Deux semaines plus tard, 21h30, domicile des Hortland.

Equipement installé à nouveau dans la magnifique propriété, lumières éteintes, groupe de deux dont le premier est composé de Jane, Belinda Reuge,Marisa Sorrens, guidés cette fois par Damian Sulliver. Le second, composé de Lisbon, Van Pelt Cho et Rigsby, guidés par la responsable de mission, Marcia Rosling. Richard Devin se tient fidèlement à son poste à l'arrière du camion, équipé de moniteurs sur lesquels il suit le début du déroulement des opérations. Quant à Bailey Stooke, celui-ci fait bande à part, pouvant se guider lui-même, expert en la matière. Chaque chargé d'équipe, donne le signal par talkie-walkie afin de démarrer leur exploration. A l'arrivée du CBI quarante minutes auparavant, les agents n'eurent tellement le choix de décider, la productrice ayant pris les directives concernant la formation des groupes et bien évidemment, prenant dans le sien le mentaliste ainsi que la médium. Lisbon ne fut pas surprise de ne pas être incluse mais cela n'a pas une grande importance. Le devoir avant tout. Christian Hortland se tient une fois de plus à l'écart, réticent, malgré l'insistance amicale de la productrice remplie de bonnes intentions à la volonté farouche, main amie posée sur son poignet. Toutefois, celui-ci a rejoint Richard Devin, seul lieu de disponible, s'étant laissé convaincre par la persuasive Belinda Reuge pour suivre cette aventure sur moniteur et se faire une idée. A la demande également du mentaliste, ayant réclamé la présence de tous afin de débusquer éventuellement le meurtrier d'Elise Hortland. Que réservera cette soirée ?

Le groupe A se trouve à l'étage, à la demande encore une fois de Jane, lieu filmé lors de la première séance où il a aperçu sur le fichier vidéo cette silhouette familière. Le groupe B se situe quant à lui au sous-sol, ne rassurant guère Rigsby qui essaye de contenir son anxiété. Il faut dire que l'endroit est plutôt austère, lugubre.

-Ne vous inquiétez pas. Tout se passera bien. rassure la responsable de mission.

-Non mais je ne m'inquiète pas. répondant, peu à l'aise. C'est juste que ça impressionne toujours ce genre de lieu isolé. Ses yeux se lèvent, faisant ensuite un tour d'horizon.

-Il n'y a pas que ça qui t'impressionnera. réagit Cho, impassible.

-Et si tu as peur, je suis là. sourit Van Pelt, se tournant, amusée, tous torche à la main qui éclaire leurs pas ainsi que la caméra à infrarouge dont Marcia Rosling à la responsabilité.

Et concernant l'enquêteur en chef, sa position se localise à l'autre bout de la résidence, caméra, magnétophone numérique en marche, s'avançant dans un long couloir.

-Alors Patrick ! Que pensez-vous de cette seconde enquête ? demande à voix basse la productrice.

-Je pense qu'elle peut réserver des surprises.

-Ah ! Oui. De quelle sorte ?

-Aaah ! Petite curieuse que vous êtes. le sourire malicieux, s'étendant sur ses lèvres. Autant le découvrir par nous-même. Le mystère est votre créneau, votre leitmotiv, comme on dit. Si nous laissions le voile se lever au moment opportun.

-Je dois vous avouer que vous me plaisez de plus en plus, Patrick. Vous avez l'art et la manière de faire durer le suspense.

-Mais c'est réciproque, Belinda. murmurant.

-Je peux vous poser une question ? demande Damian Sulliver à Marisa Sorrens, tous deux marchant devant, légèrement à distance des deux suiveurs.

-Vous voulez savoir si je suis une véritable médium ?

-Waouh ! Vous lisez dans les pensées.

-Ce n'était pas difficile à deviner. Esprit déductif simplement. s'en mêle Jane ce qui fait poliment esquisser un sourire sur la bouche de la médium.

-C'est vrai que vous êtes un emmerdeur.

-Le meilleur.

Marisa Sorrens s'arrête, les couples de marcheur s'inversant.

-Pourquoi avez-vous voulu que je sois présente, monsieur Jane ?

-C'est vous la médium. se confrontant, face à face, lampes torches abaissées, la caméra les cadrant à la lumières infrarouge.

-Alors par esprit déductif, je dirais que vous avez un problème à résoudre. le disant avec calme.

Celui-ci rit furtivement.

-Vous lisez dans les pensées effectivement.

Celle-ci pointe ensuite son doigt vers sa veste, touchant le tissu, côté cœur, lui prodiguant ce conseil chaleureusement.

-Ecoutez votre intuition.

Entre le sous-sol et l'autre bout de la maison, la mise en scène se déroule talentueusement pour pouvoir mieux appâter le public prochainement sur le petit écran. Diffusion en première nationale ? Date encore inconnue. Bailey Stooke se retourne brusquement, se parlant à lui-même, dialogue déjà connu dans un chuchotement, se filmant, l'expression prise de stupeur, s'inspirant du projet blair witch. Mais aucun bal de sorciers n'est prévu a programme, seul les fantômes du passé l'ont ouvert.

Pendant ce temps au sous-sol, Marcia Rosling joue aussi le jeu en donnant la réplique, Cho répondant avec flegme.

-Oui, on a entendu.

-Vous pensez que vous allez filmer, capter quoique-ce soit ici ?

Lisbon jouant modérément le jeu également.

La responsable de mission se tourne, braquant la caméra sur elle.

-Si vous y croyez, peut-être. ajoutant en articulant par un murmure. Soyez plus convaincante. puis se retourne.

La supérieure soupire, haussant les sourcils, se demandant ce qu'elle fait là, marmonnant.

-De mieux en mieux. Je vous remercierez plus tard, Jane. et continue l'exploration.

A l'étage, des craquements pressent sur le plancher, n'échappant à l'ouïe de personne alors qu'ils se trouvent à l'extrémité du couloir. Marisa Sorrens est la première à se retourner, les yeux fermés, respirant profondément avant de les rouvrir, fixant droit devant, donnant l'air par l'expression qui transparaît sur son visage que celle-ci est envahie d'un ressenti qui la submerge littéralement. La médium s'avance lentement tandis que Jane, Belinda Reuge se tiennent immobile contrairement à Damian Sulliver qui la suit, armé bien sûr de sa caméra, intrigué cependant ainsi que la productrice, qui s'interrogea, frissonnant intérieurement d'excitation tout en se disant que l'imprévu a toujours du accroche imparable pour téléspectateurs en panne de frayeur surtout lorsque la scène arrive à être vibrant de réalisme comme cela risque de devenir le cas.

-Je sens une présence. annonce la médium, refermant les yeux, la sensation se faisant davantage envahissante au fil de ses pas qui la dirige vers la balustrade.

-Vous croyez qu'elle ressent vraiment une présence ? questionne Belinda Reuge, le mentaliste répondant d'une manière affirmative qui semble la réjouir, pensant que l'audience pourrait bien afficher un score comblant ses espérances ambitieuses.

Jane s'avance à son tour, lui demandant de rester pour l'instant en retrait par prudence, accélérant le rythme des pas. Arrivée près de la balustrade, Marisa Sorrens se plie partiellement comme si celle-ci était prise d'un léger malaise toutefois, plaçant sa main au niveau de la poitrine. Damian Sulliver, quelque peu inquiet de la voir soudainement se tenir de cette façon, abaisse la caméra, le mentaliste allant à ses côtés, guidé par sa lampe torche, lui proposant de s'appuyer sur son épaule.

-Non, non. Ce n'est rien.

-Pouvez-vous éteindre cette caméra ! élevant la voix envers l'enquêteur, la médium refusant.

-Ce n'est pas la peine. se redressant. Je vais bien, je vous assure.

La productrice les rejoint, ayant remarqué ce malaise qui fait chuter son enthousiasme.

-Est-ce que vous allez bien ?

-Oui, oui.

Au moment de prononcer le dernier oui, elle les alerte de ne se sentir à nouveau mal, ayant la sensation cette fois d'étouffer. Les lumières s'allument subitement, les replongeant tous dans le noir immédiatement après.

-C'est quoi ce bordel ? imprévu modérément apprécié par Bailey Stooke, l'exprimant à faible voix, prenant tout de suite contact avec Damian Sulliver en utilisant le talkie-walkie, éteignant sa caméra à cet instant. C'est vous qui avait provoqué ça ? le demandant sur un ton qui décèle une pointe de mécontentement.

-Bien sûr que non.

Les lumières se rallument une deuxième fois, ne rassurant aucun groupe, Lisbon, Rigsby, Van Pelt même Cho, ayant été pris d'un sursaut.

-Qu'est-ce qui se passe ? l'agent chef le demandant d'une voix angoissée.

-Je ne sais pas. la responsable de mission se sentant perdue elle aussi par cet imprévu.

-Il serait plus raisonnable de remonter. Qu'en dites-vous ? suggère Grace qui ne désire s'éterniser au sous-sol comme ses amis d'ailleurs.

-J'en dis que vous avez raison. Montons. Marcia Rosling les précède, les guidant jusqu'aux escaliers.

Les lumières s'éteignent de nouveau après quelque secondes tandis que la médium qui respire difficilement va s'asseoir à l'aide de Jane, sur le petit banc placé conte le mur en face. Le mentaliste tente alors de régulariser sa respiration sous le regard presque paniqué de la productrice et de l'enquêteur. La peur est garantie, pari réussi.

-Regardez-moi. Regardez-moi Marisa. celle-ci le regarde au bord de la suffocation. Ecoutez ma voix.

-Je n'y arrive pas.

-Ecoutez ma voix. puis la médium se relève d'un coup, Jane restant assit.

Sa respiration se fait à nouveau plus fluide, se sentant de moins en moins oppressée, la régularisation respiratoire s'accomplissant d'elle-même, maintenant les yeux fermés. Une agréable plénitude s'empare de la médium qui ouvre les yeux, le regard fixant la balustrade.

-Selena est parmi nous.

-La caméra tourne toujours ? demande Belinda Reuge à voix basse, à Damian Sulliver.

-Oui. Vous croyez qu'il y a vraiment la présence de la fille d'Elise Hortland ?

-Si c'est le cas, je ne demande qu'à voir. Une réelle apparition d'un fantôme pulvériserait le baromètre d'audience.

Marisa Sorrens pointe son doigt à l'endroit où Selena Hortland jouait avant ce fatidique accident, la productrice, l'enquêteur suivant la direction de l'index.

-Elle est juste à côté de vous.

Le mentaliste se lève, s'avance vers eux, répétant à trois reprises à la lumière infrarouge ainsi que de sa lampe torche, l'expression faciale grave.

-C'est impossible….

-Attendez. Taisez-vous. réclamant le silence en murmurant doucement. Je l'entends.

-Qu'est-ce qu'elle dit ? demande Jane.

-Sa voix est lointaine, je ne comprends pas.

Damian Sulliver prend son talkie-walkie de l'autre main agilement, prévenant l'enquêteur en chef de ce qui pourrait être sur le point de se produire.

-Tu te fous de moi, là ?

-Non pas du tout.

-Où vous trouvez-vous ?

-Sur le balcon.

-J'arrive. Terminé.

-Terminé.

-Oh ! Mon dieu. Ça me reprend. J'ai du mal à respirer. la médium pose sa main sur sa gorge, commençant à haleter. Je crois que je vais m'étouffer.

Cette fois-ci, Marisa Sorrens n'arrive pas à se reprendre, sentant sa trachée artère se resserrer.

-Aidez-moi, s'il vous plait. la voix suppliante, rocailleuse.

Le consultant emprunte le talkie-walkie, demandant la fréquence d'onde de celui de la responsable de mission.

-2.

-Ici Jane. Vous m'entendez ?

-Oui, monsieur Jane.

-Pouvez-vous me passez l'agent Lisbon.

-Agent Lisbon. C'est votre collègue.

-Oui Jane.

-Où êtes-vous ?

-Dans le grand salon.

-Nous avons un problème.

-Lequel ?

-Montez. Vite !

Celui-ci remet ensuite le talkie-walkie à l'enquêteur puis prend son téléphone portable dans la poche, l'éclairant avec sa lampe torche et compose le numéro d'urgence.

-Nous avons besoin d'une ambulance d'urgence. J'ai avec moi, une personne qui souffre d'insuffisance respiratoire. Elle est au bord d'un grave malaise. le mentaliste leur donne par la suite l'adresse du domicile. Les secours arrivent. les prévient-ils. Il faudrait de l'eau. rajoute-il.

-Pourquoi avez-vous tué ma maman ? s'efforce la médium d'articuler en éclaircissant le timbre de sa voix.

-Qu'est-ce qu'elle dit ? demande la productrice.

Jane répète la phrase, insistant ensuite sur la nécessité de la faire boire.

-Je vais y aller. se dévoue Belinda Reuge, se dirigeant avec prudence en direction de la salle de bain.

Bailey Stooke monte les escaliers, suivi du groupe B.

-La médium est en plein malaise. informe Damian Sulliver qui a abandonné sa caméra au détriment de son caractère consciencieusement professionnel afin de soutenir Marisa Sorrens.

-Merde ! s'exclame l'enquêteur en chef qui se précipite vers le groupe A ainsi que les agents du CBI.

-J'ai appelé les secours. les renseigne le consultant.

Rigsby, Cho et Bailey Stooke, unissent leur force, transportant la médium sur le banc à la demande de celle-ci tandis que la productrice revient avec un gobelet transparent rempli d'eau.

-Il faudrait rallumer. soumet Lisbon, l'enquêteur n°2 s'en chargeant.

-Tenez. Buvez. approchant le gobelet de la bouche de la médium qui essaye de boire de minimes gorgées.

-Une plume bleue d'indien.

-Quoi ?

-Une plume bleu d'indien. J'ent..ends. Selena me dit.

Belinda Reuge fronce les sourcils, ne comprenant cette indication en matière d'indice.

-J'ai la berlue ou c'est une silhouette noire devant. signale Rigsby, se relevant, tétanisé.

-Je la vois aussi. s'allie Cho, ne réalisant cette vision.

-Moi aussi. Bon sang ! le regard de Van Pelt se figeant, hébété ainsi que Lisbon qui écarquille les yeux.

Dans le camion, Richard Devin, Christian Hortland, surtout, sont choqués par l'apparition, le financier prêt à regagner la demeure, empêché toutefois par le responsable technique.

La silhouette matérialisée sans contour net, ressemble cependant à celle d'une petite fille vu sa taille. Avant de disparaître comme elle est apparue, la masse obscure se tourne dans la direction de Bailey Stooke, caméra qui filme, pivotant légèrement sur la gauche face à Marcia Rosling puis s'évapore.

-Mon dieu ! Mais qu'est-ce c'était. la productrice ahurie.

Quelques secondes plus tard, Marisa Sorrens se libère de l'irrégularité respiratoire, pouvant respirer normalement, l'étouffement vaincu. Jane lui demande comment celle-ci se sent.

-Beaucoup mieux. Les secours se seront déplacés pour rien.

Il sourit.

-Mieux vaut prévenir que guérir.

La lumière rétablie, la caméra de l'enquêteur en chef s'éteint, celle de la responsable de mission l'étant déjà, abasourdie par l'apparition. Les agents affichent leur soulagement, rassurés de se retrouver de nouveau dans la clarté, éteignant tous leurs lampes torches.

-Et bien ! Quelle soirée ! s'exprime Risgby ravi que cela soit fini.

Le mentaliste se redresse près de la médium, acquiesçant.

-Comme tu dis. soupirant et innocemment s'adresse à Marcia Rosling.

-Vous m'avez l'air ébranlé.

-Euh ! Pardon ?

-Ça vous a mis sens dessus-dessous cette apparition. Comme nous d'ailleurs. puis sourit. Cela a ébranlé toutes mes convictions. C'est dingue quand on y pense ! C'est aussi assez bizarre. On a l'impression que la silhouette vous désignait.

-Mais de quoi ?

-D'être coupable du meurtre d'Elise Hortland.

-Excusez-moi !

-Je crois que la silhouette et Marisa Sorrens, la pointant en se tournant, ne me contredira pas, était celle de Selena Hortland.

La médium hoche la tête puis se relève, son malaise n'y paraissant plus.

-Comment en êtes-vous certain ? demande la productrice.

-Elle me l'a dit juste avant d'apparaître. annonce la médium.

-Ah ! se montrant stupéfaite.

-Qu'en est-il de cette plume bleue d'indien ? interroge Lisbon, s'adressant à Marisa Sorrens. Vous n'avez pas plus de précision à nous apporter ?

-Je dirais que c'est un pendentif d'après la vision que j'ai reçue.

Damian Sulliver revient à ce moment, demandant si il rater quelque chose.

-Oh ! Oui. lui répond l'enquêteur en chef.

-On n'est pas plus avancer. fait comme réflexion Cho, déçu.

Jane observe la tenue des traqueurs de fantômes dont ceux-ci se sont allégés de leur veste à l'effigie de leur société excepté Marcia Rosling.

-Vous n'avez pas chaud avec votre sweat ? Vu la température qui règne dans la maison.

-Non, ça va. J'ai seulement un tee-shirt en-dessous.

-Vous pourriez descendre votre fermeture éclair ?

-Non. Pourquoi ? Non. ce qui la met mal à l'aise.

-Descendre votre fermeture éclair, je vous prie. ordonne Lisbon sans employer de ton abrupte.

Ne pouvant faire autrement, la jeune femme obtempère, renforçant ainsi le sérieux de cette vision.

-Je crois que l'on a trouvé le pendentif en question.

-Une belle plume d'indien. renchérit le mentaliste, souriant de satisfaction.

-Et alors ? C'est une coïncidence, voilà tout.

-Non. répond Jane, affirmativement. Une simultanéité fortuite de deux événements comme celle-ci se résume en quatre mots. Une preuve tangible. C'est vous qui avez tué Elise Hortland.

Voyant ceci sur le moniteur, Christian Hortland est submergé par la fureur et quitte le camion.

-Vous délirez. Je n'ai pas tué Elise Hortland.

-Pourtant sa défunte fille vous a désigné comme coupable.

-Ce n'était qu'une masse noire. Rien n'est visible à l'œil nu.

-Ah, ah ! En effet ! Rien n'est visible. Cette malheureuse Elise Hortland n'a pas eu le temps de réagir dans le noir. Une masse sombre se confondant si bien. L'expression que vous avez conservé sur votre visage lorsque la lumière est réapparue, virée davantage vers une peur panique d'avoir été confrontée au déguisement que vous avez revêtu ce soir-là et que l'on vous démasque ce qui s'est produit grâce à l'esprit de Selena Hortland.

-N'importe quoi. celle-ci fuyant le regard du consultant.

-Oui vous avez raison. N'importe quoi.

Ceux des chasseurs de fantômes se questionnent par rapport à cette réponse ainsi que la productrice, debout à côté de la médium.

-On peut vous le dire maintenant. On vous a pris à votre propre jeu. Jane révélant qu'ils se sont fait piéger à leur tour pour résoudre cette enquête policière, rendant mécontent les deux enquêteurs masculins.

-C'est l'hôpital qui se moque de la charité. souriant à nouveau insolemment ce qui les embarrasse.

A cet instant, le propriétaire déboule, rempli de rage, de révolte, criant.

-Vous ! C'est vous qui l'avez tué. puis monte, voulant s'en prendre à Marcia Rosling qui recule, celui-ci stoppé par Risgby, Cho, réactifs.

Le veuf se met à pleurer, répétant.

-Vous l'avez tué, vous l'avez tué.

Face à cet état émotionnel, vif, le mentaliste éprouve une indéniable empathie, exprimant une mine de circonstance sur son visage, sensible à ce qu'il ressent. Bailey Stooke se montre horrifié à l'encontre de sa collègue.

-Tu ne l'as pas tué quand même ? Tu n'as pas fait ça ?

Celle-ci baisse la tête, passant aux aveux.

-Si. Je l'ai fait. puis oriente son regard vers Christian Hortland comme s'en repentissant.

-Comment vous l'avez su ? orientant cette fois le regard en direction de Jane.

-Je vous ai plus ou moins suspecté lorsque je vous ai posé cette question test lors de notre première rencontre.

« Je n'ai pas eu vraiment d'opinion. Chacun est libre de croire ce qu'il veut. »

Vos coéquipiers ont tous donné une réponse précise, franche pour certains mais pas vous. Votre esprit semblait ailleurs. Je vous ai trouvé également fuyante, gênée quand je vous ai dit que vous n'étiez pas une passionnée du paranormale. Je me suis alors demandé, pourquoi. Etant responsable de mission, vous êtes en charge de repérage des lieux.

-Oui.

-Vous soumettez vos idées concernant les lieux dits hantés.

-Oui.

-Et je suis sûr que c'est vous qui avez convaincu votre patron, désignant l'enquêteur en chef, de venir en aide à Elise Hortland.

-C'est vrai. se remémore celui-ci en s'éveillant. On avait une autre proposition qui était survenue avant mais elle a fait pencher la balance.

-Et oui. Venir en aide n'était pas la principale motivation mais celle de la vengeance. Le cerveau. et se tourne vers la productrice.

Quelle bassesse ! Vous me décevez. Vous qui semblez être au dessus de tout.

-Quoi ? s'offusque-t-elle presque de cette accusation. Enfin ! Patrick.

-Désolé ! Il n'a plus de Patrick qui tienne. Vous savez, j'étais sincère. C'était réciproque.

-Belinda. réagit Christian Hortland, relevant la tête. Il se trompe, dis-moi. l'ébranlement s'accentuant.

-Bien sûr qu'il se trompe.

-Vous avez eu une liaison tous les deux. N'est-ce pas ?

-A quoi jouez-vous ? s'offense la productrice.

-Oui. Nous avons eu une liaison. confesse le veuf. Après la morte de ma fille, j'étais déboussolé et nous nous sommes rapprochés. J'avais délaissé Elise, m'étant désolidarisé alors que nous étions dans un chagrin mutuel. et regarde le mentaliste, acceptant mieux ses critiques justifiées. Ça a duré près de cinq mois.

-Votre femme l'a su ? interroge Lisbon.

-Non. Heureusement non. Cela aurait aggravé son état.

-C'est sûr. s'en mêle Van Pelt, le jugeant.

-Je paris que vous pensiez qu'il l'allait la quitter. le consultant s'adressant à Belinda Reuge avec effronterie.

-Ce n'était pas une vulgaire liaison, tout ce qu'il y a de banal.

-Aaaah ! Vous sortez vos griffes.

-Belinda. s'exprimant sur un ton navré. Ce n'aurait pas été plus loin. Je reconnais que j'avais des sentiments mais rien n'aurait pu se construire entre nous. Nous étions différents.

-Non. Nous avions plein de choses en commun.

-Comme l'ambition, l'égoïsme, la passion de votre métier respectif.

-De quoi vous mêlez-vous, monsieur Jane ?

-Ce n'est plus Patrick dorénavant.

-Vous avez perdu ce privilège.

-Voilà enfin votre vrai visage !

-Vous avez commandité le meurtre pour cette raison ? questionne Lisbon, éprouvant un profond dégoût.

-Le plus vieux motif du monde. ajoute le mentaliste ? Par cupidité, jalousie et cette éternelle ambition professionnelle qui vous dévore. Lors de ce gala de charité, Elise Hortland s'est confiée à vous comme on le sait, trouvant un moyen inespéré pour vous redorer le blason après l'échec de l'émission avec S.O.S. Fantômes.

-Eh! proteste Bailey Stooke.

-Vous avez alors tout manigancé avec Marcia Rosling. Par contre j'aimerais savoir pourquoi vous vous êtes laissé entraîner dans sa folie. J'opterais pour le chantage, un secret caché, compromettant, déterré par l'amoureuse éconduite.

-Je n'ai rien…

-Arrêtez, arrêtez ! Marre des mensonges. J'en ai marre de mentir sans cesse. Elle a tout manigancé. Au départ, le projet du meurtre n'a pas été abordé. Le but était de se servir d'Elise Hortland. Belinda savait que celle-ci consultait une médium afin d'entrer en communication avec sa fille et c'est là qu'elle a eu l'idée de se procurer du stilnox, remplaçant les somnifères. Comme je suis chargée de repérage, c'est moi qui a intervertie les flacons. Ainsi, elle était certaine qu'Elise Hortland nous contacterait et produire ce projet, incluant la mise en scène habituelle. Mais j'ai compris qu'elle voulait s'en débarrasser. Elle n'avait pas besoin de sa présence, juste de la demeure ainsi que d'un faux médium qu'elle aurait engagé. Belinda Reuge a utilisé Elise Hortland pour qu'elle soit son salut. Les hallucinations auditives, visuelles ont été matières pour sujet traitant du paranormal. Si j'ai accepté de l'éliminer c'est par manque de discernement et que je croyais ne pas avoir le choix. Il y a huit ans environ, avec celui qui me servait de petit ami, méchant comme une teigne, on avait l'habitude de vivre de combines en tout genre, arnaques, vols mineurs puis il a vu grand. Un soir on s'est introduit dans une maison située dans les beaux quartiers, armé d'un 9 mm que mon ami s'était procuré. On y voyait rien et l'alarme, évidemment, s'est déclenchée. On se trouvait dans le salon et on a été pris en flagrant. Mon ami a alors braqué l'arme, essayant de le dissuader de commettre l'irréparable mais j'ai tenté de dévier l'arme de la cible. Il ne voulait pas la lâcher et sans que je le veuille, le coup est parti, il s'est écroulé. La propriétaire m'a laissé fuir, voyant que je lui avais sauvé la vie en quelque sorte. Quatre ans plus tard, je m'étais racheter une bonne conduite, travail stable et j'ai trouvé cette annonce dans le journal, une chaîne de télé qui recherchait des gens pour participer à une émission de jeu. Je me suis dit, pourquoi pas ? Je suis allée donc me présenter au casting.

-Et c'est Belinda Reuge qui vous a fait passer ce casting. Jane devinant l'histoire racontée.

-C'est ça. Je l'ai tout de suite reconnu et elle aussi. Je ne pouvais faire marche arrière. De là, elle m'a demandé si je désirais vraiment participer à une émission, répondant oui. Elle m'a alors ensuite fait intégrer l'équipe des enquêtes d'activités paranormales.

-Elle vous tenez sous le coude vu que c'est chez elle que vous avez pénétré.

-Oui. Le chantage est venu au moment idéal. Belinda ne pas mentionné lorsque la police est arrivé sur les lieux mais mon passé a été retourné contre moi. Je crois que finalement on n'échappe pas aux fantômes qui vous hantent.

-Embarquez-les. ordonne Lisbon, Cho, Rigsby les menottant.

-Comment as-tu pu ? Christian Hortland la regardant, horrifié à son tour.

-Tout ça grâce à un esprit. conclut Damian Sulliver.

-Pas vraiment, non. avoue Van Pelt. Tout était truqué.

-Mais les lumières, la silhouette.

-Du bluff. puis le mentaliste sort une petite télécommande de sa poche. C'est ce boîtier qui commandait.

-On a fait appel à la société avec laquelle vous travaillez. Les dirigeants ont eu la gentillesse d'accepter à tout mettre en place. poursuit Lisbon. La masse noire n'était qu'une projection d'image, mise au point par vos talentueux collaborateurs d'effets spéciaux.

-Pris au piège qui croyait prendre. ajoute Jane.

Deux minutes après, à l'extérieur, alors que Belinda Reuge s'apprête à rentrer dans la voiture, celle-ci s'adresse une dernière fois au mentaliste, adoucie, son charme d'enjôleuse prenant le dessus.

-Je maintiens également ce que j'ai dit. Vous auriez pu être un parfait présentateur.

-Je préfère m'en tenir au métier de consultant. La télé est un univers bien trop dangereux. souriant avec modération.

-Vous êtes un fin observateur. Vous avez un regard d'aigle. Rien ne vous échappe.

-Mais je ne suis pas un rapace contrairement à vous s'en vouloir vous offenser à nouveau.

Celle-ci sourit, se confessant.

- Ce n'est pas Marcia qui….

-Je sais. Ça m'a fait tilt quand vous vous êtes rendu dans la salle de bain. Vous connaissiez bien les lieux pour quelqu'un qui ne connaissait pas la maison.

- Je ne peux pas tout lui faire endosser….Vous m'avez eu... Au revoir Patrick. puis dépose un baiser sur sa joue, montant dans la voiture.

-Elle ne manque d'audace. réagit Lisbon. On ne peut pas lui reprocher ça en tout cas. Au fait ! qu'est-ce qui était réciproque ?

-Oh ! étant légèrement troublé, détaché. Rien de bien important. tout en regardant la voiture. Rien de bien important.

-Bon ! Vous nous rejoignez.

-Oui.

-Très bien.

La médium s'avance ensuite vers lui, serrant la main.

-Je dois admettre que votre manière de mener une enquête est divertissante, peu conventionnelle.

-Merci d'avoir accepté de jouer le jeu.

-Ça m'a été pénible de simuler mais c'était pour la bonne cause.

-Oui. Oui en effet. s'exprimant plus sobrement à présent.

-Prenez soin de vous, monsieur Jane. lui resserrant la main avec bienveillance.

-Vous aussi.

Marisa Sorrens s'éloigne au loin, le mentaliste la regardant regagner sa voiture, pensif.

Les traqueurs de fantômes ont plié bagages, la demeure s'est libérée, apaisant quelque peu Christian Hortland dont le chemin à parcourir est encore long.

Trois semaines plus tard au CBI.

-Vous avez vu Jane ?demande Lisbon, se demandant où celui-ci a bien pu passer.

-Il a dit qu'il avait une course à faire. informe Grace, étonnant sa patronne.

-Espérons qu'il ne mette pas trop de temps.

Domicile de Marisa Sorrens, Sacramento.

Celle-ci ouvre la porte, se retrouvant face au mentaliste, souriant d'une manière réservée.

-Monsieur Jane.

-Je passais dans le quartier et…..

-Vous n'avez pas besoin de me fournir une fausse excuse. Entrez. lui proposant l'hospitalité avec gentillesse, refermant la porte derrière. Vous désirez un thé ? J'étais en train d'en faire.

-Avec plaisir, oui.

-Allez vous installer au salon. lui indiquant par un geste de la main.

Trois minutes plus tard, la médium le rejoint, portant un plateau dans les mains que le gentleman l'en décharge, le posant lui-même sur la table basse.

-Merci. Vous un homme galant. Cela se perd de nos jours.

-Hélas.

Le thé est ensuite servi dans les tasses puis Marisa Sorrens s'assoit dans le fauteuil qui se trouve à proximité du canapé, sur la droite.

-Je dois admettre monsieur Jane, que je suis contente de vous revoir.

-C'est l'effet que je fais habituellement aux gens. se tournant en dérision.

-C'est sincère.

Il sourit alors avec douceur, touché.

-Je devine un peu la motivation de votre visite mais aussi j'admets que cela m'a quand même surprise. Vous qui ne croyez pas aux pouvoirs médiumniques. Peut-être juste une visite de courtoisie ?

-Non. s'empresse-t-il de répondre.

La médium le fixe, le regard empli de sensibilité, bonté, touchée à son tour.

-Je m'en doutais.

Jane baisse la tête, la détourne, regardant sur le côté.

-Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. et la regarde.

Personne ne savait. Ça n'a pas été inscrit dans le rapport.

-Vous parlez du bracelet.

Le mentaliste hoche la tête, la rebaisse avant de la relever, le regard bas.

-Je… je ne suis pas sûr de tout ça. Je n'ai jamais été un croyant. Ça me dépasse, je dois dire.

Marisa Sorrens va alors s'asseoir près de lui, lui demandant de lui donner sa main qui lui tend timidement.

-Vous ne devez pas avoir peur. C'est étrange, je sais, que vous vous retrouviez dans cette situation mais sans doute salutaire pour vous, en partie.

-Il y a du travail.

-Vous avez déjà parcouru une bonne moitié du chemin. Vous êtes un battant, monsieur Jane, malgré les incertitudes, tourments qui vous emprisonnent.

Il affronte alors son regard, l'expression sobre.

-Cela m'empêche d'avancer. C'est si dur.

-Mais vous avancez quand même. Vous n'en prenez pas assez conscience mais vous avancez. Vous avez survécu à la tragédie qui vous a frappé. Vous avez décidé de vivre, de combattre vos démons, pour votre famille, pour vous-même. N'abandonnez pas. Vous êtes sur la bonne voie. Je sens une lumière éblouissante, confortable qui se trouve au bout de ce tunnel rempli de noirceur. Elle vous réchauffera. Celle-ci est réconfortante, bienfaisante. Vous devez continuer à parcourir ce chemin sans vous retourner. Votre évolution personnelle en dépend, monsieur Jane.

-J'ai vu ma fille apparaître dans la maison où nous avons enquêté lors de la première investigation paranormale qui a eu lieu. Je n'y ai pas cru. Je ne pouvais pas. Ça m'était tellement absurde.

-Vous l'avez vu apparaître ?

Le mentaliste hoche la tête à nouveau.

-Lors du visionnage d'un fichier vidéo, récemment. Je n'y connais pas grand-chose mais j'ai entendu dire que les apparitions de proches défunts se matérialisaient à un endroit familier auquel les âmes étaient liées.

-C'est exact. Mais pas seulement.

-Dites-moi. Comment ça a été possible ? Cela me parait si abstrait.

-Vous êtes quelqu'un d'intuitif, sensible. Vos ressentez les événements quoique vous en pensiez. Le lien qui existait, qui subsiste encore entre vous et votre fille reste indéfectible comme je vous l'ai déjà dit. Vous était-elle apparue avant ça ?

-Oui. Mais c'était plutôt dû à une substance toxique que j'avais malencontreusement consommée. Cela a provoqué une hallucination qui m'a paru très vivante et….

-Vous a fait beaucoup de bien.

-Oui.

-Je ne crois pas que c'était simplement causé par cette substance et vous le savez.

-Sans doute. la fuyant du regard tout en contrôlant son émotion.

-Vous voulez savoir pourquoi votre fille vois ait apparu dans cette maison qui lui est étrangère ? propose-t-elle avec douceur afin de minimiser la peine du mentaliste que celle-ci pressent, grandissante, Jane hochant la tête péniblement. Je crois que l'énergie, bien qu'elle soit invisible au ressenti des gens, de Selena Hortland a permis à votre fille de pouvoir se manifester afin d'essayer de vous transmettre un message. Je parle d'interconnexion. Il y a eu une connexion entre leurs deux âmes, lié à une mort violente. C'est comme si votre fille avait reçu une invitation de sa part afin de pouvoir pénétrer dans la maison. Elle s'est matérialisée en utilisant l'énergie de Selena. Quand un esprit est étranger à un lieu, et y apparaît, cela est grâce à l'énergie d'un autre qui y réside. L'esprit se sert en quelque sorte de son spectre électromagnétique, occupant son onde de fréquence.

-Comme une radio pirate ? le disant sur un ton plus allégé, étirant un léger sourire.

-C'est ça. L'esprit absorbe la longueur d'onde afin d'acquérir assez de force pour se matérialiser. puis la médium aborde un timbre de voix plus sensible. Monsieur Jane. Il y a quelque chose que je veux vous dire mais je veux savoir si vous êtes prêt à l'entendre.

-Dites-moi toujours. On verra après.

-Votre fille est d'un esprit serein. Elle s'est facilement adaptée à sa nouvelle condition, voyant ce nouveau paysage avec ses yeux d'enfant. Elle a voulu vous dire qu'elle allait bien et que ça irait de mieux en mieux.

Le visage de Jane baissé, écoutant ce que transmet la médium, celui-ci ne tarde pas à transparaître son affliction, les yeux brouillés par un mur de larmes, ne pouvant déglutir tant le chagrin l'oppresse, l'étrangle.

-Elle se demande pourquoi vous êtes triste et que vous ne devez pas culpabiliser. Il y a un bonheur proche qui vous ouvre les bras et que vous devez accueillir. Ne régressez pas surtout. un présage personnel que lui délivre Marisa Sorrens.

Suite au message livré de Charlotte, faisant plus ou moins abstraction du reste, le mentaliste se laisse allez à sa peine, la tête détournée, sa main resserrée par celle de la médium qui apporte son soutien moral.

-Ça va allez, ça va aller. Libérez-vous.

Les mots réconfortants résonnent de l'extérieur, le vent sifflant à travers. Les voix que l'on croyait impénétrables se sont fait entendre au-delà.

Et si vous y croyez ….

Fin