Bonjour à vous les lecteurs,

Ça y est! La fin de la trilogie a sonné. J'espère qu'elle vous plaira et que parmi certains d'entre vous, vous avez pris du plaisir à lire cette trilogie ou même quand vous l'avez prise en route. Je tiens à vous remercier pour l'avoir parcouru, les personnes qui l'on suivi à partir de révélations comme Julie. Thank you very much, Ssssssy également et particulièrement, toi, Juju. Tu sais déjà pourquoi. Je vous laisse en compagnie de ce tout dernier chapitre et merci encore. Bye, bye.

P.S:Thank you dear guest too for your review. I'm glad that you have found the chapter 12 exciting.

-Vous avez le sang chaud !

-Je ne le répéterais pas ! Éloignez-vous !

Il sourit avec machiavélisme, recule d'un pas, Teresa croyant que dû à son arme braquée vers lui peut le calmer.

-J'aime votre autorité, force de caractère. C'est admirable !

-Je me fous de ce que vous aimez !

-Dommage ! et sans qu'elle puisse l'en empêcher, en réagissant à l'aide de son pistolet, celle de Kirkland, s'enfonce à la surface de l'abdomen avec cruauté, rapidité, douleur atroce qui fait hurler le mentaliste abominablement. La scène affreuse la fait basculer dans un trou noir, anéantie, extériorisant un cri bouleversant, strident, prononçant.

-Jane !

La lame ressort avec réactivité, un début d'hémorragie s'étend, le tissu de son gilet s'imbibant de sang. Elle est envahie d'une fureur dévastatrice intérieurement qui transpire sur son visage. Le couteau est ensuite dirigé en direction de la gorge alors que le consultant est déjà gravement blessé. Au moment où le diabolique se tient prêt à porter le coup de grâce, Lisbon vise la main gauche, tire, ciblant correctement, faisant hurler à son tour le barbare qui se recule de quatre pas, déséquilibré puis celle-ci se stupéfiant, se charge de conclure, donnant ce coup de grâce. Teresa se relève, tire une seconde fois, visant la poitrine, le regard empli de haine, de révolte, dans laquelle la douille va se loger, s'engouffrant dans l'orifice aortique. Robert Kirkland la fixe, l'expression choquée, frappée d'effroi, de stupeur en posant sa main droite sur la blessure. Ses forces s'amoindrissent d'une manière fulgurante, vacille derrière Jane et fatalement s'effondre à son tour sur le sol. La respiration de l'agent est haletante, son cœur bat à tout rompre, l'adrénaline redescend peu à peu, laissant tomber le pistolet dont le bruit résonne dans les parois. Elle se précipite alors vers Patrick, à moitié conscient, dénoue les liens à l'arrière de la chemise ainsi qu'aux chevilles et avec difficulté vu le poids de celui-ci, l'allonge à terre, plaçant sa tête sur ses genoux. Teresa fond en larme, causé par son état émotif, terrifiée qu'il puisse se laisser mourir.

-Est-ce que vous m'entendez ? Jane ! Jane !

Le mentaliste la regarde, clignant des yeux qui se ferment, se rouvrent ainsi de suite. Elle enlève sa veste d'une façon inconfortable, ouvre les boutons de son gilet, l'écarte puis place la veste au niveau de sa tête afin de la caler.

-Essayez de fléchir vos genoux.

Le consultant s'exécute, affaibli, ne pouvant les monter plus haut tandis que Lisbon enlève son pull, sa peau frissonnant au passage due par l'angoisse. A l'aide de son vêtement, comprime à l'endroit de la blessure qui saigne abondamment. Ses lèvres embrassent les boucles, sa main droite caresse son front pendant que sa main gauche appuie fortement pour diminuer la pression de la plaie, en le rassurant, ébranlée.

-Je suis là. Je suis là. On va vous sortir d'ici. Tenez bon.

Son corps se balance malgré le poids de celui-ci, l'écrasant légèrement. Des larmes coulent sur son joli minois, ses yeux rougissent par les pleurs, tentant de se maîtriser afin qu'il ne ressente pas son chagrin, son bouleversement qui est pourtant palpable. Sa main presse, sa bouche dépose un baiser sur son front, chuchotant contre. Ça va aller. Ça va aller. Ne m'abandonnez surtout pas, Jane. Résistez. Je vous aime vous savez.

Il murmure son prénom.

-Teresa…..Teresa….

-Qu'est-ce qu'il y a ?

Elle se penche au-dessus de sa figure, le bras du souffrant se lève lentement vers le collier offert, serre le pendentif puis accidentellement arrache la chaîne qui reste au creux de la paume avant que le bras ne retombe. Le consultant commence à perdre conscience, entendant des voix lointaines ainsi que Lisbon qui reconnait celles de Cho, Rigsby, criant afin de les mener jusque dans la pièce.

-On est ici ! Venez vite !

Elle sent le pouls de Jane ralentir, prenant peur, son souffle s'amenuisant. Les agents armés, pénètrent dans le lieu, constatant à quelques mètres devant, le corps sans vie de Kirkland ainsi que sur la gauche, celui d'Alexa Schultz. Ils s'attroupent ensuite autour de leur patronne, du mentaliste que celle-ci étreint, affligés par l'événement dramatique qui est survenu. L'ébranlement se lit dans leurs yeux. Kimball, Wayne réagissent en appuyant avec plus de force sur la blessure, Van Pelt appelant les secours de son côté. Face à Teresa, Rigsby, Cho remarquent la dévastation qui marque le visage de la supérieure, également eux-mêmes terrassés. Chacun tente tant bien que mal de positiver.

-Il va tenir. Il faut qu'il tienne.

Wayne s'adresse d'une manière vive, effrayée, à un Patrick Jane, le regard attristé, qui est sur le point de frôler le coma, lui prenant la main droite.

-Allez, mon vieux ! Ne nous fait pas faux bond ! Merde !

Grace prévient à ce moment que les secours sont en route. Lisbon serre à son tour les dents.

-Faites qu'ils arrivent à temps !

Van Pelt, larmoyante, s'assoit à côté de sa chef, la regarde avec tristesse, compassion, concernée, touchée par ce qui s'est produit. Celle-ci prend sa main, se forçant à la réconforter, se réconforter ainsi que Wayne et Kimball. Plusieurs minutes après s'être écoulées, les secours interviennent, descendent au sous-sol suite aux indications de Grace puis pratiquent sur place les premiers gestes. Le mentaliste est inconscient mais son pouls bat le transportent sur le brancard, suivi des agents qui observent à l'extérieur l'ambulance qui emmène leur ami. La police débarque sur les lieux plus tard, suivi du coroner, débarrassant les corps d'Alexa Schultz et celui que l'on pensait intouchable, inarrêtable, l'infâme, non regretté, John Le Rouge. Teresa témoigne de tout ça, racontant leur clavaire, faisant son rapport plusieurs jours après malgré le traumatisme subi.

Mort du tueur en série, le 23 février 2014, soit onze ans plus tard, vengeance qui fut radicalement déviée, ne pensant que ce serait elle qui le tuerait. Avant qu'il ne puisse avoir l'occasion de tuer Patrick Jane. Suite à ça, on peut dire que l'issue ne n'a pas été chaotique. Concernant le rapport rendu, il s'est avéré que le réseau de John Le Rouge fut démantelé en commençant par Ray Haffner qui avait piraté le système afin de permettre à Kirkland de rentrer en contact avec le CBI pour ainsi se tenir au courant d'informations importantes. Son expérience d'expert en écoute électronique, techniques de surveillance créatives, leur a permis de surveiller de près les moindres décisions, démarches à entreprendre, se renseignant sur la progression de l'enquête afin de s'assurer que personne ne craignait rien. L'agent de supervision a été incarcéré à la prison fédéral de Sacramento jusqu'à son jugement pour complicité, espionnage informatique quant aux autres serviteurs, ils furent exécutés pour désobéissance, déloyauté. Bret Stiles n'a pas pu être inquiété vu l'inexistence de preuve matérielle. Lui aussi, continuera à endoctriner, manipuler les âmes égarées qui errent dans ce monde. Il y a-t-il des complices supplémentaires ? A la connaissance du CBI, non mais on ne peut jurer de rien...

Cela fait maintenant trois semaines et demi que le mentaliste se remet doucement mais sûrement de sa blessure à l'abdomen. Cette après-midi du samedi 29 mars, s'étant rendu à son chevet, comme chaque jour depuis son admission à l'hôpital y compris Risgby, Cho, Van Pelt, espaçant à deux, trois jours d'intervalle, Teresa est assise, la chaise rapprochée du lit dans lequel repose le pauvre patient. La main de celle-ci caresse son visage, la contemple avec bonheur et surtout d'être en vie. Il pose la sienne dessus, la serrant avec amour.

-Comment vous allez aujourd'hui ? lui demandant avec douceur.

-Le médecin m'a dit que je pourrais sortir en fin de semaine prochaine.

-Tant mieux !

-Ma blessure se cicatrise correctement d'après lui. puis ses yeux s'emplissent d'émotion qui influe sur le ton de sa voix. Je n'aurais jamais pensé que ce serait vous qui tuerait John Le Rouge ou plutôt Kirkland, sachant qui il était.

-Moi non plus. ne réalisant toujours pas.

-Ce que je planifiais depuis le jour où il a tué ma famille, c'est finalement vous qui l'avez accompli.

-Je l'ai fait pour vous sauver la vie. il hoche la tête, baissant les yeux. Vous voulez que je vous confesse quelque chose ?

Son regard se relève, pétillant de curiosité.

-Oui.

-Quand j'ai tiré, j'ai pensé étrangement à votre femme et votre fille, ressentant ce que vous auriez ressenti au moment de tirer. Je vous comprends tellement mieux maintenant.

La main de Jane serre celle de Teresa, ému par ce témoignage poignant. Quelques secondes plus tard, il dévie de sujet, faisant allusion au collier.

-Vous pouvez ouvrir le tiroir, s'il vous plait. Lisbon l'ouvre, découvrant le pendentif, accroché à la chaîne dont le fermoir est cassé. celle-ci le prend, le tenant suspendu au-dessus du lit. Une des infirmières m'a rapporté que j'avais eu du mal à le lâcher tant mes doigts étaient rigides. et ajoute. Je ferais réparer le fermoir.

-Ne vous inquiétez pas ! Je le ferais réparer moi-même. puis le garde dans la paume de sa main.

Ses yeux bleus pénètrent son regard avec tendresse, la pousse doucement vers lui et l'embrasse, parvenant, chacun à envisager l'avenir ensemble.

Un mois plus tard, Patrick se rend seul sur les tombes d'Angela et Charlotte afin de se recueillir, les yeux remplis d'émotion, l'esprit envahi de souvenirs. Malgré qu'un bonheur lumineux soit entré dans sa vie sentimentale, la douleur de leur perte ne cessera jamais.

-Je vous aime tant ! Vous me manquez tellement !

Finalement, il se rend compte que la souffrance éprouvante éprouvée ne sait pas apaisée depuis que le tueur est mort. La vengeance ne guérit pas mais vous aide sans doute à survivre. Cela ne change rien, le comprenant à présent, la haine toujours vivante, néanmoins plus maîtrisée. Il s'assoit alors face aux pierres tombales, déposant les fleurs apportées, dessus, reste durant une heure, méditant sur son passé, son futur qui lui permet d'aimer à nouveau, différemment, culpabilisant sûrement. L'amour est toutefois éternel. Ce que l'on a en soi, on le garde en soi.

Quatre mois plus tard, après avoir obtenu une permission afin de se rendre à la prison fédéral où Ray Haffner est détenu sans en parler à Teresa, le 26 avril, Jane se retrouve face à lui pour s'entretenir curieusement avec, au parloir. De l'autre côté, le combiné à l'oreille, l'ancien agent de supervision, petit sourire en coin de bouche, le salue en le regardant fixement d'une manière réticente.

-Quelle surprise ! Je peux ainsi vous ajouter à ma liste des visiteurs qui est loin de représenter une longueur impressionnante. Vous comptez parmi, pourrait donner l'illusion de la raccourcir. le disant sur un ton ironique, rancunier.

-J'ai l'habitude de faire partie de la liste des pestiférés. affichant une expression neutre et ajoute. Alors ! Comment se déroule vos premiers mois au sein de la prison ? J'espère que vous avez une vue imprenable sur la cour des détenus. faisant preuve d'ironie également.

Haffner étire un demi-sourire crispé.

-Amusant ! Je crois discerner en vous une grande jubilation que de me voir enfermé entre quatre murs mais aussi de la frustration. le regardant d'une façon perçante avec nargue.

-Frustration ? le mentaliste se montre surpris, écarquillant les yeux sans perdre son assurance. Le prisonnier ne baisse pas la garde, n'émettant aucune réponse, préférant communiquer à cet instant par sa seule arme, le regard, en vue de l'intimider. Jane reformule l'interrogation. Pourquoi serais-je frustré, dites-moi ?

-Je ne sais pas. A vous de me le dire !

Il sourit nerveusement, partageant une explication évidente, juste en brillant analyste que celui-ci est.

-Parce-que vous avez concocté un plan ingénieux qui consistait à opter pour l'emprisonnement en choisissant d'accepter que l'on vous juge coupable d'avoir servi les intérêts de John Le Rouge en ayant recours à l'espionnage informatique alors que vous êtes l'unique investigateur de toute cette manœuvre machiavélique.

Ray Haffner élargit son sourire, fièrement, amusé.

-Qu'allez-vous inventer là, Patrick ! John Le Rouge est mort ou alors vous avez reçu de sévères coups sur la tête qui vous ont rendu amnésique.

-Je l'ai cru en effet. Mais pas par rapport à ça, je vous rassure. répondant sur un timbre légèrement froid.

Le prisonnier reste silencieux, maintenant le sourire hypocritement puis après de brèves secondes, plongé dans le mutisme, il pose la question.

-Et par rapport à quoi ?

-A vous.

Le rire l'emporte.

-Vous êtes hilarant ! Moi ?

Les traits du mentaliste se durcissent.

-Je vous ai vu dans cette pièce même si cela fut de courte durée, pencher votre visage au-dessus du mien. et rit nerveusement. Je n'en n'étais pas certain car il faut dire que je me trouvais dans un état déplorable, assommé, la vision trouble, complètement dans le coltard. Jusqu'à il y a un mois, réalisant que je n'avais pas rêvé. puis bluffe. Bret Stiles s'est montré bien disposé à votre égard. C'est dingue comme les langues peuvent se délier quand sonne la fin!

Haffner modifie son air, fier en un contrarié, s'efforçant de le masquer du mieux possible.

-Bret Stiles ? Qu'est-ce que Bret Stiles à avoir avec moi ?

Le mentaliste sourit, sûr de lui.

-Parce-qu'il vous connait comme personne.

-Vous êtes naïf, alors !

-Non. répondant affirmativement d'une voix ferme, convaincue.

-A ce que j'ai cru entendre, il s'est exilé ailleurs. Comment auriez-vous pu ?

-Le téléphone ça existe.

-Oui, ça existe mais il ne prendrait certainement pas la peine de perdre son temps à des milliers de kilomètres pour vous parler de ce tueur. Pourquoi vous ne lâchez pas l'affaire ? Ce passé-là est résolu.

-Il le serait si vous aviez été à la place de Kirkland. Pourquoi ce manège machiavélique ? Combien en avez-vous sacrifié parmi tous vos disciples, complices ? le prisonnier sourit d'une façon malfaisante. Tout se lie finalement ! Votre position au sein du FBI comme au CBI, d'être membre de visualise où vous avez recruté Lorelei Martins en l'enrôlant, la manipulant mentalement afin qu'elle vous obéit docilement. Pour le résultat que ça a donné ! Quelle macabre, diabolique mise ne scène, vous avez scénarisé !

-Vous êtes fou !

Jane élargit un grand sourire, riant nerveusement également dû à la situation, son face à face avec Haffner.

-Oh, non ! Je ne le suis pas.

-Si vous êtes tellement sûr de ce que vous avancez, avertissez vos supérieurs, ouvrez une enquête.

-Cela ne servirait à rien. Vous vous gardez bien de ne pas laissez d'indice, trace de vos méfaits. Nous perdrions inutilement notre temps.

Il sourit de la même façon, soulagé, dédaigneusement aussi.

-Pauvre Patrick ! Vous êtes comme Don Quichotte. Vous vous battez contre des moulins à vent.

-Plus maintenant, non.

Une lueur d'inquiétude jaillit dans le regard de Ray Haffner malgré que son air maintienne de la fierté, du dédain.

-Croyez ce que vous voulez !

-C'est ce que je fais. Je ne crois que ce que je vois. J'ai une question à vous poser.

-J'écoute.

-Pourquoi vous teniez-vous en retrait lors des tortures qui m'ont été infligées sous votre commandement d'ailleurs ?

-Si vous aviez eu la berlue ?

-Vous aimeriez, n'est-ce pas ?

Le prisonnier baisse brièvement la tête, souriant, la relève et répond en déviant, ayant néanmoins un rapport avec la question précédente.

-Les criminels, les tueurs en série surtout, se délectent d'assister aux sévices que subissent les victimes en général. Vu la personnalité qu'ils se sont construites au fil des années, affûtant leurs techniques, développant leurs exigences. Ils acquièrent leur savoir-faire, devenant au fur et à mesure des experts dans la manière de manœuvrer, pouvant ainsi se permettre de se mettre en retrait car ils se trouvent alors au paroxysme de leur œuvre. Vient ensuite le tour du bourreau, celui qui prendra le relais car c'est son heure de gloire. L'exécution magistrale lui revient de droit. Faut-il encore qu'ils aient le temps car quand ils ne leur sont pas imparti…

Celui-ci le fixe d'une façon presque ténébreuse, l'expliquant en tant que fin connaisseur, donnant alors l'impression de se confesser au sujet de la manière de procéder, l'éloquence si vivante à ce moment que Jane en éprouve des frissons. Robert Kirkland s'est montré à la hauteur avec vous. Tel était John Le Rouge !

-Vous aviez orchestré tout ça. Le marionnettiste qui articule ses marionnettes en tirant les ficelles pour les diriger. En attendant, vous opériez, caché, derrière le rideau.

Haffner rit, le regard brillant, sûrement par l'analyse du mentaliste qu'il lui plait, le stimule.

-Belle observation ! Je n'aurais pas fait mieux ! Il y a bien une catégorie en effet de tueur en série qui est en nombre restreint, qui opère ainsi. Ces tueurs sont les plus dangereux, machiavéliques, sadiques. son iris s'assombrit, ne distinguant plus que de la noirceur, reflet de l'âme.

Jane le défit du regard.

-Je n'en doute pas.

-Vous ne vous êtes pas trompé. Kirkland était de cette trempe.

-Mais vous en êtes à l'origine. Une graine pourrie qui a germé dans la terre fertile, étendant ses racines tentaculaires afin de créer votre petit réseau, votre cercle de vendus, condamnées.

-Drôle de métamorphose, Patrick !

A cette seconde où il le prononce de cette façon, Jane est foudroyé par l'évidence, souriant réjoui ce qui interpelle Haffner.

-Qu'est-ce qui vous rend content ?

-Ce dénouement. C'est assez comique !

-Comique ? affichant légèrement de la vexation.

-Oui. De vous voir enfermé, vivant derrière les barreaux d'une prison.

-Je vais passer plusieurs années ici. C'est comique en effet !

-Comme ça, vous préservez votre réelle identité. C'est brillant ! Tout le monde se focalise uniquement sur la raison de votre arrestation sans penser que vous êtes le maître du jeu.

-Le maître du jeu ? affichant un expression flattée, esquissant un demi-sourire. Comme vous le dites si justement, un maître du jeu le devient grâce à celui qui lui enseigne quelque peu, le soutient, le protège, l'encourage sans vraiment savoir de quoi l'élève est capable.

-Vous faites référence à Bret Stiles?

Haffner agrandit son sourire en guise de réponse, le sous-entendant puis ajoute.

-Je vais vous faire une confidence. Un maître du jeu peut parfois ordonner afin que l'on exécute ses ordres. montrant les paumes de ses mains. Voyez-vous du sang ?

Que faut-il alors comprendre ? Est-ce un aveu de sa culpabilité ou au contraire de son innocence ?

-Elles n'en seront plus tâchées à présent.

Le prisonnier dévoile un air menaçant indirectement.

-Je vous conseille de profiter de votre nouvelle vie si on peut le dire. Teresa Lisbon est faite pour vous. D'ailleurs, elle a des points communs avec l'agent Ganaëlle.

Les yeux de Jane s'emplissent de colère qui le met en garde.

« -Si vous la touchez, je vous détruirais ! »

-Prenez soin d'elle surtout ! Cela serait dommage. Ne faites pas la même erreur que vous avez commise ! Votre femme et votre fille méritaient un bonheur sans nuages. la colère du mentaliste se décuple, maîtrisant également sa tristesse qui se devine indéniablement dans son regard, les lèvres durcies. Vous n'auriez jamais dû ridiculiser le maître. articulant la phrase entière, finissant par. D'ici là, Patrick ! sonnant comme une promesse de retrouvailles.

Jane répond pareillement.

-D'ici là ! et chacun raccroche le combiné. le visiteur vengeur se lève ainsi que Ray Haffner, se baisse ensuite, enlève sa chaussure de droite comme si il était gêné par quelque chose, se relève, se tourne calmement, ajoutant. Oh ! Oui. J'oubliais ! pointe l'arme tenu dans sa main sans trembler puis tire à travers la vitre non blindée qui les sépare, sous l'œil tétanisé, ahuri de la cible ainsi que ceux qui les entoure, se couchant à terre, apeurés. Le prisonnier s'écroule tandis que posément, le mentaliste dit simplement. Le troisième est toujours le bon ! et jette le pistolet sur le sol.

En peu de seconde, il est plaqué avec brutalité afin d'être mis hors d'état de nuire, les gardiens le menotte puis le font sortir du parloir. Son visage ne transpire aucune émotion, il a accompli sa vengeance. Une heure plus tard, Lisbon est prévenue, ébranlée par son acte. Dans la pièce de détention, assise face à celui qu'elle aime, elle ne peut dissimuler son atterrement.

-Qu'as-tu fait ! le regard attristé.

Les doigts entrelacés, mains posées sur la table carré grise abîmée, relève ses yeux, abaissés jusque-là, au niveau des siens.

-Ce que je devais faire.

-Ce que tu devais faire ? le jugeant impartialement. Comment peux-tu résonner ainsi ? Es-tu fou ?

-Aliéné à ma vengeance, oui.

-As-tu mesuré les conséquences de ton acte ? Sais-tu ce qui t'attends comme peine carcérale ?

Il la regarde, consciemment, ayant mûrement réfléchit avant de commettre ce geste qui risque de le condamner à des années de prison, répondant avec douceur.

-Je le sais. Je n'ai pas agi en était d'inconscience mais de légitimité.

Teresa écarquille les yeux, stupéfaite par sa réponse, pensant que ses paroles sont vraiment inconscientes, pouvant lui porter préjudice, lui faisant remarquer avec lucidité.

-Dis ça devant un juge lors d'un procès ! Tu es sûr d'écoper de la peine maximale et te retrouver en psychiatrie, enfermé pour troubles mentaux.

-Je ne serais pas dépaysé. le disant avec une pointe d'humour qui ne la fait pas sourire.

-Je ne plaisante pas. L'heure est grave ! Tu ne t'en rends pas compte ? fronçant les sourcils.

-Bien évidemment que je m'en rends compte ! Mais je ne peux pas revenir en arrière.

-Ça ! Je te le confirme. Tu as tué Haffner de sang-froid devant des témoins horrifiés. Pourquoi ?

-Quand l'évidence s'impose rien n'est inébranlable.

-Qu'est-ce que c'est ce genre de réponse ? C'est lié à John Le Rouge ?

-Oui.

Elle tape des poings sur la table.

-C'est pas vrai ! Alors même mort, il est encore présent !

-Il ne l'est plus. affichant une expression sombre.

Teresa s'interroge, effrayée.

-Qu'est-ce que tu veux dire par, il ne l'est plus ? puis est frappée d'étonnement.

-Haffner ?

Patrick rebaisse la tête avant de la relever pour lui avouer ce dont celui-ci n'était pas certain au moment des faits.

-Dans la pièce, lorsque Kirkland m'a mis chaos dû à ses coups violents, répétés, je l'ai vu se pencher sur moi, l'air comblé, patientant quand viendrait son tour. Heureusement, il n'en n'a pas eu le temps. La manière dont tout s'est déroulé devant mes yeux, étant à moitié conscient, j'ai cru que je l'avais halluciné. C'est quand j'ai repris mes esprits petit à petit que j'ai eu l'intime conviction que je n'avais pas rêvé.

Elle se montre compatissante face à cette confession.

-Pourquoi tu ne m'en n'a pas parlé ? posant sa main sur la sienne tendrement.

Jane hausse juste les épaules, la mine néanmoins désolée, rajoutant.

-Je ne désire pas t'associer à un destin douloureux vu les circonstances.

Celle-ci se montre alors réactive, devinant le sens de cette déclaration, le refusant.

-Je ferais appui auprès du procureur, expliquant la situation, implorant la clémence. On cherchera des indices susceptibles de prouver ce que tu m'as raconté…. et la stoppe avec diplomatie.

-Teresa. Je suis reconnaissant des démarches que tu t'apprêterais à effectuer mais tu sais aussi bien que moi qu'un crime ne peut pas rester impuni. Je dois en subir les conséquences.

-On trouvera un moyen. persistant dans sa détermination.

La main de Patrick resserre la sienne en témoignage d'amour. Les larmes au bord des yeux, elle se sent perdue, lui en voulant.

-Que devenons-nous ? il baisse à nouveau la tête, coupable, sans émettre un mot. Une larme coule sur sa joue. Bien ! le disant comme résignée, demandant toutefois. Je voudrais savoir.

-Quoi ?

-As-tu ressenti une délivrance ?

-Après avoir tiré. Mais cette sensation n'est que de courte durée. On ne se délivre jamais de son passé complètement. On vit éternellement avec, s'adaptant. Je l'ai compris à cet instant.

Devant cet aveu, Lisbon ne le juge pas, comprenant à son tour ce qu'il pouvait éprouver depuis toutes ces années à supporter cette souffrance quotidienne d'avoir perdu Angela, Charlotte. Son sentiment fut le même quand elle tira sur Kirkland. Sa main se retire ensuite, se lève, le chagrin qui l'opprime mais avec dignité, dit uniquement.

-Je te tiendrais au courant.

-Teresa….. abattu intérieurement de la voir peinée, restant assit cependant, incapable de réagir pour la retenir, la rassurer. Tandis qu'il la fixe, celle-ci s'en va, pleurant librement en marchant dans le couloir et s'essuie le visage avant de passer l'autre porte.

Trois ans plus tard, après avoir reconsidéré les faits comme quand Patrick Jane s'était retrouvé incarcéré suite à l'acte commis dans ce centre commercial, le procureur appui la demande de l'opiniâtre agent Teresa Lisbon, décidant de sa libération. Ce qui a joué ? Arguments valables dus à des recherches entreprises sur le passé trouble de Ray Haffer, apportées comme preuves matérielles. Evidemment, cela n'excuse pas le geste vengeur mais vu les antécédents, il y exception. Curieuse justice, pensez-vous ? Peut-être lorsqu'il s'agit d'un tueur en série qui manipula, trompa le monde, sévissant durant ces nombreuses années à exécuter sadiquement des victimes pour la plupart sans défense. N'est-ce pas injuste ?

Patrick sort, appréciant d'être à nouveau en contact avec l'extérieur, sentir la brise tiède sur son visage, heureux surtout d'apercevoir au loin sa fidèle amie, son nouvel amour. Malgré que durant ces trois années, il reçut la visite régulière de ses collègues qui attendent son retour impatiemment, lui ayant déclaré chacun à leur tour. Le mentaliste marche en direction de Teresa, le cœur battant, sous un soleil radieux qui le suit. Arrivé près d'elle, il caresse son joli minois, émus tous deux.

-Tu m'as manqué. le regard empli d'amour.

-Tu m'as manqué aussi. s'étreignant avant de déposer un baiser sur la bouche de celle-ci.

L'avenir peut enfin s'envisager, se construire pierre par pierre. La force d'une union est indestructible quand elle s'élève vers les hauteurs inaccessibles. Cette pensée se conjugue à son passé, son présent.

« -A vous pour la vie. »