Bien le bonjour en ce lundi ensoleillé du 14 juillet.

Nous y voilà! La fin de la seconde partie de cette trilogie s'achève aujourd'hui. La troisième, finale, sera postée jeudi qui s'intitule L'Heure de grâce. Le titre parle pour lui. En attendant, je vous laisse avec ce treizième chapitre qui annonce un prochain dénouement final.

Bonne lecture à vous tous.

Quarante minutes plus tard, ce soir-là, 20h15, la disciple rejoint son maître dans une grande demeure peu meublé. Dans une assez vaste pièce qui se situe au fond du salon, murs peints en gris, sol vétuste de même couleur, deux grandes colonnes de rangements aménagées l'une en face de l'autre, John Le Rouge posté au milieu, Lorelei se tient dans l'embrasure de la porte dont le derrière est capitonné. Celle-ci marche alors vers lui, ébranlée, lâche le pistolet qui atterrit aux pieds du dominateur, daignant le ramasser.

-J'ai été mise à l'épreuve et j'ai échoué lamentablement. atterrée par son incapacité à tuer Patrick Jane, craignant surtout la réaction de son ami comme elle le considère si bien.

Ses bras se tendent vers sa fidèle qui l'était jusque-là.

-Viens ! l'exprimant sereinement.

Lorelei se blottit contre John Le Rouge qui caresse ses cheveux légèrement crantés, faufilant ses doigts qui divisent quelques mèches à chaque passage ce qui la réconforte rapidement.

-Tout être humain a des faiblesses.

Celle-ci relève la tête.

-Je regrette. et l'embrasse chastement sur le front, signalant qui la pardonne.

Il la fait se retourner en employant la douceur, la resserre contre sa poitrine puis appose ses mains de chaque côté du visage afin d'exercer une caresse. Ses doigts soulèvent sa chevelure, ses deux pouces décontractent la nuque raide en descendant sur cette zone, la décontractant. Elle se sent si apaisée par ce massage appréciable que la disciple en ferme les yeux. Le bout des doigts effleurent ensuite sa gorge, la serrant toujours contre lui. La terreur envahit en un éclair Lorelei qui ouvre les yeux dans lesquels une terrifiante lueur s'intensifie avant que les pupilles ne se rétractent. Celle-ci sent un liquide chaud qui s'écoule abondamment de sa gorge, s'écrasant au creux de sa poitrine. Sa peau est recouverte de sang, essayant de se remémorer ce qui a pu se passer. Le bout des doigts caressent sa gorge lentement, se disant qu'il la considère encore comme son adorée, son visage exprime le plaisir ressenti alors que la lame dont le sadique s'empare, lacère profondément à deux reprises. Celle-ci éprouve une désagréable sensation de froid causée par l'arme blanche aiguisée quand son corps s'écroule sur le sol. Des larmes fines dévalent sur ses joues, le regard fixe le plafond, qui ne tarde pas à s'éteindre définitivement. Celui par qui Lorelei Martins avait l'illusion d'être aimée fut fatalement sa prochaine victime.

Cette nuit-là, suite à l'intrusion de son ex-amante, le mentaliste s'endort à cinq heures du matin dont le sommeil fut court. En se réveillant, il constate qu'aucun cauchemar ne s'est immiscé malgré ce qui s'est produit même lorsque Jane dormait deux ou quatre heures au mieux.

« -La boucle est-elle bouclée ? »

Quand Lisbon arrive au CBI à 8h10, elle découvre celui-ci couché sur le canapé, se reposant, habitude inhabituelle si tôt ainsi que sa présence au quartier général. La supérieure s'approche et le réveille sans le brusquer. Le mentaliste ouvre doucement les yeux un peu cernés, une minime barbe s'est dessinée, celui-ci est exténué mais répond, la voix légèrement enrouée.

-Bonjour Lisbon.

-Vous êtes arrivé à quelle heure ? le détaillant des pieds à la tête, trouvant son attitude étrange. il demande l'heure actuelle. 8h13.

-Oh ! Alors j'ai dû arriver à 7h30 environ.

-Je suis étonnée que vous ayez sauté du lit ce matin.

Jane se relève.

-J'ai reçu une visite inopinée hier soir. puis son air devient grave, Teresa sent que ce que le consultant s'apprête à lui dire n'est pas anodin, son pouls s'accélère.

-De qui ?

-Lorelei.

Elle tente de garder son sang-froid malgré son expression ahurie.

-Lorelei Martins ? Que s'est-il passé ?

-Rien heureusement ! John Le Rouge l'a envoyé.

Lisbon s'empresse de demander si la disciple a essayé de lui faire du mal, déduisant que sa venue était certainement dans ce but-là. Il baisse la tête, la secouant de gauche à droite.

-Non.

Ce risque couru la met en colère lorsque Jane précise que celle-ci était armée.

-Vous êtes dingue !

-J'ai su la contrôler.

-Non, sans blague ! Lorelei Martins est dangereuse. Elle obéie aveuglement à John Le Rouge, capable également de tuer si ça n'a pas été déjà fait, vous y compris.

-Vous vous trompez.

-Vous croyez ? Pourquoi ? Par ce qu'elle est amoureuse de vous ? le disant sans réellement le soupçonner. Vu le regard que le mentaliste lui adresse, la supérieure comprend que oui, écarquillant les yeux, révoltée suite à ce que la fidèle aurait pu lui faire subir comme à Las Vegas. C'est une drôle de manière de déclarer son amour, vous ne trouvez pas ?

Jane en convient, ajoutant en la fixant.

-Surtout lorsqu'on pointe une arme sur la personne à qui on déclare son amour.

Teresa devine qu'il fait allusion à cette mise en scène dans son bureau quand celui-ci déclara, je vous aime, Teresa. Est-ce un aveu ?

Cependant, celle-ci ne s'y attarde pas, la situation présente étant annonciatrice de danger.

-Je me demande si des fois vous n'êtes pas suicidaire ! Pourquoi ne nous n'avoir pas prévenus lorsque vous en avez eu la possibilité ?

Il hausse juste les épaules. Lisbon est remontée, le reste de l'équipe arrivant à ce moment. La tension est palpable. Rigsby le remarque ainsi que Van Pelt, Cho qui ne dit rien, pensant que le mentaliste a encore fait des siennes.

-Y'a un problème ? l'exprimant innocemment.

La supérieure répond, énervée.

-Oui en effet ! et leur explique, provoquant de la part de ses coéquipiers des réactions en chaîne. Après que tous se soient exprimés, la colère de Teresa la pousse à lui interdire pour la journée, d'honorer sa fonction professionnelle. Si vous ne couriez pas un tel danger, je vous renverrais chez vous mais par mesure de sécurité, je préfère vous avoir à l'œil ! sur le point de prononcer un mot, Lisbon l'en dispense d'une manière vive, autoritaire, lui en voulant de s'être à nouveau montré inconscient. Je ne veux plus vous entendre ! puis s'éloigne du périmètre.

Le silence est roi durant toute la journée entre les deux. A 18h01, le portable de Jane sonne. Quand celui-ci reconnait la voix de son correspondant, son premier réflexe est de se mettre debout, seul depuis vingt minutes.

-Bonjour, Patrick ! Je n'ai pas beaucoup de temps, je serais donc bref. Je tenais à vous dire que je suis déçu car j'avais tant espérer de ce moment final. J'aurais peut-être dû avoir la décence de me présenter à vous. Les femmes sont bien trop souvent sentimentales ! Qu'en pensez-vous, Patrick ?

-Que cela peuvent les sauver ! répondant sur un ton hostile.

-Ou les condamner aussi. Pauvre Lorelei ! Vous avez le chic pour les conduire à la mort.

Les lèvres de Jane ne forment plus qu'une ligne droite dure suite à cette remarque.

-Allez au diable !

Le tueur répond d'une façon menaçante.

-L'odeur de la mort que je sentirais bientôt sera la vôtre ! Vous ne pouvez pas y échapper !

Sur le même ton.

-Vous non plus ! Je vous le promets !

John Le Rouge ricane une seconde fois.

-Dites au CBI de se rendre au 4089 Innovator Dr, Sacramento. J'ai laissé un cadeau pour vous, Patrick. Vous me remercierez plus tard. et raccroche.

Les agents reviennent peu de minute après, le visage du consultant est décomposé, figé, annonçant.

-Lorelei est morte.

Van Pelt est prise de court.

-Qu'est-ce que tu dis ?

Lisbon déconcertée par ce qu'elle vient d'entendre, se libère de sa colère.

-John Le Rouge m'a appelé sous un numéro masqué, me transmettant l'adresse où elle se trouve actuellement.

-Vous êtes sûr ?

-Oui. puis en les devançant, se tourne vers l'équipe. On y va ?

Trente-cinq minutes plus tard, le CBI arrive dans la propriété, s'avance vers la porte d'entrée qui est restée délibérément ouverte afin de faciliter leur tâche. A l'intérieur, chacun inspecte la spacieuse demeure qui semble en temps normale inhabitée pendant que Jane monte à l'étage, guidé par l'intuition. Dans le couloir qui mène aux chambres, il aperçoit au loin une feuille placardée sur une porte blanche, marche en sa direction et face à, lit le message inscrit.

L'amour est meurtrier.

Tout à une fin.

Vous avez perdu !

Le mentaliste ouvre, son attention se porte comme prévu sur la figure rouge, peinte sur le mur puis crie d'en haut.

-Montez !

En trois minutes, les agents se précipitent, le rejoignant. La découverte est évidemment morbide mais la disposition du cadavre est soignée. Lorelei Martins est allongée sur le lit, son corps couvert d'un drap blanc, ses blessures ont été nettoyées, ses cheveux sont étalés sur l'oreiller. Quand l'équipe se rapproche du lit, la chambre tapie dans la pénombre, tous remarquent une rose rouge qui a été disposée entre les mains de celle-ci. Voyant cela, le mentaliste pense à l'agent Ganaëlle, la rose rouge posée sur son lit après son enlèvement. Le langage de cette fleur est sans aucun doute significatif. Une demi-heure plus tard, le coroner transporte le corps de Lorelei, les voitures de police garées dans la propriété ont laissé leur girofar activé, le mentaliste attendant à l'extérieur. Les policiers fouillent la maison, des ordres sont appliqués concernant le lancement de recherches afin de savoir à qui appartient cette demeure, obtenant ces informations un peu plus tard.

Monsieur et Madame Ernberg, anciens propriétaires ayant déménagés il y a deux mois après avoir trouvé un acheteur. Aucun lien apparent avec John Le Rouge ni avec ceux qui ont racheté la propriété.

Une voiture se gare, Jane regarde machinalement, anesthésié par ces drames à répétition. Toutefois, son état se modifie radicalement quand l'homme qui sort n'est autre que Laroche dont celui-ci va saluer le consultant.

-Monsieur Jane !

-Qu'est-ce qui vous amène ici ?

-On a réclamé ma présence.

-Qui ça ? John Le Rouge ?

Toujours aussi distant.

-Comme vous êtes amusant ! Je dois dire que votre humour me dépasse encore.

Le mentaliste poursuit arrogamment.

-Il vous a demandé de vérifier si tout était en ordre afin que rien ne puisse le mener jusqu'à lui ?

-Vous êtes pathologiquement instable. Excusez-moi mais on m'attend ! imperturbable. Je dois faire mon travail. rivalisant cependant du regard.

-Mais je ne vous en empêche pas. Je veux juste savoir quelque chose.

-Quoi ? répondant irrité.

-Combien vous a-t-il payé cette fois-ci ?

-Qu'est-ce que vous racontez ?

-John Le Rouge vous paye bien à chaque fois que vous lui rendez service ?

Comme indigné de son arrogance.

-Vous êtes fou, monsieur Jane !

Les yeux du mentaliste s'emplissent de dureté, implacable.

-Je prouverais bientôt ce que j'avance ! Je sais que vous avez intégré son cercle.

Laroche le regarde d'une manière intimidante.

-Vous ne savez strictement rien ! Laissez-moi passer, je vous prie ! le disant sur un ton sec et lui cède le passage.

Alors qu'il s'éloigne, le consultant élève la voix pour que le complice l'entende ainsi que des oreilles indiscrètes involontairement.

-On vous aura ! A moins que vous finissiez comme Lorelei Martins !

Lisbon sort à cet instant, croise le regard de Laroche, mécontent, contrarié puis va le rejoindre tandis que Wayne, Grace, Kimball se trouvent encore dans la maison.

-Qu'est-ce que vous avez bien pu échanger avec Laroche ? Il semblait furieux.

Jane mains dans les poches fait preuve de franchise.

-Simplement la vérité.

Teresa affiche un air inquiet.

-Quelle vérité ?

-Qu'il est le complice de John Le Rouge ainsi que les sommes que celui-ci verse sur son compte.

-Vous n'avez pas commis cette bêtise ?

-Ce n'est pas une bêtise. C'est du bon sens.

-Du bon sens ? Et en quoi ?

-Cela le perturbera, Laroche commettra une erreur.

-Quel optimisme ! ironisant.

-Lucide !

-Pourquoi vous provoquez tout le temps le danger ?

Posément, décontracté.

-Pour mieux l'affronter, le combattre.

-Je vois !

Elle s'assure ensuite si il surmonte cette épreuve.

-Vous tenez le choc ?

Jane répond, détaché comme si cela ne l'affectait pas.

-Ça va ! Je ne vais pas m'effondrer.

Détournant une brève seconde le regard du sien, ébranlé toutefois, celui-ci respire profondément avant que Teresa ne tourne sa tête en sa direction. Au moment où les agents s'apprêtent à les rejoindre, la supérieure pose cette question.

-Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

-Le futur nous le dira !

Rigsby, Cho, Van Pelt informent Lisbon qu'ils ont terminé, Jane éprouvant du soulagement à partir.

-Parfait !

Il les précède alors suivi de ses partenaires, la démarche au ralentie, le temps se suspend mais jusqu'à quand ?