Disclaimer : Hetalia : Axis Power appartient à Hidekaz Himaruya et ses personnages ne m'appartiennent pas. L'histoire que je ne fais que traduire appartient à The Goliath Beetle. Vous pouvez retrouver son profil dans mes favoris, ainsi que la fiction originale.

Pairings : Spamano ( principal ), PruCan, FrUK ( secondaires ), GerIta, Ameripan ( tertiaire )

Avertissements : sujets assez sérieux ( dépression, suicide, viol etc... ) malgré un ton assez léger. Le contraste peut surprendre, d'autant que la fiction n'est « que » raté « T ».


AND SO IT GOES

CHAPITRE I


La voiture s'arrêta devant la maison d'Antonio et l'espagnol ouvrit la portière arrière sans décrocher un mot avant de s'asseoir à l'intérieur. Il s'étira, ses bras passant à travers le toit ouvrant du véhicule, et bailla.

« Hola, mi amigos » marmonna-t-il en frottant ses yeux encore ensommeillés. Le matin même, il avait enfilé un haut rouge en dessous d'une veste marron. Ses cheveux partaient dans tous les sens et ses yeux étaient gonflés, derniers vestiges de la nuit dernière pendant laquelle il n'avait pas dormi une minute. Sa voix était fatiguée, elle aussi. Gilbert et Francis savaient que ce n'était pas seulement une fatigue physique, mais que leur ami était émotionnellement vidé. Antonio avait passé les trois jours précédents à pleurer, se plaindre et déverser sa colère sur de pauvres objets inanimés qui n'avaient rien demandé.

Toutefois même si ses amis remarquèrent son comportement bien moins joyeux que d'habitude, ils n'en dirent rien. Francis démarra et Gilbert commença à disserter sur la perte de temps que représentait l'école et sur les vacances qui n'auraient jamais du finir.

« J'ai pu faire tellement de trucs cet été ! » s'exclama l'allemand en agitant les bras pour un meilleur effet... hum, non, pas l'allemand. Le prussien. Gilbert préférait qu'on dise qu'il était prussien ( parce que c'était plus « awesome » qu'allemand ).

Antonio laissa un éclat de rire s'échapper de ses lèvres. « Gil, tout ce que tu as fait de tes vacances c'est user tes pouces sur tes consoles de jeux et regarder des films »

« Et c'était awesome ! »

« Onhonhon » rit Francis, joueur. « Dis toi qu'au moins tu vas pouvoir retrouver ton précieux Mattie, puisque lui et Alfred sont revenus de leurs vacances à Hawaii, n'est ce pas ? »

Cela sembla piquer l'intérêt de Gilbert. « Ouaip, je ne l'ai pas vu depuis des siècles ».

Antonio ferma les yeux et s'enfonça autant que possible dans son siège, comme pour s'éloigner des deux autres. Il ne tenait absolument pas à aborder des relations amoureuses, même si c'était celle de Gilbert et Matthew. Il était égoïste et le savait, mais c'était juste bien trop tôt. Francis remarqua son changement d'attitude et donna un coup de coup à Gilbert – lequel dissertait sur le rendez-vous qu'il avait prévu avec Matthew après les cours – pour qu'il la boucle. L'albinos était à deux doigts de protester, mais il finit par écarquiller ses yeux rouges et tourner la tête pour regarder l'espagnol.

« Hum... ouais. Désolé, Toni. Tu vas bien ? »

« Moi ? » demanda Antonio « Oui, ça va, Gil. Pourquoi tu demandes ? ». Puis il arbora un faux sourire, concentrant tout ses efforts pour conserver son masque de bonheur à toute épreuve.

Gilbert ne semblait pas convaincu. Un inconfortable silence tomba sur la voiture jusqu'à ce que Francis s'éclaircisse la gorge et marmonne : « J'espère qu'on aura du monde pour les auditions. On a besoin de nouveaux membres. » Francis était à la tête du club de théâtre et chargé de faire passer le mot au reste du lycée en ce qui concernait les auditions. Elles allaient avoir lieu à la fin de la semaine, pour peu que Lili et Elizabeta réussissent à rameuter assez de monde.

Évoquer le club calma un peu la tension. Antonio bailla encore une fois et Gilbert jeta un regard par la fenêtre. Le silence ne dura pas bien longtemps. L'espagnol, dans l'un de ses rares mais terrifiant élans agressifs grommela : « Ils devront faire une audition pour le club de musique aussi, parce que je me casse de là. »

Il serra les poings. Gilbert dégluti : « Ouaip, tant mieux pour toi, Toni. Laisse ce bâtard de Roderich gérer tout ça »

De nouveau, un froid s'abattit sur les habitants de la voiture. En général, à chaque fois que cela se passait – et pour le Bad Touch Trio, les silences glacials étaient rares – Antonio allégeait l'atmosphère avec une phrase idiote et les deux autres s'écrouleraient immédiatement, morts de rire. Mais dans ce cas précis, ça n'allait pas se passer comme ça. En fait, Gilbert et Francis étaient tous les deux un peu inquiet pour l'espagnol. Il n'avait pas été une très... plaisante compagnie ces derniers jours. Cela dit, qui pourrait lui en vouloir ? Antonio et Roderich étaient sorti ensemble presque toute l'année précédente. Ça avait été la première relation d'Antonio, si on oubliait les flirts sans lendemain et les coups d'un soir pour lequel le trio était connu. Et puis l'autrichien l'avait trompé avec Elizabeta.

Toni ne l'avait découvert que trois jours auparavant. Et même si l'espagnol avait essayé, vraiment essayé d'être aussi joyeux que d'habitude, faire semblant d'être heureux l'épuisait. Le plus petit des sourires finissait par être source d'irritation ou par lui donner envie de pleurer. Bon sang, il avait été inconsolable après avoir découvert que Roderich l'avait trompé. Il n'était même pas sur qu'il pouvait survivre à son premier jour de cours.

Et pourtant, il allait bien falloir car la voiture de Francis pénétra dans le parking de l'école et se gara à leur place habituelle. Les trois membres du Bad Touch Trio sortirent et Gilbert recommença à se plaindre de l'heure indue à laquelle commençait la classe. Le français éclata de rire et même Antonio réussit à sourire.

En entrant dans le bâtiment, Gilbert dénicha Matthew, près des casiers. Il était en train de parcourir son emploi du temps et quand le premier l'approcha, le canadien rosit légèrement. « Gil ! »

« Birdie ! » répondit Gilbert en souriant, avant de bondir sur son petit ami et de l'enlacer. Le couple partagea un rapide baiser – Matthew était du genre timide en ce qui concernait les démonstrations d'affection en public – avant de se séparer. Gilbert garda la main du canadien dans la sienne. Antonio détourna le regard et réprima un soupir.

« Salut Antonio, Francis » dit Matthieu en les gratifiant tous les deux de l'un de ses doux sourires. « Comment se sont passées vos vacances ? »

« Oh, c'était fantastique mon cher. Comment était Hawaii ? »

« Très chaud » répondit le canadien sans s'attarder plus longtemps. Il tira sur ses manches et ajouta : « Pas ma météo préférée ».

Gilbert étouffa un rire : « C'est bon, Mattie. Au moins vous vous êtes bien amusé, n'est-ce pas ? »

« Oh, oui » répondit le canadien en acquiesçant. « Alfred surtout. Lui courir après toute la journée a rendu Mam' folle »

Même s'ils ne partageaient pas le même ADN, les deux frères se ressemblaient beaucoup. Matthew avait été adopté par la mère d'Alfred quand les garçons étaient petits. Ils avaient le même âge, Matthew n'avait que quelques mois de moins que son frère, américain.

Antonio parcourut le couloir des yeux. La World Academy était une fourmilière, pleine d'étudiants aux multiples cultures et nationalités. C'était une institution prestigieuse et y entrer était toute une épreuve. Parmi les adolescents en train de rire et discuter, l'espagnol remarqua Elizabeta et Lili, déjà en train d'accrocher les affiches pour les auditions du club de théâtre.

Il baissa les yeux. « Je vais vérifier mon emploi du temps, voir quels cours j'aurai cette année. »

« Tu es pressé ? » demanda Gilbert. « On vient juste d'arriver. Attend un peu, au moins le temps de voir où Feli et Ludwig ont disparu et puis - »

Mais Antonio secoua la tête. « Nope. Je vais me chercher mon emploi du temps. Je vous vois là bas les mecs ? »

Francis et Gilbert échangèrent furtivement un regard. L'espagnol avait l'air tellement défait que tous les deux se contentèrent d'acquiescer silencieusement. « On te rejoins, mon ami ».

« Je vais récupérer vos emplois du temps aussi » promit Antonio avant de tourner les talons et de s'éloigner.

Matthew cligna des paupières. « Est-ce... est-ce qu'il va bien ? »

Gilbert et Francis firent « non » de la tête. « Roderich l'a trompé. Il l'a découvert récemment ».

« Oh ! Mais c'est horrible ! »

« Oui. Et ça le rend triste » ajouta Francis en secouant la tête.

« C'était avec qui – si je peux demander ? »

« Elizabeta »

Matthew fronça les sourcils : « C'est atroce. Pauvre Antonio. Est-ce que ça aller ? Je pensais que lui et Roderich étaient parfaits ensemble. »

« Pour être honnête » marmonna Gilbert « Je n'ai jamais aimé ce stupide pianiste. Je ne sais pas ce que Toni a vu en lui. Mais ouaip, Birdie, je suis sur qu'il s'en remettra »

« Oui. C'est juste une peine de cœur. Nous avons tous à emprunter de douloureux sentiers avant que la voix vers le véritable amour ne se dévoile, n'est-ce pas ? »

Gilbert glissa un bras autour des épaules de Matthew.

« Bien sur Francis. Si tu le dis. »


Premier chapitre traduit ! N'hésitez pas à laisser des commentaires que je traduirai à l'auteur:) Elle les mérite !

Bises,

Serahne -