Note de l'auteur :
Bonsoir à tous et à toutes !
Je suis vraiment désolée pour cette attente mais malgré le fait que je l'ai écrit il y a un bon moment, il y avait quelque chose qui me chiffonnait et qui me faisait considérer ce chapitre comme inabouti. Et même là, ce que je vous livre aujourd'hui ne me satisfait pas vraiment.
Je suis très contente de voir que cette fic attire autant de monde. Déjà plus de mille reviews ! Encore merci de cette fidélité et j'espère sincèrement que ce chapitre vous plaira.
Ce chapitre est le dernier de cette fic. Je vais sûrement faire des déçus mais je vais faire une pause juste après. Non pas par syndrome de la page blanche mais parce que je vais devoir m'absenter pendant quelques temps. Si j'ai la possibilité, je publierai mais sinon, nous nous reverrons que dans plusieurs mois.
Merci encore pour votre soutien et je vous souhaite une très bonne lecture.
Gros bizoux
Crystal of Shadow
Ultime épreuve
-Tues-le l'autre, susurra une voix.
Peter Pettigrow leva sa baguette et exécuta l'ordre sans aucun état d'âme. L'instant suivant, le jeune homme de dix-sept ans s'écroula, les yeux grands ouverts de terreur. Harry, figé par la surprise, fut tétanisé par l'horreur de la situation et ne put empêcher Pettigrow de le saisir. Mais quand ce dernier voulut l'emmener avec lui, le brun se débattit violemment. Excédé, l'Animagus rat le frappa à la tête, ce qui eut pour conséquence de l'étourdir suffisamment pour lui arracher sa baguette, le traîner vers une pierre tombale et l'y attacher.
Reprenant peu à peu ses esprits, le dernier champion regarda tout autour de lui. La coupe ne les avait pas emmené à l'entrée du labyrinthe, comme ils l'avaient cru, mais dans un cimetière lugubre éclairé par des torches. Non loin d'eux, un immense chaudron était posé sur un feu qui brûlait joyeusement. Alors que le soleil était éclatant sur Hogwarts, le ciel était couvert et très sombre, comme à l'approche d'un violent orage. Alors que Cédric et lui essayaient de comprendre comment ils avaient pu atterrir là, la présence de Peter Pettigrow les avait surpris et l'ordre de tuer encore plus.
Et maintenant, il était à la merci de ce meurtrier.
-Wortmail, siffla la voix. Viens à moi. Il est temps. Où est ma chère Nagini ?
-$ Ici, maître $ fit un énorme serpent qui se faufila vers le chaudron. $ Il n'y a personne autour de nous $.
-Bien, siffla la voix. Wortmail, laisse-moi voir notre invité.
-Mais maître, balbutia Peter, vous êtes encore faible ! Attendez plutôt d'être plus fort !
-Ma décision est prise, cracha la voix. Obéis !
Avec réluctance, Peter s'empara d'un petit tas de chiffons et le ramena vers Harry. Mais quand ce dernier découvrit ce que contenait exactement ce tas, il se recula de terreur et se cogna lourdement la tête.
Ça avait la taille d'un enfant de deux ou trois ans mais c'était là la seule ressemblance. La peau était sèche et particulièrement écailleuse d'un vert reptilien. Le nez aplati et les oreilles courtes ainsi que les pupilles fendues complétaient le tableau terrifiant.
-Regarde ce que tu as fait du grand lord Voldemort ! siffla durement la créature. Regarde ce que tu m'as fait ! J'ai été réduit à l'état d'un esprit pendant d'années et j'ai réussi à récupérer un corps, mais dans quel état ! Heureusement, mon fidèle Death Eater est venu me trouver mais je le soupçonne plus de s'être tourné vers moi en dernier recours ...
Harry nota distraitement les dents serrées de Pettigrow à ces mots, son attention toute focalisée sur la créature hideuse.
-Mais aujourd'hui, tu es tombée dans mon piège grâce à mon espion à Hogwarts ! continua la créature. Et maintenant, tu vas m'aider à récupérer mon corps ! Wortmail ! Allons-y !
Pettigrow se recula brutalement et glissa la créature dans le chaudron frémissant, à la plus grande stupeur et à la plus grande horreur du brun.
-Les os du père pour le corps du fils, récita Peter.
Il lança un sort pour déterrer un cercueil qui s'ouvrit et le squelette tomba dans le grand chaudron.
-La chair du serviteur pour la chair du maître, poursuivit Peter.
Alors qu'il croyait qu'on ne pouvait plus aller plus loin dans l'horreur, Harry vit le Sorcier sortir de sa poche un immense couteau et se trancher la main, non sans difficultés. Il cautérisa rapidement la plaie dans de glisser le membre coupé dans le chaudron.
-Le sang de l'ennemi pour la vie de son adversaire, fit Peter.
Harry écarquilla des yeux en comprenant ce qui allait se passer. Il se souvint d'Elias qui lui avait parlé de la magie du sang, particulièrement puissante mais très méconnue et mal utilisée. Mais cette magie avait la particularité de transmettre des dons familiaux ou de la magie. Or, Harry savait qu'il était puissant et il ne fallait surtout pas que Voldemort le devienne encore plus. Alors quand Pettigrow se rapprocha de lui avec une fiole dans la main, il supplia sa magie de ne rien donner à Voldemort et à son chien Pettigrow tout en se débattant. Il ne sut pas si cela marcha mais très vite, l'Animagus revint vers le chaudron et y versa le précieux liquide.
Brusquement, le chaudron bouillonna très fort et des lignes brillèrent sur le sol tout autour. Harry craignait particulièrement ce qui allait se passer et il n'eut pas tort.
Après des minutes qui ressemblaient à des heures, le chaudron déborda mais ne se renversa pas. L'instant suivant, une haute silhouette se redressa.
-Wortmail, fit une voix beaucoup plus grave. Apporte-moi ma robe.
Pettigrow, à la limite de l'inconscience, trouva la force de se redresser pour s'empresser d'obéir à son maître. Ce dernier s'en revêtit avant de sortir du chaudron et d'enfiler les bottes que son serviteur lui tendait. Seulement à ce moment-là il se retourna vers l'adolescent.
Il pensait que la petite créature était le pire qu'il n'ait jamais vu. Il n'avait pas encore fait face à Voldemort. Certes, il avait un corps humain mais il avait gardé sa peau écailleuse et verdâtre. Son nez et ses oreilles avaient disparu et ses yeux, d'un rouge carmin, étaient fendus tel un serpent.
-Me voilà dans un corps à ma mesure, sourit machiavéliquement Voldemort. Tiens donc, mais qu'est-ce donc …
Voldemort farfouilla dans ses poches avant d'en sortir une baguette.
-C'est très aimable à toi d'abord récupérer ma baguette, Wortmail, susurra Voldemort.
-Elle était dans le bureau de Dumbledore, balbutia Pettigrow. Sans grande protection.
-Il semblerait que ce vieux fou devienne de plus en plus sénile, ricana Voldemort. Mais peu importe. Sa bêtise fait mon succès. Approche, mon cher.
L'air soulagé, Pettigrow se rapprocha et tendit son moignon qui recommençait à saigner.
-L'autre bras, ordonna Voldemort.
Dans un geignement pathétique, il s'exécuta et Voldemort attrapa rudement le bras où la Marque des Ténèbres luisait de malveillance. Et avec une délectation cruelle, il appuya dessus avec sa baguette.
Et Pettigrow hurla de toutes ses forces.
Harry n'était pas loin de le rejoindre, sa tête étant sur le point d'exploser, mais pour une fois, il remercia les Dursley d'avoir fait en sorte que sa tolérance à la douleur soit si élevée.
La minute suivante, de nombreuses silhouettes apparurent dans le cimetière.
Transplanage, songea Harry à travers la douleur. Donc … Death Eaters ?
Le jeune homme fut surpris que son esprit soit encore capable de réfléchir et de parvenir à une conclusion logique, si ce n'était probable. Quand Voldemort estima que toutes les personnes qu'il voulait voir étaient là, il relâcha Pettigrow qui s'écroula lamentablement et se traîna dans un coin sombre.
-Death Eaters ! rugit Voldemort. Prosternez-vous ! Je suis votre Maître ! Je suis lord Voldemort !
Et il fit sortir sa magie qui envahit les lieux. Il semblait que c'était une habitude tenace de leur maître qu'ils reconnurent et un à un, tous posèrent un genou à terre.
-Bien, bien, bien, fit Voldemort en embrassant du regard l'assemblée. Si peu des nôtres sont là … Entre ceux qui ont péri pour notre cause et ceux qui l'ont trahie … Mais il y a une question que je me pose … Cela fait treize longues années que j'ai disparu … Pourquoi aucun d'entre vous n'a cherché à me retrouver ?
-Pardonnez-nous, Maître … s'écria l'un d'entre eux en se jetant à terre.
-Silence ! tonna Voldemort. Endoloris !
Le Sorcier se tordit de douleur sur le sol. Tous les autres ne bougèrent pas d'un cil, peu tentés de subir le même sort.
-Retourne à ta place, siffla Voldemort.
Avec difficultés, le Sorcier rampa à sa place.
-Je vous l'avais promis, fit Voldemort. La Mort n'a plus d'emprise sur moi. Je suis revenu et il est maintenant temps pour le monde Sorcier de se rappeler que nous sommes toujours là ! Relevez-vous !
Tous obéirent.
-Je vois que certains ont refait leurs vies … nota Voldemort. J'ai eu le temps de me renseigner sur chacun d'entre vous. Vous avez tous brillamment réussi. Mais aussi … la plupart m'ont renié. M'ont tourné le dos. Pour leur liberté. Seuls les Lestranges ont gardé leurs convictions intactes et sont désormais emprisonnés à Azkaban. Ne vous inquiétez, je vais aller les chercher très bientôt et là …
Le dernier mot exprima toutes les menaces que le mage noir comptait exécuter. Et soudain, la rage de Voldemort s'exprima en une explosion de magie qui se répandit dans chaque spectateur et agit comme des Doloris.
-VOUS M'AVEZ ABANDONNE ! rugit Voldemort. VOUS M'AVEZ TOURNE LE DOS ! ET POURQUOI ? POUR NE PAS ÊTRE INQUIÉTÉ ! VOUS ALLEZ LE PAYER !
Sa magie agit pendant une bonne dizaine de minutes avant de relâcher tout le monde qui s'écroula. Harry, également touché mais dans une moindre mesure car il n'était pas directement visé, eut de sérieux vertiges avant de reprendre un peu ses esprits.
-Maintenant, vous allez être les témoins de mon retour, annonça Voldemort, visiblement un peu calmé. Je vais détruire devant vous celui qui a été la raison de mon absence, Harry Potter !
Des exclamations de joie s'élevèrent. Un sourire mauvais orna les lèvres de Voldemort et sans prévenir, il lança une série de Doloris sur le garçon qui ne put s'empêcher d'hurler de douleur.
-Mon cher Potter, susurra Voldemort. Sais-tu te battre en Duel ? Il parait qu'Hogwarts a eu un club il y a un temps … Ce n'est pas grave. Wortmail ! Libère-le et amène-le devant moi. Et redonne-lui également sa baguette …
Avant qu'il n'ait pu comprendre entièrement les paroles du mage noir, Harry, encore étourdi, se retrouva devant lui et sa baguette lui fut obligeamment rendue.
-En garde, Potter, ordonna Voldemort. Il est temps pour toi de te battre pour ta vie.
Et il attaqua.
Le Doloris qu'il se prit le réveilla complètement et il décida de se bouger. Il n'osa pas opposer aux différents sorts de Voldemort des boucliers magiques car il était certain d'une chose : il avait beau avoir récupérer un corps humain depuis quelques heures à peine, Voldemort restait un puissant Sorcier qu'il était évident qu'il ne pourrait battre du haut de ses quatorze ans et encore moins résister. Il se contenta donc d'appliquer l'un des conseils de Sirius en combat : utiliser le terrain à son avantage. Il esquiva du mieux qu'il pouvait, usant de sa capacité à sentir la magie pour déjouer les sorts informulés, et se cacha derrière les pierres tombales qui bien des fois explosaient après son passage. Ce jeu de chat et de la souris aurait pu continuer longtemps lorsqu'un nouveau sort se dirigea vers le brun qui dût riposter en catastrophe.
Et là, un phénomène étrange se produisit.
Au lieu de se disperser, les sorts se lièrent pour former un épais fil d'or et de magie. Les deux adversaires furent surpris et Voldemort tenta de le briser en bougeant sa baguette dans tous les sens mais rien n'y faisait.
-Qu'est-ce que c'est que ça ! rugit Voldemort
Les Death Eaters ne bougeaient pas, ne savant pas que faire. Pendant ce temps, des billes de lumière apparurent au milieu de l'arc et descendirent lentement vers Voldemort. Et là …
Des fantômes apparurent. Un vieil homme et une femme d'âge mûr. Puis …
-Papa … Maman … ? hoqueta Harry
En effet, les silhouettes de Lily et James Potter venaient de faire leur apparition.
-Mon chéri, sourit le fantôme de Lily. Comme tu as grandi !
-Tu as raison, Lily jolie, sourit James.
-Sois fort, mon chéri, fit Lily. Surtout, ne laisse pas les billes revenir vers toi.
-Quand elles vont vers Voldemort, toutes ses victimes reviennent, expliqua James.
Les deux fantômes se postèrent de chaque côté de leur fils et l'encouragèrent à voix basse. Peu à peu, les fantômes arrivèrent de plus en plus, alors que les billes continuaient leur progression vers Voldemort qui enrageait de plus en plus. La détermination d'Harry se renforça à l'entente des mots de ses parents et un petit sourire satisfait s'affichait sur son visage à la vue de Voldemort qui semblait aussi confus que fou de rage et ce, malgré le mal de crâne qu'il lui infligeait. Furtivement, le brun songea que c'était de ça dont parlait Anastasia quand elle lui disait que sans contrôle sur sa magie, il ferait du mal à toutes les personnes autour de lui.
-Fils, souffla doucement James sous les vociférations de Voldemort. Regarde, les billes ont presque atteintes ce serpent. Prépare-toi au choc.
L'instant suivant, tout explosa et Harry ne vit plus rien pendant quelques instants. En voulant se redresser, il sentit sous sa main un corps. Sa vue revenant petit à petit, il remarqua avec horreur qu'il était tombé sur Cédric. Mais aussi … tout à côté de la coupe. Il jeta un coup d'œil tout autour de lui et nota que tout le monde était à terre, clairement sonné.
Quant à Voldemort …
Les yeux d'Harry s'écarquillèrent quand il le découvrit empalé sur une branche d'un des seuls arbres du cimetière, inerte. Nagini, son serpent, gisait à ses pieds, immobile.
Conscient qu'il tenait sa chance alors que tout le monde n'avait pas encore repris ses esprits, Harry attrapa le poignet de Cédric et la coupe.
Et il disparut.
Son arrivée ne fut pas plus délicate que la première et le brun ne retint pas son hurlement de douleur lorsque le corps de Cédric tomba brutalement sur son poignet.
-Monsieur Potter ? fit une voix au-dessus de lui
Il prit quelques instants avant de reconnaître la voix de Poppy Pomfrey. C'est à ce moment-là qu'il comprit qu'il était revenu à Hogwarts. Il voulut répondre mais sa voix était éraillée à force d'hurler sous les Doloris.
Il tenta de parler mais il n'y eut qu'un son rauque qui sortit de sa bouche.
-Ne bougez pas, ordonna Poppy. Nous allons déplacer monsieur Diggory qui est inconscient.
Cela ne prit pas longtemps avant que l'immense poids qui reposait sur son corps et plus particulièrement sur son poignet ne le quitte. Il entendit l'infirmière lancer des sorts de diagnostics sur Cédric et lui et le hoquet d'horreur de Poppy le tira de sa somnolence mortelle.
-Il est mort, annonça Poppy. Cédric Diggory est mort !
Harry ferma fortement les yeux et comprit qu'il ne pourrait pas se retenir plus longtemps et laissa enfin ses larmes couler. Cédric était mort. Cédric était vraiment mort, tué par Peter Pettigrow. Sur ordre de Voldemort !
Pendant qu'il se ressassait les derniers instants de son ami, Poppy Pomfrey s'occupa d'Harry. Elle lui donna plusieurs potions pour réduire les conséquences et l'une d'entre elles rendit son esprit beaucoup plus clair. D'après ce qu'il entendait, elle bataillait ferme pour l'emmener immédiatement à l'infirmerie. Sa vue était toujours trouble malgré qu'il soit certain que ses lunettes n'aient pas de correction.
-Monsieur Potter, fit une voix.
Harry faillit ne pas se retenir de grincer des dents. Dumbledore, toujours lui, arrivait vraiment au mauvais moment.
-Professeur, soupira lourdement Harry.
-Peux-tu m'expliquer pourquoi monsieur Diggory est mort ? fit Albus
-Parce qu'il a été tué par Peter Pettigrow, révéla Harry.
Le silence qui l'entoura lui fit comprendre qu'il avait été entendu par beaucoup de monde.
-Comment ça ? fit Albus
-Parce que la coupe était un Portkey qui nous a amené devant lui, soupira Harry. Il l'a tué parce qu'il n'avait besoin que de moi pour faire revenir Voldemort.
L'instant suivant, le bruit tonna à ses oreilles.
-Monsieur Potter, je suis déçu que vous en veniez à mentir sur un sujet aussi grave pour couvrir vos erreurs, déclara gravement Albus.
Harry resta ébahi pendant un instant … avant d'exploser.
-Qui êtes-vous pour oser dire que je mens ?! siffla Harry. Est-ce que vous étiez avec moi quand j'ai vu Cédric tomber sous la baguette de Pettigrow ? Quand j'ai vu Voldemort revenir à la vie ? Quand je me suis fait torturer ?
-Et quand vous auriez pu vous faire torturer ? répliqua Albus. Voyons, dites-nous maintenant la vérité !
Harry sentit quelque chose bouillonner en lui avant de se déverser en vagues furieuses.
-VOILA LA VÉRITÉ ! rugit Harry
Il sentit qu'il transmettait à toute l'assistance le souvenir de ce qui s'était passé entre le moment où il avait pris la première fois la coupe et celui où il l'avait récupéré.
Quand tout se termina, Harry s'écroula, vidé. Tout autour de lui, le silence s'était répandu. Les spectateurs étaient tous choqués d'avoir vécu la renaissance de Voldemort. Mais aussi … sa mort.
-Venez, Potter, grogna soudain une voix. Vous devez aller vous reposer.
Harry mit un certain moment à comprendre que c'était Maugrey qui le traînait vers le château.
-Où nous allons ? pesta Harry
-Là où nous serons tranquilles, siffla Maugrey.
Le brun se débattit le plus possible mais en vain. Maugrey l'emmena jusqu'à son bureau où il le jeta sur une chaise.
-Pourquoi n'es-tu pas capable de faire ce qu'on attend de toi, Potter ? cracha Maugrey
-Hein ?! fit Harry
Le jeune homme ne comprenait pas de quoi parlait le professeur.
-J'avais tout fait pour que tu arrives là où le Seigneur des Ténèbres soit et tu réussis à t'échapper et pire, à le tuer ! rugit Maugrey
-Vous n'êtes pas Alastor Maugrey, comprit Harry.
L'ancien Auror était connu pour haïr avec force le mouvement des Death Eaters. Jamais il n'aurait rejoint Voldemort sans un lavage de cerveau complet. Et encore.
-Bien sûr que je ne suis pas cet estropié borgne ! ricana « Alastor ». Mais peu importe, je vais m'occuper de toi, sale gamin. Je vais achever le plan de mon Maître !
Le Sorcier brandit sa baguette sur l'adolescent désarmé.
-Expelliarmus !
Le professeur se retrouva par terre.
-Je ne crois pas qu'on vous laissera toucher à Harry, gronda Draco.
-Aucune chance, confirma Neville.
-Ou sinon, il faudra nous passer sur le corps, prévint Hermione.
Le reste du Gang entoura rapidement leur ami et Hermione rendit à Harry sa baguette.
-Tu l'avais laissée tomber à ton arrivée, sourit Hermione. Je l'avais ramassée avant que quelqu'un ne marche dessus.
-Merci, souffla Harry en se mettant en position de défense.
-Quatre petits Sorciers, se moqua « Alastor ». Vous n'avez aucune chance.
-On verra, sourit Draco.
« Alastor » attaqua donc. Conscient qu'il ne serait pas capable de se battre, Harry se recula contre un mur et érigea tout autour de lui un bouclier pour ne pas être blessé. Ses trois amis se défendaient parfaitement bien contre le Sorcier qui attaquait sans relâche. Plusieurs fois, les trois adolescents furent touchés mais ils ne comptaient pas laisser le Sorcier tuer Harry. Ce dernier comprit que si quelqu'un ne venait pas au plus vite, ils allaient tous y passer. Il sortit alors son miroir à Double Sens et contacta la seule personne qui pourrait les rejoindre le plus vite.
-Harry ?! Mais où êtes-vous ?
-Maugrey m'a emmené dans le château, répondit Harry. Hermione, Draco et Neville sont en train de se battre contre lui. Je suis trop fatigué pour le faire.
-Où êtes-vous ?
-Dans le bureau de Maugrey …
-J'arrive !
Et alors que le combat penchait en faveur du professeur, la porte vola en éclats et de puissants sorts traversèrent la porte pour frapper de plein fouet « Alastor Maugrey ». Ce dernier, surpris par cette interruption intempestive, ne fit rien pour les arrêter et fut figé et délesté de sa baguette en moins de temps qu'il ne fallait le dire.
-Les enfants ? fit une voix qu'ils reconnurent aussitôt
-Professeur McGonagall ! soupirèrent de soulagement les membres du Gang
La femme entra alors, suivie du professeur Flitwick. Un seul coup d'œil leur fit comprendre ce qui s'était passé.
-Cela ne m'étonne pas vraiment que vous vous attiriez autant d'ennuis, soupira Minerva en s'approchant des adolescents alors que Filius sécurisait « Maugrey ».
La femme sortit de ses poches le kit de secours que Severus et elle gardaient toujours sur eux en cas de crise d'Harry. Celui-ci prit les potions qui pourraient leur servir et les distribua à ses amis. Ces derniers n'étaient pas dans des états glorieux. De nombreuses plaies couvraient leurs corps et vu ce qu'avait entendu Harry, ils devaient avoir plusieurs fractures pas très jolies à voir, sans compter les malédictions que leur adversaire ne s'était pas gêné de lancer.
-Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qui s'est passé ? demanda Filius
-Maugrey m'a entraîné juste après que je me sois énervé contre Dumbledore, soupira Harry. Il m'a clairement dit qu'il n'était pas le vrai Maugrey.
-Je suis également tentée de le croire, fit Minerva. Jamais il ne vous aurait emmené loin du directeur. Jamais.
-Polyjuice ? proposa Draco
-Nous n'allons pas tarder à le savoir, fit Filius en indiquant leur prisonnier.
En effet, ce dernier se transformait sous leurs yeux pour prendre une nouvelle apparence.
-Il ressemble à Croupton, fit Neville.
-Parce que c'est son fils, déclara Minerva, les lèvres pincées. Et qu'il est censé être mort depuis plusieurs années ! Si seulement Severus était là, il nous aurait fourni du Veritaserum et nous aurions su le fin mot de l'histoire.
-Où est-il ? souffla Harry
-Nous ne savons pas trop, souffla Minerva. Mais je lui fais confiance pour être en sécurité.
-Mais nous n'avons peut-être pas besoin de lui pour l'instant, fit Filius. Laissez-moi faire …
Filius se plaça face au prisonnier et commença à réciter une incantation. Petit à petit, le Sorcier se mit à briller jusqu'à ce que tout s'éteigne.
-Je pense qu'on peut y aller, sourit Filius.
-Qu'avez-vous fait ? demanda Minerva, sincèrement curieuse
-Un rituel de Vérité, répondit Filius. Tout aussi puissant que le Veritaserum mais pas à la portée de tous.
-Très bien, fit Minerva. Qui êtes-vous ?
-Barthelemius Junior Croupton, répondit le Sorcier d'une voix monotone.
-Avez-vous pris la place d'Alastor Maugrey en tant que professeur de Défense ? demanda Minerva
-Oui, répondit Barthelemius.
-Pourquoi ? demanda Filius
-C'était une demande de mon Maître, fit Barthelemius.
-Qui est votre maître ? demanda Minerva
-Le Seigneur des Ténèbres, déclara Barthelemius.
-Êtes-vous Death Eater ? demanda Minerva
-Oui, répondit Barthelemius.
-Quelle était votre mission ? demanda Minerva
-Je devais faire en sorte qu'Harry Potter participe au Tournoi, répondit Barthelemius.
-C'est vous qui avait inscrit le jeune Potter ? intervint Filius
-Oui, répondit Barthelemius.
-Pourquoi ? demanda Filius
-Je devais l'amener à gagner le Tournoi, fit Barthelemius. Je devais également me rapprocher de lui mais je n'ai pas réussi.
Harry ne fit que renifler. Il faisait très peu dans le harcèlement, merci bien.
-Qu'avez-vous fait d'autre ? demanda Minerva
-J'ai surtout agi pendant la troisième épreuve, révéla Barthelemius. J'ai soumis Krum sous Imperium et je l'ai conduit à Delacour pour qu'il s'occupe d'elle. Et j'ai ensorcelé la coupe pour qu'elle l'amène aux pieds de Voldemort.
-Où ? demanda Filius
-A Little Hangleton, le manoir du Seigneur des Ténèbres, affirma Barthelemius.
-On vous a déclaré mort, rappela Minerva. Comment se fait-il que vous soyez devant nous ?
-Ma mère était malade, avoua Barthelemius. Elle a supplié mon père de ne pas me laisser mourir à Azkaban. Il a accepté et ma mère a pris ma place lors d'une visite à la prison. Elle avait une réserve de Polyjuice pour une semaine. Et elle est morte à ma place.
-C'était il y a près de dix ans, fit Minerva. Que s'est-il passé après ?
-Mon père m'a mis sous Imperium toutes ses années, déclara Barthelemius. Il avait attaché à moi un Elfe de maison pour me surveiller. Mais il y a un peu plus d'un an, j'ai réussi à y résister. Jusqu'à m'enfuir pour rejoindre mon maître qui m'a confié cette mission.
-Nous devons prévenir le directeur, soupira Minerva. Nous ne pouvons pas garder cela pour nous.
-Je crains que tu n'aies raison, confirma Filius.
-Je m'en occupe, fit Minerva.
L'instant suivant, un Patronus en forme de chat sauvage s'élança vers l'extérieur de la salle.
Mais personne n'aurait pu se douter de ce qui allait se passer ensuite.
Harry sentit brusquement le froid l'envahir. Il se recroquevilla sur lui-même, alertant les autres membres du Gang.
-Dementor, murmura Harry qui renforça ses boucliers Occlumens pour échapper à la vague qui n'allait pas tarder.
La seconde suivante, la porte, préalablement réparée et remise en place, s'ouvrit à la volée et la créature s'engouffra pour se jeter littéralement sur Barthelemius Croupton. Celui-ci n'eut même pas le temps d'hurler mais il se débattit longuement pendant que le Dementor lui aspirait l'âme. Une minute plus tard, le corps de Croupton Junior gisait, inerte. C'est ce qui réveilla Minerva et Filius qui chassèrent le Dementor à coups de Patronus.
-Mais qu'est-ce que vous avez fait, Albus ! rugit Minerva en l'apercevant en compagnie du ministre de la Magie. Vous avez tué la seule personne qui aurait pu nous mener à l'endroit où Harry Potter et Cédric Diggory !
-Mais c'est un Death Eater ! s'exclama Cornelius
Et puis ce fut le trou noir.
Harry se réveilla en sursaut avant de se redresser et de regarder tout autour de lui. Quand il reconnut les murs de l'infirmerie, il se calma et se recoucha dans son lit.
Cela faisait plusieurs jours qu'il était à l'infirmerie. Inquiétée par tout ce qui lui était tombé dessus, Poppy Pomfrey avait tenu à garder Harry à l'infirmerie. Cela ne l'avait pas dérangé puisqu'il oscillait entre sommeil agité et immense fatigue. Cette nuit-là, il avait encore rêvé des événements de la dernière épreuve. Il n'arrivait pas à se débarrasser de ça et attendait dans ses rares moments de conscience le moment où il rentrerait chez lui et qu'il reverrait Anastasia.
Le jeune homme reprenait peu à peu des forces. Hermione, Neville et Draco avaient également fait un petit séjour à l'infirmerie et l'avaient quitté trois jours plus tôt et revenaient régulièrement le voir dès qu'ils avaient un moment de libre. Minerva, Severus et Filius lui avaient également rendu visite, chacun séparément. Le brun avait été inquiet de voir les traits tirés de son père mais ce dernier lui avait promis de tout lui raconter dès qu'il serait sorti.
Il avait eu la déplaisante surprise de voir Dumbledore tenter de lui parler seul à seul. Le directeur semblait encore douter du souvenir qu'il avait pu voir comme tous les spectateurs du Tournoi et tentait par tous les moyens de lui faire dire qu'il avait tout imaginé. Les premières fois, Poppy Pomfrey avait été présente à leurs entretien mais quand elle avait compris qu'il remettait en cause ce qu'il avait vécu, elle faisait en sorte de disparaître dès que le directeur pointait le bout de son nez, surtout pour que le directeur ne puisse pas à son élève sous peine de dommages magiques importants.
-Je pensais que tu dormirais encore, souffla une voix.
-Cauchemars, haussa des épaules Harry. Quelle heure est-il ?
-A peine quatre heures du matin, sourit la voix.
-Où êtes-vous ? demanda Harry
-Ici, sourit la voix.
La silhouette de Vladimir se détacha des ombres. Il était également un visiteur régulier et venait chaque nuit à l'insu du directeur.
-Tu m'as l'air d'aller mieux, sourit Vladimir en prenant place au bout du lit.
-Je reprends des forces, sourit Harry. Mrs Pomfrey dit que j'ai enfin un niveau de magie correct pour que les potions agissent pleinement.
Il s'était avéré que quand Harry avait montré à tout le monde ses souvenirs, cela l'avait vidé de sa magie à un niveau critique. Quand il avait dû faire face à Croupton Junior, ça avait été un miracle que sa magie ne le mette pas dans le coma sur le champ.
-C'est une bonne chose, sourit Vladimir. Il semblerait que nos vacances vont être chargées.
-Vous êtes allé voir au cimetière ? demanda Harry
-Oui, répondit Vladimir. J'ai contacté la directrice du Département des Mystères et j'ai pu jeter un coup d'œil aux corps de Voldemort et de Nagini. Tu seras heureux de savoir que son serpent était effectivement son familier. Donc elle est morte dès que son maître l'a été.
-Ah, OK, fit Harry.
-Je vais te laisser, maintenant, annonça Vladimir.
-Déjà ? s'étonna Harry
-Oui, confirma Vladimir. En annonçant le retour et la mort de Voldemort, tu as fait bouger les choses. Et il y a certaines affaires qui me préoccupent dont je voudrais m'occuper.
-D'accord, sourit Harry.
-Mais auparavant … fit Vladimir.
Il posa une main légère sur la tête d'Harry qui se sentit devenir cotonneux.
-Mais … protesta Harry.
-C'est pour te permettre de dormir sereinement, sourit Vladimir. Ne t'inquiète pas, ton esprit est protégé pour la fin des vacances et même ce drogué au citron ne pourra pas y faire un tour ni comprendre qui en est à l'origine. Dors, mon jeune ami, tu en as bien besoin.
Harry ne répondit même pas. Il dormait déjà.
Le dernier après-midi avant les vacances, Harry eut enfin l'autorisation de quitter l'infirmerie et de prendre son repas dans la Grande Salle. Même s'il n'était pas très chaud pour ce dernier point, il savait qu'il devait faire une apparition, non pas pour ses « fans » mais plus pour ses alliés politiques et financiers potentiels. Il y avait également de nombreuses rumeurs qui voulaient qu'il soit à l'article de la mort et le directeur ne faisait rien pour rassurer les élèves et faire taire les mauvaises langues. Voyant qu'il y avait encore des cours en train de se dérouler, il décida de rentrer dans sa chambre et d'en profiter pour montrer à tout le monde que l'héritier Potter était toujours dans la course. Les cours étant officiellement terminés à l'heure du repas, Harry ne se gêna pas pour sortir de sa malle des vêtements d'excellente qualité et à la hauteur de son statut social. Il voulait faire étouffer ses détracteurs – et Ron Weasley en premier – et prouver à tous qu'il allait bien.
Il entendit les élèves qui revenaient de cours et sortit son miroir à Double Sens pour prévenir Draco qu'il était là. Dix minutes plus tard, les membres du Gang entrèrent dans sa chambre et tout le monde se serra dans les bras les uns des autres.
-Elle t'a enfin libéré, sourit Neville.
-Ouais, renifla Harry.
-Et c'est pour quoi cette tenue ? dit Hermione
-Les rumeurs que vous m'avez rapportées, répondit Harry. Il est temps de rappeler aux élèves qu'ils côtoient peut-être Harry Potter mais surtout le futur lord Potter.
-Ça t'a énervé, constata Draco.
-Ce qui m'énerve le plus, c'est que Dumbledore refuse de croire que je n'ai rien à voir avec la mort de Cédric, gronda Harry. Et qu'il insinue à chaque repas que ce n'est pas de ma faute si je suis un menteur patenté.
Cela avait révolté les membres du Gang et ils avaient failli en venir aux mains avec le directeur la première fois. Et en interrogeant la plupart des élèves, ils avaient découvert qu'ils n'étaient pas les seuls à être outrés par les propos de Dumbledore. Ils connaissaient bien Harry et jamais il ne s'était montré être un menteur. Seuls les plus fidèles au directeur – comprendre Ginny et Ron Weasley en tête – soutenaient sa version, vu que les absents avaient toujours torts.
Mais plus maintenant.
En souriant, les membres du Gang décidèrent de le soutenir en revêtant des tenues similaires. Quand ils furent tous prêts, ils descendirent, conscients qu'ils seraient en retard au repas.
Et cela ne manqua pas. Alors qu'ils s'approchaient de la Grande Salle, ils entendirent le directeur parler.
-… ne faut surtout pas croire que le mensonge est une solution, déclarait Albus Dumbledore. La mort de Cédric Diggory est une tragédie mais clamer que le Dark Lord est une hérésie !
-Pour vous, peut-être, claqua Harry dans la salle silencieuse. Mais comme je vous l'ai dit après être revenu, est-ce que vous étiez là quand j'ai vu Cédric tomber sous la baguette de Pettigrow ? Ou quand je me suis fait torturer par Voldemort ?
-Harry … fit Albus.
-Je ne vous ai jamais autorisé à m'appeler par mon prénom, rappela sèchement Harry. Pour vous, ce sera monsieur Potter ou mieux, Héritier Potter.
-Tu n'as pas à parler comme ça au directeur ! cracha Ron en se levant
-Tu plaisantes, j'espère ? critiqua Harry. Toi entre tous tu es le moins bien placé pour me reprendre sur la façon dont je lui parle ! Tu es celui qui s'est le plus permis d'insulter les professeurs et les élèves et ça, depuis que tu es entré à Hogwarts et tu n'as toujours pas appris à fermer ta bouche en quatre ans !
Le garçon rougit violemment, pris en faute et se rassit.
-Cela fait une bonne semaine que je suis cloué au lit à l'infirmerie, déclara Harry. Madame Pomfrey pourra le certifier, je n'y étais pas pour soigner une quelconque crise de mégalomanie, parce que soi-disant je deviendrai le prochain Seigneur des Ténèbres mais parce que mon corps se remettait des nombreux Doloris que j'ai reçu.
Des élèves crièrent de surprise.
-Oh, j'en ai choqué certains ? grinça Harry. Pourtant, vous vous amusiez bien à m'inventer toute une vie comme quoi j'aurais moi-même tué Cédric et que je serais le prochain Seigneur des Ténèbres. Mais la vérité vous dégoûte ? Bizarrement, ça ne m'étonne pas.
-Monsieur Potter … tenta une nouvelle fois Albus.
-Sachez que je vais déposer plainte contre vous, directeur Dumbledore, lâcha Harry. Pour diffamation. Je n'apprécie guère d'être accusé sans preuve du meurtre de l'un de mes amis.
-Je n'ai jamais dit ça ! protesta Albus
-J'ai les souvenirs de mes camarades qui sont témoins de vos tentatives de lavage de cerveau sur toute l'école, sourit Harry de manière mauvaise. Sans compter ce que vous m'avez dit alors que je venais à peine de revenir avec le corps de Cédric. Vous ne vous en sortirez pas comme ça.
-Vous n'êtes qu'un enfant … fit Albus d'un air condescendent. Un enfant qui se prend pour un grand.
-Continuez de le penser, sourit Harry. Mais ne dites surtout pas que vous n'avez pas été prévenu.
Ne voulant pas continuer cette discussion stérile, Harry détourna le regard et prit place au milieu de la table des Ravenclaw. Ses amis le suivirent et immédiatement le repas fut servi, alors même que le directeur n'avait pas terminé son discours. Concentrés sur le repas déposé sur les tables, les élèves en oublièrent Dumbledore qui se rassit, vaincu.
Severus masqua un petit sourire. Il avait également été témoin de la campagne contre Harry mené par Dumbledore et il était heureux que son fils le remette à sa place. Il coula un regard à Minerva et Filius et comprit qu'ils étaient du même avis que lui.
Le repas fut assez silencieux. Les élèves venaient de comprendre que dans une histoire, il y avait plusieurs versions et il ne fallait pas croire sur parole l'une des versions sans avoir entendue l'autre et surtout, se permettre de juger. Et encore plus Harry Potter. Ils se rendaient compte que le directeur avait voulu faire passer le jeune homme pour un menteur alors que pendant toute sa scolarité, il s'était montré d'une droiture sans faille. Très loin du portrait que voulait dresser Albus Dumbledore.
-Je crois qu'ils réfléchissent, ricana Neville.
-Tiens, grande nouvelle, pour une fois qu'ils font travailler leur cerveau, siffla Harry.
-Tu m'as l'air de très bonne humeur, constata Draco. On dirait père dans ses grands jours. Ou mieux, parrain.
-En une semaine à l'infirmerie, tu peux réfléchir à tout ce que tu as appris, fit Harry. Et je n'ai pas l'intention de me laisser faire. Il est temps que certains prennent leurs responsabilités.
Le Gang continua de discuter à voix basse, ne tenant pas compte des regards qui les fixaient.
Les élèves regagnèrent rapidement les salles communes pour discuter de ce qui s'était passé dans la Grande Salle. Harry se retira rapidement pour préparer ses bagages et encore se reposer. Les trois autres, déjà prêts pour le lendemain, restèrent un peu dans la salle commune. Luna vint les rejoindre rapidement, ayant toujours soutenu le Gang quand ils se battaient contre ceux qui pensaient que le directeur avait raison en insinuant qu'Harry mentait.
-Parvati m'a dit que la plupart des Lions pensent que le directeur a toujours raison malgré ce qu'a dit Harry, annonça Padma en résumant la lettre qu'elle venait de recevoir.
-Comme c'est étonnant, railla Draco.
-Mais elle me certifie qu'ils sont de moins en moins, continua Padma. Principalement les Nés Moldus et les Sang Mêlés autour des deux derniers Weasley.
Hermione grogna.
-Si j'attrape ces deux-là, siffla Hermione.
-Toi, tu leur en veux encore pour ce qu'ils t'ont dit, rit Neville.
Flash-Back
Les membres du Gang venaient de quitter leur ami qui venait de s'endormir. Malgré l'assurance de l'infirmière, ils étaient inquiets pour Harry. Ils comprenaient que l'année avait été très dure pour le brun et craignaient qu'il ne craque avant qu'ils ne rentrent en sécurité. Tout à leur discussion, ils ne virent qu'au dernier moment les deux derniers enfants Weasley dressés devant eux.
-Tiens, tiens, ricana Ron. Où est ce crétin de Potter ?
-Toujours à l'infirmerie, rappela sèchement Draco. Pourquoi ? Tu veux le rejoindre ? Je me ferais un plaisir de t'aider.
-Quoi, il ne supporte pas la culpabilité d'avoir tué Diggory ? railla Ron
-Il faudrait déjà qu'il en soit responsable, rétorqua Neville.
-C'est ça, ricana Ron. Saint Potter n'est responsable de rien ! Va le dire à la famille de Diggory !
-C'est vrai que tu es bien placé pour parler de responsabilité, critiqua Hermione. Pour celui qui ne peut s'empêcher d'insulter tout le monde parce qu'ils ne pensent pas comme toi …
-Mais … protesta Ron.
-Non, tais-toi, on n'a vraiment pas envie de t'entendre dire que tu as raison sur toute la ligne, coupa Hermione.
-Pourquoi vous êtes là ? demanda Neville
-Nous voulons voir Harry, releva fièrement le nez Ginny.
-Mais bien sûr, railla Draco. Et le fait que vous ne soyez absolument pas ses amis et qu'il ne veuille pas vous voir ne vous a pas traversé l'esprit, non.
-Ce n'est pas vrai ! protesta Ginny
-Reste dans ton monde merveilleux alors, renifla Hermione.
-La ferme, sale garce, cracha Ginny. Tu n'es pas de notre monde !
-Effectivement, je ne suis pas née dans le monde Sorcier et j'en suis fière, déclara Hermione. Mais moi, au moins, j'ai fait en sorte d'être acceptée par les plus Sorciers de ce monde en me renseignant sur le maximum de coutumes et de traditions et en respectant les autres et les fondements de la magie. Ce qui n'est pas votre cas.
-Qui es-tu pour oser nous juger ? siffla Ron
-Je fais simplement ce que vous vous permettez de faire à tout bout de champ, rétorqua simplement Hermione.
-Tu vas voir ! rugit Ron en sortant sa baguette
Sur leurs gardes, le Gang sortit également leurs baguettes. Ils savaient que si Ron faisait simplement mine de lancer un sort, les deux roux n'allaient vraiment pas s'en sortir indemnes.
-Puis-je savoir ce qui se passe ici ? tonna une voix
Les élèves virent que le professeur McGonagall les avait surpris.
-Professeur, salua Draco. Nous rencontrons le problème habituel avec les Weasley.
Minerva faillit ne pas retenir un soupir d'agacement. Ces deux gamins commençaient sérieusement à lui taper sur le système.
-Puis-je avoir plus de détails ? demanda Minerva
-« Ginevra » m'a reproché de ne pas faire partie de leur monde, renifla Hermione. Tant que ce n'est pas celui où elle croit qu'elle et son frère sont les meilleurs amis d'Harry et qu'elle va devenir la prochaine lady Potter, le monde Sorcier me suffit amplement.
-Donc, si j'ai bien compris, vous reprochez à mademoiselle Granger ses origines, mademoiselle Weasley ? déclara Minerva d'un œil noir
-Euh … C'est-à-dire … balbutia Ginny.
-Elle n'a rien fait ! s'écria Ron
-Je suis plus tentée de croire toute personne face à vous que vous ou votre sœur, cingla Minerva. Contrairement à vous, ces élèves n'ont jamais été considérés comme des menteurs.
-Oh, et devons-nous ajouter que Ronald a clairement accusé Harry d'être le responsable de la mort de Cédric ? ajouta Neville
-Je vous demande pardon ? siffla Minerva. Vous avez osé faire quoi ?!
Elle attrapa chaque Weasley par le bras et les traîna avec elle.
-Je crois qu'une bonne discussion s'impose, grinça Minerva. Je ne peux pas imaginer que vous puissiez accuser l'un de vos camarades de meurtre alors que vous avez tous vu ce qui s'est réellement passé !
Et elle continua de les houspiller en s'éloignant.
Fin Flash-Back
-C'est vrai qu'elle n'a pas été fine d'insinuer que tu ne faisais pas partie de notre monde, sourit Draco.
-J'attends avec impatience l'instant où ils ne seront plus sous la protection du directeur, siffla Hermione. Là, je serais heureuse d'être l'une des premières à leur flanquer la raclée de leur vie.
-L'une des premières ? releva Justin
-Parce que tu penses vraiment que Ron et Ginny sont adorés par tout le monde ? cingla Hermione. Ils sont détestés par la majorité des élèves pour le favoritisme dont fait preuve le directeur à leur égard. Mis à part le noyau dur qui gravite autour d'eux, tout le monde a remarqué qu'ils ne se faisaient jamais punir quand ils faisaient une bêtise encore plus grosse qu'eux. Et ils se sont fait beaucoup d'ennemis, à commencer par Harry. Il n'a jamais digéré le harcèlement dont ils l'ont gratifié.
-Tu les détestes vraiment, rit Neville.
-Je veux simplement les remettre à leur place, renifla Hermione.
-Peu importe, balaya Draco. Ces Weasley ne seront jamais dignes de notre intérêt.
-C'est certain, abonda Neville.
D'un commun accord, les élèves décidèrent de discuter sur des sujets bien plus légers.
ooooo
Dumbledore se tenait debout devant la fenêtre. La fin des cours ne s'était pas passée aussi bien qu'il ne l'aurait pensé. Il avait espéré qu'Harry Potter ne serait pas sorti à temps pour que les élèves puissent partir chez eux avec sa version de l'histoire mais l'arrivée du jeune homme avait tout gâché. Tout au long de l'année scolaire, le directeur avait compris qu'il n'aurait aucune chance d'avoir sous sa coupe Harry sinon sous la contrainte donc il fallait absolument qu'il ait le dessus sur lui et qu'il prouve qu'il était l'avenir du monde Sorcier, au contraire de l'héritier Potter. Dumbledore pensait y arriver facilement mais la plainte d'Harry lui montrait que ce ne serait pas aussi aisé que ça. Il savait Harry peu malléable mais là, il comprenait qu'il serait aussi aimable qu'un chien de garde. Et avec des alliés tels que les Malfoy, les Longbottom et les Black, l'héritier Potter serait particulièrement bien encadré.
Son plan était que le jeune garçon soit érigé en figure de proue pour la lutte contre Voldemort et sous sa houlette bien entendu. Il savait que le chef des Death Eaters devait revenir mais il n'en avait prévenu quiconque, surtout pour profiter du chaos qui allait s'en suivre. Mais le souvenir du brun venait de changer la donne. Voldemort était mort après une explosion magique et une très grande partie de la population Sorcière le savait. Dumbledore ne pouvait pas renforcer sa position en s'instituant comme le mentor du Survivant, destiné à vaincre une nouvelle fois le Seigneur des Ténèbres.
Mais le décès prématuré de Voldemort remettait en question son pouvoir politique. Comme ce n'était pas lui qui l'avait vaincu, on solliciterait de moins en moins son avis et son expertise. Il ne serait plus la coqueluche des grands de ce monde puisqu'il n'avait rien fait pour vaincre le dernier mage noir qui avait menacé la population. La popularité d'Harry Potter ne cesserait de grimper en flèche, surtout sublimé par le titre de Survivant que le directeur lui avait lui-même accordé.
Et ça, il n'était pas sûr de pouvoir le supporter.
Il descendit dans les sous-sols et ouvrit de nombreuses portes avant de s'arrêter devant un présentoir. Il n'osa pas ouvrir le coffre lourdement protégé magiquement qui était posé dessus. Heureusement, il avait un plan qui allait lui servir très prochainement. Il devait le peaufiner soigneusement avant de pouvoir le mettre à exécution. Et le contenu de ce coffre allait parfaitement lui servir. Il tendit la main pour l'ouvrir mais soudain …
-Maître ? fit une voix qui retentissait au loin
Dumbledore se recula brutalement. Il l'avait échappé belle. Encore un peu et il aurait été perdu. Ne voulant pas se laisser encore tenter, le directeur reposa toutes les protections avant de remonter retrouver l'un des éléments indispensables de son prochain plan.
ooooo
Le lendemain matin, assez tôt, les élèves s'emparèrent de leurs bagages pour tous prendre le train pour rentrer chez eux. Le Gang échappa efficacement à Dumbledore qui avait voulu tenter d'intercepter Harry pour lui parler. Ils grimpèrent dans le train et récupèrent Luna avant de s'enfermer dans un compartiment. Ils ne se gênèrent pas pour user de sorts clairement pas du programme mais parfaitement du niveau qu'ils se donnaient.
-C'est fini, soupira enfin Draco. Voldemort est mort.
-Mais ce n'est pas notre adversaire le plus redoutable, se renfrogna Harry. Quoique, si Dumbledore me préparait pour me battre contre Voldemort, son plan est totalement passé à la trappe.
-C'est vrai, sourit Neville.
-Maintenant, on va pouvoir vivre notre vie plus sereinement, fit Hermione.
-Ouais, fit Harry. On est libre, maintenant ! Mes amis, à la liberté !
-A la liberté ! hurla le groupe
FIN
Publication terminée le 12 décembre 2015