Titre : L'Éveil
Auteur : Shae Vizla
Rating : T
Genre : Aventure / Family
Pairings : Gen, avec possibilité d'Harry/Luna
Avertissements :
Disclaimer: Je n'ai aucun droit sur Harry Potter, JK Rowlings si. Je ne fais qu'utiliser ses créactions dans un but non lucratif.
Résumé : AU. Lorsque Harry Potter est attaqué avec son cousin par les Détracteurs, une chose étrange se produit et l'adolescent commence à se rappeler des souvenirs qui ne sont pas les siens. Mais qu'il soit Harry Potter ou Regulus Black, le jeune sorcier est déterminé à rester avec Sirius et vaincre Voldemort. Et à ne pas avoir de maître. Séquelle de Si tu n'y arrives pas la première fois…
Cette fic est la suite du oneshot Si tu n'y arrives pas la première fois… qu'il est préférable, mais pas indispensable, d'avoir lu afin de comprendre la trame de l'histoire.
2 août 1995
Harry Potter aurait été bien incapable de décrire, et encore moins d'expliquer, ce qui passa lorsque l'un des Détraqueurs qui les avaient pris en chasse, Dudley et lui, commença à aspirer son âme. Ce fut comme si son corps entier s'était mit à émettre une sorte de pulsation, avant qu'une onde de choc n'émane de Harry et fasse lâcher prise à la créature. Mais le moment n'était pas aux interrogations, car il devait encore tout faire pour protéger son âme et celle de son cousin.
L'étrange phénomène lui avait fait de nouveau lâcher sa baguette et sans réfléchir, fonctionnant seulement à l'instinct et sous l'effet de l'adrénaline, le jeune Sorcier cria Accio, réprimant un soupir de soulagement quand il sentit sa baguette vibrer doucement dans sa main sous l'effet de sa magie. Il ferma les yeux pour se concentrer sur un moment heureux et se rappela du moment où Sirius lui avait proposé de venir vivre avec lui. Il sentit à nouveau une pulsation et un sentiment de chaleur avant de crier :
- SPERO PATRONUM !
Harry fut un instant pris de court quand au lieu d'un cerf son Patronus apparut sous la forme d'un gros chien argenté. Patmol ? pensa confusément l'adolescent alors que le Patronus chassait ardemment son attaquant. Décidant de laisser de côté ce mystère pour l'instant, Harry ordonna au chien d'attaquer l'autre Détraqueur dont la tête encapuchonnée se rapprochait dangereusement de la bouche de son cousin. Comme son compagnon, la créature fut projetée dans les airs par le chien et s'enfuit en s'envolant. Le chien argenté continua à le poursuivre jusqu'au bout de l'allée avant de se dissiper dans une brume argentée.
Harry se tourna vers Dudley qui était toujours recroquevillé en position fœtale sur le sol et utilisa sa baguette pour lui jeter un sort d'allégresse qui devrait l'aider à combattre les effets secondaires de son exposition aux Détraqueurs. Comment est-ce que je sais ça ? Ce n'est pas important pour l'instant, je dois aider Dudley. Il chercha dans sa poche une barre de chocolat d'Honeydukes qu'il gardait toujours sur lui au cas où il aurait faim durant ses absences du 4, Privet Drive et la cassa en deux. Il s'agenouilla ensuite à côté de son cousin et lui agita une moitié de la tablette sous le nez.
- Mange-là, le chocolat va diminuer les sensations désagréables que provoquent ces créatures en toi.
Dudley releva légèrement la tête et le regarda avec un mélange de peur et de méfiance. Harry leva les yeux au ciel en se rappelant ce qui s'était passé la dernière fois où son cousin avait mangé une confiserie magique et croqua sa part de la tablette pour lui montrer qu'elle n'avait pas été ensorcelée. Dudley s'empara alors du chocolat et commença à la dévorer. De grosses larmes coulèrent bientôt sur ses joues, mais Harry fit mine de ne rien remarquer, solidarité masculine oblige.
Il venait de finir son dernier carré de chocolat quand il entendit une voix qu'il reconnue à peine comme celle de Dudley murmurer :
- Je me sens mieux. Pourquoi je me sens mieux après avoir mangé du chocolat ? Et qu'est-ce qui s'est passé ? Je pensais que c'était toi, mais tu m'as fais aller mieux alors…
- Tu ne pouvais apparemment pas les voir parce que tu n'es pas… comme moi mais deux Détraqueurs nous ont attaqués. Ce sont les gardiens d'Azkaban, la prison des Sorciers, et leur proximité te donne l'impression que tu ne seras plus jamais heureux dans ta vie, alors que tu te souviens de toutes les mauvaises choses qui te sont arrivé.
Le jeune sorcier décida de passer sous silence que le Baiser du Détraqueur privait un individu de son âme, estimant que Dudley, qui tremblait toujours, était encore sous le choc de l'attaque et n'avait pas besoin de savoir à quel point il avait été proche du néant. Il se demanda vaguement quels mauvais souvenirs un enfant pourri gâté comme son cousin pouvait avoir avant de théoriser que son attitude de petite brute et son surpoids avaient très bien pu lui valoir d'être tourmenté à son tour par ses seniors de Smelting au début de sa scolarité…
Harry entendit alors quelqu'un approcher derrière eux en courant et pivota, prenant soin de ne pas exposer sa baguette qu'il tenait toujours en main, bien que prêt à l'utiliser en cas de besoin. Il leva les sourcils en reconnaissant Mrs Figg, leur vieille folle de voisine aux trop nombreux chats qui, à en juger à son apparence, revenait de faire les courses. Plusieurs mèches s'échappaient de son chignon et elle avait du courir sur plusieurs dizaines mètres à en juger par son essoufflement. Qu'est-ce qui a mis cette vieille Cracmol dans un état pareil ? Harry fronça les sourcils. D'où ça vient, ça ? Pour autant que je sache, c'est une Moldue, comme tous les autres habitants du quartier à part moi.
- Ne la range surtout pas, espèce d'idiot ! s'écria Mrs Figg d'une voix perçante. Et s'il y en avait d'autres ? Oh, ce Mondingus Fletcher, je vais le tuer !
Mondingus Fletcher ? Le voleur le plus stupide et cupide du Monde Sorcier britannique ? Et Arabella Figg ? Dumbledore doit vraiment être sénile pour recruter des abrutis pareils dans son Ordre des Poulets Frits…
Le jeune Sorcier fronça à nouveau les sourcils. Il avait eu un flash d'un homme de taille moyenne au regard fuyant, puis d'une Mrs Figg plus jeune d'une quinzaine d'années. Il écouta d'une oreille distraite sa voisine lui raconter que ce Mondingus était parti à cause d'une histoire de chaudrons volés… Typique de Fletcher. C'est donc lui que j'ai entendu transplaner tout à l'heure. Dumbledore et ses sycophantes ne daignent pas me contacter de tout l'été, pas même pour m'aider à surmonter la mort de Cédric, me laissant me ronger les sangs à me demander ce qui se passe avec Voldemort et pendant tout ce temps, ils me surveillaient sans rien me dire. Quelle bande d'abrutis finis ! Dumbledore devient vraiment sénile s'il fait confiance à quelqu'un comme Mondingus Fletcher. Ou trop arrogant. Rien de nouveau sous le soleil, il a toujours été comme ça.
- Pourquoi vous ne m'avez-vous jamais dit que vous saviez que j'étais un Sorcier ? Vous en avez eu plus d'une fois l'occasion quand vous me gardiez.
- C'était sur l'ordre de Dumbledore.
Et voilà, encore un membre du culte d'Albus Dumbledore. Est-ce que les habitants du Monde Sorcier étaient incapables de penser par eux-mêmes ? Si Dumbledore l'a dit, alors c'est forcément vrai et tout le toutim… Le Monde des Sorciers est remplit de moutons, divisé entre ceux qui avalent ce que leur bassinent le Ministère via le Prophète, les partisans du Seigneur des Ténèbres et les disciples de Dumbledore…
- Je devais garder l'œil sur toi sans rien te révéler.
Elle commença à lui donner des excuses à la noix comme quoi il était trop jeune à l'époque et qu'il risquait d'en parler à son oncle et sa tante. Rien que des excuses sans fondement. Harry avait appris très tôt à avoir des secrets pour les Dursley qui s'étaient acharnés à l'empêcher de faire l'expérience d'un seul moment de joie depuis que Dumbledore avait jugé bon de le déposer sur leur palier comme une bouteille de lait. Et cela faisait maintenant cinq ans qu'il avait été informé de l'existence de la magie. Il était trop jeune. Il n'était pas prêt. C'était pour son bien. Tout cela n'était que des excuses de la part des adultes pour contrôler sa vie.
- Comment vais-je annoncer à Dumbledore ce qui se passe ? Je ne sais pas transplaner.
- Vous êtes connectée au réseau de cheminette, je suppose ?
- Albus m'a dit que c'était seulement pour les cas d'urgence ! s'écria hystériquement la Cracmol en se tordant les mains.
- Je crois que l'on est en plein' dans, répliqua Harry d'une voix sarcastique.
Mrs Figg, ignorant totalement l'adolescent, continua à se tordre les mains. Peu impressionné par ses aptitudes à réfléchir sous la pression, Harry leva les yeux au ciel et préféra aider son cousin à se relever. Dudley était étrangement soumis et lui emboîta le pas silencieusement lorsqu'il commença à prendre la direction du 4, Prive Drive. Mrs Figg les suivit et continua à babiller :
- Tu ne comprends pas. Dumbledore va devoir agir au plus vite, le Ministère a ses propres moyens de détecter l'usage de la magie par un sorcier de premier cycle, ils sont déjà au courant, tu peux en être sûr.
- Pas la peine de vous faire de la bile, Mrs Figg, la loi m'autorise à faire usage de la magie en cas d'auto-défense. Et deux Détraqueurs qui tentent de nous donner le Baiser à Dudley et à moi est de toute évidence un cas d'auto-défense.
Comment est-ce que je sais ça ? C'est… parfaitement logique en fait. Passons.
- Mais… mais, balbutia la Cracmol qui ressemblait à un poisson hors de l'eau. Tu as fais de la magie devant Dudley, un Moldu ! Penses au Code du Secret Magique !
- Mrs Figg, répondit placidement Harry, Dudley est mon cousin, nous vivons sous le même toit et il est parfaitement au courant de l'existence de la magie depuis des années. Le Code du Secret Magique ne s'applique pas à lui.
Il jeta un regard en biais à son cousin qui hocha la tête pour confirmer ses dires.
- Mais… Mais…
Mais qu'est-ce qui m'a fichu des imbéciles pareils ? L'Ordre des Emplumés ne s'est décidément pas arrangé avec les années.
Il échangea un autre regard avec Dudley et murmura :
- C'est ce qui arrive lorsqu'on ne se marie qu'entre cousins.
Dudley laissa échapper un bouffement avant de lâcher :
- Heureusement, cela ne risque pas de nous arriver à nous.
- Tu me brise le cœur là, Big D.
Les deux cousins échangèrent un regard amusé et réprimèrent leurs rires. C'était étrange d'avoir ce genre d'échanges avec Dudley mais après tout, sa relation avec Hermione et Ron s'était forgée après qu'ils aient frôlés la morts ensemble. Cette situation n'était guère différente.
Le jeune Sorcier entendit alors le pop caractéristique d'une Apparition et se retourna, la baguette levée tandis qu'une forte odeur d'alcool bon marché et de mauvais tabac envahissait l'atmosphère. Harry reconnu aussitôt l'homme qu'il avait vu en flash un peu plus tôt, mais avec une trentaine d'années de plus. Beuh, visiblement l'alcoolisme vous vieillit prématurément. L'adolescent se jura de ne jamais boire avec excès.
Les deux adultes se chamaillèrent un moment avant que Fletcher ne disparaisse pour avertir leur cerveau commun. Mrs Figg raccompagna les deux adolescents jusqu'à leur domicile sans offrir d'informations intéressantes à Harry, se contentant de lui dire d'attendre les instructions de Dumbledore avant de s'éloigner. Le Sorcier retint un cri de frustration, Dumbledore avait bien dressé la Cracmol comme tous les membres de sa clique. Elle ne lui avait rien dit d'important et de toute façon, elle ne devait savoir que le strict nécessaire pour sa mission, Dumbledore avait toujours eu la fâcheuse manie de garder tout le monde, y compris ses sbires, dans le brouillard le plus épais.
Harry fronça les sourcils alors qu'il entrait dans la maison à la suite de son cousin. Il avait toujours été sarcastique et n'avait jamais fait totalement confiance à Dumbledore malgré la dévotion absolue de son entourage envers lui car il avait appris depuis longtemps à ne rien à attendre des figures d'autorité ou de qui que ce soit, car au final il ne pouvait vraiment compter que sur lui-même. Néanmoins, ces tendances semblaient s'être accrues de façon exponentielles depuis l'attaque et il semblait savoir des choses qu'il n'était pas sensé savoir. C'était néanmoins différent de ses cauchemars et sa cicatrice ne lui faisait absolument pas mal, donc il ne se faisait particulièrement de soucis.
- Diddy ! Enfin ! Il était temps que tu rentres. Je commençais à être très…
Tante Pétunia se tue et se précipita vers son fils. Même s'il avait retrouvé des couleurs après avoir mangé la moitié d'une tablette de chocolat, le blond était encore très pâle. Elle lui pinça les joues et s'agita autour de lui, essayant de voir si quelque chose d'autre clochait.
- Je vais bien, Maman. Harry et moi, nous avons été attaqués mais Harry…
- ATTAQUÉS ?! s'écria Pétunia qui examina rapidement Harry du regard de la tête aux pieds avant de guider son fils vers le canapé. Vernon ? VERNON !
L'oncle d'Harry émergea du salon d'un pas lourd et regarda autour de lui, avant de se précipiter près de son fils en voyant sa femme l'aider à s'assoir.
- Qu'est-ce qu'il se passe, Dudley ? Tu es pâle comme un linge.
- Je vais bien Papa, je suis juste encore un peu sous le choc. Quelque chose nous a attaqués pendant que l'on rentrait à la maison Harry et moi, mais il les a fait fuir avec sa magie.
Vernon se tourna vers Harry et plusieurs émotions contradictoires passèrent sur son visage. Il était apparemment furieux que son neveu avait utilisé la magie mais d'un autre côté son fils adoré affirmait que c'était pour le sauver. Il finit par demander :
- Que s'est-il passé, mon ga… Harry ?
- Il y avait…
La réponse d'Harry fut interrompue par l'arrivée d'un hibou qui lui remit une lettre. L'adolescent eut un rire de dérision en constatant qu'elle émanait du Ministère et qu'on prétendait vouloir l'expulser et casser sa baguette en deux. Absurde. Il aurait du commettre au moins une douzaine d'effractions graves ou mettre la vie de quelqu'un en danger pour être expulsé. Or, il n'avait que l'épisode du gâteau volant – et dont il n'était même pas coupable – dans son dossier, Fudge ayant étouffé l'affaire avec la Tante Marge.
-Crétins incompétents, murmura l'adolescent avant de poursuivre plus haut : Comme je le disais, il y avait deux Détraqueurs dans la rue…
- Deux quoi ? demanda Vernon. Qu'est-ce que c'est que ces sornettes ?
- Des Dé-tra-queurs, répéta lentement Harry. Ils étaient deux.
- Et qu'est ce que c'est que ça, des Détraqueurs.
- Ce sont les gardiens d'Azkaban, la prison des Sorciers, laissa échapper la tante Pétunia.
La femme semblait tout aussi choquée que son neveu par les paroles qui venaient de sortir de sa propre bouche et plaça ses mains sur celle-ci. Découvrir pour Figgs avait été une surprise, ou plutôt une demi-surprise, mais Tante Pétunia... C'était surréaliste. Harry se demanda un instant si le Détraqueur avait en fait aspirer son âme et si tout ce qui s'était produit depuis l'attaque était un délire élaboré par son âme tourmentée… Nah, impossible, il n'avait pas assez d'imagination pour créer une illusion où Dudley et lui agiraient de manière complice et où Pétunia parlerait du Monde Sorcier de son propre chef.
Ce fut le moment que choisi un second hibou pour faire son apparition. Harry ne fut guère surpris de constater que le grand Dumbledore n'avait pas daigné lui écrire lui-même et qu'il s'agissait juste d'un message d'Arthur Weasley lui demandant de ne pas remettre sa baguette à un officiel du Ministère. Comme s'il en avait eu l'intention… Ils n'avaient aucune justification légale pour l'expulser et détruire la baguette, et il n'avait jamais été du genre à se laisser intimider par des imbéciles. Il préféra se concentrer sur la situation en cours et demanda à sa tante comment elle savait ce qu'étaient les Détraqueurs.
Sa tante semblait tout aussi perdue que lui et regarda son mari d'un air coupable avant de baisser ses mains et de dire :
- J'ai entendu… cet horrible garçon... il en parlait à… elle... il y a des années…
Harry ouvrit la bouche pour lui crier d'appeler ses parents par leurs noms et fut surpris de s'entendre dire calmement à la place :
- Tu veux parler de Severus Rogue ?
Tante Pétunia écarquilla les yeux, manifestement aussi surprise que lui par sa réponse et hocha mécaniquement la tête.
- Comment connais-tu ce nom ?
- Il enseigne à mon école.
- Je pensais qu'il était mort pendant leur guerre. C'est lui qui a farcit la tête de ma petite sœur avec toutes ses histoires sur le fabuleux monde magique et me l'a enlevé. Grand bien lui en prit, elle l'a abandonné pour un garçon riche et populaire dès qu'elle n'a plus eut besoin de lui. Elle a toujours été très douée pour se servir des gens avant de les jeter comme des kleenex.
Les paroles de sa tante ainsi que l'intense amertume avec laquelle elle les avait prononcées choquèrent Harry. Il tentait d'assimiler l'idée que sa mère avait été amie avec Rogue et surtout de comprendre comment il avait su que sa tante parlait de lui et nom de James Potter quand un troisième hibou fit son apparition et il leva les yeux au ciel après avoir constaté qu'il émanait du même employé ministériel lui annonçant qu'ils étaient revenus sur leur décision de l'expulser et qu'il était maintenant convoqué à une audience disciplinaire. C'était de plus en plus ridicule. S'il ne connaissait pas les lois du Monde des Sorciers, il paniquerait certainement, ce qui était probablement le but recherché.
Il songea que les choses devenaient vraiment risibles quand un quatrième hibou apparut après être passé par la cheminée pour lui remettre un court message de Sirius lui demandant de ne rien faire et d'attendre gentiment, comme d'habitude. Son cœur se pinça à la pensée de l'Animagus et Harry se dit que c'était parce qu'il était déçu que son parrain ne le fasse toujours pas passer en premier.
Il expliqua ensuite calmement à Vernon et Pétunia ce qui s'était passé, les rassurant sur le fait qu'il était intervenu avant que l'un des Détraqueurs n'ait pu aspirer l'âme de son cousin. Il conseilla ensuite à sa tante de préparer à Dudley une tasse de chocolat chaud pour faire complètement disparaitre les effets secondaires de son exposition aux créatures. Harry fut plus que surprit lorsque sa tante posa une seconde tasse devant lui et lui adressa un petit sourire de remerciement avant de se concentrer sur la dégustation de son breuvage.
- Qu'est-ce que c'est que ces Défroqueurs faisaient-là ? finit par lâcher Vernon.
- Je pense qu'ils en avaient après moi, le problème c'est de savoir qui les a envoyés.
- TOI ! gronda Vernon, qui se tut néanmoins quand Pétunia posa sa main sur son bras.
- Laisse-le finir. Expliques-moi pourquoi des créatures qui gardent leurs pires criminels s'en prendraient à un garçon de quinze ans ? C'est absurde même pour eux.
- Eh bien, il y a deux possibilités. La première qui me vient à l'esprit, c'est qu'il les a envoyés pour me tuer car il semble faire une fixation sur moi.
- Il ?
- Lord Voldemort, le sorcier qui a assassiné mes parents.
- Mais il est mort, répliqua Vernon.
- En fait, il semble qu'il ait seulement été désincarné. Il s'est arrangé, via un de ses agents qu'il avait infiltré dans l'école, pour que je sois forcé de participer à un tournoi hyper dangereux - auquel je n'aurai même pas du participer car je suis mineur - et m'a capturé. Il s'est ensuite servi de mon sang pour effectuer un rituel de magie noire afin de retrouver un corps.
Vernon semblait sur le point de faire une crise d'apoplexie tandis que Dudley était devenu pâle comme un linge. Quant à Pétunia, elle fronçait les sourcils :
- Pourquoi personne ne nous a t'on pas avertit de tout cela ?
- Euh ?
- Nous sommes tes gardiens, ils n'avaient aucun droit de te faire participer à quelconque tournoi sans notre autorisation et encore moins à t'y obliger. Et ils sont sensés nous avertir s'il t'arrive quoi que ce soit. Et je pense qu'un lunatique déterminé à te tuer est une raison plus que suffisante pour nous contacter !
- Ce n'est pas comme si c'était la première fois qu'on essayait de me tuer depuis que je vais à Poudlard. Je manque d'y passer pratiquement tous les ans.
- Quoi ! Je croyais que cette école était sensée être l'endroit le plus sûr pour les gens comme toi !
Une expression de dérision se dessina sur le visage de l'adolescent.
- Va dire ça aux parents de Cédric Diggory, il a été enlevé en même temps que moi par Voldemort mais il ne s'en est pas sorti, lui.
Dudley devint pâle.
- Tes cauchemars, c'est parce que tu l'a vu mourir, non ?
Harry fut surpris par la pitié et la honte qu'il pouvait désormais lire sur le visage de son cousin.
- Tu disais qu'il y avait deux possibilités, quelle est la seconde ? demanda sa tante.
- Hein ? Ah oui. Les Détraqueurs sont contrôlés par le Ministère de la Magie…
- Ils ont leur propre gouvernement ? Ça ne m'étonne plus que l'Angleterre part en sucette…
L'adolescent ignora les marmonnements de son oncle et continua :
- Le problème, c'est que le gouvernement sorcier et en particulier le Ministre - qui est un imbécile incapable dans la poche des minions de Voldemort - refuse de croire qu'il puisse être revenu. S'il n'était pas un tel lâche, je le soupçonnerais d'avoir tenté de m'éliminer pour me faire taire.
- ÇA SUFFIT, J'EN AI ASSEZ ENTENDU ! TOUT EST À CAUSE DE TOI. JE REFUSE QU'ON SE FASSE TOUS TUER À CAUSE DE TON ANORMALITÉ !
- Vernon, calmes-toi !
- MAIS PET…
- Vernon, ces gens veulent notre mort que le garçon vive chez nous ou non. Ils détestent tous ceux qui ne sont pas comme eux, surtout ceux qui sont comme eux mais sont nés dans une famille normale, comme ma sœur. Au moins, tant qu'il vit avec nous, nous sommes protégés et lui aussi. Je t'ai expliqué que la protection marchait aussi bien pour lui que pour nous quand nous l'avons pris sous notre toit.
- Tante Pétunia…
- Je n'ai jamais voulu que tu viennes habiter chez nous et je suis persuadée qu'elle ne le désirait pas non plus. Ta présence chez nous me rappelle des choses désagréables que j'aurai voulu oublier mais en dépit de tout, cela ne signifie pas que je souhaite ta mort.
Harry resta bouche bée, incapable de déterminer comment il devait réagir à la déclaration de sa tante.
- Pet…
- J'ai dis qu'il restait, Vernon, point final.
- Je veux qu'il reste moi aussi, ajouta Dudley. Il m'a aidé alors qu'il n'y était pas obligé.
A ce moment-là, un nouvel hibou fit son apparition pour délivrer une beuglante à Pétunia. Ce fut somme toute assez anti-climatique. Sa tante en fut ébranlée, mais semblait plus en colère qu'autre chose. Qui que soit son interlocuteur - et Harry avait une petite idée sur la question – il avait grandement sous-estimé sa tante.
Betaed par butterfly83.
Notes
En fait, lorsque j'ai publié Si tu n'y arrives pas la première fois…, je ne pensais pas vraiment écrire une suite et j'ai été assez surprise que certains d'entre vous m'en parlent dans leurs reviews et suivent la fic alors que j'avais indiqué que l'histoire était complète. J'avais vaguement l'idée de faire d'autres petits oneshots sur le thème tout en n'ayant pas vraiment d'idée sur la manière de le développer à part par l'introduction d'une entité comme la Destinée qui révélerait à Harry qu'il était l'Elu à cause de son désir de finir ce qu'il avait commencé et de vaincre Voldemort. Et franchement, je trouvais que ce n'était ni original ni très subtile.
Le même scénario s'est reproduit quand j'ai publié la version anglaise, et j'ai commencé à réfléchir plus sérieusement à l'idée d'écrire une suite. J'ai eu alors l'idée que l'attaque des Détracteurs ait une conséquence inattendue sur Harry et lui donne accès à ses souvenirs de sa vie antérieure.
Concernant l'onde de choc
L'histoire ne révélera pas vraiment ce qui s'est passé, parce qu'Harry n'aura pas tous les éléments pour le déduire précisément. En gros, l'âme d'Harry est plus complexe que celle de la plupart des gens, même sans compter sur la petite partie de l'âme de Riddle accrochée à lui. Dans l'univers de l'Éveil, quand un sorcier meurt, son âme passe de l'Autre Côté et se réincarne au bout d'un certain temps. Avant de mourir, Regulus Black a fait un vœu double : se réconcilier avec son frère et finir sa quête pour détruire Voldemort. Un quelconque pouvoir supérieur l'a entendu et lui a permis d'être réincarné sans attendre. Une barrière a fini par se former entre les souvenirs de Regulus et ceux plus récents d'Harry afin de gérer la dualité mais ces souvenirs sont restés en lui.
Comme son âme n'a pas eu le cycle de repos habituel entre deux réincarnations et qu'elle cohabite avec une autre âme, elle est plus puissante que la moyenne et il lui a donc été possible de se manifester de manière presque physique. L'attaque de la part des Détracteurs a déclenché une sorte de système d'auto-défense dans l'âme d'Harry qui s'est manifesté par une onde psychique, laquelle a repoussé son assaillant et brisé la barrière avec les souvenirs de sa vie antérieure.
Concernant le Patronus d'Harry
Ce n'est pas quelque chose que j'avais prévu par avance mais qui s'est imposé à moi pendant que je rédigeais la scène de l'attaque. Même s'il n'en a pas encore conscience, Harry n'est plus vraiment Harry mais il n'est pas Regulus non plus. Le changement de personnalité est néanmoins suffisant pour changer son Patronus qui prend la forme du plus puissant dénominateur commun pour Harry et Régulus : Sirius. Dans les romans, le Patronus de Tonks change lorsque Remus refuse d'avoir une relation sentimentale avec elle.
Ma correctrice, butterfly83 m'a fait remarquer qu'il lui semblait que l'incantation pour le Patronus était Expecto Patronum et non Spero Patronum. En fait, Expecto Patronum est l'incantation dans la version anglaise et les films tandis que Spero Patronum est celle dans les livres en Français. Comme je me sers du roman Harry Potter et l'Ordre du Phénix, je préfère garder Spero Patronum pour marquer le fait que je suis plus les romans que les films