Auteur : Tigrou19
Série : Harry Potter.
Titre : La Confrontation.
Genre : Bromance !
Rating : Pour le moment, je pense que K suffira.
Pairing / Personnages : Sirius Black, James Potter, Remus Lupin et Peter Pettigrow, apparition de madame Pomfresh et mention d'autres.
Résumé : Recueil d'OS. James Potter, Sirius Black, Remus Lupin et Peter Pettigrow : l'une des plus belles amitiés que le monde sorcier ait connu. Retours sur cette bromance un peu particulière, année après année.
Disclaimer : Harry Potter ne m'appartient en rien. Tout est la propriété de son auteur, J.K. Rowling. Je ne gagne pas d'argent avec ce que j'écris.
Note : En Mai 1972, la pleine lune tombe le quatrième Dimanche du mois. Ce OS se situe entre la dernière semaine de Mai et la fin de la première année d'études des Maraudeurs.
Note bis : JKR a elle-même déclaré que James, Peter et Sirius découvraient la lycanthropie de Remus pendant leur première année, et je voyais mal les garçons découvrir ce secret à un autre moment. Je sais qu'ils sont censés être des génies, mais ils restent des gamins de onze ans, c'est pourquoi j'ai choisi de situer l'annonce à la fin de l'année.
Note ter : Wilbert Eskivdur existe réellement dans l'univers d'Harry Potter : il est l'auteur du livre de Défense contre les Forces du Mal « Théorie des Stratégies de défense magique », livre théorique servant de base aux cours de Dolores Ombrage. Aucune date n'est communiquée le concernant donc j'en ai profité…
Bonne lecture !
x
xXx La Confrontation xXx
x
« Remuuuuuus ! », pleurnicha faussement Sirius. « McGonagall va me tuer ! Aide-moi, s'il te plaîîîît ! »
Son ami soupira, un sourire naissant sur ses lèvres. Confortablement installés dans les fauteuils de leur salle commune après une journée de cours particulièrement harassante, Sirius et Remus discutaient des possibilités qu'offrait le dernier sort que leur professeur leur avait montré. James, en passant derrière eux, leur avait alors demandé s'ils avaient justement terminé la composition portant sur eux et Sirius, d'un air surpris, lui avait demandé de quoi il parlait. Malheureusement pour lui, il semblait qu'il avait oublié cette dissertation, à rendre la semaine suivante, soit cinq jours plus tard… James avait ricané avant de monter au dortoir faire il ne savait quoi, le laissant seul face à son camarade.
« T'es franchement exaspérant, tu le sais, ça ? », rit Remus, refermant son livre. « Allez, va chercher ce qu'il faut. »
« Ah mais non, pas ce soir ! », glapit l'héritier Black. « J'ai la dissertation de Potions à terminer ! »
« La dissertation de… », répéta le garçon en faisant les gros yeux. « Mais elle est à rendre demain ! »
« Ben oui, justement ! »
Remus soupira, déjà fatigué.
« Des fois, je me demande comment tu fais pour avoir des notes aussi bonnes en te mettant toujours à travailler à la dernière minute… »
Sirius se redressa, une main sur le cœur.
« Le talent, mon vieux. Le talent ! », fanfaronna-t-il.
« Eh bien, dans ce cas, tu peux te débrouiller tout seul, pas vrai ? », assena Remus, rieur.
L'autre Gryffondor perdit son sourire et se mit à genoux.
« Oh mais allez, sois cool ! J'ai rien compris au sujet, en plus ! Et si on s'y met vite, on peut s'en débarrasser ce week-end puisque c'est pour Lundi ! », gémit-il.
Le regard de Remus se voila soudainement et il se leva de son fauteuil.
« Ah, désolé, mais ce week-end, c'est impossible. », déclara-t-il en évitant de le regarder.
« Quoi ? Mais pourquoi ? », geignit Sirius, semblant désespéré.
« Je vais voir ma mère. Elle est très malade, tu sais ? »
L'héritier Black se figea, les sourcils froncés.
« Oh, oui, bien sûr. Excuse-moi, vieux. »
Son ami ne se retourna pas, mais il put dire que ses épaules étaient tendues.
« C'est pas grave… Vois ça avec James, d'accord ? »
« Oui, je… Pas de souci. Je monte le voir tout de suite. »
Sirius s'approcha de Remus et, doucement, posa sa main sur son épaule dans un geste de réconfort. La tension qui avait envahi les épaules du garçon s'accentua et il enleva sa main, se mordillant les lèvres.
« Courage. », murmura-t-il avant de se détourner et de grimper les marches le menant au dortoir.
La tête fourmillant de pensées, il ouvrit la porte sans vraiment y faire attention. Tous les signes étaient là, c'était impossible qu'il pût se tromper… Il pénétra dans le dortoir, y jeta un regard circulaire et, quand il eut la confirmation qu'il se retrouvait seul avec James, ferma la porte à clé. De toute manière, il était presque l'heure de dîner, personne ne viendrait les déranger.
James le regarda faire, un sourire goguenard sur le visage.
« Alors, tu viens pour m'assassiner et me voler mon dur labeur ? », charria-t-il gentiment.
Sirius le regarda, plus sérieux que jamais.
« Ne sois pas stupide, James. », déclara-t-il en fronçant les sourcils. « J'ai terminé ce devoir en à peine quatre jours. »
« Quoi ? Mais tu as dit… »
« Il faut qu'on parle. », coupa l'héritier, le regard grave. « C'est super important. »
oOo oOo
Les deux Gryffondor ressortirent du dortoir à peine trente minutes plus tard, sonnés. D'un commun accord, ils n'abordèrent le sujet avec personne, attendant le wee-end pour informer Peter. Le principal concerné serait confronté en temps voulu, Sirius et James ne voulant pas précipiter les choses. La salle commune étant vide, un seul regard partagé suffit à leur faire prendre le chemin de la Grande Salle. Aucun des deux élèves n'avait faim, mais ils devaient faire bonne figure : ils ne devaient en aucun cas inquiéter les autres, et surtout pas Remus.
Lorsqu'ils pénétrèrent dans la salle, ils mirent quelques secondes à repérer leurs camarades. En silence, ils allèrent s'installer à côté d'eux et entreprirent de se servir. Peter les accueillit avec un grand sourire, de même que Remus, et ils les leur rendirent. Le repas s'écoula tranquillement, la discussion monopolisée par Peter et son babillage sur la façon dont il avait enfin maîtrisé le dernier sort de Flitwick. James et Sirius ne participèrent pas beaucoup, chacun plongé dans ses pensées, et Remus se contenta de féliciter son ami.
Cette nuit-là, ni Sirius ni James ne furent capables de dormir. Tour à tour, blottis l'un contre l'autre, ils veillèrent sur le sommeil perturbé de leur ami, souhaitant pouvoir lui venir en aide.
oOo oOo
Le week-end fatidique arriva trop vite et Remus les quitta le Dimanche matin. Comme à leur habitude, James, Sirius et Peter l'accompagnèrent à l'infirmerie, à partir de laquelle il était autorisé à prendre le réseau de Cheminées pour rentrer chez lui. Madame Pomfresh l'accueillit avec un sourire triste et les trois garçons repartirent après lui avoir souhaité de passer, malgré tout, une bonne journée.
Sirius et James entrainèrent Peter dans le parc. Ils avaient décidé de le mettre au courant le plus rapidement possible afin de pouvoir mettre en place un plan d'action. Les deux garçons étaient persuadés que leur ami ne savait rien et, connaissant sa nature craintive, ils avaient peur qu'il refuse tout en bloc.
Ils s'installèrent au pied d'un saule pleureur, en face du lac.
« Il fait étonnamment bon si tôt dans la journée. », commenta Peter alors qu'il se débarrassait de sa robe de sorcier. « J'espère que ça ira, pour Remus. Je ne sais pas de quoi sa mère est malade, mais pour que ça l'oblige à faire l'aller-retour tous les mois, ça ne doit pas être facile… »
James et Sirius s'entreregardèrent, incertains quant à la façon de procéder.
« Ecoute, Peter, on a quelque chose à te dire. », déclara l'héritier Black, d'un ton sérieux.
L'attention du garçon se focalisa sur son camarade, le regard curieux.
« Ça fait quelques mois que je trouve que Remus se comporte bizarrement. », enchaîna-t-il. « J'en ai d'abord discuté avec Jimmy, parce que j'avais peur de me tromper. Tous les signes sont là. »
« Les absences de Remus tous les mois, parfois même en semaine, sa fatigue quand il revient à l'école, les cicatrices qu'il a sur le corps… », énuméra James en levant un doigt pour chaque élément. « Et puis tu es son binôme en Potions, tu as bien dû remarquer qu'il se tient légèrement en retrait quand on doit manipuler des objets en argent. »
« C'est vrai que… C'est arrivé quelques fois. Il n'a pas du tout voulu y toucher et d'ailleurs, le professeur Slughorn ne l'a jamais réprimandé pour ça. », confirma Peter en hochant la tête. « Mais… Où est-ce que vous voulez en venir ? Il lui est arrivé quelque chose ? »
« Et bien… Pas exactement. », répondit Sirius en choisissant prudemment ses mots. « En fait, James et moi, nous pensons qu'il est malade. »
« Malade ? », répéta le garçon, inquiet
« Si on a vu juste, ça doit faire des années, maintenant. », acquiesca James.
« Mais… Il n'y a pas de remède, alors ? », s'enquit Peter d'une faible voix. « S'il n'en existe pas, ça veut dire que c'est grave ! »
L'élève se remit brutalement sur ses jambes, sonné. James et Sirius l'observèrent, inquiets, et se levèrent à leur tour.
« Ne t'inquiète pas, Pete. », dit l'héritier Black. « Des tas de gens vivent avec ça. »
« Mais… Mais qu'est-ce qu'il a, à la fin !? »
Un regard vers James suffit au garçon pour se calmer. Leur ami le prit par les épaules.
« Peter, je veux que tu te souviennes que Remus est notre ami et que nous avons juré que nous serions là les uns pour les autres, tu t'en rappelles, n'est-ce pas ? », déclara Sirius, le regard fixé à celui du garçon. Quand ce dernier hocha faiblement la tête, il sourit faiblement et soupira. « Bien. Très bien. Nous pensons que Remus est un loup-garou. »
oOo oOo
En définitive, convaincre Peter n'avait pas été très difficile. Les trois amis avaient longuement discuté et, malgré son appréhension, le garçon n'avait pas mal réagi. Remus était leur camarade, un membre à part entière de leur groupe, il n'y avait donc aucune raison de le repousser à présent. S'ils ne se trompaient pas, et d'après eux, il y avait très peu de risques pour que ça soit le cas, leur ami aurait besoin d'aide. Les trois Gryffondor étaient plus que motivés pour le faire mais, pour cela, il faudrait d'abord faire avouer Remus et, comme chacun s'en doutait, ça serait très certainement l'étape la plus difficile à mettre en œuvre…
oOo oOo
Le garçon revint après trois jours d'absence, les traits tirés et encore plus fatigué qu'à l'habitude. Sirius, ayant pris soin de prendre davantage de notes, l'aida à rattraper les cours et James se débrouilla pour qu'il ait toujours une ou deux tablettes de chocolat, un remède connu contre l'épuisement, à porter de main. Peter, de son côté et ne sachant pas trop quoi faire, s'occupa à lire le plus possible de livres sur la lycanthropie afin de récupérer le plus d'informations possible.
Le mois de Juin s'écoula lentement et avec lui les derniers cours eurent lieu. Deux semaines avant la fin des classes, James et Sirius décidèrent qu'il était temps : la pleine lune aurait lieu quelques jours plus tard, il s'agissait donc de leur dernière occasion de le faire avant les vacances.
Un soir, après dîner, Peter proposa une partie de bataille explosive. Les quatre garçons montèrent au dortoir et Remus s'installa sur son lit, attendant ses camarades. Comme il l'avait fait plus tôt avec James, Sirius ferma la porte de la pièce à clé pendant que les deux autres Gryffondor rejoignaient leur ami. En le voyant faire, Remus fronça les sourcils.
« Pourquoi tu fermes la porte ? », questionna-t-il. « Ça n'est qu'une partie de bataille explosive… »
L'héritier Black soupira.
« Nous n'allons pas jouer aux cartes, Remus. », dit-il. « Si nous t'avons attiré ici, c'est parce qu'on doit te parler de quelque chose de très important. »
Les yeux du garçon s'écarquillèrent, brillant de curiosité.
« Tous les trois ? », s'étonna-t-il. « Qu'est-ce… Qu'est-ce qu'il se passe ? »
« Rien de grave, ne t'inquiète pas. » répondit Peter, se voulant rassurant.
« Tu sais, l'autre jour, je discutais avec Frank. », poursuivit James.
Remus hocha la tête, ne sachant pas où son ami voulait en venir.
« Eh bien ? »
« Il travaillait sur un essai pour le professeur Eskivdur et… », expliqua Sirius. « Tu sais, Remus, nous on s'en fiche. Tu restes notre ami. »
« Je ne comprends pas… », répondit le garçon, perdu.
James se racla la gorge.
« Tu sais, en ce moment, les troisième année étudient les… Euh… Enfin, ils travaillent sur les… »
L'héritier Potter se maudit de ne pas arriver à prononcer les mots fatidiques. Impuissant, il se tourna vers son meilleur ami, mais celui-ci se révéla aussi inefficace que lui.
« On sait que tu es un loup-garou. », lâcha alors Peter d'une voix grave, voyant que ses deux camarades peinaient à annoncer ce qu'ils avaient découvert.
Ils virent tous les trois Remus blêmir mais il se reprit rapidement. Les yeux écarquillés, il éclata de rire, mais les autres Gryffondor savaient que c'en était un faux.
« Quoi ? Un loup-garou ? C'est ridicule, enfin, je… », tenta-t-il de protester.
« Ecoute, Remus. », le coupa James. « On te l'a dit, et je te le répète : c'est pas grave. La lycanthropie n'est pas une fatalité, et on ne va pas arrêter d'être tes amis à cause de ça. »
« Mais je vous assure… », essaya à nouveau Remus, le regard fuyant. « Je ne suis pas… C'est… Je… »
Le garçon commençait à s'agiter et à paniquer. Sirius et leurs amis purent clairement discerner des trémolos dans sa voix. Ne sachant quoi faire d'autre, l'héritier Black se leva et alla prendre son camarada dans ses bras.
« C'est pas grave, Remus. C'est pas grave. », répéta-t-il encore et encore, jusqu'à ce que la tension dans le corps du garçon diminue. « C'est pas grave. On ne va pas t'abandonner. C'est pas grave. »
James et Peter les observaient, le regard peiné. Il était évident que Remus avait envisagé toutes les possibilités sauf celle-ci, et cela leur brisait le cœur. Incapables d'ajouter quoique ce soit, ils se levèrent et se joignirent à l'étreinte, les sanglots amers du jeune loup-garou emplissant la pièce, ses mains fermement accrochés à leurs robes de sorcier.
Ils restèrent ainsi jusqu'à tard dans la nuit, serrés les uns contre les autres, unis dans la tristesse mais aussi dans l'espoir : leur amitié ne serait pas brisée par la maladie, et certainement pas par le « petit problème de fourrure » de Remus.
x
Dimanche 19 Avril - 14 h 20.