Disclaimer: Je ne suis pas la créatrice du monde d'Harry Potter et je ne fais donc pas d'argent.


Harry Black

Chapitre 28: L'emprisonnement

Lily vivait un cauchemar qui n'en finissait plus. D'abord, ils avaient perdu Harry et maintenant Liam ! Ses deux fils étaient entre les mains de Voldemort !

– Nous allons les retrouver, Lily.

James avait beau la serrer entre ses bras, elle avait froid jusque dans ses os. Cela faisait des semaines qu'ils cherchaient pour une trace de Harry et ils n'avaient fait aucune avancée. Et si la même chose se produisait ?

Au moins, ils avaient eu une certaine assurance que Harry serait maintenu en vie, mais ce n'était pas le cas de Liam puisque Voldemort voulait le tuer depuis sa naissance. Et, sans Liam, Harry n'aurait plus longtemps à vivre. Après tout, pourquoi garder le jumeau si l'élu était déjà mort ? Peut-être Voldemort utiliserait même Harry pour torturer Liam !

Lily éclata en sanglots à ces pensées. Elle désirait plus que tout garder espoir, mais c'était plus fort qu'elle. Elle ne pouvait empêcher ces images de venir la torturer. Ses bébés, ses pauvres bébés !

James tentait d'être fort, mais lui aussi avait les yeux rougis. Sirius et Remus étaient à ses côtés, mais ils n'avaient que leur présence à lui offrir.

Dès qu'ils étaient revenus du ministère, la panique s'était installée dans leur salle à manger. Tous les membres de l'Ordre présent déambulaient en ressassant tout ce qui s'était mal passé comme si elle avait besoin de se le faire rappeler. Voldemort avait la prophétie et ses enfants...

Elle s'apprêtait à expulser tous les occupants de la pièce lorsque Dumbledore arriva. Sa présence calma l'anxiété presque visible des sorciers et les encouragea à s'asseoir afin d'écouter ce qu'il avait à dire.

– J'ai une bonne nouvelle.

Lily sentit son cœur battre un peu plus fort.

– Severus vient d'être appelé pour la première fois au manoir de Voldemort. À son retour, il pourrait bien être en mesure de nous donner assez d'informations pour nous permettre d'attaquer. Harry et Liam ne seront plus entre ses mains pour longtemps.

Elle sentit l'espoir la gagner. Rien n'était encore sûr. Severus serait peut-être incapable de récolter assez d'informations pour leur permettre de localiser le manoir. Toutefois, c'était la meilleure nouvelle qu'ils avaient reçue depuis des jours alors que, jusqu'à maintenant, Severus n'avait été appelé qu'au manoir Malefoy. Bien sûr, il y avait aussi la terrible possibilité que la présence de l'Ordre au ministère ait mis son allégeance envers le Seigneur des ténèbres en doute et que c'était pour cette raison que Voldemort le faisait venir à lui directement. Elle espérait seulement que Dumbledore ne se trompe pas et qu'ils ne soient pas trop tard.

– Je vous retrouverai mes chéris, je vous retrouverai. Murmura-t-elle.


Liam n'offrit aucune résistance lorsque les mangemorts le jetèrent dans une cellule, car il était encore sous l'emprise du choc. Son frère était bel et bien entre les mains de Voldemort, mais pas de la façon qu'ils avaient tous cru. Harry n'était pas un prisonnier des mangemorts. Harry était un mangemort. Portait-il déjà la marque ? Probablement. Mais depuis quand ? Comment avait-il pu ne pas s'en rendre compte ? Il avait passé tant de temps à ses côtés. Ri avec lui. Comment avait-il pu être aussi aveugle ? N'avait-il vu que ce qu'il voulait voir ou son frère était-il un menteur remarquablement doué ?

La nuit passa sans qu'il parvienne à dormir. Son esprit était beaucoup trop agité pour lui offrir du repos et c'était sans compter le fait que se trouver dans les donjons de Voldemort n'incitait pas à la détente. Ce devait être le lendemain matin lorsqu'une assiette contenant du pain et des fruits apparut devant lui. Il n'osa pas y toucher. Qui sait ce qu'ils avaient pu mettre dedans ? Même lorsque son ventre gronda, il détourna ses yeux de la nourriture.

La journée passa lentement sans qu'il reçoive de visiteurs. Il était incapable de dire s'il s'agissait d'une bonne nouvelle ou non. Le soir, il vu avec regret l'assiette encore pleine disparaître pour ne laisser qu'un verre d'eau. Il n'osa encore une fois pas y toucher. Nombre de poisons étaient incolores.

Cette fois, il réussit à dormir un peu, mais uniquement parce que son corps, dépourvu de sommeil et d'alimentation depuis un jour, ne parvenait plus à garder les yeux ouverts. Il fut réveillé par l'apparition d'une nouvelle assiette, identique à celle de la veille. Il détourna les yeux avec résignation. Avec un peu de chance, il mourrait de soif ou de faim avant d'être torturé.

Pour une quelconque raison, il semblait avoir été oublié dans les donjons. Il s'était plutôt attendu à ce que Voldemort s'empresse de le tuer après toutes ces années. Pas qu'il se plaignit vraiment de ce sursis, mais cette attente exacerbait l'anxiété que sa mort prochaine provoquait chez lui. Était-ce une autre forme de torture ? Il aurait pensé que ce serait plus physique... et douloureux.

Lorsque des pas retentirent dans le couloir, le son se rapprochant de sa cellule, il ne put s'empêcher de se recroqueviller contre le mur, son courage de Gryffondor complètement évaporé. Il plissa les yeux en reconnaissant son frère alors que celui-ci s'arrêtait devant les barreaux de sa prison. Il ne dit rien alors que Harry l'observait, ne sachant pas quoi dire à son jumeau qu'il avait cru connaître mieux que cela. Ses yeux lui paraissaient si vides.

Son frère baissa les yeux sur le plateau de nourriture encore intact.

– Tu devrais manger.

– Pour que vous puissiez m'empoisonner ?

Harry leva les yeux au ciel et, dans d'autres circonstances, cela aurait pu réussir à le faire sourire.

– Si le Seigneur des ténèbres voulait te tuer, je te garantis qu'il n'utiliserait pas du poison. D'ailleurs, s'il voulait t'empoisonner, il te le ferait avaler de force, il ne le mélangerait pas à ta nourriture.

Liam retint surtout les premiers mots : « Si le Seigneur des ténèbres voulait te tuer. »

– Il ne veut pas me tuer ? Pourquoi ?

– Parce que je le lui ai demandé.

Liam ricana.

– Et tu penses qu'il va tenir parole ?

– Je ne le pense pas, je le sais.

Le Gryffondor plissa les yeux face à la naïveté de son frère.

– Je te croyais plus intelligent que ça. Tu crois vraiment que Voldemort va garder son ennemi juré en vie parce que tu le lui as demandé ?

– Mais tu n'es pas son ennemi juré. C'est ce qui fait toute la différence.

– Quoi ? Bien sûr que je suis son ennemi juré ! Au cas où tu l'aurais oublié, je suis le survivant. La prophétie...

– Ne te concerne pas.

Quoi ? Il écarquilla les yeux. Son frère devait se tromper.

– Mais Dumbledore...

– Se trompe, manifestement. Si tu ne me crois pas, je suis sûr qu'il t'a aussi mentionné qu'une prophétie ne peut être retirée que par la ou les personnes qu'elle concerne.

Liam écarquilla les yeux. Au ministère, il avait cru que c'était Voldemort qui s'était emparé de la prophétie, mais, à son arrivée ici, c'était Harry qui l'avait en sa possession.

– Tu veux dire...

– C'est moi que Voldemort a tenté de tuer il y a presque 14 ans.

– Et tu veux t'allier avec lui ? Tu veux t'allier avec celui qui a essayé de te tuer ? Contre ta propre famille ?

– C'est Bellatrix ma famille. Ça n'a jamais été James et Lily Potter.

– Et moi, alors ? Je ne suis pas ton frère ?

Liam crut voir le visage de son frère se crisper le temps d'une seconde. Avait-il réussi à le secouer assez pour le sortir de l'influence de Voldemort ?

– Non, tu es mon frère.

Avant que le Gryffondor puisse se réjouir, son jumeau continua :

– Et c'est pourquoi j'ai demandé au Seigneur des ténèbres de t'épargner. Tu ne représentes plus une menace pour lui alors il a accepté.

– Alors il va me libérer ? Juste comme ça ?

– Non. Bien sûr que non.

Harry le regardait comme s'il doutait de sa santé mentale après avoir posé une question aussi stupide, mais Liam le trouva bien mal placé pour juger. Ce n'était pas lui qui s'était allié à un psychopathe.

– Mais tu ne seras pas maltraité tant que tu seras ici. C'est déjà beaucoup alors tu devrais te considérer chanceux.

– Je saute de joie.

– Tu serais moins sceptique si tu savais vraiment ce à quoi tu as échappé.

Harry semblait vraiment agacé de son manque de gratitude, mais à quoi s'attendait-il ? Il l'avait condamné à la prison à vie !

– Oh, je le sais. La torture. La mort. Le passe-temps des serviteurs de Voldemort. De toi aussi maintenant, je suppose.

Après une pause, il reprit plus bas :

– Comment peux-tu t'être allié à lui ? Simplement pour te venger de papa et maman ? Pour marcher dans les traces de Bellatrix Lestrange ? Pense un peu pour toi-même bon sang ! Il veut éradiquer les moldus ! Tu ne peux pas être d'accord avec le massacre d'une race entière !

Ses dernières phrases résonnèrent dans le couloir désert, mais Harry conserva une apparence calme. Son apparente indifférence empira la colère que Liam ressentait à son égard. Ne se rendait-il pas compte de la gravité de ses actions ?

– Pourquoi pas ? Si les rôles étaient inversés, les moldus n'hésiteraient pas une seule seconde, eux.

– Comment peux-tu en être aussi sûr ? C'est Bellatrix qui te l'a dit ?

– Rappelle-moi, qui de nous deux a vécu avec des moldus ? Ah oui, moi. Crois-moi, je sais de quoi je parle. Le monde sera bien mieux sans eux.

Liam ne reconnaissait pas son frère. En fait, il commençait à se demander s'il l'avait jamais réellement connu.

– Maintenant, si tu veux mourir de faim, c'est ton problème.

Liam fixa son jumeau alors que celui-ci s'éloignait sans se retourner. Il attira mollement l'assiette de nourriture jusqu'à lui. S'il voulait avoir une chance de s'échapper, il devrait être en forme.


Une secousse réveilla Liam. Il cligna des yeux rapidement sous la pluie de poussière qui tombait du plafond et venait recouvrir son corps allongé. Pendant un instant, il craignit que le manoir ne lui tombe sur la tête. L'instant d'après, le visage de son père et de sa mère apparurent entre les barreaux de sa cellule.

– Papa ! Maman ! Qu'est-ce vous faites ici ?

Son père força la porte de sa prison.

– On est venu vous chercher, bien sûr.

Dès que la voie fut libre, sa mère courut le serrer dans ses bras. Malgré le lieu, Liam ne put s'empêcher de profiter de son étreinte. Il ne croyait pas pouvoir les revoir un jour.

– Harry n'est pas avec toi ?

Le jeune Gryffondor se tendit entre ses bras et Lily se recula aussitôt.

– Il n'est pas...

– Non.

Sa mère se détendit aussitôt, mais James observa son fils qui affichait toujours un air sombre.

– Où est Harry, Liam ?

– Il n'a pas été enlevé. Il est venu de son plein gré.

– Quoi ? souffla Lily, les yeux grands ouverts sous l'effroi.

– C'est un mangemort.

– Tu es sûr ?

Il hocha la tête en réponse à la question de son père. Lily secouait la tête en signe de déni, mais James se contenta de fermer les yeux. Une nouvelle secousse leur rappela leur situation précaire.

– Nous en reparlerons.

Son père lui remit sa baguette qu'il avait laissé tomber au département des mystères.

– Il est impossible de transplaner à l'intérieur des murs. L'Ordre est déjà en train de combattre et il nous couvrira dès que nous atteindrons le rez-de-chaussée. Ne lâche en aucun cas la main de ta mère et cours aussi vite que tu peux vers la sortie. Dès que vous serez partis, nous nous replierons.

Lily lui tendit la main et il la laissa prendre la sienne, acquiesçant aux ordres de son père. Celui-ci prit les devants et ils le suivirent au pas de course. Ils ne rencontrèrent aucune résistance, même lorsqu'ils gravirent les marches, car ses parents avaient déjà mis hors d'état de nuire les quelques gardes qui n'étaient pas allés rejoindre les combats un étage plus haut.

Le problème se posa lorsque la porte menant à la liberté apparut. C'est à cet endroit que les affrontements faisaient rage. Même avec sa baguette dans les mains, Liam ne croyait pas qu'il serait assez rapide pour se protéger d'un sort si celui-ci était lancé depuis son angle mort. Il se débrouillait bien en duel, mais le chaos de la bataille n'avait rien en commun avec les combats amicaux du cours de défense contre les forces du mal.

James se plaça de sorte qu'il leur servait de bouclier, mais même ses efforts n'étaient pas assez pour les couvrir de tous les côtés. À plusieurs reprises, ils furent forcés de s'accroupir et de s'écarter physiquement hors de la trajectoire d'un sortilège. Même dans la marée de mangemorts, il n'avait pas songé à la présence de Voldemort jusqu'à ce qu'il entende sa voix particulière qui accentuait les s à la façon d'un serpent.

Dès qu'il sut que le mage noir était proche, il ne put s'empêcher de le chercher du regard. Il ne tarda pas à l'apercevoir. À ses pieds reposait le corps de l'un des membres de l'Ordre. Il ne savait pas de qui il s'agissait, mais cette personne était probablement morte.

Lorsqu'il leva les yeux du cadavre, il croisa le regard sanglant de Voldemort. Il prit conscience qu'il avait ralenti sa course seulement lorsqu'il sentit la main de sa mère exercer une forte pression pour l'enjoindre à suivre. Mais il était trop tard. Lorsqu'il entendit le sort quitter les lèvres de Voldemort, il savait qu'il ne réussirait pas à s'enfuir malgré tous les efforts de l'Ordre.

– Endoloris !

Aucun bouclier ne pourrait empêcher le sortilège de l'atteindre et il avait laissé la peur le figer sur place. Jamais il ne bougerait à temps. Il ferma les yeux en attendant la douleur. Il n'avait jamais été victime de ce sortilège impardonnable, mais il se souvenait de l'araignée du faux Maugrey. Elle s'était tortillée en vain pour tenter d'échapper à la douleur. Même une fois le sort levée, elle était restée apathique... jusqu'à ce que l'imposteur ne la tue. C'était sans doute ce qui l'attendait aussi.

Il se rendit soudain compte qu'il aurait déjà dû être sur le sol en train de se tordre de douleur. À la place, ses pieds suivaient le chemin que sa mère leur imposait en tirant sur sa main. Il ouvrit les yeux pour voir son frère s'écrouler sous le rayon rouge.

Harry l'avait sauvé. Son frère s'était interposé entre lui et Voldemort. Il y avait peut-être encore de l'espoir.

– Harry !

Il tenta de s'arracher de l'emprise de sa mère pour se précipiter auprès de son jumeau. Ils ne pouvaient pas le laisser ici ! Personne n'avait semblé se rendre compte de quoi que ce soit dans l'action et Lily ne fit que resserrer sa prise.

La porte était plus proche qu'il ne l'avait cru et le soleil l'aveugla bientôt. Une seconde plus tard et il se sentit aspirer dans une paille, sensation propre au transplanage. Il ne sut même pas si son frère avait réussi à se relever. Même si c'était le cas, qu'est-ce qui l'attendait maintenant ? Il s'était opposé à Voldemort. Pour lui. Et ils l'avaient laissé derrière.


Fini! J'espère que vous avez aimé. À la semaine prochaine!