J'avais initié la rédaction de cette fic le mois dernier … et puis un chapitre et demi plus tard, mon ordinateur a planté et j'ai perdu tout le texte.

Vexant.

Je vais essayer de rassembler mes souvenirs pour vous proposer tout de même cette nouvelle histoire qui me tient à cœur.

L'été des Coquillages

Cadre : Six années ont passé depuis la guerre du monde sorcier. Les familles se sont retrouvées, consolées, agrandies. Les enfants ont grandi – et en particulier Gabrielle Delacour, qui quitte Beauxbâtons le cœur brisé.

Le titre de chaque chapitre déterminera le thème musical associé.

Chapitre 1 : Requiem for a dream

— En tout cas ma chérie je suis ravie que tu aies eu la bonne idée de nous passer un coup de feu. On te voit si rarement ces temps-ci !

— Oui maman, je sais, répondit Fleur d'un ton légèrement agacé. Et comment va Gabrielle ?

Sa mère eut un soupir et haussa les épaules.

— Je ne sais pas trop. Tu la connais, elle est si secrète ... Mais je dois dire que je la trouve un peu abattue en ce moment.

— Vraiment ? s'inquiéta aussitôt Fleur.

— Je crois qu'un certain nombre de ses amis de Beauxbâtons vont partir chercher du travail à l'étranger, ça l'attriste de ne plus les revoir.

— Oh, ça doit être difficile pour elle, elle avait tellement d'amis là-bas ! J'aimerais bien lui parler.

— Bien sûr, ma chérie. Gabrielle ! appela Mme Delacour en direction de l'étage supérieur. Fleur est à la cheminée !

Une voix distante lui répondit au bout de quelques instants de silence :

— Tu peux me la passer ?


Seule dans sa grande chambre où les rideaux tirés répandaient une obscurité sourde, Gabrielle attrapa un mouchoir pour sécher ses larmes et alluma sa cheminée d'un coup de baguette. Fleur remarquerait tout de même qu'elle avait les yeux rouges tant pis. C'était Fleur : elle pouvait tout lui dire. Malgré leur différence d'âge, les deux sœurs avaient toujours été très proches et se comprenaient.

Gabrielle était soulagée d'avoir enfin quelqu'un à qui parler. Sa mère l'aimait, bien sûr, mais elle n'écoutait pas ce genre de choses. Apolline Delacour était au-dessus de tout ça, des peines de cœur, des chagrins d'adolescente. Apolline Delacour était très demandée, elle passait son temps à parcourir le monde et à donner des conférences pour partager ses opinions sur les relations internationales du monde magique. L'avis d'Apolline Delacour était très estimé. Et puis d'ailleurs, confiante dans la démesure de sa propre beauté, Apolline Delacour n'avait aucune idée de ce qu'une jeune fille délaissée pouvait ressentir : ça ne lui était jamais arrivé.

Fleur savait mieux ce que c'était d'être humaine.

Les flammes virèrent au vert vif et la jolie tête blonde de Fleur apparut.

— Gabrielle ! s'exclama-t-elle aussitôt en constatant la mine défaite de sa cadette. Mais qu'est-ce qui t'arrive ? Raconte-moi tout !

Gabrielle ne se le fit pas dire deux fois.

Elle évoqua les premiers temps heureux, la surprise d'une rencontre imprévue, les joies de toutes les heures passées ensemble, les sourires idiots qui ne la quittaient plus, les poèmes maladroits, les déclarations chuchotées, et les secrets des nuits sous le regard marmoréen des statues du parc.

Puis elle avoua les doutes, les inquiétudes, la distance naissante et grandissante, la terreur de l'incertitude et des questions qu'elles n'osaient pas poser. Les derniers baisers dont elle n'avait pas su qu'ils étaient les derniers. Son départ, brusquement. Et ses larmes à elle, et son gouffre de tristesse, et le manque, la terrible douleur du manque.

Le choc l'avait étourdie, et à présent l'irrévocabilité la suffoquait. Elle s'enlisait volontairement dans son chagrin, refusant de voir quiconque pourrait lui rappeler l'autre, n'écoutant que des chansons tristes tandis qu'elle relisait sans cesse tous les petits rouleaux de parchemin qui portaient la trace de sa plume.

Les larmes reprirent sur ses joues une place qu'elles n'avaient que brièvement quittée.

Fleur sentit son cœur se serrer en voyant le triste état de sa sœur. Dire qu'elle n'avait rien vu, rien su ! Les reproches légers mais réguliers que sa mère lui adressait pour être partie habiter en Angleterre l'exaspéraient, mais elle s'en voulut soudain d'avoir laissé Gabrielle si seule. Elle aurait dû prendre mieux soin d'elle. Ça ne pouvait plus durer.

— Mon petit moineau, dit-elle tendrement en reprenant le vieux surnom de sa sœur, je suis vraiment désolée. Tu sais ce que j'en pense ? Il faut que tu te changes les idées. Qu'est-ce que tu dirais de venir chez moi quelques temps ?

— Chez toi ? renifla Gabrielle.

— Je suis sûre que ça te ferait du bien ! D'ailleurs c'est bientôt notre anniversaire de mariage, je pourrais proposer à Bill qu'on fasse une petite fête. Rien que de la famille et des amis, on serait entre nous, tranquillement. Qu'est-ce que tu en dis ?

Le visage de Gabrielle s'éclaira à cette perspective. Elle ébaucha un sourire.

— Oh allez, dis oui ! insista Fleur avec enthousiasme. Tu n'es pas venue depuis longtemps, Victoire serait tellement contente de te voir ! Et moi aussi, surtout.

— Ça me ferait très plaisir, finit par dire Gabrielle.

— C'est vrai ? Parfait ! Je vais tout de suite aller prévenir maman.

— Quand est-ce que tu veux que j'arrive ?

— Demain !

Chers lecteurs, j'espère que ce début vous a plu – quant à moi je suis comme toujours extatique de vous retrouver, vous et l'univers potterien. L'étrangeté de réécrire un texte dont on se souvient seulement aux trois-quarts est un nouvel exercice très intéressant.

En raison des vacances approchantes je ne pourrai sans doute pas avancer très vite dans cette fic : j'essaierai tout de même de vous poster un nouveau chapitre avant la fin de la semaine.

À bientôt ! Les reviews sont, comme toujours, plus que bienvenues :)