je les laisserai peut-être tranquilles.

-Qui ? S'écria Stiles, affolé.

Tes amis.

Ta famille.

Tous ceux qui ont un jour compté pour toi.

On va tous les détruire, Stiles !

Un par un.

-Non ! Arrête ! Laisse-moi tranquille !

Apeuré, Stiles continuait de crier, les mains crispées sur ses oreilles ensanglantées, le visage figé dans une expression de terreur pure.

-Sors de ma tête !

Il battait des jambes frénétiquement, luttant contre la possession, terrifié par les discours sordides de cette voix démoniaque qui lui ordonnait de le laisser contrôler son corps et son esprit.

Il poussa un cri à s'en arracher les cordes vocales, forçant l'intrus à demeurer dans le recoin le plus reculé de son inconscient sans toutefois y parvenir très longtemps.

Soudain, un bras passa en travers de son torse, le plaquant contre la terre boueuse. Il se débattit impulsivement, mu par un viscéral instinct de survie.

-Calme-toi bon sang ! S'écria Derek après s'être pris un coup dans le nez.

Alertés par les cris de Stiles alors qu'ils venaient de perdre sa trace, Scott et Derek avaient enfin pu le retrouver. Les deux heures de recherches intensives avaient fini par payer.

-Aide-moi à l'immobiliser ! Rugit l'alpha.

Scott accourut, déstabilisé par la force surnaturelle de son meilleur ami. Incertain, il attrapa un bras d'une prise molle qui permit à Stiles de lui échapper. Tenace, il revint à la charge, bloquant la main comme il le pouvait. Ensuite, il tenta d'immobiliser le second bras pendant que Derek maintenait fermement au sol le dos de Stiles, le contraignant à rester immobile.

Soudain sans crier gare, deux rangées de dents se plantèrent dans le bras de Scott, lui faisant lâcher prise.

-Aïe !

Le bêta trébucha sur Derek, qui lâcha Stiles involontairement. Ce dernier se faufila comme une anguille hors de leur portée. Furieux, Derek bondit, le plaquant nez au sol dans une flaque de boue.

-Lâchez-nous ! Cria Stiles, paniqué et colérique, toussant et manquant de se noyer. Lâchez-nous !

Excédé, Derek le retourna sur le dos d'un tour de bras, lui permettant de respirer plus librement. Puis il coinça ses poignets dans son poing, s'asseyant sur le bassin de son prisonnier afin de lui interdire tout mouvement.

-Rah ! Laisse-nous !

L'exaspération prenant le pas sur la peur, Stiles releva vivement les hanches, déséquilibrant Derek et échangea les positions en roulant sur le côté. La boue rendit la prise de l'alpha bien moins sûre et Stiles glissa entre ses mains, rampant plus loin sans oublier de donner un dernier coup de genou dans la mâchoire du loup-garou.

Scott hésitait à intervenir depuis que le garçon leur avait échappé. Il esquissa un mouvement dans leur direction. Mais Derek gronda, essoufflé par la lutte.

-N'approche pas. À deux, on risque de le blesser.

Ses mains se refermèrent sur les chevilles de Stiles qu'il tira jusqu'à lui.

L'humain poussa une ribambelle de râles et de grognements bestiaux pendant qu'il se débattait, et finalement Derek perdit patience, l'assommant d'un revers de la main. Le corps autrefois tendu et nerveux devint flasque entre ses bras et l'alpha se releva d'un bond.

-Putain c'était quoi ça ? Bégaya Scott, ahuri par la manière « douce » très personnelle du loup-garou.

Ses yeux s'écarquillèrent encore plus devant l'état pitoyable de l'alpha. Échevelé, maculé de boue de la tête aux pieds et le nez en sang.


-J'ai pu identifier le problème grâce à vos témoignages et de ce que j'ai pu voir sur Stiles, annonça Deaton en ressortant de la pièce où le garçon était désormais enfermé et enchaîné. On n'est jamais trop prudent.

-Et alors ? S'impatienta Scott, soucieux.

-Eh bien il n'est plus lui-même, répondit le vétérinaire.

-Ça, c'est pas vraiment un scoop, répliqua Isaac, sarcastique, les bras croisés.

-Comment ça « plus lui-même » ? Interrogea Chris, dédaignant la remarque du bêta.

-Possédé, expliqua Deaton d'un ton grave. Par un esprit maléfique. Il existe treize sortes de Kitsune. Il y en a des célestes, des sauvages, des océaniques, des fulgurants. Mais il y en a un, qui est particulièrement maléfique. On l'appelle Nogitsune. Je savais que le rituel pour retrouver le Nemeton était risqué et pouvait attirer de nouvelles créatures, mais j'ignorais que cela se produirait aussi vite... souffla-t-il, soucieux.

-Et il fait quoi ce Nogitsune exactement ? Interrogea Scott. Il va tuer Stiles ?

-Prendre son corps définitivement ? Questionna Derek, l'air sombre.

-Le démon tire son pouvoir de la douleur et de la tragédie, des conflits et du chaos, récita le vétérinaire. Stiles cherchera à semer la zizanie, sous l'influence du Nogitsune bien entendu. Celui-ci ne le tuera pas, ce serait contre ses intérêts. Il a trouvé un corps et tentera de le conserver par la force. Stiles lutte encore, il ne se laisse pas totalement submerger, mais tôt ou tard il lâchera prise.

-Combien de temps avons-nous avant que cela n'arrive ? Demanda Lydia, inquiète.

Deaton secoua la tête, réfléchissant intensément.

-Honnêtement, je l'ignore. Vingt-quatre à quarante-huit heures. Malheureusement, je ne dispose pas assez d'informations sur ce genre de-

Il s'interrompit lorsque les portes du loft s'ouvrirent en grand, attirant l'attention de toutes les personnes présentes sur le nouveau venu. Ou plutôt les nouveaux venus.

-Papa ? S'exclama Scott, étonné. Mais qu'est-ce que tu fiches ici ?

Melissa et son fils s'approchèrent, alors que Deaton et le reste de la meute rassemblaient rapidement les documents compromettants sur leurs recherches récentes.

-Ce n'est pas la peine de vous déranger pour moi, les interrompit Rafael d'un geste de la main. Vos bestiaires ne m'intéressent pas. D'ailleurs, j'en sais sûrement bien plus que certains d'entre vous sur ce qui se trame à Beacon Hills.

Les différentes personnes présentes échangèrent des regards surpris. Bon d'accord. D'où sortait-il encore celui-là ?

-Mais comment-

Melissa fut brusquement coupée par Scott qui s'élança vers son père.

-Papa, je t'ai demandé ce que tu fichais ici ? Gronda-t-il.

-Je suis venu vous aider. Ou plutôt, aider Stiles. D'après ce que j'ai entendu dire, il serait en mauvaise posture.

-Alors si c'est vraiment le cas, arrête de tourner autour du pot et dis-nous ce que tu sais, le menaça Melissa, pointant un index autoritaire sur le torse de son ex-mari. Pas besoin de te donner en spectacle et de jouer les mystérieux.

L'agent fédéral, pris au dépourvu, resta un instant muet avant de fermer la bouche, fixant son ex-femme avec étonnement. Puis il secoua la tête, dépité.

-J'ai une source qui saurait peut-être comment sauver Stiles, lâcha-t-il alors.

Voyant qu'on allait l'assaillir de questions, il prit les devants, contrant toute tentative.

-Mais je demande une contrepartie.


Choqués, plusieurs regards se tournèrent en direction de la silhouette qui se découpait dans l'encadrement de la porte, poussée par le shérif. La fameuse source de Rafael McCall finit par émerger de l'ombre pour s'offrir à leurs regards ébahis.

-Alors ça..., bredouilla Scott, la bouche entrouverte, prête à gober des mouches. Si je m'y étais attendu...

Isaac grimaça alors qu'Allison et Lydia affichaient toutes deux des mines stupéfaites. Elles n'avaient pas envisagé cette possibilité. Et Derek non plus, si l'on en jugeait par son sourcil haussé et son air perplexe. D'où sortait ce type ? Il était censé avoir été tué pour le sacrifice du Nemeton ! Comment le rituel avait-il pu fonctionner sans que ce mec soit réellement mort ? C'était pas net.

-Comment vous en êtes-vous sorti ? Questionna-t-il, méfiant.

Harris gardait un air impassible et son regard n'en croisa aucun autre. Il n'avait pas l'air très frais. Mal rasé, l'allure miteuse. Mais d'où sortait-il ? C'était à n'y rien comprendre !

-Le FBI s'intéresse à cette affaire de sacrifice depuis plus longtemps que vous ne le pensez, répondit Rafael en s'avançant d'un pas pour être vu de tous. Nous l'avons suivie dès la troisième victime et lorsque nous avons découvert monsieur Harris, il était encore en vie. Depuis ce jour, il est placé sous protection et nous en avons profité pour...échanger sur nos expériences respectives. Mais je pense que ces détails pourront être réglés plus tard. Pour l'instant, nous devons éviter que cette ville ne compte davantage de cadavres.

Comme en réponse à sa tirade, un hurlement fusa de la pièce où était enfermé Stiles, faisant sursauter plusieurs membres du groupe.

-Libérez-nous !

Tous se tournèrent alors vers Harris. Sans attendre, celui-ci fut rapidement entraîné vers Deaton pour qu'il se mette à travailler avec lui. Trouver une solution au problème devenait urgente pour éviter que Stiles ne devienne incontrôlable.

Grimaçant, le shérif s'assit sur une caisse libre, dégageant la voie pour ceux qui s'agitaient en tous sens, dans le but d'aider son fils.

Il distingua soudain en périphérie de son champ visuel une silhouette debout à ses côtés. Las, il releva la tête pour apercevoir Derek qui fixait la porte close derrière laquelle Stiles était enfermé.

Son garçon criait à s'en déchireer la gorge. C'était abominable.

-Nous trouverons un moyen de le sauver, promit simplement Derek avant de détourner le regard et de repartir s'impliquer dans les recherches.


-Vous êtes sûrs de vous ? S'enquit le shérif, anxieux et perdu par toutes ces choses qu'il ne connaissait pas.

Cet univers lui était toujours étranger. Dans ce nouveau monde où cohabitaient créatures surnaturelles et humains, il ne savait pas encore à qui accorder sa confiance. Ainsi, placer le destin de son fils entre les mains d'un vétérinaire... lui causait quelques réticences facilement compréhensibles.

-Sûrs, on ne peut jamais l'être à cent pour cent. Mais je pense que l'idée de monsieur Harris peut fonctionner, affirma Deaton avec assurance. Il suffira de beaucoup de patience et de rigueur pour réussir.

-Et cette... malédiction... que vous voulez lancer à ce démon, intervint Lydia. Elle n'affectera pas Stiles, n'est-ce pas ?

-Non, répliqua Harris. Elle n'aura que le Nogitsune comme cible. Et puis dans le pire des cas, un peu d'obéissance ne fera pas de mal à Stilinski, il en manque grandement.

Le shérif plissa les yeux en fusillant Harris du regard.

-Ce genre de remarques-

-S'il vous plaît, pas de provocations, l'interrompit Derek en s'interposant entre les deux humains. Vous n'avez donc pas écouté ? Le Nogitsune se nourrit des sentiments négatifs. Pas la peine de le rendre plus fort, alors que nos chances sont déjà si minces.

-Derek est dans le vrai, confirma Deaton. C'est pour cette raison que je vous demanderai de partir pendant le rituel. Vous avez tous subi les effets de cette longue et éprouvante journée. Allez vous reposer.

Les jumeaux, les Argent et Isaac ne se firent pas prier, se levant plus ou moins difficilement, suivant leur capacité de récupération. Lydia parut hésiter un instant, jetant un dernier coup d'œil à ceux qui restaient. Ils s'occuperaient sûrement très bien de Stiles, elle pouvait partir le cœur presque léger.

-Monsieur et madame McCall, ainsi que vous, monsieur Stilinski, il serait préférable que vous vous en alliez également, déclara Deaton en faisant signe à Scott et Derek d'approcher. Surtout vous monsieur Stilinski, ajouta-t-il en voyant le shérif sur le point de protester. Votre inquiétude pour Stiles ne peut que nous rendre la tâche plus difficile.

-Et si je restais dehors en attendant que ce soit terminé ?

Harris roula des yeux. Ce type ne pouvait-il pas lâcher son marmot deux secondes ? Ça ne le tuerait pas. D'ailleurs, ce serait même l'inverse. Il sourit discrètement, satisfait de la tournure des événements. Il réclamerait son dû plus tard en échange de ce coup de main pour sauver ce stupide Stilinski de la possession. Il fallait toujours avoir un coup d'avance.

Trop absorbé par ses pensées, il ne vit pas le regard de Derek peser sur lui, menaçant et méfiant. Le loup avait-il trouvé bizarre ce sourire qui lui avait échappé ?

Derek n'aimait pas cet homme. D'autant moins depuis qu'il savait qu'indirectement Harris avait aidé au massacre de sa famille...

-Derek, Scott, j'aurai besoin de votre aide, informa Deaton en remontant ses manches.

Derek s'arracha à ses suspicions et nota l'absence du shérif. Il doutait que l'homme ait pu se résoudre à rentrer chez lui. Sans doute resterait-i à proximité, craignant pour l'intégrité mentale et physique de son fils.


-Disparaissez, ordonna Deaton, par-dessus les cris du Nogitsune.

Le corps de Stiles se tordait et se débattait contre la malédiction malgré la prise ferme de Scott sur ses jambes et celle de Derek autour de son torse. Le garçon repoussait tout contact, mordant et griffant tant qu'il pouvait, manquant de crever un œil à l'alpha. Le démon tentait de survivre. Mais la malédiction lancée par le vétérinaire le réduisait à l'impuissance. Impossible de résister à ces ordres, plaqués par-dessus un sort d'obéissance.

-Et ne revenez plus hanter cet esprit, conclut Deaton dans un dernier geste incantatoire.

Stiles s'arc-bouta, parvenant quasiment à quitter le sol malgré l'emprise des deux loups-garous sur lui. Un dernier hurlement mourut dans sa gorge et soudain sa tête tomba brusquement en avant, le menton se posant contre son torse, et son corps s'affaissant comme une poupée de chiffon sur le béton froid.

Un silence pesant dura pendant de longues secondes. Chacun scrutait le corps immobile avec appréhension. Le sort avait-il fonctionné ?

-Vous croyez que ça a marché ? Chuchota Scott, comme si parler à voix haute pouvait créer une avalanche.

Deaton secoua la tête, il n'en avait pas la moindre idée. Plus téméraire, Derek s'approcha, restant accroupi pour être à la même hauteur que Stiles. Lorsqu'il fut tout près il se baissa pour scruter le visage aux traits détendus.

-Stiles ? Tu m'entends ?

Il appliqua sa main sur la jugulaire du garçon puis remonta pour tapoter sa joue.

-Je crois qu'il est vraiment inconscient.

-C'est peut-être une ruse, l'avertit Deaton. Il faut d'abord le réveiller pour vérifier s'il est lui-même avant de faire quoi que ce soit d'autre.

Alors Derek posa une main sur l'épaule et le secoua, faisant dodeliner sa tête mollement. Un petit grognement endormi lui répondit et finalement le garçon papillonna des yeux, l'air hagard.

-T'es dans le délire bondage toi maintenant ?

Derek roula des yeux, dépité.

-C'est bien lui, rit Scott en se laissant tomber sur les fesses dans la poussière, exténué par toutes ces émotions.

Tout le monde relâcha son souffle et Stiles tourna de l'œil. Derek le rattrapa in extremis puis s'attela à déverrouiller ses chaînes avec l'aide de Scott. Enfin, il le garda contre lui, Deaton étant parti prévenir le shérif de la réussite de cette mission de sauvetage. Pour finir il se leva, Stiles dans ses bras, glacé et tremblant.

-T'as la tête de quelqu'un qui voudrait bien des vacances, commenta Scott, souriant.

-Humpf.


Alors? Verdict? Ca passe ou ça casse?

Pour ceux qui voudraient revoir la scène de la mort de Harris, elle se trouve à la fin de l'épisode 304.

Je tiens encore à remercier tous ceux qui ont commenté Si tu savais à quel point, qui m'ont mis en favori (vous êtes 260! C'est extra!) et qui me suivent.

Je voudrais également remercier mes amies, Lily2012, Célaici et Sardine qui m'ont apporté leur aide et m'ont inspiré pour cette fiction.

Et bien sûr, le meilleur pour la fin, je remercie ma super bêta, qui fait un boulot du feu de dieu!

A bientôt!