DISCLAIMER (inspiré de celui de Delphlys) : Toute copie, adaptation, arrangement ou modification de tout ou partie de ce texte, est interdite sans l'autorisation préalable de l'auteur. L'univers de Tolkien ne m'appartient pas. Mimi70 et moi ne sommes pas payées et n'y avons aucun gain sauf la reconnaissance. Il s'agit d'une traduction française de la fiction anglaise "Building Ithilien" de Raider-K. Ce disclaimer est valable pour tous les chapitres.
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« Building Ithilien »
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Beta officielle et unique : Mimi70
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Note de l'auteur :
J'ai écrit cette histoire pendant huit ans, et désormais elle est complète, et je peaufine le chapitre final, je sens que je vais devoir réécrire également ma ridicule note d'auteur au début de l'histoire. L'original avait une touche d'Oliver Twist, en disant "S'il vous plaît ? Puis-je en avoir plus ?"
J'adore Legolas en tant que personnage. Toujours d'ailleurs. Même avant le film, je l'adorais. J'ai écrit "Building Ithilien" pour mettre en avant Legolas en tant que personnage possédant un grand cœur, un guerrier avec une grande capacité d'aimer et d'être loyal, il combat pour son rôle dans ce monde.
C'est une histoire d'aventures, une romance, une histoire mêlant chagrin et angoisse, mais surtout c'est une histoire que j'ai trouvée moi-même ( et c'est le plus important ! ).
De la part d'une fan à une autre - Bienvenue, en Terre du Milieu.
Prologue :
Legolas connaissait les ténèbres. Il avait affronté les profondeurs maléfiques des entrailles de la Moria et également fait ses preuves à la Porte Noire du Mordor. Il était l'un des illustres héros de la Guerre de l'Anneau.
Mais ces victoires avaient été accomplies avec la Communauté de l'Anneau.
Ce soir, il était totalement seul. Et les ténèbres l'assaillaient. Cette nuit, vile, d'une obscurité totale essayait de le dévorer ; si elle n'y parvenait pas, alors son ennemi s'en chargerait. Il ignorait à qui ou à quoi il avait affaire, mais il avait vu de près ces traces inquiétantes.
Ses oreilles se dressèrent alors qu'il captait le grondement faible de quelque chose, d'une quelconque créature en train de respirer, qui fut suivi d'un craquement distinct du bois qui se fend. Il n'osait pas bouger. Son regard balaya les alentours. Tout semblait calme, excepté son cœur qui cognait dans sa poitrine. La panique et la peur s'infiltraient dans ses veines, imprégnant son corps d'incertitude et d'aversion.
« Imbécile ! Tu n'aurais pas dû venir seul. »
Crac ! Un immense pin chuta. Le sol trembla comme si un éclair l'avait frappé. Crac ! Un autre arbre tomba au sol, rasant cette fois-ci de près Legolas. Les arbres et la nuit vibraient au rythme de cette torture. La respiration se fit plus bruyante et l'elfe pouvait entendre la bête, distinguant chacun de ses souffles sonores.
Legolas resserra les doigts autour de son arc.
« Du calme. », se dit l'elfe.
Il roula brièvement des épaules, une habitude qu'il avait pour calmer ses nerfs avant les combats. Il relâcha légèrement les doigts puis serra encore l'arc. A nouveau serein, l'archer était fin prêt.
Il s'élança de derrière l'arbre, ajustant une flèche à son arc et tira en direction de la respiration. Legolas se plaqua à un autre arbre, se rapprochant de l'odeur et des grondements. Dans la nuit noire encre, il ne pouvait pas voir plus que sa main et son arc devant lui. Le sol vibra sous ses pieds. Les chevaux hennirent, le bruit de martèlement des sabots suivit. Ils avaient fui à la débandade. Legolas entendit un bruit sourd provenant des arbres puis, le silence. L'odeur fétide s'était volatilisée, seule une forte effluve de sang frais persistait. Il sentit son corps involontairement s'affaiblir et il s'arrêta brusquement. Il n'était pas sûr que la menace ait disparu avant d'avoir balayé la zone.
Legolas pénétra dans la clairière son arme toujours en main. Tous les chevaux étaient partis, fort heureusement de leur plein gré. Il ne pouvait leur reprocher leur fuite. Il s'agenouilla puis s'immobilisa. Il faisait trop sombre pour voir ce dont il s'agissait. Il fallait attendre la lumière du matin. Il revint progressivement vers la lisière d'arbre et la rivière où, pour la première fois, il avait entendu la respiration. Legolas avait une certitude : la créature qu'il devait rencontrée cette nuit-ci n'était en aucun cas un loup ordinaire, un ours, un troll, un orc, ou autre spécimen imaginable.
L'elfe resta sur ses gardes et se dirigea vers les arbres et la rivière. Legolas se leva précipitamment, étonné de ne pas l'avoir encore aperçu. Ses yeux inspectaient activement les bois denses à la recherche du moindre signe de mouvement. Scrutant à peine le sol devant lui, il trébucha sur un tronc tombé au sol.
Il observa ce qui restait de l'arbre encore en place et glissa ses doigts le long de l'écorce griffée jusqu'à ce qu'il atteigne le point de rupture de l'arbre. Presque comme si quelqu'un avait arraché l'arbre de la manière dont on brisait une brindille, le tronc était fendu de manière nette en morceaux irréguliers à deux pieds au-dessus du sol. Au même moment, il remarqua quatre autres arbres, tombés de la même manière. De profondes entailles marquaient les troncs. Legolas se pencha pour les analyser et déglutit. L'odeur nauséabonde était de retour.
Ses bras s'empressèrent de saisir l'arc quand un coup violent dans sa poitrine l'envoya chanceler en direction de la rivière. Alors qu'il culbutait contre la berge et tombait à la renverse, il tira son long couteau blanc, tranchant avec frénésie l'espace vide devant lui. Il frappa un élément dur. Mais il faisait trop sombre pour dire ce qu'il s'agissait. Avant qu'il atteigne la rivière en contrebas, Legolas se demanda si c'était vraiment une bonne idée de chuter aveuglément dans un ravin, une lame à la main…
Plongeant dans l'Anduin, Legolas perdit tout sens de l'orientation et se débattit dans les eaux troubles. Il était tombé dans la rivière d'importante envergure et son épaule avait percuté un rocher, lui faisant lâcher son couteau. Les courants rapides de l'Anduin l'entraînèrent alors qu'il cherchait frénétiquement son arme. Les nuages masquaient à nouveau la lune. Avec son arc resté sur la berge et son couteau égaré, l'elfe se retrouvait seul et désarmé. Une brise souffla, dispersant les nuages, et un mince quartier de clair de lune se réfléchit dans la rivière. Son couteau ! Legolas s'en empara, à seulement une longueur de bras. Le manche était chaud et poisseux. Il l'éleva vers la lumière de la lune et vit que la lame était couverte de sang.
Quand les nuages s'éloignèrent de la lune, Legolas vit du liquide rouge partout. Du sang recouvrait sa poitrine, son torse et ses mains. Il sentit le fond de sa gorge brûler et comprit qu'il allait être malade. Sa poitrine le brûlait à cause du coup qu'il avait pris et son épaule toujours endolorie. Il luttait contre le courant du fleuve pour atteindre la berge.
Aussi soudainement que quelques minutes auparavant, une forte odeur âcre revint assaillir ses narines. L'ennemi était de retour. Le prince se jeta contre un large affleurement de pierres, situé dans le lit de la rivière. Il aurait voulu avoir son arc mais remercia tout de même les Valar d'avoir trouvé son couteau à temps. L'odeur et le bruit de la respiration de la créature s'intensifièrent. De derrière le rocher, Legolas entendit un grognement guttural, suivi du bruit d'une viande arrachée à des os. L'eau clapotait et de petites vaguelettes se formèrent et ondulèrent jusqu'à sa cachette. Des morceaux de chair et des os flottaient devant lui. Le clapotis cessa. Legolas attendit. Il savait que la bête blessée s'attarderait encore. Il pouvait écouter et sentir sa respiration. Il se demanda si c'était la fin pour lui. Il roula des épaules en arrière et saisit son couteau.
Comment en était-il arrivé là ?
Il ferma ses yeux et essaya de s'en souvenir.