Bonjour! Voici une nouvelle petite fanfiction à chapitres! Au départ, ce n'était censé être qu'un OS, mais quand j'ai vu le nombre de mots que j'avais écris, j'ai préféré diviser tout ça. Vous devriez donc avoir au moins quatre chapitres, peut-être cinq.
AVERTISSEMENT: PRESENCE DE THEMES SOMBRES DANS CETTE FANFICTION! Je vous conseille donc de faire très attention à ce que vous allez lire.
Thor et ses personnages ne m'appartiennent pas.
Bonne lecture malgré les thèmes durs de cette nouvelle fanfiction.
La reine d'Asgard faisait une nouvelle fois face à son fils, lequel ne la regardait jamais dans les yeux. Elle avait réussi à obtenir des gardes qu'ils la laissent entrer dans la cellule de Loki, le tout sous la menaça de les faire expulser dans l'Espace d'un bon coup de pied dans le postérieur. Connaissant la colère de la reine lorsqu'elle en éprouvait vraiment, les gardes avaient rapidement acceptés de la laisser s'entretenir en privé, face à face, avec le prisonnier.
Elle restait donc là, debout, cherchant à cerner les sentiments du dieu qui refusait de la regarder dans les yeux. Elle avait tenté de lui parler, de le faire revenir à la raison, mais il n'ouvrait pas la bouche, ne levait jamais les yeux vers elle. Comme si elle n'était...qu'une illusion.
-Peux-tu au moins me regarder, Loki ? demanda-t-elle d'une voix qu'elle espérait assez rassurante pour décoincer l'âme têtue qu'était le prince déchu.
Il ne répondit pas. Il ne lui tourna pas le dos, mais il ne fit rien. Comme s'il ne l'entendait pas.
-Pourquoi es-tu aussi fermé ? Nous ne voulons que t'aider, mon fils..., soupira Frigga, sincère.
-M'aider, vraiment ? renifla Loki, sujet à un dédain certain que sa mère ne put qu'observer.
Elle s'empêcha de montrer sa légère joie. Les paroles de son fils n'étaient certes pas encourageantes, mais il lui parlait. C'était déjà un petit progrès dans leur communication. Doucement, la reine se dirigea vers lui, essayant de lui faire comprendre la raison de sa venue sans le braquer.
-Oui, t'aider.
-M'aider à quoi ? Pourquoi ? demanda-t-il d'un ton sarcastique.
-T'aider à...reprendre tes esprits ?
-Dîtes tout de suite que je suis fou ! grogna-t-il.
-Non, je ne dis pas cela, Loki. Ne déforme pas mes propos, lui demanda-t-elle avec la même douceur qui la caractérisait. Thor nous a averti ce qu'il s'était passé sur Midgard, et nous voulons juste que tu reprennes goût à la vie que tu avais avant. Tu ne mérites pas de croupir ici. Personne ne le mérite.
-Tiens donc, est-ce qu'Odin tient le même discours que vous ? Je suis même sûr que vous êtes la seule à m'aider. D'ailleurs, votre but n'est certainement pas de m'aider, n'est-ce pas ? C'est Odin qui vous a envoyé me parler pour me faire accepter mon sort, crut constater le prince, prenant un ton froid, si froid que Frigga en frissonna sous sa robe.
Elle ne put que lui lancer un regard empli de tristesse. Toute confiance avait donc disparu de l'esprit de Loki. Il ne lui accordait plus une seule once de confiance. Pourquoi ne pouvait-il pas comprendre qu'elle ne l'abandonnait pas ? Qu'aucun membre de sa famille ne l'abandonnait ?
-Pourquoi croire cela, Loki ?! Ne vois-tu pas que nous ne cherchons qu'à te rendre ce que tu as perdu ?!
-Qui ça, 'nous' ? demanda-t-il sans se soucier des autres paroles de la femme aux cheveux d'or, lui jetant même un regard hargneux.
Frigga fit mine de ne pas y prêter attention, bien que dans son cœur, ce n'était pas la même chose. Elle souffrait de le voir la repousser de cette manière. Mais, au fond, peut-être avait-il raison. Une partie des malheurs de son fils était de sa faute, elle se devait de l'assumer. Elle prit cependant la parole pour ne pas montrer au prince ses émotions.
-Odin, moi, et ton frère. Nous ne souhaitons que te retrouver, et que notre famille redevienne ce qu'elle était avant tous ces événements. Peux-tu le comprendre ? Peux-tu comprendre que nous t'aimons, chacun de nous ? interrogea la reine, pleine d'espoir.
-Vous m'aimez, ah oui ? Quel était donc mon droit de naissance, déjà ? Ah, je me souviens ! Je devais mourir sur un bout de glace, abandonné par ma vraie famille. Je devais ensuite être roi, c'est bien cela, hein ? Où est ce trône que l'on m'a promis ? Où est l'amour que mes usurpateurs de parents m'avaient promis ?! s'exclama Loki, faisant monter sa colère.
Sa magie ne pouvait pas l'aider, elle était bridée. Il ne pourrait pas l'utiliser pour manipuler et tromper sa chère mère, celle qui jouait les messagers depuis longtemps. Elle venait tous les jours le voir, parfois par illusion. Elle ne venait pas souvent le saluer en chair et en os. Un honneur, qu'elle vienne ! se moqua silencieusement Loki.
-Odin n'a jamais voulu te dire toutes ces choses, mon fils. Jamais. Mais tu le connais, lorsqu'il est mis à l'épreuve, il ne réfléchit pas quand il parle, défendit encore la femme, connaissant le tempérament de son mari.
Mais Loki n'écoutait pas. Il ne faisait que sourire. Un sourire ironique, plein de moqueries. Se moquer, il aimait faire ça. Se moquer du prétendu amour de sa mère. Du prétendu pardon de son frère. De la prétendue fierté de son père. Ils mentaient, ils ne faisaient que cela. Ces asgardiens ne faisaient que jouer avec lui pour s'amuser.
-Et vous, alors, pourquoi êtes-vous là ? Pour jouer avec moi ? Pour me briser ? Vous croyez pouvoir m'achever, chère mère ? Vous et votre prétendu amour infini pour ce pauvre fils tout perdu que vous croyez aider ? demanda le jeune homme, prenant un ton davantage moqueur, presque insultant.
La Mère de Toute Chose baissa la tête un instant, cessant d'arpenter la cellule si blanche et chargée en énergie noire de son fils. De celui qui n'était peut-être même plus son fils. Elle ne lui montra rien, mais son cœur se déchirait toujours plus, à chacune des paroles du prince. Ne croyait-il plus en elle ? N'avait-il plus confiance en elle, même pas une parcelle de confiance ?!
-Loki, s'il te plaît, écoute-moi...
-Vous et vos yeux si larmoyants pour espérer me faire culpabiliser, vous et votre voix si attendrissante qui sonne faux, vous et vos paroles...vous êtes une parfaite comédienne, mère, mais j'ai appris tous mes tours de vous. Je sais reconnaitre le vrai du faux, argua Loki d'une voix soudain triomphante.
-Pourquoi es-tu devenu cet homme, mon fils ? Tu sais que je t'ai toujours aimé, que Thor et Odin t'ont toujours aimé, peu importe d'où tu viens. Tu avais le bonheur, une famille pour veiller sur toi, des amis pour te tenir compagnie, et même des passions que tu voulais à tout prix partager. Pourquoi vouloir tout briser ? Le prix est trop élevé, Loki..., murmura sa mère, cherchant à lui faire entendre raison.
-Je n'ai que faire de vous et de vos paroles, Frigga ! Je vous déteste, vous et votre peuple ! Vous m'avez enfermé ici en espérant que je serve vos intérêts...
-Non !
-Oh que si. Il n'y a jamais eu une seule once de vérité dans toutes ces choses que vous m'avez dites, que ce soit dans ma jeunesse ou aujourd'hui, dans cette maudite cage. Je n'ai pas besoin d'aide pour m'en sortir ! Et encore moins de la vôtre ! finit-il par hurler, serrant les poings.
Frigga se retint elle aussi de hurler. De hurler son désespoir d'espérer un jour retrouver l'enfant qu'elle avait connu. De hurler son amour et celui de sa famille pour le plus jeune de ses fils. Mais Loki l'écouterait-il ? Non, plus maintenant. Il était tellement...atteint. Tellement brisé. Qui avait osé le briser autant ? se demanda la souveraine, le cœur en larmes de constater l'état du prince déchu.
Elle tenta une dernière approche, sans perdre son masque de douceur.
-Je te prie de m'écouter une dernière fois, mon fils...
-Vous n'êtes pas ma mère ! Vous ne l'avez jamais été ! cria-t-il en retour, l'empêchant de finir.
Un premier coup de poignard au cœur. Frigga s'obligea cependant à continuer, contrôlant sa voix qui risquait de s'éteindre très bientôt.
-Loki, je te connais...
-Non, non ! Vous ne me connaissez pas, vous ne voyez que ce que vous voulez voir ! Je vous déteste, Frigga. Vous le comprenez ? JE VOUS HAIS ! Je vous hais de toutes mes forces, et vous n'êtes pas ma mère ! Vous n'êtes rien pour moi ! RIEN !
Les yeux brillants de larmes qu'elle retint de justesse pour garder son courage, Frigga put se détourner avant de craquer. Elle craquerait lorsqu'elle serait seule, dans ses appartements. Elle eut juste la force de faire face aux fenêtres de la cellule royale, face aux boucliers d'or. Gardant le peu de voix lui restant, elle trouva quelques mots de plus à dire. Des mots sincères, elle l'espérait tout du moins.
-Loki, sache que j'ai toujours cru en toi. Je trouverais le moyen de te ramener, quoi que cela puisse me coûter..., murmura-t-elle, baissant la tête.
Malgré qu'elle n'avait plus rien à ajouter pour montrer son amour au jeune prince, elle ne put s'en aller et passer le champ d'énergie. C'était impossible. Elle ne pouvait se résoudre à partir sans que Loki ne lui donne un signe qu'il était encore là. Même un signe inconscient de sa part, mais du moment qu'elle sache que son fils se battait pour revenir auprès d'elle et du reste de leur famille.
Dans son coin, au plus loin possible de Frigga, Loki attendait que cette dernière fasse quelque chose. Qu'elle le regarde, ou qu'elle s'en aille. Au fond de lui, tout en réfléchissant, une haine sans borne commençait à se former envers la femme qui lui tournait le dos. Comment osait-elle lui avouer qu'elle avait toujours confiance en lui ? Comment pouvait-elle lui faire ça, alors qu'il était le Mal incarné ?! Il se devait de faire disparaitre cette confiance sans tarder, où ça serait lui, le perdant. Et Loki n'aimait pas perdre. Il songea vite à une solution, mais laquelle ? Qu'est-ce qui pourrait briser cette confiance le liant si fortement à sa mère ? A Frigga ! Comment faire comprendre à cette femme si têtue qu'elle n'avait pas le droit de lui faire confiance ?
Doucement, timidement, son cœur battant si fort qu'il dut se concentrer pour le contrôler, le prince Jotun s'avança jusqu'à la souveraine. Elle lui tournait encore le dos, mais entendait ses pas s'approcher. N'ayant pas peur de celui qu'elle considérait encore comme son fils, Frigga fut surprise quand elle sentit un baiser se déposer contre ses longs cheveux laissés libres. Nul besoin d'une coiffure complexe comme le monde pour aller voir un prisonnier royal. Les mains de Loki poussèrent lentement ses cheveux sur le côté, pour lui donner accès à la nuque de la reine. Celle-ci n'osa pas bouger, ne sachant ce qui se tramait derrière son dos. Elle ne prit nullement peur, et ne se méfia pas. Pourquoi se méfier de son fils cadet ?
-Vous êtes belle, murmura-t-il contre son cou avant de l'embrasser.
Un baiser délicat, mais presque...étrange. Frigga se tendit un peu, mais ne fit rien pour bouger, perturbée par la phrase.
-Loki ? s'enquit-elle, voulant tourner la tête.
-Restez comme ça, ma chère mère. Ne me regardez pas. C'est à moi de vous admirer, vous et votre si délicate beauté, continua-t-il de parler, tout en déposant d'autres baisers plus empressés sur la peau tendue de sa mère. Pourquoi êtes-vous donc si tendue ?
-Ton comportement ne m'aide pas, Loki...tu dis me haïr, mais tu me complimentes. Que se passe-t-il, dis-moi, quémanda-t-elle, n'osant toujours pas se dérober à ce contact de plus en plus perturbateur.
Les baisers dans son cou s'intensifiaient, la tendant davantage. L'atmosphère lui sembla soudain chargée d'un sentiment dérangeant. Presque malsain. Pourtant, Loki continuait encore et encore, ne semblant pas se soucier des pensées de la reine.
-Je me rends compte que je rate quelque chose. Vous sentez si bon, mère. Et votre peau, elle est douce. Pourquoi frissonnez-vous ? N'aimez-vous pas mes baisers ? susurra-t-il.
-Loki, tu devrais...tu devrais te reculer un peu, toussota-t-elle, cherchant à se retirer.
L'atmosphère était trop dérangeante pour la femme pour qu'elle puisse rester sans bouger. Elle aimait être dans les bras de son fils, bien sûr, mais pas de cette manière. Une manière malsaine, qui la mettait étrangement mal à l'aise. Et les mots du magicien. Pourquoi lui paraissaient-ils vrais et mensongers à la fois ?
Pourtant, Loki l'empêcha de se retirer de son étreinte envahissante. Intérieurement, il se maudit de devoir faire cela. Mais ce n'était qu'une petite peur qu'il prévoyait, pas de quoi s'affoler. Ses mains passèrent devant la femme, se posant contre son ventre plat. Il toucha délicatement le tissu de sa robe bleue. Frigga avait toujours aimé le bleu...
-Cette couleur vous va à merveille, mère. Le bleu de vos yeux remplis de lumière s'accorde avec vos robes.
-Loki, pourquoi...pourquoi me dis-tu ça ? demanda, hébétée, une reine de plus en plus surprise.
Et mal à l'aise, surtout. Frigga crut sentir un petit danger venir, mais venant de son fils, elle n'eut toujours aucune méfiance. Ca devait sûrement être son esprit chamboulé qui lui jouait des tours. Après lui avoir fait du mal au cœur, peut-être que Loki cherchait à...se faire pardonner ? Même s'il n'usait sans doute pas d'une méthode convenable avec elle.
Ce sentiment malsain reprit de plus belle quand une main baladeuse se posa contre sa poitrine. Frigga sursauta alors.
-Loki ! gronda-t-elle, enlevant vite la main qui revint pourtant.
-Chut, mère...j'aime votre poitrine, lui avoua-t-il, appuyant ses dires en empoignant à pleines mains les courbes de la femme.
Cette dernière resta bouche bée devant ce comportement plus qu'inhabituel et dérangeant. Elle tenta de défaire la sangsue de sa poitrine, en vain !
-Loki, retire tes mains s'il te plaît, eut-elle la patience de demander.
-Pourquoi ? C'est si ferme...la peau doit être douce à cet endroit, non ?
-Sans doute, je l'ignore ! Dans l'immédiat, je te prie de me lâcher tout de suite, Loki. Ce ne sont pas des choses à faire avec sa mère, même si c'est une mère adoptive que tu ne considères plus comme telle, usa-t-elle de sa voix la plus ferme.
Il ne fallait certainement pas jouer à cela avec elle, même si elle ignorait quel insecte avait piqué son fils pour se retrouver à la toucher de cette manière. Il n'avait jamais osé faire ça une seule fois dans sa jeunesse, même en pleine période d'exploration sexuelle, alors pourquoi le faisait-il maintenant ?!
Dans sa tête, Loki se posait la même question, mais il refusa de lâcher prise. Ce jeu commençait étrangement à lui plaire. Il en oublia peu à peu son objectif premier, et resserra vivement sa prise sur Frigga.
-Je veux être plus que votre fils, ma chère et douce mère. Je sais que vous me voulez...
-Qu'est-ce qui te prend, Loki ?! s'inquiéta alors sérieusement la souveraine, tentant de se défaire.
-Oh, si vous saviez comme j'ai envie de vous embrasser...de dévorer vos lèvres si tentantes, vos lèvres abritant de si douces paroles..., susurra le jeune homme à ses oreilles.
Les joues rouges d'embarras et d'une légère peur, Frigga réussit à se défaire des mains trop curieuses de son cadet. Hélas, ce dernier ne la laissa pas s'échapper davantage, et l'agrippa par la nuque avant d'écraser ses lèvres contre celles de la femme. Il se colla à elle pendant que ses lèvres insistantes faisaient diversion. Alors qu'il tentait d'approfondir ce baiser des plus inconvenants, les mains de la Mère de Toute Chose le repoussèrent vivement. Il dut se reculer à contre cœur. Son regard auparavant moqueur puis joueur se fit désormais rageur. Sa propre mère, celle qui disait l'aimer, le repoussait ?!
-Je ne sais vraiment pas à quoi tu joues, Loki, mais ce n'est pas drôle. J'espère au moins que tu le sais, souffla sa mère, son cœur battant la chamade.
Loki eut l'air de le voir, son regard noir se portant sur les courbes de la reine. Sa poitrine se soulevait irrégulièrement. Alors que ses pensées rationnelles lui dictaient de suivre les ordres de Frigga, son corps et sa rage lui ordonnèrent de continuer dans le chemin qu'il avait lui-même tracé. N'était-il pas né pour tout détruire, après tout ? Odin ne lui avait-il pas dit que dès qu'il touchait quelque chose, cette chose là se retrouvait brisée ? Pourquoi ne pas continuer, alors ?
Ces quelques pensées eurent raison du prince, malgré qu'il se battait encore intérieurement. Mais le désir était plus fort, le prenant entièrement. Il la voulait, oh oui. Il voulait cette femme là, elle qui avait une confiance aveugle en lui. Oserait-elle lui faire de mal, cette amusante reine perdue dans son amour familial dévasté ?
Ne voyant aucune réaction dangereuse chez son fils, Frigga se dirigea lentement vers lui, gardant ses distances. Elle désirait simplement des réponses.
-Loki ? appela-t-elle doucement, posant une main qu'elle espérait rassurante sur les épaules raides du jeune homme quand elle constata qu'il ne semblait pas vouloir reprendre ses gestes.
Celui-ci ne répondit pas, encore perdu dans ses pensées. Blesser la femme qui l'aimait encore. La blesser, la détruire, la tuer. Non. La repousser pour qu'elle ne souffre pas. La mettre à l'abri. La plaquer contre un mur. Lui hurler de sortir ! Non, lui enlever tout sourire...la faire fuir ! Lui ôter sa raison de vivre. Qu'elle parte, qu'elle parte vite, qu'elle s'en aille ! Non, qu'elle reste, qu'elle tombe dans la toile d'araignée que lui, le vrai roi d'Asgard et de Jotunheim, avait tissé rien que pour elle. Qu'elle tombe dans ses filets et ne puisse plus en ressortir. Elle n'en sortirait pas vivante.
Un léger sourire apparut sur le visage figé de Loki.
Non, ne pas lui faire de mal ! L'empoigner et l'assommer...prévenir les gardes ! Lui arracher des cris de douleur, voir de belles larmes couler de ses yeux d'acier. La consoler, lui dire qu'il était là, la détruire entièrement...non !
-Loki ? Tu me fais peur, mon fils. Parle, dis-moi quelque chose. N'importe quoi et je t'écouterais, pour cette fois. Ou fais un geste, mais montre-moi que tu es encore avec moi, que tu es là, murmura l'insouciante reine qui n'avait pas conscience du danger qu'elle courrait.
Trop aimante, trop naïve, trop douce et délicate. Si manipulable. Si désirable...de sublimes larmes de douleur qui couleraient de ses yeux. Son sang royal s'échappant de superbes plaies, autant extérieures qu'intérieures. Les derniers battements de ce cœur trop bon et courageux, le dernier souffle rien que pour lui.
C'en fut trop. La goutte de trop. Les mains moites du prince déchu empoignèrent la fine taille de sa mère. Il ne lui laissa aucune chance de répliquer, un seul objectif en tête. Frigga fut poussée en arrière. La surface était douce. Un lit. Un lit qui limitait les dégâts de sa soudaine chute. Un corps sur le sien. Une bouche s'écrasant sur la sienne. Ses poignets, pourquoi étaient-ils retenus de chaque côté de sa tête ? Son cœur, pourquoi commençait-il à se briser doucement, à couler au plus profond de son âme ?
-Arrête, eut-elle le temps de supplier avant qu'une main ne l'empêche de parler plus.
Pourquoi aucun cri ne put sortir de sa bouche ? Etait-ce cette main si tremblante qui l'empêchait de parler ? Oui, sans doute. Ses yeux d'un bleu si profond et si pur brillèrent rapidement. Des larmes s'évanouirent contre la main de son fils, celle qui l'empêchait de crier. Elle eut beau tenter de fuir, Loki était plus fort. Ici, aucune magie n'avait effet, et elle n'avait pour arme que ses mots. Des mots censurés par une main qui tremblait de plus en plus.
Ses jambes se retrouvèrent découvertes, sa robe repoussée jusqu'à ses hanches. Ses yeux remplis de larmes et de peur se fermèrent. Ne pas voir ça. Ne pas pleurer. Hurler intérieurement, de toutes ses forces, pour que quelqu'un entende. La peau tremblante, Frigga entendit le bruit de vêtements qui se froissaient, mais elle n'ouvrit pas les yeux. Jusqu'à ce que la sinistre voix de son fils lui parvienne.
-Regardez-moi, mère. Regardez-moi, lui chuchota Loki.
La reine lui obéit. Elle ne pouvait pas se battre, ni ramener le côté sain de son fils à la raison. Il était sans doute trop tard pour que le fils qu'elle aimait avec tout son cœur de mère revienne. Peut-être avait-il péri. Oui, sûrement. Le vrai Loki, son Loki, était mort.
Pourquoi une lueur démente brillait-elle dans le regard de cet inconnu ? Pourquoi avança-t-il brusquement ses hanches ? Un premier gémissement. Une peau frissonnante rejointe par une deuxième. Des larmes bien plus désespérées et sincères coulèrent des saphirs brisés de la reine. Trop tard. Elle le sentait, il la détruisait de l'intérieur comme de l'extérieur. Elle entendait ses gémissements et ses grognements de plaisir, mais rien ne sortait de sa propre bouche. Lorsque Loki s'en aperçut, il enleva sa main, et embrassa la femme avec violence. Elle ne résista pas, le mal était déjà fait. Seules des larmes silencieuses trahissaient son cœur en miettes, mais sa peine n'avait aucun effet sur le traitre qui abusait d'elle.
Ses mains, elle les sentait, ses mains si froides et meurtrières qui la touchaient. Il caressait sa peau nue, appréciant chaque frisson de peur et de douleur qu'elle laissait échapper. Chaque baiser que les lèvres lui volaient la détruisait peu à peu, l'empoisonnant. Chaque coup de reins la transperçait comme l'aurait fait un poignard ou une épée. Frigga tenta de parler, mais sa voix restait éteinte dans sa gorge nouée. Même ses bras refusèrent de bouger, restant plaqués contre les draps blancs et purs. Elle détourna le regard de son fils. De cet inconnu. La reine n'avait plus la force de le regarder, comment pouvait-elle encore le regarder dans les yeux alors qu'il la tuait à petit feu ?! Pourtant, Loki n'était pas d'accord, lui ordonnant de ne jamais détourner le regard de ses propres yeux.
-Loki..., eut la force de murmurer la femme, avant de grimacer de douleur.
Sa gorge la brûlait presque. Allait-elle mourir par suffocation, ou était-ce simplement son désespoir qui lui donnait l'impression qu'elle allait étouffer ? L'homme qu'elle appelait cessa ses mouvements quand il entendit sa voix.
Se retirer d'elle et la prendre dans ses bras. La faire sortir d'ici avant de faire couler son sang. Non, regarder son sang couler, son sang si beau et royal, un sang qu'elle lui reprochait constamment de ne pas avoir. Faire couler son sang, la détruire de l'intérieur et la regarder souffrir...NON ! Sortir d'elle, sortir de sa vie à jamais !
-Aidez moi, murmura-t-il si bas que Frigga ne l'entendit pas.
Elle n'eut pas le temps de se demander ce que le prince avait essayé de lui dire, car déjà sa torture recommençait, plus brutalement. Ou peut-être allait-il plus doucement, elle ne saurait pas le dire. La seule chose qu'elle savait, c'était qu'elle voulait mourir. Mourir et ne jamais revenir. Ca faisait si mal, à l'intérieur.
La magicienne se rendit à peine compte que Loki la retournait. Ce fut lorsque les oreillers essuyèrent ses larmes qu'elle le comprit. Au moins, son regard ne croiserait celui de son assassin. Non, là, c'était pire. Une douleur lui perça les entrailles. Tordue dans une grimace de douleur, Frigga tenta une nouvelle fois de supplier son fils d'arrêter. Il allait trop loin, trop loin...au plus profond de ses entrailles...
Une seule syllabe sortit de sa bouche avant de s'évanouir. Sa tête s'enterra dans les oreillers tandis que son meurtrier s'enfonçait violemment dans la partie la plus intime de son anatomie. Déchirée. Désespérée. Détruite. Morte ? Quelle était cette lumière qui l'appelait doucement, lui tendant des mains rassurantes ? Quelle était cette horrible douleur dans le bas de son ventre, cette douleur qui lui arrachait des larmes silencieuses?
-Pardon...pardon..., entendit-elle au loin.
La voix de Loki, une voix qu'elle n'entendit bientôt plus, trop perdue dans sa douleur et dans la croyance que son cœur s'était déjà arrêté de battre. Loki la suppliait de le faire partir. Elle devait le tuer avant que ce soit lui qui la tue. Non, c'était bien trop tard. Frigga ne pouvait pas le repousser, ni le tuer. Le mal s'était emparé de lui, sa démence le consumait. Malgré tout, le magicien tentait de se battre intérieurement pour sauver ce qui restait de sa mère. Elle était pourtant si belle ainsi, crispée dans sa douleur, une douleur si jouissive à constater.
-Mère..., murmura-t-il finalement, se libérant enfin.
La fin, c'était la fin du calvaire, songèrent-ils en même temps. Loki se retira rapidement lorsqu'il sentit les derniers tremblements de sa mère. De Frigga. Il se poussa en dehors du lit, se réfugiant contre un mur. Les gardes, où étaient les gardes ?! Pourquoi ne l'avaient-ils pas arrêté en voyant que leur reine était menacée ?! POURQUOI ?! Oh, ces imbéciles n'avaient rien vu. Ils ne l'avaient pas vu devenir fou.
Loki releva doucement la tête, assez courageux pour affronter la réalité des choses. Où était-il, déjà ? Il se souvenait d'une conversation avec une femme aux longs et beaux cheveux d'or. Il se souvenait lui avoir dit des choses douloureuses, puis lui avoir causé un énorme mal. Il se souvint presque avoir entendu un cœur se briser, mais lequel ? En quête de réponse, il observa sa cellule. Couchée sur le lit, Frigga ne bougeait pas. Sa peau continuait de trembler, en revanche. Lorsque la femme se sentit la force de bouger, elle se tourna douloureusement sur le dos, laissant un gémissement de douleur sortir de sa bouche. Quelle souffrance, dans son ventre. Ca brûlait, quelque chose coulait...du sang, des larmes, ou autre chose, elle n'aurait su dire. Peut-être les deux. Peut-être les trois, ou plus...elle tourna la tête vers l'endroit où elle devinait que le prince se cachait. Il était là, assis et adossé contre un mur, des larmes coulant de son visage pâle. Il ne la regardait pas. Il regardait le sang sur lui. Le sang qu'il avait fait couler, celui de la femme la plus lumineuse d'Asgard. Pourquoi n'y avait-il plus aucune lumière, alors ?
Ce premier chapitre a pu être dur à lire pour vous, je le concois, mais les prochains chapitres se concentreront davantage sur les effets psychologiques. Sachez d'avance qu'il y aura plus d'angoisse que d'humour! Et rassurez-vous, je ne compte pas terminer cette fanficton par Loki et Frigga qui tombent amoureux l'un de l'autre. Je précise quand même que même si j'écris ce genre de thèmes dans un texte, je condamne le viol dans la réalité.
Les chapitres seront publiés chaque jour, rassurez-vous (:
Maintenant, place à vos commentaires, et n'hésitez pas à me dire si je fais dans les clichés, ou si ce n'est pas crédible. A demain pour la suite, donc!