Noooo Aime : Je ne vois pas du tout pourquoi tu crains le pire O:-) Un puzzle de 2k pièces ça demande moins de patience que le tricot, tu crois ? Je suis pas sûre lol
Je piquerais bien un chat à ma mère mais il mettrait le bordel dans mon petit appart... Et ma sœur me tuerait xD Moi j'aime beaucoup le fromage. Miam.
Oui j'aurais osé te faire ça, à toi comme à tout le monde d'ailleurs ! Lol Même s'il n'y a que pour cette fic que tu écris autant... Oui tu es dingue mais pas seulement à Noël...
En effet l'Arkenstone est rangée dans la Salle du Trésor. Tes histoires de montagne ayant mangé trop de flageolets, ça m'a tué. Je dirais pas que le silence booste Gimli, mais plutôt que ça le décourage pas.
Oui Dril est au courant à cause de son poste, il a bien fallu prévenir la Garde pour empêcher de répandre la rumeur ! Non mais un jour ton cerveau arrêtera de chercher des trucs tendancieux. Ce jour-là, ce sera la fin du monde.
En fait selon le raisonnement de Nori, l'avis de Bofur ne fait que souligner l'évidence. Non Ori n'a pas de barbe magique, mais le roux clair reflète la lumière... Privation de thé pour un hobbit, pauvre Bilbon tu veux le martyriser !
Sache que je ne bois jamais (vraiment. Je n'aime pas l'alcool :p) donc ce n'est pas moi qui ai abusé de l'apéro... Je n'en dirai pas autant de mon oncle, qui était tellement bourré qu'en rentrant hier soir, il est tombé et s'est fait une balafre du bas du menton jusqu'en haut de la bouche !
Justelaura : Oui tu as le droit de t'inquiéter, c'est même recommandé à ce stade ! L'or n'a plus d'attrait sur Thorin à ce stade, même s'il craignait le contraire. Ori a fait tomber la pile purement par hasard, sans vouloir insulter son intelligence ! Je crois que tu as raison en ce qui concerne un hobbit privé de nourriture... Tu me diras si le scénario avait correspondu à ce que tu imaginais !
Sabrinabella : J'aime bien ton idée, mais faudra que tu m'expliques comment le gars aurait survécu si longtemps après la chute...
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Chapitre 4 : La vérité
Résumé : La vérité derrière la caverne est découverte, et la vie de Bilbon est mise en jeu. Mais les nains ont plus d'un tour dans leur sac, et ils ne lâcheront pas Bilbon sans se battre.
Warning : Suggestions de violence sexuelle. Rien n'arrive, mais des gens ont des bouches sales et de mauvaises intentions.
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Le petit grondement avait immédiatement attiré l'attention de Bilbon. Pendant un moment, il avait craint un éboulement, et il avait serré Hildili contre lui. Puis le bruit s'était arrêté, et il s'était autorisé à respirer à nouveau.
Le tremblement d'une lumière, à l'autre bout de la caverne, avait immédiatement attiré son attention. Le grondement avait repris, et il avait aperçu une pierre en train d'être poussée. Davantage de lumière était entrée, des torches ne rendant que plus évidente la silhouette du rocher repoussé.
Quand il avait échangé la nouvelle discrètement avec ceux du dessus, il y avait eu un silence. Heureusement, il n'y avait pas eu de boucan juste après. Bofur, Dwalin et Ori s'étaient éloignés, avec un peu de chance pour aller chercher des outils afin d'élargir le trou. Il n'y avait pas de doute ils devaient sortir Bilbon et Hildili de là, maintenant.
Lili.
« Prends-la, dit Bilbon. »
Il souleva Hildili et la hissa sur ses épaules. Elle ne gloussait plus maintenant, la peur évidente sur son petit visage. Elle était juste assez petite pour avoir une chance de passer dans le trou.
« Fili, prends-la !
- Qui va là ? appela une voix rauque dans l'ombre. »
Les torches commencèrent à se rapprocher, et le glissement du métal hors d'un fourreau était impossible à manquer.
Des mains saisirent enfin Hildili et commencèrent à la soulever. Elle laissait échapper de petits gémissements de peur, mais ça n'avait plus d'importance si elle commençait à pleurer, parce que la personne qui entrait savait que Bilbon et Hildili étaient là dans le tunnel sombre. Le tunnel qui n'avait pas sa place ici parce qu'il était creusé par des gens peu recommandables, que Bilbon voyait désormais à la lueur de la torche. Il y avait deux nains, tous les deux couverts de cicatrices et dangereux, et trois êtres plus grands. Des hommes. Un hobbit contre deux nains et trois hommes. Il déglutit péniblement.
Après une rapide manœuvre prudente, Hildili fut sortie et dans les bras de sa mère.
« Bilbon ! appela Thorin. »
Il tendit sa main à travers le trou. Son bras entier le comblait presque, cependant, et Bilbon savait que s'ils avaient failli ne pas pouvoir faire sortir Lili, ils n'y arriveraient certainement pas avec lui. Avec un dernier regard à son mari, essayant d'ignorer la peur sur le visage de Thorin, Bilbon fit un pas loin du trou.
« Tiens, tiens. Le petit favori du Roi, Bilbon Sacquet en personne, dit l'un des nains. »
Les autres éclatèrent de rire. Bilbon déglutit, luttant contre la panique. Il n'avait même pas Dard sur lui, juste la petite lanterne dans sa main.
« Je suis Bilbon Sacquet, acquiesça-t-il tandis qu'ils approchaient. »
Il lutta pour rester sur place.
« Je crois qu'il y a eu une erreur. Ce tunnel-
- Est notre tunnel, dit l'homme en tête du groupe. »
Sa voix était froide et cruelle, et quand il leva une torche vers son visage, elle illumina une cicatrice qui traversait du bord de sa bouche à ses cheveux. Son nez avait l'air tordu, comme s'il avait été cassé plusieurs fois, et quand il eut un sourire, ses dents rappelèrent bien trop celles d'un orque à Bilbon. L'homme fit courir sa langue sur la lame qu'il tenait dans son autre main. Bilbon le fixa, le cœur battant.
« Tu n'as aucun droit d'être dedans, Semi-Homme. On a notre or et nos devoirs. Tu n'as pas un lit à réchauffer ? »
Des voleurs. C'étaient des voleurs, qui essayaient de creuser un tunnel vers la Salle du Trésor elle-même. Ils avaient dû ouvrir le trou d'air par accident pendant qu'ils creusaient. Puis ils avaient trouvé la Salle du Trésor.
« Si c'est de l'or que vous voulez, je suis certain que nous pouvons trouver un arrangement- »
L'homme fit un pas menaçant vers lui, et Bilbon, instinctivement, trébucha vers l'arrière. La lanterne devenait chaude contre sa main bandée, il la tenait depuis trop longtemps. Il pensa brièvement à demander une arme à ceux du dessus, mais il n'y avait plus de bruit venant de la Salle du Trésor depuis un certain temps. Il jeta un regard vers le trou et n'aperçut ni Thorin, ni qui que ce soit. Quoi que son mari ait prévu, il espérait que ça arriverait le plus vite possible. L'intelligence de Bilbon marchait bien contre des trolls stupides et des orques qui ne voulaient qu'un repas frais. Pas des hommes et des nains qui feraient souffrir quelqu'un juste pour rire.
« On est venu pour l'or et un peu plus, dit sombrement l'homme. »
Et la façon dont il regarda Bilbon de haut en bas lui fit mal à l'estomac.
« Tu ferais un joli prix, toi aussi. Ça pourrait en énerver certains, remarque.
- Juste un peu, acquiesça Bilbon. »
Si Thorin entendait ça, son nain devait être furieux. Ce fut le fait de savoir cela qui aida Bilbon à se tenir plus droit pour faire directement face à l'homme.
« Vous avez une dernière chance de faire demi-tour et de partir. Les négociations sont finies. »
L'homme jeta la tête en arrière et rit.
« Oh, mais tu me plais, dit-il. Tu es plein de feu. Pas étonnant qu'il t'aime entre ses draps : pas besoin d'un feu de cheminée quand il a un feu follet comme toi pour le réchauffer. »
Il mata ouvertement Bilbon, et les hommes derrière lui gloussèrent.
« Tu vaux pas mal, je vois ça maintenant. Rien ne dit que je ne peux pas prendre un petit prix pour moi. »
Eru seul savait ce qu'ils auraient fait à Hildili si elle avait été là. Au moins elle était partie et en sécurité.
« Je peux faire pas mal de bruit, aussi, avertit Bilbon. »
Son cœur tambourinait si fort qu'il le sentait contre sa cage thoracique, douloureux et dur. Est-ce que ses nains ne pouvaient pas lui envoyer une arme ? Quelque chose, n'importe quoi ? Qu'est-ce qu'ils faisaient ?
« Pas vraiment prévu dans le plan, dit l'homme. »
Il fit une tête innocente et prit un air d'excuse tandis qu'il donnait sa torche.
« Mais je suppose que tu feras l'affaire. Maintenant, tu peux venir silencieusement, ou tu peux venir avec difficultés. »
Ses lèvres s'écartèrent sur un sourire plein de dents.
« J'espère presque que tu feras des difficultés. J'aime quand ils se débattent. »
Puis il marcha vers Bilbon.
Bilbon lança la lanterne sur lui avec désespoir, puis se sauva en courant dans les ténèbres. L'homme jura et cria, et les torches se rassemblèrent toutes autour de lui pendant un instant.
« Trouvez-le ! cria l'homme. »
Bilbon continua de courir, essayant de ne pas respirer fort et se trahir. S'il pouvait continuer de se cacher dans les ténèbres, juste assez longtemps pour se protéger, assez longtemps pour peut-être trouver de l'aide-
Un bruit de tonnerre secoua la caverne et fit trébucher Bilbon, l'envoyant s'écrouler au sol. La lumière se déversa, assez pour le trahir, mais il entendit ensuite des rugissements, des voix qu'il connaissait bien, et quand il se retourna, ses nains glissaient sur une dalle penchée et cassée du sol de la Salle du Trésor. Les cinq voleurs se débattirent, mais contre Dwalin et Dernwyn et Fili, il était impossible qu'ils gagnent.
Contre un Thorin Écu-de-Chêne absolument enragé, ils n'avaient aucune chance.
Un homme et un nain tombèrent rapidement sous leurs coups. L'autre nain fut assommé par Fili, et Kili dut retenir le bras de son frère pour empêcher un coup plus grave. L'autre homme avait été mis à genoux par une flèche dans la cuisse de Legolas, et était sagement resté où il était. Deux flèches dirigées vers le visage par deux elfes furieux, et des lames sur la gorge par plus d'un nain en colère tendaient à encourager la sagesse comme ça, songea Bilbon.
Le dernier homme restant, celui qui avait menacé Bilbon, fut laissé à Thorin. Son mari jouait avec l'homme, c'était évident, tranchant et coupant pour laisser des blessures non-fatales. L'homme avait clairement été brûlé par la lanterne que Bilbon lui avait lancé, rendant plus facile de prendre le dessus sur lui, et en quelques instants, Bilbon observa l'homme tomber au sol en toussant.
Thorin glissa la pointe d'Orcrist sous le menton de l'homme mais ne dit pas un mot. L'homme commença à rire.
« J'ai insulté votre concubin préféré ? demanda-t-il en sifflant. »
Il ne semblait pas se soucier qu'il y ait une lame contre sa gorge.
« Il est si bon que ça ? J'ai jamais eu de Semi-Homme avant. J'aurais pu, peut-être, si vous n'étiez pas arrivé. J'parie qu'il est facile à briser.
- Vous ne le toucherez jamais, gronda Thorin. »
Ses yeux étaient comme des flammes, mais l'homme ne broncha même pas. Il savait qu'il était condamné, réalisa Bilbon. Il le savait, il le voulait. Bilbon se releva, vacillant un peu, et se dirigea vers son mari.
L'homme secoua la tête.
« C'est lui qui est tombé dans notre tunnel. Ça fait de lui notre propriété, pas la vôtre, vous croyez pas ? Bien sûr, je comprends si vous voulez pas partager. »
Bilbon put pratiquement sentir le moment où le contrôle de Thorin se brisa, et il saisit le bras de son mari avant qu'il ne puisse donner le coup fatal.
« Bilbon, lâche-moi, maintenant, dit Thorin d'une voix basse et dangereuse. »
Au lieu de lui répondre, Bilbon se tourna vers l'homme, qui lui souriait toujours.
« Vous ne craignez pas la mort, dit-il. Je dirais que c'est un trait admirable, mais s'il y a une chose que j'ai apprise, c'est qu'il y a toujours quelque chose à craindre. Tout le monde craint quelque chose. Si vous ne craignez pas la mort, alors que craignez-vous ? Une absence d'or ? »
Il repensa à la façon dont il avait avancé vers Bilbon.
« Quelqu'un d'autre qui a le pouvoir ? »
Tandis qu'il parlait, le sourire de l'homme avait lentement disparu, mais ce fut la dernière proposition qui le fit broncher avec crainte. Et voilà.
« Vous craignez quelqu'un d'autre, dit Bilbon. Vous craignez tellement quelqu'un d'autre que la mort est une meilleure alternative. »
Bilbon avait presque atteint cette peur, autrefois, tandis qu'il portait l'Anneau. Mais il avait eu la pensée de Thorin et de sa mère pour le faire avancer. Il ne pensait pas que cet homme ait qui que ce soit de son côté. C'était terrifiant à voir, et Bilbon eut la chair de poule face aux souvenirs que cela invoquait.
Il aurait pu être comme cet homme, désespéré et implorant la mort.
Thorin sembla en guerre contre lui-même suite à cette nouvelle information. L'homme le regarda, ses yeux s'écarquillant avec encore plus de peur quand le nain retira enfin sa lame, bien qu'avec une grande réticence.
« Je crois qu'il y a assez de place pour lui et les autres dans la prison, dit Thorin, les dents serrées avec fureur. Dwalin, s'il te plaît.
- Avec plaisir, gronda Dwalin. »
L'homme se jeta sur Bilbon, une lame à la main. Bilbon trébucha vers l'arrière et atterrit sur sa main brûlée, ce qui lui fit pousser un cri. La lame de Thorin s'élevait déjà, imitée par le marteau de Dwalin, mais aucun n'atteignit sa cible. L'homme retourna sa lame contre lui-même au lieu de Bilbon, et il continua de tomber. La réalisation arriva presque aussi soudainement tandis qu'il atterrissait sur sa propre arme, et le bruit sourd de son corps résonna dans la caverne. Dans la lumière qui se déversait de la pièce au-dessus, la petite mare de sang sous le corps n'était que trop visible. Bilbon recula ses jambes dans un mouvement de réflexe tandis que le sang se rapprochait de lui.
Des mains le hissèrent, le mirent sur pieds. En aidant Bilbon à se tenir debout, Fili murmura :
« Tout doux, mon Oncle. »
Bilbon hocha la tête d'un air absent, les yeux toujours fixés sur le corps de l'homme. Mort de sa propre main. Non, pas vraiment sa propre main : la peur. La peur avait pris sa vie. La peur de quelqu'un d'autre. Quel genre de personne faisait assez peur aux autres pour qu'ils prennent leur propre vie ?
Il porta enfin son regard sur Thorin qui rengainait sa lame. Tous deux se fixèrent un long moment. Puis Bilbon courut vers l'avant, se jetant presque dans les bras de Thorin. Il enroula ses bras autour du cou de Thorin et s'accrocha aussi fort qu'il l'osait. Les mains de Thorin glissèrent le long de son dos, moitié pour l'apaiser, moitié pour vérifier que Bilbon était vraiment là.
Quand ils sortirent enfin de la caverne, deux prisonniers à leur suite, Bilbon refusa de regarder les corps des morts. Il resta à côté de son mari à la place, sa main enroulée fermement autour de celle de Thorin.
Personne ne parla tandis qu'ils quittaient la Salle du Trésor.
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« Bi'cuit.
- Tiens, prends le mien, dit Holdred. »
Il tendit sa sucrerie à sa sœur. Hildili eut un sourire lumineux et enroula ses deux petites mains autour du biscuit. Il y avait des miettes partout sur la peluche de dragon sur ses genoux ainsi que sur les couleurs à ses pieds, mais ni Lili ni Holdred ne semblaient s'en soucier plus que ça.
Dernwyn était à peu près sûre que si Hildili éternuait des miettes de biscuit partout sur le visage de Holdred, son fils s'en moquerait. Dès que Hildili avait été amenée à Holdred, il avait été fou de joie, la suivant partout, tenant sa main. Même si le trou près du foyer avait été comblé, Holdred refusait de la laisser hors de sa vue.
Non que Dernwyn blâme son fils. Elle avait à peine été capable de se séparer de Hildili après l'avoir enfin eue dans ses bras, mais l'appel de la bataille, d'avoir enfin quelqu'un qui pouvait prendre tout son chagrin et toute sa rage, avait été trop tentant. Elle avait tendu Hildili à Balin et couru vers la Salle du Trésor pour aider à se battre là où ils avaient fait exploser le sol.
Où Bofur avait-il trouvé la poudre explosive, elle ne voulait pas vraiment le savoir. Elle était juste reconnaissante que son oncle-nain l'ait trouvée.
Tout ce qu'elle savait c'était qu'au final, il y avait eu trois corps, deux prisonniers, un large bazar, et un hobbit blessé. Et est-ce que cela n'avait pas été bruyant : dès que Thorin avait vu non seulement le sang sur la tête de Bilbon à cause de la chute, mais aussi la main brûlée par la lanterne, ç'avait été la fin du silence.
Pas la fin du silence de Bilbon, cependant. Dernwyn jeta un œil depuis son siège dans la salle principale vers l'endroit où Bilbon était assis silencieusement près du foyer. Ses chevilles étaient croisées et il était renfoncé dans son fauteuil, comme s'il était content, pas différent de n'importe quel autre jour. La façon dont le bout de ses doigts devenait blanc là où ils appuyaient contre la tasse de thé, cependant, racontait une autre histoire. Sa main était correctement bandée maintenant, et Oin avait enfin été convaincu de seulement étaler un baume de guérison sur la coupure sur la tête de Bilbon. Il l'avait seulement cognée contre un rocher en tombant, avait-il dit, lorsqu'il avait été pressé de répondre. Elle avait juste beaucoup saigné, c'était tout, avait-il insisté. Et pendant tout ce temps, il avait été silencieux et bien trop immobile, son esprit manifestement ailleurs. Il semblait inconscient des regards inquiets que Dernwyn, Kili, et les autres dans la pièce lui adressaient. Si Thorin était là, il aurait parlé à Bilbon jusqu'à ce que le hobbit réponde, mais il s'assurait que la Salle du Trésor soit fermée à tout le monde jusqu'à ce que le tunnel puisse être examiné davantage.
Sa décision prise, Dernwyn se leva de son siège et se dirigea vers le foyer. Elle ne put s'empêcher de jeter un œil à ses enfants, mais Hildili jouait joyeusement avec Holdred, biscuit dans une main, son dragon dans l'autre. Elle sourit avant de se retourner vers Bilbon.
Ce fut seulement lorsqu'elle s'assit face à lui qu'il sembla enfin se rassembler.
« Désolé, murmura-t-il. Je ne t'ai pas ignorée longtemps, j'espère ?
- Non, dit-elle en secouant la tête. Je viens de m'asseoir. »
Elle marqua une pause, essayant de trouver les mots justes.
« Tu t'inquiètes, toi aussi.
- Et avec raison, contra-t-elle. »
Au moins il était prêt à en parler.
« Je ne crois pas t'avoir déjà vu si silencieux. Tu nous inquiètes tous, Thorin plus que les autres. »
Bilbon poussa un doux soupir.
« Je voulais dire au sujet de tes enfants, mais je sais, dit-il à mi-voix. Je sais. »
Il se mordit la lèvre, et soudain Dernwyn repensa au jour, bien des années plus tôt, quand elle avait été une jeune femme au Rohan et lui un hobbit qui voyageait avec un Anneau. Il avait ressemblé à ça à l'époque, quand il lui avait parlé de Thorin et de son mal de cœur. Son estomac se retourna de façon déplaisante.
« Ce n'est pas... Thorin, n'est-ce pas ? demanda-t-elle avec hésitation. Ou l'un d'entre nous ? »
Il leva les yeux vers elle, et elle fut surprise de voir la peur dans ses yeux.
« Et si cet homme était là parce que quelqu'un avait sa famille ? Ses enfants ? Que ferais-tu pour récupérer tes enfants ? »
Dernwyn jeta un œil à ses deux propres enfants, qui jouaient encore joyeusement ensemble sur le sol. N'importe quoi était sa réponse et Bilbon le savait, mais les actions de l'homme n'étaient pas dans la même veine.
« Il y a une différence entre le désespoir et la malice, dit-elle fermement. Ce n'étaient pas les mots d'un homme désespéré, Bilbon. »
Non, ils avaient été durs et cruels et si terribles qu'ils lui avaient retourné l'estomac. Thorin avait à peine été retenu par Dwalin quand il les avait entendus. Il était seulement resté immobile à la requête de Bofur tandis qu'il employait les autres pour verser silencieusement la poudre explosive partout. C'était seulement quand ils avaient été certains que Bilbon était loin du trou que Bofur avait allumé l'allumette et fait s'écrouler le sol quasiment sur les voleurs.
Bilbon n'avait pas l'air plus soulagé.
« Qu'est-ce qui te perturbe vraiment ? demanda-t-elle enfin. Parce que je pense que tu sais aussi bien que moi qu'il n'a pas agi comme ça pour sauver quelqu'un d'autre. »
Il avait agi comme ça parce qu'il le pouvait, c'était aussi simple que ça.
Il fallut longtemps à Bilbon pour répondre, et quand il le fit, elle souhaita presque qu'il ne l'ait pas fait.
« Quand je voyageais à travers le Mordor, j'étais seul. L'Anneau était si lourd et il faisait mal, et il n'y avait... il n'y avait que moi. J'ai pensé à laisser l'épuisement et la chaleur me prendre, mais je repoussais toujours l'idée. Parce que j'avais la pensée de ma mère et de Thorin. Rien que penser à eux, ça suffisait à me faire avancer. Même quand Sauron et l'Anneau ne cessaient de me tirer vers le bas, de me tordre et de me percer comme un buisson d'épines, j'avais encore ma mère et Thorin. Ça me faisait avancer.
- Tu nous avais nous, aujourd'hui, dit Dernwyn. On ne les aurait jamais laissés te tirer vers le bas.
- Mais j'étais presque là, insista-t-il. Dernwyn, si j'étais resté plus longtemps en Mordor j'aurais atteint le même niveau de terreur que lui. »
Bilbon fit anxieusement courir ses doigts sur la tasse de thé jusqu'à finalement la poser sur la table proche.
« Je me suis vu en lui, j'ai vu cette, cette peur, ce désespoir. Il n'avait personne à part lui. Personne pour se tenir avec lui, personne pour qui se battre. Si je n'avais eu personne, si j'avais réalisé à quel point j'étais vraiment seul, est-ce que j'aurais été-
- Non. »
Ils se retournèrent tous les deuxau son de la voix de Thorin. Juste quelques heures plus tôt, il avait tenu une lame dans sa main, sa cape royale volant autour de lui comme une autre arme, sa barbe et ses cheveux scintillant avec le mithril et l'or de la royauté. Maintenant il ne portait qu'une simple tunique, ses cheveux libres et tombant autour de son visage tandis qu'il venait s'agenouiller devant son époux.
« Non, répéta-t-il doucement. Tu n'aurais pas été lui. Il n'y a pas une seule part de toi qui pourrait devenir aussi vile, aussi méchante.
- J'aurais pu être aussi désespéré, murmura Bilbon. Aussi apeuré.
- Je ne t'aurais pas laissé faire, répondit Thorin. »
Il saisit la main bandée de Bilbon entre les siennes, la tenant aussi doucement que si c'était un nouveau-né.
« Tu n'étais pas seul à l'époque, et tu n'es pas seul, maintenant. Et tu ne seras jamais seul. »
C'était une promesse que Thorin ne pourrait jamais tenir. La mort venait pour tout le monde, à la fin. Dernwyn le savait. Elle ne pouvait qu'espérer que pour leur bien, la mort resterait loin jusqu'à ce que l'âge ne demande le contraire. Elle espérait qu'elle-même vivrait pour voir ses enfants grandir. Plus que sa mère et son père ne l'avaient fait. Plus que Thengel ne l'avait fait. Elle laissa l'air brûler à l'intérieur de ses poumons, refusant de respirer juste un long moment. À la place, elle se détourna de la vue devant elle, de Bilbon s'accrochant à la folle promesse dont il avait si désespérément besoin de la part de Thorin, pour regarder ses enfants.
Puis elle laissa immédiatement échapper un rire, attirant l'attention des autres.
Hildili faisait de son mieux pour casser le biscuit, tandis que Holdred grimaçait en anticipant les miettes qui voleraient partout. Quand il se cassa, cependant, il se cassa presque parfaitement au milieu. Hildili eut un grand sourire et en tendit la moitié à Holdred, qui la prit avec son propre sourire.
Elle n'avait pas réalisé que Fili était entré jusqu'à ce qu'il s'accroupisse à côté d'elle, sa main trouvant facilement la sienne.
« On dirait qu'ils grandissent, après tout, dit-il, un sourire chaleureux sur le visage. »
Holdred tendit une autre couleur à Hildili, et elle entreprit immédiatement de dessiner sur son bras. Holdred ne sembla pas dérangé, se contenta de mâchonner son biscuit et la laissa faire comme elle voulait. Thorin renifla.
« Pas entièrement.
- Je suis à peu près sûr d'avoir vu Kili te faire la même chose la semaine dernière, dit Bilbon à Fili. »
Ses yeux étaient rouges mais secs, et il avait l'air plus en paix qu'avant. Fili souffla et laissa son oncle envoyer sa pique.
« C'était différent. C'était parce que j'avais perdu un pari, et c'était ça ou le laisser me jeter un légume. »
Il y avait des jours où Dernwyn était reconnaissante que ses enfants tiennent de leur père fort et loyal. Et il y avait des jours où elle espérait vraiment qu'ils ne le feraient pas.
« Je ne veux même pas savoir ce qu'était le pari lui-même, marmonna-t-elle. »
Fili commença à répondre, et elle leva la main.
« Non, j'ai eu assez de stress pour aujourd'hui, je ne veux même pas savoir. Si tu me le dis, c'est moi qui te jetterai un légume. »
Fili roula des yeux, puis, après avoir déposé un baiser sur sa tempe, rejoignit ses enfants. Hildili commença à discuter joyeusement, montrant fièrement ses dessins sur Holdred. Holdred ajoutait ce qu'il pouvait, mais semblait content de laisser sa sœur babiller.
Ce fut suffisant pour la faire respirer plus normalement. Dernwyn ne fut pas du tout surprise quand Bilbon et Thorin partirent quelques minutes plus tard et leur souhaitèrent simplement bonne nuit. Elle espérait qu'ils allaient vraiment chercher du repos et du sommeil, mais savait que non. Non, ils allaient quelque part pour continuer de parler. Elle espérait que cela apaiserait le regard hanté dans les yeux de Bilbon.
Le matin leur dirait tout, supposa-t-elle. Pour l'instant, cependant, elle était contente de se rasseoir dans son fauteuil près du foyer et de regarder sa famille jouer ensemble. Ensemble, pas dans un horrible tunnel ou perdus hors d'atteinte. Ils étaient là, ils étaient vivants, et elle pouvait de nouveau respirer. Ils étaient en sécurité.
Et c'était tout ce qu'elle pouvait vraiment demander.
Quand Fili croisa son regard de l'autre côté de la pièce, elle eut un sourire sincère, bien que fatigué, et se le vit rendu. Maintenant ils pouvaient tous les deux se reposer.
Qu'on lui donne une épée et un combat n'importe quand. C'était bien moins épuisant que d'être un parent inquiet.
(-)
Tout ce que Thorin voulait, c'était s'enrouler sous les fourrures chaudes et les édredons de son lit et enrouler ses bras autour de son mari qui était vivant et respirait. Mais il y avait encore tellement de choses dont il devait parler à Bilbon, des choses que Bilbon avait besoin d'entendre. Comme le fait que les voleurs étaient enfermés loin en-dessous d'eux, pour ne plus jamais menacer son mari.
Perdre Bilbon dans le trou d'air, incapable d'entendre une réponse pendant des heures, lui avait donné la même sensation que lors du long voyage à travers la Terre du Milieu. Sans savoir où était Bilbon, s'il était même encore vivant. Sans parler du fait que sa petite-nièce avait disparu aussi, et le seul souvenir de sa petite Hildili ne répondant plus faisait battre son cœur plus fort. C'était une peur qu'il n'avait pas ressentie depuis un certain temps.
Il semblait qu'aujourd'hui ait aussi réveillé une vieille peur chez Bilbon. Une peur que Thorin aurait tout fait pour lui épargner.
Bilbon enleva sa robe de chambre et la jeta de côté sans souci, un signe certain qu'il était épuisé et pas lui-même. Lors d'une nuit normale, la robe aurait été suspendue à son endroit habituel avec soin. Thorin la ramassa au sol et le fit à la place de son mari, sans quitter des yeux Bilbon, qui se dirigeait vers le lit.
« Bilbon, appela doucement Thorin. »
Son hobbit secoua la tête.
« Non, non, je ne peux rien faire de plus ce soir, dit-il avec lassitude. Je ne peux absolument pas. Est-ce qu'on peut juste... aller se coucher ? S'il te plaît ? »
Si la supplique dans sa voix n'avait pas été aussi désespérée, Thorin aurait simplement ignoré la requête et insisté. Mais face à son mari blessé, qui avait assez vécu la peur et l'agression aujourd'hui, il était dur de dire non. Et vraiment, c'était tout ce que Thorin voulait, pour le moment.
En guise de réponse, Thorin alla s'installer sur le lit. Le soulagement sur le visage de Bilbon était presque palpable, et il glissa à travers le lit jusqu'à être pratiquement drapé sur Thorin. Il fallut toutes ses forces à Thorin pour ne pas s'agripper à son époux, et il se força à simplement l'attirer dans son étreinte, ses mains caressant doucement les boucles de son hobbit. Bilbon poussa un soupir et se rapprocha encore.
C'était presque injuste, ce qu'il était sur le point de faire. Mais Thorin sentait encore la tension parcourir son mari, et peu importe à quel point Bilbon était fatigué, il savait qu'il ne dormirait jamais avec son esprit tournant comme ça.
« Je ne l'aurais jamais laissé te toucher, jura Thorin à mi-voix. Jamais. Et je ne laisserai jamais personne poser la main sur toi.
- Ne fais pas de promesses que tu ne peux pas tenir, murmura Bilbon. C'est une promesse impossible, Thorin. Tu ne peux pas être là à chaque moment, tu ne peux pas prévoir chaque éventualité. Tu ne peux pas arrêter le destin. »
Thorin sentit ses bras se resserrer autour de Bilbon, comme si son étreinte seule pouvait éloigner le monde. Il jeta un regard vers le plafond, prêt à défier le sort en un instant. On parie, songea-t-il. À voix haute, il promit :
« Non, mais je te défendrai et te protégerai jusqu'à mon dernier souffle. Cela, tu peux en être sûr. »
Il déposa un baiser sur le front de son mari et murmura :
« Et si tu ne devais plus jamais dormir à côté de moi, je ne serais pas triste. Tant que j'ai ton cœur, mon amour, je peux m'estimer un nain heureux. »
Les paroles de l'homme avaient secoué, avaient tranché à travers Thorin, lui avaient donné envie de déchirer l'homme de ses propres mains. L'idée que Bilbon n'avait pas d'autre but dans la vie de Thorin sinon réchauffer son lit avait entretenu sa rage jusqu'à ce que seul le contact de Bilbon le retienne. Son mari brillant, aimant, indulgent, son hobbit qui était tombé dans un trou d'air parce qu'il avait refusé de laisser Hildili seule. Celui qui avait été prêt à se sacrifier pour sauver la Terre du Milieu et des milliers de personnes qui ne sauraient jamais, ou se moqueraient, de ce qu'il avait fait. Il était tellement plus qu'une peau douce et des lèvres embrassables. Il était Bilbon Sacquet, le Bien-Aimé de Thorin, la raison pour laquelle Thorin souriait et vivait.
La tension glissa hors de son mari avec une respiration silencieuse.
« Heureusement pour nous deux, j'aime dormir à côté de toi, dit Bilbon au bout d'un moment. »
Sa voix était lourde et ensommeillée, et Thorin eut un rire pour la première fois depuis des heures.
« En effet. Dors je suis là. »
Et il ne partirait plus jamais. Le destin pourrait essayer de les séparer, mais il échouerait.
« Je t'avais dit que tu nous retrouverais, murmura Bilbon. »
Puis il s'endormit, son souffle chaud contre la joue de Thorin.
Il fallut plus longtemps à Thorin pour s'endormir, son propre esprit tourbillonnant comme un ouragan. Quand le sommeil arriva, cependant, il fut paisible, avec Bilbon enroulé autour de lui et lui enroulé autour de son bien-aimé.
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Voilà ! Vous avez trois jours de répit, mercredi on replonge tout de suite dans l'angst et les cliffhangers... Petit teaser : ce n'est pas pour rien qu'il est fortement question du destin dans ce dernier morceau... Ni que la partie 1 du Futur Modifié se termine ici...
Je vous donne donc rendez-vous mercredi pour « Le sort de beaucoup » !