Défi 51 du Poney Fringant, en hommage un un grand acteur qui nous a quitté...
Tout appartient Tolkien.
Un nouveau monde
Debout à la proue du navire, Curumo observait les vagues défiler devant ses yeux. Depuis longtemps le rivage des terres immortelles s'était dissipé et il ne restait, de tout coté, qu'une mer sans fin. Contemplatif, il se demanda ce qui les attendait de l'autre côté. Serait-ce un monde hostile où le mal avait triomphé? Serait-ce un endroit merveilleux peuplé de magnifiques créatures? Il y avait tant d'histoires et de légendes à son sujet qu'il en était difficile d'en distinguer le vrai du faux.
Ils avaient été cinq à être choisi pour ce voyage. Leur mission était simple ; Réunir les peuples de la terre du milieu et les guider dans la lutte contre Sauron. Une fois sur la terre ferme, ils partiraient chacun de leur côté et s'efforceraient de mener cette mission à terme.
Il contemplait toujours la mer lorsqu'un de ses nouveaux compagnons se joignit à lui. Il l'observa un instant cherchant à découvrir duquel il s'agissait. C'était un vieil homme à la barbe grise. En le regardant, Curumo se demanda en quoi cette apparence était supposée leur venir en aide dans leur quête. Le vieil homme, aux mains ridées et au corps courbé, n'avait aucunement l'apparence d'un guide.
Lui-même ne devait guère être mieux avec sa longue barbe blanche beaucoup trop encombrante. C'était un étrange sentiment que de revêtir, en apparence, un millier d'années, alors qu'à l'intérieur, il était toujours le même. Il lui faudrait du temps pour s'habituer à ce nouveau corps et encore plus de temps pour devenir celui qu'on attendait de lui qu'il soit.
Les deux hommes restèrent un long moment silencieux à scruter l'horizon jusqu'à ce que, enfin, se dessinent les rivages de la terre du milieu.
- "Crois-tu qu'un jour nous reprendrons la mer?" demanda Olórin.
- "Mon cher ami, que te dit ton instinct"? lui répondit-il.
Après un instant de réflexion, avec ce sourire toujours aussi niais, le vieil homme à la barbe grise lui répondit :
- "Oui"
Par politesse, Curumo lui rendit son sourire. Mais lui n'en était pas si convaincu.