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Chapitre 10 : LUI
"Quand il lui faut choisir la bonne direction. "
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Le lendemain matin, le jeune homme se réveilla dans les bras de sa mère, la lumière filtrait dans la pièce le forçant à émerger de son sommeil. Quand ses yeux s'ouvrirent, il fut légèrement ébloui. Le soleil était rare dans ce coin, même en plein mois de Mars, et accueilli à bras ouverts. Il se leva sans faire de bruits se dirigeant vers la cuisine. Sa tête lui faisait un peu mal et il se sentait étrange. Dans la cuisine, comme chaque matin, il sortit bol, verre et cuillère, mais quand il ouvrit la porte du frigo pour prendre le lait, le jeune homme se sentit pris de nausées. Son ventre grogna, il se sentait barbouillé. Sans prendre la peine de manger ne serait ce qu'un bout, il s'assit et prit son portable dans sa poche.
"A Jacob.
Tu peux venir me chercher ce matin ?
Me sens pas au top."
Après qu'il se soit habillé jean et pull dans des tons assez sombres puis lavé, il regarda son portable. Son meilleur ami lui avait envoyé un message deux minutes auparavant.
"J'arrive dans cinq minutes."
Au même moment, il entendit le bruit d'un moteur et s'empressa d'embrasser rapidement sa mère toujours endormie avant de sortir. Jacob, assis sur sa moto, un pied à terre, l'attendait.
— Toujours pas de manteau aujourd'hui ?
Il n'eut qu'un simple hochement de la tête en guise de réponse.
— Ça n'a pas l'air d'aller ?
— Ça va passer..., répondit brièvement le jeune homme en mettant un casque.
Grâce à Jake, pour la première fois depuis cinq ans, il n'arriva pas en retard. Devant l'école de la réserve, Jacob accrocha sa moto sur un emplacement. Plusieurs élèves attendaient dehors et l'ami de Jacob vit même sa petite amie Hailey qui était en grande discussion avec des camarades. Ils l'ignorèrent et entrèrent dans le bâtiment pour s'installer dans la classe. Dans la salle, Jacob s'assit près d'un de ses cousins, d'office. C'était le cours de biologie et il avait besoin d'une tête pour lui remonter la moyenne. Le jeune homme ne sut alors où se mettre jusqu'à ce qu'il vit Quil lui faire un signe.
— Viens t'asseoir à côté de moi !
Il se dirigea vers son bureau puis serra la main de son ami en plaisantant :
— Depuis quand tu es dans notre classe ?
— J'attends que votre prof arrive puis je m'en vais , on se voit cet après midi pour le trial ?
— Le trial ?
— Oui, Jake a acheté le trial qu'il t'avait montré la dernière fois, il ne te l'a pas dit ?
— Non, répondit le jeune homme, légèrement déçu.
— Il va le retaper. Tu pourras peut être négocier...
Le jeune homme entendit quelqu'un se racler la gorge et il vit son professeur entrer dans la salle.
— Chez Jacob. Trial. Quinze heure, okay ?, proposa Quil avant de filer.
— Okay.
Il vit le professeur rouler des yeux en voyant Quil sortir, moitié en courant, de la salle. Il faut dire que la situation était récurrente, voire quotidienne. Après avoir fermer la porte, il se tourna vers ses élèves et déclara :
— Aujourd'hui, dissection de souris.
Cette annonce déclara une vague de protestations mais le professeur n'en avait cure et les ignora. Hailey se glissa sur la place voisine du jeune homme en lui faisant un clin d'oeil. Passant une mèche derrière son oreille, elle lui lançait des petits regards biaisés pendant l'expérience. Peu romantique quand on ouvre une grenouille... Puis, après avoir pris une feuille, stylo en main, elle écrit quelques mots dessus avant de glisser le papier vers son petit ami.
Je ne suis plus fâchée. Je suis désolée de m'être comportée comme une gamine la dernière fois. Mes parents n'étaient pas là mais j'avais peur qu'ils arrivent à n'importe quelle moment. Je voulais donc qu'on fasse ça vite fait. Même si c'est notre première fois. De toute manière, ce ne sera pas la dernière fois, n'est ce pas ?
Le jeune homme crevait d'envie de rouler des yeux en lisant ce pavé. Parfois, il se demandait ce qu'il faisait avec elle, d'autant plus qu'il savait que Quil et son meilleur ami, Jacob ne pouvaient pas l'encadrer.
— Hailey, on travaille, s'il te plait ? J'ai besoin d'avoir des bonnes notes dans ces matières. Tout le monde n'est pas aussi doué que toi, s'offusqua t il avant de lui rendre la feuille.
Sa petite amie fit la moue puis prit la feuille d'observation en la remplissant à toute vitesse et s'empara à nouveau de la feuille, sous le regard étonné du jeune homme.
Je l'ai déjà fait cet exercice. Et si c'était chez toi qu'on se voyait, cette fois-ci ? Ta mère n'est pas là ?
Cela faisait la énième fois que Hailey lui demandait cette faveur qui l'agaçait. Sa mère travaillait la semaine parfois très tard, et il aurait l'impression de salir son foyer en la faisant entrer. Mais, d'un autre côté, il n'avait qu'à accepter qu'une seule fois pour être tranquille. Et puis, il pourrait toujours repousser la demoiselle si elle était un peu trop proche. Comme en cet instant.
D'accord…
Quand il lui rendit la feuille, un grand sourire s'afficha sur le visage de la fille et elle posa sa main sur sa cuisse qu'elle caressa.
Demain, quinze heures? Okay?
Il se contenta d'acquiescer. La sonnerie, qui retentit, fut une fois de plus salvatrice. Après les cours, le jeune homme rejoignit ses amis à la réserve dans une grange, non loin de l'endroit où vivait Jacob Black. Il y entreposait tous les objets, les véhicules depuis tout petit.
— La passion de la mécanique l'avait pris très jeune, lui avait confié le grand père de son meilleur ami un jour, alors qu'il était encore en couche culotte.
Là, ils aidèrent Jacob à transporter le trial à l'intérieur. Tandis que ce dernier mettait les mains dans le cambouis, ses deux amis, confortablement assis sur des pneus, lui faisaient la conversation lui lançant des outils de temps à autre.
— Il nous faut vraiment des copines, se plaignait Quil en jouant avec le tournevis puis il se tourna vers son pote :
— Enfin, toi tu as déjà ta copine… Hailey.
— Une de mes amies d'enfance va revenir vivre ici, commenta Jacob en se frottant la joue pleine de cambouis.
— Revenir ici, s'écria le petit ami de Hailey. Mais qui voudrait revenir vivre dans le coin ?
— Elle est comment ?
Jacob roula des yeux et rigola face aux questions incroyables de ses deux amis :
— Ça fait longtemps que nous ne nous sommes pas vus. Aux dernières nouvelles, elle est brune avec des yeux noisette ou chocolat et...
— Ah, si elle a les yeux noisette ou chocolat alors..., plaisanta Quil.
— Et elle part de Phoenix pour vivre avec son père ici dans le fin fond de la cambrousse ?
— Si j'avais vécu à Phoenix, je me serais pendu si on m'avait dit que je devais vivre à Forks, commenta à nouveau Quil, en donnant un coup de coude à son ami à côté de lui, qui restait silencieux, le visage un peu pâle, les yeux rivés sur son portable.
— Elle s'appelle comment ?
— Isabella Swan.
— Très joli...
Un son grinçant se fit entendre dans la grange les arrêtant dans leur conversation, et tous tournèrent la tête. Il s'agissait de Billy Black.
— Je vous dérange, les petits gars.
— Non, répondirent-ils tous en chœur. Billy Black, c'était un peu le papy de tout le monde dans le coin.
— Jacob, tu veux bien m'amener chez Charlie ? Sa fille, la petite Isabella est arrivée.
Aussitôt, Jacob cessa toute activité, frotta ses mains sur son pantalon :
— Ça y est, je suis prêt !
Puis il se tourna vers ses amis :
— Je vous vois demain ?
Quand Jacob partit, Quil et le jeune homme s'en allèrent chacun de leur côté. Ce dernier décida de ne pas faire de virée à la Push ou dans la forêt ce jour là. Il préférait rentrer se reposer. Mais alors qu'il poussait la porte d'entrée de chez lui, ses yeux furent attirés par une petite boule grise sur le côté de la maison. Il descendit les quelques marches de l'entrée et s'approcha de la chose : un chat, un petit chat enroulé. Sachant que sa mère appréciait beaucoup les félins, il décida de le ramener chez lui. Après avoir retiré son tee shirt pour l'envelopper, il se rentra chez lui, avec le petit chat qui se réchauffait dans la douceur de son tee shirt. Sa mère était déjà là et elle était exaltée à l'idée d'avoir ce petit animal chez elle ; mais elle remarqua que celui ci était malade et proposa à son fils de l'emmener chez le vétérinaire. En attendant, le jeune homme confectionna une sorte de panier douillet pour le félin et déposa à ses côtés un fond de bouteille coupée rempli d'eau.
Et comme chaque soir, il dîna avec sa mère.
Et comme chaque soir, il fit sa toilette puis partit se coucher après avoir embrassé sa mère.
Et comme chaque soir, il s'endormit vite.
Et comme chaque soir, il crut que cette nuit ressemblerait à toutes les autres.
Sauf que cette nuit là allait changer sa vie. Quand un petit chat qu'il avait décidé de protéger se transforma en un joli bout de femme aux longs cheveux roux, fiévreuse et en sueurs, qui dormait nue sur le parquet, à quelques mètres de lui.
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Chapitre 11 : LUI ET ELLE
" Ecrire, ce n'est pas seulement écrire, c'est donner naissance à des mots, descendants
d'un monde inspiré et inspirant.
Ecrire, c'est construire un chemin menant vers un monde imaginaire"
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ELLE
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Je n'avais jamais aimé la foule. Et encore moins la foule alcoolisée dans les grandes soirées.
Après être descendue de l'ascenseur, je me dirigeai vers l'appartement 14 où vivait ma meilleure amie Bervely. Je connaissais cette fille depuis toute petite et bien que nous n'ayons pas le même caractère, nous avions lié une forte amitié. Bervely était de ses personnes qui aimaient être vues partout et par tous, prêtes à faire craquer son porte monnaie pour acheter une garde robe hors de prix. Au contraire, effacée par sa forte présence, j'étais la fille qu'on ne voit pas, celle habillée tout de sombre qui regardait par en dessous, l'air timide, les gens.
Cette place ne me déplaisait pas. Car je pouvais, dans l'ombre de ma meilleure amie, profiter de ce que j'aimais sans jamais me soucier du qu'en dira t on, me vouer à une passion née quelques années auparavant : l'univers de Twilight. Si ce livre suscitait de vives critiques de la part de certaines personnes qui le réduisaient à un torchon d'amour mielleux d'adolescent pré pubère, je le trouvais au contraire très touchant. A cette époque, l'histoire ressortait du lot de bouquins d'amour et beaucoup semblent l'avoir oublié. Un amour au premier regard entre un vampire et une humaine. Un amour qu'on croit durer toujours jusqu'à ce que le vampire délaisse l'humaine sans une once de sentiments. Je me souvenais encore des larmes que j'avais versées pour Bella, du vide dans mon cœur quand Edward fut parti. J'avais l'impression, à ce moment, que j'étais Bella, qu'Edward me disait ces quelques mots avant de partir en un instant. Comme si mon seul amour, fort et unique, m'avait quittée. Combien de livres peuvent réussir à vous faire ressentir cette dépression en tournant uniquement des pages qui énuméraient seulement, je dis bien seulement, des mois. Stephenie Meyer ne possédait peut être pas le talent stylistique de Balzac, mais elle nous faisait vivre un monde qui n'existait pas. Un monde de mystères, semblable au nôtre.
Mais, au fil des années, les critiques avaient massacré cette oeuvre, oubliant certainement la magie d'un écrivain. Ecrire, ce n'est pas seulement écrire, c'est donner naissance à des mots, descendants d'un monde inspiré et inspirant. Ma passion pour l'univers de Twilight était souvent source de brimades et je savais pertinemment que la soirée vers laquelle je me dirigeai à cet instant même n'échapperait pas à la règle.
Avant de toquer, je décidai d'appeler Bervely pour ne pas la déranger. Je pris mon portable et remarquai alors la dizaine de messages injurieux de Nate. Nous nous étions disputés deux jours auparavant et j'avais décidé de mettre fin à notre relation qui devenait de plus en plus étrange. Depuis, il ne cessait de me harceler jusqu'à même me menacer de mort. Mais je m'en fichais. Bervely, elle, semblait prendre la chose autrement, plus sérieuse : elle voulait que je prévienne la police de ses agissements. Mais que feraient les flics? A moins qu'il y ait une agression ou pire, un meurtre, ils ne bougeraient pas le petit doigt, ce que je pouvais comprendre. Un à un, j'effaçai ses messages. Il m'appela au même moment et je lui raccrochai au nez. Tant pis.
La porte de l'appartement 14 s'ouvrit, me faisant sursauter, on me fit entrer.
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Ce même rêve. Ce chat, ce Loup. De manière inexplicable, comme dans tous rêves, il se retrouva dans ce loup gris. Sa vue était plus aiguisée, il voyait le monde autrement, plus précisément. C'était incroyable. Des glapissements provenaient de derrière lui, mais il ne se retourna, fixant le petit chat devant lui. Les traits de la face du chat devinrent flous puis se muèrent en visage humain, tout comme le reste du corps. Bientôt, il se retrouva face à une fille nue, très jolie, ses longs cheveux roux cascadant sur ses épaules. Elle se leva et s'éloigna vers le rivage.
Il est des matins où l'on a l'impression d'être réveillé par une main invisible. Ce matin là fut un de ceux là pour le jeune homme qui se réveilla en sursaut. Se frottant la tête et les yeux, il balaya la pièce du regard mais on n'y voyait rien car la lumière ne filtrait pas à travers sa fenêtre. Il fit craquer ses os puis passa une jambe par dessus la couverture pour s'asseoir sur le bord du lit. Dans le noir, il entendit un souffle, une respiration. Intrigué, il alluma la lumière. Ce qu'il vit le laissa coi ; pendant un instant, il crut être dans son rêve.
Dans son sommeil, je jeune homme entendit un bruit léger, son ouïe, plus fine ces derniers temps, amplifia le son et le fit sursauter. A tâtons, il chercha l'interrupteur et tomba pile sur le bouton de la lampe de chevet renversant au passage quelques uns de ses livres. Assis sur le rebord du lit, légèrement courbé vers l'avant, il se frottait les yeux. Sa peau frissonnait. Il entendit quelque chose cogner sur un mur dans sa chambre et retirant ses mains de devant ses paupières, son regard se dirigea vers l'autre bout de sa chambre. En voyant ce qui provoquait ce chahut, le jeune homme poussa un cri qui fut accompagné d'une sorte de gémissement.
A l'autre bout de la chambre, recroquevillé , ses bras entourant ses genoux pour cacher son corps nu, une jeune fille l'observait d'un air terrorisé.
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La lumière la faisait souffrir ; ses yeux n'étaient plus habitués à voir humainement. Les contours de meubles n'étaient plus aussi précis ; la lumière était étrange. Elle sentit sous ses "pattes" sa peau fraîche et lisse, sa peau humaine dénuée de longs poils. Le froid mordait peu à peu sa chair ; pour la première froid depuis bien longtemps, elle se souvint de cette sensation désagréable. Son ouïe, bien moins développé, entendit un bâillement puis un petit "clic " qui avait allumé la fameuse lumière qui lui faisait mal aux yeux. Bouche bée, elle avait découvert qu'elle n'était pas seule. Un jeune homme torse nu à la peau brune et au visage long et mince la regardait, elle reconnut son Sauveur. Se rendant compte qu'elle était nue devant cet inconnu, la jeune femme poussa un gémissement en se recroquevillant sur elle même alors que le jeune homme hurlait de surprise.
— Qui êtes vous ?, gronda t il après s'être remis de ses émotions puis il ajouta en criant à moitié :
— Que faites vous dans ma chambre ?
Ses yeux se posèrent sur la gamelle devant la rouquine. Se pouvait il que... ? L'humaine vit l'incompréhension gagner le jeune homme qui se gratta l'arrière de la tête. Il se leva et ajouta en la montrant du doigt :
— Vous, vous restez ici. Je reviens avec quelqu'un.
Quand il fut partie, la jeune femme en profita pour se couvrir de quelques vêtements posés sur une chaise. Elle n'avait pas demandé l'autorisation mais elle se doutait bien que les explications seraient plus agréables habillée. Cependant, même si son ventre criait famine, elle ne sortit pas de la pièce et préféra s'allonger à nouveau sur son coussin. La fièvre était revenue et ses yeux se refermèrent.
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Se sentant comme dans un rêve, le jeune homme se dirigeait chez Billy Black. Cet homme était le seul, appartenant aux Anciens, à pouvoir croire ses dires, même si cela paraissait être fabulation ou illusion. Quand ils étaient jeunes, Jacob et lui, le vieil homme leur avait raconté des histoires anciennes à propos de clans dans lesquels des personnes se changeaient loups, en oiseaux ou encore bien d'autres animaux. Se pouvait il qu'il existe un clan qui se change en félins ? Bien qu'il en fut témoin, l'adolescent n'en avait jamais entendu parler auparavant.
Déterminé à obtenir une explication, il marchait d'un pas décidé en direction de la maison de l'Ancien. Pendant ce temps, la chose était désormais enfermée à clé dans sa chambre le temps d'aller chercher Bill.
Arrivé au domicile, il trouva le père de Jacob assis dans son fauteuil sous le porche. Ce dernier fut surpris et lui confia qu'il le trouvait soucieux. Sans dire mot, il amena le vieil homme à son domicile. Billy, intrigué, roula jusqu'à sa chambre. Derrière, le jeune homme attendait une réaction de sa part mais Billy se contenta de déclarer :
— Ta mère a adopté un chat ?
Troublé, l'adolescent se précipita dans sa chambre et découvrit qu'à la place de la jeune rouquine, dormait paisiblement un chat, ce même chat ramené chez lui. A cet instant il fut convaincu d'avoir affaire avec cette espèce de personnes dont Billy parlait.
— Ce n'était plus un chat... tout à l'heure...c'était une femme, assura t il d'une voix tremblante, l'air hésitant. Billy, ce chat était une femme avant que je ne vienne vous chercher.
Croyant que le jeune homme voulait lui faire une plaisanterie il était désormais habitué au trio qu'il formait avec Quil et Jacob , le vieux Quileute eut un rire léger :
— J'en connais un qui a bien besoin d'une vraie femme.
Puis il ajouta en reculant pour sortir de la chambre :
— Tu as sûrement dû rêver, mon garçon.
Le jeune homme s'approcha du chat et murmura :
— Vous me connaissez, j'ai toujours été honnête et vous connaissez très bien ma mère aussi. Nous ne mentons pas. Il n'y a même pas une demi heure, à cette même place ce chat était encore une femme. Une femme qui devient un chat, un chat qui se transforme en personne tout comme dans les histoires que vous nous contiez à Jacob, Quil et moi quand nous étions petits avec les personnes qui se changeaient en loups entre autres.
Billy prit brusquement un air grave au moment où le jeune homme prononça le mot loup et considéra tout autrement le chat devant lui. D'un mouvement de bras, il recula encore et se positionna prêt à partir, grognant quelques mots que le jeune homme perçut :
— Irréel ...félin...les loups reviennent...comprends pas...
Le jeune homme allait sortir de sa chambre présenter ses excuses à Billy Black quand une voix résonna dans sa tête :
— Tu n'es pas fou.
Ses yeux se dirigèrent vers le chat qui soutenait étrangement son regard.
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Les semaines avaient défilé et sa journée avec Edward se faisait lointaine. Tantôt chat , tantôt humaine sous le toit de son Sauveur avec lequel elle s'était liée d'amitié. Elle avait eu du mal à ce que le pauvre ne sombre pas dans une pure folie. Sans lui parler de ce qu'elle avait été et du pourquoi elle était devenue ainsi, elle lui avait raconté ses péripéties et bizarrement, il avait voulu qu'elle reste. Incompréhensible car elle restait une inconnue débarquée du jour au lendemain et sa mère risquait de découvrir le pot aux roses à tout moment. Inconnue pour lui mais connu pour elle. Elle ne réalisait pas qu'elle parlait à un indien, un Quileute, un vrai Quileute de Twilight. bien que Twilight n'existait pas dans cet univers puisqu'elle était vraisemblablement immergée dedans. Au fil des jours, la jeune femme avait appris à l'apprécier. Mais elle voulait toujours revoir Edward Cullen. Or, confier à un Quileute, son désir de revoir cette personne qu'il n'appréciait guère, lui attirait des ennuis. La rouquine avait un foyer temporaire et elle ne pouvait pas courir le risque de le perdre.
Les semaines défilaient et, peu à peu, son Sauveur se prit à sécher les cours et ne plus voir ses amis pour être à ses côtés, elle était devenue comme une sorte d'obsession à ses yeux. Mais ceci ne la gênait pas...même si Edward l'attirait encore et lui manquait incommensurablement...elle devait le revoir. Même si la jeune femme éprouvait de l'affection pour l'indien et avait du mal à s'en détacher aussi : à son grand désarroi, elle en fit le constat, un jour où elle prit sa forme de chat, de nouveau sous l'effet de la fièvre. Un fièvre qui n'eut jamais d'explications. Ce jour là, son Sauveur et elle étaient dans la chambre en train de faire des recherches sur l'ordinateur. A présent, la rouquine contrôlait plus ou moins ses changements d'apparence. sous la forme d'un chat, elle se glissait hors de son foyer quand la mère du jeune Quileute revenait de son travail pour chercher un foyer dans la forêt ; puis elle reprenait sa forme humaine pour rejoindre son Sauveur. Chaque jour, tout deux persévéraient dans les recherches sur les humains possédant la capacité tout comme Elle de changer de forme.
Ce jour là, ils furent malheureusement dérangés par le sms de la petite amie de son Sauveur, Hailey. La dérangeante Hailey.
" Je suis devant la porte."
Il évitait la jeune fille depuis quelques temps, préférant rester aux côtés de Sa Protégée. Le Quileute se tourna vers la jolie rouquine. Il vit les traits de son amies se décomposer de tristesse. Détestant la voir dans cet état, qui l'affectait tout autant, il tenta de la rassurer :
— Je n'en ai que pour quelques minutes, Isa.
Les beaux traits du visage de la jeune femme se contractèrent, il sentit sa colère irradier la pièce. Doucement, il s'approcha d'elle et lui caressa la joue. Ces petits gestes de tendresse étaient de plus en plus présents ces derniers temps. Elle ferma les paupières, un léger sourire sur les lèvres, comme apaisée.
— Envoie-la balader, ronchonna t elle.
Il haussa les épaules. Après avoir poussé un soupir, l'indien se sauva sous les yeux inquiets d'une jeune rouquine qui rapetissait à vue d'œil se couvrant de poils pour finalement se transformer en chat et filer par la fenêtre pour se percher sur un arbre à quelques mètres. A l'abri des regards, elle observa Hailey et son Sauveur qui venaient d'arriver dans la chambre de ce dernier. Les deux se bécotaient avidement et elle vit la petite amie pousser le jeune homme sur le lit. Il mit ses mains en avant mais elle avait déjà retiré le haut. Les lèvres de Hailey baisaient le cou du jeune homme puis descendaient plus bas encore. Encore plus bas.
Elle ne supporta pas cette scène.
De nouveau sous forme humaine, elle se se sentit en colère, furieuse. Un sentiment de haine commençait à se nourrir de son cœur. C'était la première fois depuis des semaines qu'elle se sentait loin de lui. Elle eut l'impression qu'on lui volait quelque chose. Mais également pour la première fois depuis bien longtemps, elle était seul et de nouveau libre de ses choix. Sa volonté de fuir l'amena vers un seul et unique objectif. Celui de revoir son vampire.
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Chapitre 12 : ELLE
"Au bout du parcours, la vie...ou la mort"
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ELLE
Inside her
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Je ne savais plus où donner de la tête. Submergée par le trop plein de sentiments, je me faufilais dans la verdure sans penser. Était ce la colère qui me guidait ou les sentiments qui me maintenaient en vie? Car oui, je ne savais plus quoi penser. Depuis des mois, j'étais un foutu chat, ou plutôt une humaine réincarnée qui avait le don de se métamorphoser en chat.
Enfin, des dons comme ça, on peut bien s'en passer. Mais, concrètement, ma vie était brisée. Je n'avais pas d'attaches ici et je ne comprenais toujours pas pour quelles raisons il avait fallu que je me réincarne dans l'univers que j'adore. Y avait il seulement une raison? N'était ce pas seulement un privilège, celui d'accomplir ses propres rêves? Après tout, dans mes derniers souvenirs, dans ma dernière vie, j'avais été égorgée. Tout simplement. Égorgée en pleine rue.
Moi, Isaline, adoratrice du couple Isabella Edward du temple Twilight, j'étais morte sous la main d'un inconnu fou furieux, assoiffé de sang, après une fête ennuyeuse où je m'étais faite envoyer une fois de plus boulée par l'homme que j'idolâtrais, le magnifique Adam. J'avais cru que ma résurrection serait parfaite. Que je vivrais le bonheur absolu. Une récompense après une fin atroce.
Mais ce monde était une déception.
Cette vie était chaotique car je n'avais rien. Pas de famille, pas d'identité, pas de relations, à l'exception de mon Sauveur qui avait été témoin de mon évolution. Rien, je n'étais rien, je n'étais personne et ces pensées m'affligeaient. Je me sentais inutile. Pourtant, la seule chose qui me maintenait en vie, qui m'empêchait de passer à l'acte encore que le suicide d'un chat puisse être réalisable... était un vampire aux apparences inaccessibles. Notre rencontre fut brève et bien que j'avais réussi à nouer un contact, mon apparence de chat avait été un obstacle mais maintenant que j'avais appris à gérer mon apparence et la fièvre qui me faisait souffrir, je pouvais changer d'apparence plus aisément. Le chat se transformait en une jolie rousse, mon ancien moi.
Il fallait que je le retrouve.
A tout prix.
Il fallait que je devienne quelqu'un.
Sa Bella.
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LUI
Inside him
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Le vide qu'Isaline avait laissé derrière elle était insupportable. Moi qui m'était persuadé de ne pas m'attacher à cette étrange métamorphe, cette jeune femme était devenue plus qu'une simple connaissance pour moi. Une semaine qu'elle était partie, une semaine que j'avais rompu les liens avec ma petite amie, Hailey, une semaine que je me morfondais et ce, malgré les plaisanteries de Jake. A la demande de ma mère, Quill était venu me voir pour prendre de mes nouvelles à la fin des cours car je n'y allais plus. Mon ventre me faisait mal, j'avais si chaud que j'avais l'impression que j'allais imploser. Chacun de mes mouvements était difficile, même me nourrir était devenu difficile. Etait ce dû au départ d'Isaline? Dès que le père de Jacob prit connaissance du mal qui me rongeait, il s'était invité dans notre foyer et isolé avec moi. Pendant de longues heures, je dus subir des récits interminables sur notre clan, les Quileutes, sur notre capacité à devenir des Loups en cas de danger. Pendant un instant, bien que mon front était brûlant et que les paroles du père Billy m'embrouillaient l'esprit, je pensais à Isaline et à sa capacité à se transformer en chat. Ce n'était donc pas impossible. Elle avait sûrement un clan dans le monde. Nous, le clan des Quileutes, nous nous transformions en loups ; alors, il y avait sûrement un clan de félins.
Plus le père de Jacob me donnait d'explications, plus je comprenais toutes les histoires des derniers mois : Sam et ses compères, le fait que j'avais pris beaucoup de muscles ces deux derniers mois...
Tout devenait clair dans mon esprit.
Une semaine qu'Isaline était partie et la souffrance infligée à mon corps était atroce. J'avais mal.
A ma grande surprise, ce septième soir depuis le départ de la jeune femme, ce ne fut pas Billy mais Sam Uley qui vint me visiter. Avant de le faire entrer, ma mère, l'air inquiète, me demanda d'abord si je souhaitais qu'il vienne. D'après ce que j'avais compris, Sam Uley allait être une sorte de formateur, mon Alpha et je hochais la tête pour acquiescer. Ma mère lui ouvrit sans un sourire et après quelques salutations obligatoires, il fila me rejoindre dans ma chambre. Après avoir refermé la porte, il prit une chaise et s'installa devant mon lit. Sa carrure imposante m'intimidait, il avait vraiment l'allure d'un chef. L'air grave, il m'expliqua qu'il ne me restait plus que quelques heures avant ma première transformation et que, pour éviter les dégâts, il était préférable que nous allions dans la forêt.
— Je ne peux pas me transformer, je suis un humain, implorai je. Les transformations seront elles aussi douloureuses que maintenant ? Existe t il un moyen d'arrêter le processus ?
D'un geste, Sam fit cesser mes questions. Il se gratta l'arrière du crâne avant de me répondre
en me fixant droit dans les yeux :
— Te mentir serait indigne, surtout avec le rôle que j'ai. Comme ton corps doit s'adapter à ta nouvelle condition, tes premières transformations seront doulouses. Puis changer de forme te deviendra très aisée ensuite, et tu y prendras même plaisir, je te le jure.
Bien que tout mon corps, même mon visage, était ankhylosé, je lui souris.
— On ne se connait pas vraiment et pourtant, je te fais déjà confiance.
Sam soupira et baissa la tête, je perçus un léger sourire en coin sur ce masque de sobriété.
— C'est que tu reconnais déjà la hiérarchie dans notre meute. Au fond de toi, tu sais que je suis le chef.
Je me contentais seulement d'acquiescer. Cette histoire de hiérarchie, d'alpha, de beta et autres n'était pas encore bien imprégnée dans mon esprit. Encore trop étrange à mon goût.
— Lève toi, m'ordonna t il à voix basse.
Je m'exécutai en m'appuyant sur lui puis il m'emmena en dehors de la chambre. Alors que nous atteignions la cuisine, j'entendis la voix de ma mère derrière nous. Une voix dévoilant inquiétude et colère à la fois.
— Où allez vous? Chéri, tu ne peux pas sortir. Nous n'avons pas mangé et tu n'es pas en état.
Sam lâcha mon épaule pendant que je prenais appui contre le mur, puis s'approcha de ma mère. Il était de dos mais je vis que le visage de ma mère se radoucissait, comme apaisée.
— Je l'emmène chez Billy Black pour le soigner. Je vous promets que je m'en occuperais, comme si c'était mon propre frère.
Soudain, alors que j'enfilai mon manteau, j'eus l'impression qu'on m'enfonçait des couteaux dans tout le corps et je poussai un gémissement. Alerté, Sam se précipita vers moi sans montrer une once d'inquiétude car ma mère risquait de nous ralentir en se souciant. Si tôt dehors, il me tira, courant à moitié, en direction de la forêt.
— Plus vite !, rugit il en tirant plus encore sur mon bras.
Mais mon avancée fut ralentie par la souffrance causée par ces "couteaux" qui devenaient des milliers d'aiguilles très fines.
Plusieurs fois, je trébuchais sous les regards de petits curieux, qui sortaient pour observer la lune pleine. Aidé par Sam, je me relevai et clopinai vers cette forêt, lieu qui m'attirait comme une mère qui ouvrait les bras à son enfant pour qu'il court s'y réfugier. J'étais comme ce petit enfant, je courrais par crainte du danger. Or, j'étais mon propre danger.
— Nous sommes assez loin des habitations ; plus que quelques pas et...
C'est à cet instant que je les entendis.
Des hurlements.
Les hurlements de ma meute.
Mon corps me devint étranger et je vis Sam faire des yeux ronds. Plaçant mes mains devant moi, je remarquai qu'elles grossissaient et se couvraient de fourrure grise.
Je n'étais déjà plus moi.
O
ELLE
Inside her
O
Je mis tellement de jours à retrouver le chemin du lycée que je ne les comptais pas. Lapant l'eau des rivières et me nourrissant de bouts de viandes et autres pitances que je volais dans des habitations, je réussis à survivre. En un sens, je fus heureuse d'avoir survécu sans l'aide de celui qui m'avait hébergé. Je voulais aussi lui montrer que je pouvais vivre sans lui. Refoulant le fait qu'il me manquait beaucoup, comme nous étions devenus proches, j'essayais de toujours aller de l'avant. Ne pas revenir dans ce chaleureux foyer, ne pas revenir auprès de lui. Après tout, il m'avait en quelque sorte trahie...Moi qui pensait l'avoir pour ma personne toute seule durant ces derniers mois, le voir faire des papouilles avec la dite Hailey m'avait faite sortir de mes gonds. Je n'éprouvais pas de sentiments comme envers Adam mais j'étais si attachée à lui, sans doute dû au fait qu'il m'ait recueilli et se soit occupé de moi, que je ne pouvais me résoudre à le partager. Idée d'autant plus saugrenue que j'étais actuellement en train de me diriger vers un tout autre homme.
Un jour de pluie comme cela me change !
J'arrivais enfin au lycée de Forks. Je repris forme humaine dans un vestiaire où j'avais réussi à me glisser furtivement. Après avoir volé quelques vêtements, et fait mon plus grand sourire au gardien, je sortis du bâtiment et me dirigeai vers le parking. Comme je ne connaissais rien du lycée de Forks, il était préférable que je ne m'aventure pas trop loin au risque de me perdre dans la masse et de me faire griller.
Je ne vous explique pas l'horreur pour esquiver la vérité : "Je n'ai pas d'identité, ni de domiciliation. Je vis comme un chat errant. Oui, car je me transforme en chat, vous voulez voir ? "
Sur le parking, je reconnus aussitôt les voitures des vampires. Posée sagement sur la Volvo d'Edward, m'imaginant mille façons de me présenter et d'attirer son attention, je balayai du regard les lieux. La sonnerie des fins des cours retentit, une vague d'élève sortit quand mon regard se posa sur un véhicule. Mon cœur ne fit qu'un bond. Etait ce vraiment un vieux Chevrolet rouge que je voyais? A moins que mes yeux ne me fassent défaut, le véhicule ressemblait trait pour trait à celui décrit dans Twilight, au véhicule de...
Je m'étouffais à moitié en voyant une fille s'en approcher ; cette dernière, des livres pressés contre sa poitrine, jetait des œillades à droite à gauche, l'air inquiète. Sa démarche trahissait un grand manque de confiance en elle. Je remarquai sa peau pâle, presque aussi pâle qu'un groupe qui arrivait non loin derrière elle. Ses cheveux volaient au gré du vent et je vis mon vampire inspirer derrière lui, comme s'il sniffait une ligne de coke, puis serrait la mâchoire. La jalousie me fit serrer les poings, les jointures me faisaient souffrir tellement je serrai.
Elle m'avait volé ma vie, l'identité que je voulais, ma place.
Cette garce.
Je fis un pas en avant mais une main se posa sur mon épaule.
Isabella Marie Swan.
Sursautant, je me tournai et vis mon Sauveur. Le visage toujours aussi souriant, il me paraissait néanmoins plus grand que dans mes souvenirs, et plus carré d'épaules.
Pardon ?
Jacob s'amuse toujours à épeler son identité devant nous.
— Appellez- la Bella Swan. B.E.L.L.A !
Lui jetant un regard sombre, je me remémorai toute l'histoire de Twilight. C'était elle, ce serait "l'héroïne". La femme qu'épouserait Edward. Celle qu'il mordrait sans la tuer. Je la haïssais.
Il n'y avait même pas de mot pour décrire ce que je ressentais en cet instant.
Avant d'imploser devant le monde entier, je courus en direction de la forêt. Derrière, j'entendais des bruits de pas frapper le sol. Certaine qu'il s'agissait de mon Sauveur, je m'enfonçais plus encore dans la végétation, prenant ma forme féline. Ma course dura des heures jusqu'à ce que j'arrive sur la Push. Face à la mer, je tombais à genoux, mains à terre. Et je pleurais, pleurais, pleurais. Les larmes tombaient sur les grains de sable et disparaissaient aussitôt. Comme moi, j'avais existé, j'étais morte puis j'avais ressuscité. Mais au final, je n'étais rien dans cette immensité. Aucune identité, une femme chat inconnue, seule. Des bras me soulevèrent et en quelques secondes, je me retrouvais contre un torse musclé, réfugiée contre une peau rousse, chaude et douce.
— Tu ne seras jamais seule, Isaline.
Je levai la tête.
Lui avait toujours été là.
Était ce un hasard?
C'est lui qui m'avait chouchouté, lui qui m'avait trouvé, lui qui m'avait aidé.
Était ce un hasard?
Il caressa mon menton, ses yeux rivés sur mes lèvres. En cet instant, je ne sus comment me comporter. C'était le vampire que je voulais, que j'avais toujours voulu. Mais était ce celui qui me rendrait heureuse? Le jeune homme se pencha et déposa un doux baiser sur mes lèvres. Comme j'étais nue, à cause de ma transformation, je me collais plus encore à lui.
— J'aurais dû le comprendre, nous déclarâmes en même temps.
Nos rires s'entremêlèrent aussitôt.
Il se pencha à nouveau et déposa une traînée de baisers sur mon cou, me faisant glousser. J'avais déjà été proche de lui, quand il m'avait hébergé. Mais jamais de cette manière. C'était si rapide.
— C'est toi que je veux. C'est avec toi... Je te promets de ne pas te faire souffrir. Je te protégerai
comme un trésor des autres. Avec moi, tu n'as rien à craindre.
Dans sa voix, je ressentis une pointe de jalousie que je n'avais jamais encore perçue auparavant. D'ailleurs, son ton était plus grave, différent.
— Isaline, souffla t il en collant son bassin.
Je sentis qu'il y avait bien plus que de simples sentiments. L'excitation. Les joues rouges, je répondis à ses baisers, caressant doucement son torse. C'était agréable d'avoir une personne qui prenne soin de moi, c'était la première fois. Je m'imaginais alors deux choix : une vie d'espérances et de souffrances ou une vie de câlins et de douceurs auprès d'une personne qui m'aimait en ressentant un manque. Il fallait être fou pour ne pas faire le bon choix.
D'un geste, il me prit dans ses bras et entoura son torse de mes jambes puis nous bascula en avant avec douceur pour nous poser sur sable, allongés. Je lui caressai le visage en souriant :
— Moi aussi, c'est toi que je veux, Embry Call.
OO
O
EPILOGUE
« Une route peut prendre mille directions, la vérité n'en connaît qu'une. »
O.O.O.O.O.O
O
ELLE
O
Son visage baigné de larmes était une fois de plus tourné vers l'océan. Les vagues commençaient déjà à lui lécher les pieds mais elle ne bougeait pas. Plusieurs heures que la vieille femme restait campée face à l'eau grisâtre aux rouleaux toujours plus impressionnants. Un violent orage avait été annoncé et il se dirigeait droit vers Forks.
Forks et la pluie. Avec le temps, Isaline s'y était faite.
Car, oui, en soixante années, la femme n'avait jamais quitté la tribu des Quileutes. Embry et elle avaient attendu que les tensions entre vampires et Quileutes, qui avaient suivi l'arrivée de Bella Swan, s'atténuent pour exposer le souci d'Isaline aux Anciens de la tribu. Ceux ci, bien que perplexes, l'avaient accueillie. Voyant l'attachement que le jeune homme avait envers la femme, il était hors de question de les séparer. De toute évidence, Embry s'était imprégné d'Isaline. Au plus grand bonheur des Quileutes, la femme accepta l'imprégnation, rendant Embry heureux comme jamais. Rares étaient ce genre de mariage. Pourtant, ce mariage cachait un grand secret.
Et ce secret devenait trop lourd pour Isaline.
Pendant ces soixante années, même si son époux l'avait comblé de cadeaux et d'enfants — six qui plus est ! — un vide persistait en elle.
Une vie d'espérances et de souffrances ou une vie de câlins et de douceurs auprès d'une personne qui l'aimait en ressentant un manque.
Elle avait choisi d'être auprès d'Embry.
Ses années à côtoyer les loups lui firent comprendre en quoi consistait le lien qui attachait Embry à elle. L'imprégnation. Un sentiment qu'elle ne comprenait que trop bien en réalité.
Quand on lui avait expliqué, son cœur avait fait un bond.
Elle qui avait toujours cru être prise de folie avait enfin compris d'où venait ce mal.
L'imprégnation.
Ce jour là, elle avait compris qu'elle avait toujours été imprégnée d'Edward Cullen.
Depuis toujours.
Et pour l'éternité.
FIN-
LUI : Embry Call
ELLE : Isaline
Le tueur d'Isaline : James! (oui, un James dans un univers alternatif!)
Je remercie tous les reviewers, les lecteurs, les favo et les follows d'avoir suivi et lu cette
histoire.
Ecrire une histoire sur Embry Call me tenait vraiment à cœur étant donné qu'il y en a peu sur
le fandom.
Mais je voulais Edward aussi.
Et du mystère.