This is it! Le dernier chapitre de The Agency!

Je sais, je vous l'avez promis pour hier au plus tard, mais j'ai eu quelques contre-temps ce weekend et je n'ai pu réellement le finaliser que maintenant...

Je ne vais pas encombrer la partie pré-chapitre et vais vous laisser lire ce chapitre final. Je répondrais à toutes les reviews, les questions, les indignations dans une partie exprès qui viendra dans le courant de la semaine. Donc ne vous inquiétez pas, je ne vous ai pas oublié!

J'ai hâte de lire vos avis, voir ce que vous avez pensé de cette fin et de l'histoire plus généralement!

En espérant que vous prendrez autant de plaisir à lire ce chapitre que je n'en ai pris à l'écrire!

Lsafor'


" Il faut accepter la fin d'une chose pour pouvoir commencer à construire le début d'une autre"


Chapitre 24 :

Allongée sur le sable, les bras repliés sous sa tête et le soleil lui tapant sur le dos, Callie était complètement perdue dans ses pensées.

Elle repensait à l'année qui venait de s'écouler. À la mort de son père, qui l'avait poussé à déserter l'Agence pour le venger. À Mark, qui l'avait retrouvé quelques semaines après pour lui prouver à quel point il lui était loyal, à quel point il était prêt à tout risquer par amitié pour elle.

Elle repensa ensuite à ses retrouvailles avec Arizona sur le toit de Torres Consolidate et au manque d'indifférence qu'elle avait éprouvait en la revoyant. Manque d'indifférence qui les avait amené toutes les deux à s'embarquer dans le jeu du chat et de la souris - celui du « suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis» - jusqu'à ce qu'Arizona arrête tout et la rejoigne définitivement…

De là, s'en était suivit un tout autre jeu. Celui de la séduction. Celui qui montrait qu'elles éprouvaient une attirance certaine l'une pour l'autre mais qu'elles refusaient de reconnaitre à cause de leurs fiertés respectives.

Callie esquissa un sourire en repensant à la crise de jalousie qu'Arizona lui avait faite lorsqu'elle avait appris pour elle et Erica Hahn. C'était une chose qu'elle avait toujours adoré chez la blonde: sa jalousie excessive. Son sourire s'agrandit un peu plus lorsqu'elle se rappela du speech qu'Arizona lui avait faite lorsqu'une fille lui avait proposé de sortir avec elle juste après qu'elles aient passé la nuit ensemble pour la première fois et où elle lui avait clamé haut et fort qu'elle ne voulait pas la voir avec quelqu'un d'autre. Callie se souvenait parfaitement de la chaleur qui avait envahi sa poitrine à ce moment-là.

De là, les choses avaient enfin pris un autre cap entre elles, rendant leur histoire beaucoup plus sérieuse. Leurs sentiments s'étaient intensifiés au fur et à mesure qu'elles apprenaient à compter l'une sur l'autre, à se reposer l'une sur l'autre. Elle avait trouvé en Arizona SA personne, celle qui était toujours là pour elle, celle qui la faisait se sentir ordinaire mais unique, celle qui lui donnait l'impression que l'impossible était à leur portée de main… Celle sans qui elle n'aurait jamais survécu. Et celle qui lui donnait de l'espoir. L'espoir qu'un jour, elles auraient un avenir. Un avenir ensemble…

Puis Mark était mort. Et Callie avait enfin ouvert les yeux. Réellement. Clairement…Elle s'était enfin rendu compte qu'elle était amoureuse de sa petite-amie. Ce tragique évènement lui avait permis de réaliser la véritable force de ses sentiments. Elle était folle amoureuse d'Arizona Robbins.

Mais voilà, les circonstances avaient fait qu'elle n'avait pas pu lui dire. Elle avait découvert que la personne en qui elle avait le plus confiance, la personne qu'elle aimait plus que tout, était celle qui avait tué son père. Et son monde s'était effondré, l'amenant à repousser et éloigner la seule personne qui lui donnait encore une raison de croire que la vie valait la peine d'être vécue.

Cependant, Arizona n'était pas partie. Elle était revenue, elle lui avait sauvé la vie et lui avait fait la plus belle déclaration d'amour qu'il était possible d'entendre. Elle avait été là, présente, comme toujours. Elle l'avait suivi sans poser de question dans sa mission suicide et avait continué de lui faire confiance bien qu'elle l'ait une nouvelle fois repoussée.

Et avant qu'elle ne puisse lui faire part de ses sentiments, le chao les avait envahies et Arizona était morte.

Elle était morte.

Dans ses bras alors qu'elle tentait de la ramener. Elle était morte avant que Callie ne puisse lui dire qu'elle l'aimait en retour.

Une ombre se forma au-dessus de Callie, l'amenant à sortir de ses réflexions pour se concentrer sur le manque de chaleur du soleil.

Cependant, elle ne bougea pas et esquissa un nouveau sourire quand elle sentit une odeur familière lui chatouiller les narines lorsqu'un corps tout aussi familier s'allongea à moitié sur elle pour poser de nombreux baisers le long de sa nuque jusqu'à remonter sur sa joue.

-C'était une baignade rapide, fit-elle remarquer en se retournant sur son dos pour faire face à la personne qui l'assaillait de bisous.

Cette dernière lui adressa un grand sourire avant de poser ses mains sur ses cuisses nues et capturer tendrement ses lèvres.

-Comment veux-tu que je trouve le moindre intérêt à l'océan quand je te vois allongée ici avec ce maillot de bain.

Callie rigola avant de se laisser retomber sur sa serviette en attirant l'autre corps avec elle de sorte à ce qu'il se retrouve complètement allongé au-dessus du sien.

Elle glissa une main dans les boucles mouillées qu'elle aimait tant et remit une mèche derrière l'oreille de la blonde qui ne la quittait pas de ses yeux bleus qui avait le don de la rendre folle.

-Arizona? héla-t-elle dans un murmure.

- Mmmh? huma l'interpellée.

- Je t'aime…

Arizona lui offrit un de ses magnifiques sourires avant de se courber pour l'embrasser. Elle maintenue une pression sur les lèvres de la Latina, savourant pleinement la sensation qu'elles avaient contre les siennes, puis se dégagea pour poser sa tête au creux de sa nuque et ferma les yeux en inspirant pleinement son parfum.

- Je t'aime aussi, Calliope…


~∞ 11 jours plus tôt ∞~

La pluie continuait de tomber en trombe et les flammes qui avaient englouti l'ancien QG de l'Agence se faisaient de plus en plus faibles, rendant le paysage encore plus lugubre qu'il ne l'était déjà. Mais Callie ne pouvait se résoudre à bouger. Elle était accroupie, la tête posée contre le corps d'Arizona et pleurait comme elle ne l'avait jamais fait.

Elle venait de perdre l'amour de sa vie. Le seul et unique. Celui qui constitue un monde à part entière, qui nous donne envie de nous battre, de se relever malgré les chutes, de se battre malgré les défaites.

Elle venait de perdre son dernier souffle. Et elle ne pouvait se résoudre à bouger, à se relever ou faire quoi que ce soit, parce qu'elle savait que si elle esquissait le moindre geste qui l'éloignerait d'Arizona, ce serait réellement fini. Si elle bougeait d'ici, elle devrait vraiment lui dire au revoir et elle en était tout simplement incapable.

Cependant, un mouvement en dessous de son oreille attira son attention et la força à se redresser. Elle se releva doucement et vit avec ébahissement la poitrine d'Arizona bougeait légèrement avant qu'elle ne soit saisie d'une quinte de toux une fraction de seconde plus tard.

- A-Arizona? souffla-t-elle n'en croyant pas ses yeux.

Elle leva ses mains tremblantes du sol et prit le visage d'Arizona en éventail d'un geste prudent.

-Arizona? répéta Callie d'une voix brisée.

La nommée ouvrit difficilement les yeux et croisa le regard de Callie au-dessus d'elle.

- Hey, murmura la blonde d'une voix à peine audible.

Callie laissa échapper un sanglot entre le pleur et le rire.

- Hey, répondit-elle avec un grand sourire.

- Co-comment tu te sens? balbutia Callie en la regardant d'un air inquiet, sans lâcher son visage.

- Je vais bien, assura Arizona en esquissant un léger sourire. Un peu mal à la tête mais ça v-

Elle fut coupée par les lèvres de Callie qui avaient emprisonnée les siennes d'un geste désespéré. Elle papillonna des yeux avant de les fermer définitivement, de poser une de ses mains sur celle contre son visage et répondre au baiser en se demandant si elle n'était pas en train de rêver. Si avoir les lèvres de Callie contre les siennes, la sentir contre elle, n'était pas le fruit de son imagination.

- Je t'aime, murmura Callie en rompant le baiser, sans pour autant s'éloigner complètement. Je t'aime aussi, Arizona…

Malgré son manque total d'énergie et la menace de s'évanouir de nouveau d'une seconde à l'autre, Arizona se redressa doucement sur ses coudes et esquissa un grand sourire.

- Tu m'aimes?

- Plus que tout, confirma Callie. Plus que la vie elle-même…

Reconnaissant les mots qu'elle avait prononcés quelques heures plus tôt, Arizona sentit un bonheur qu'elle n'avait encore jamais connu – mais qui bizarrement lui semblait aussi familier - l'envahir entièrement. C'était un de ces sentiments nouveau qu'elle découvrait au contact de Callie et qui lui était propre.

Elle esquissa à son tour un grand sourire avant de soulever son bras et agripper la nuque de Callie pour l'attirer contre elle et l'embrasser tendrement.

Cette dernière étouffa un nouveau sanglot en sentant les lèvres d'Arizona contre les siennes. Elle ferma les yeux tout en gardant ses mains sur ses joues et approfondit le baiser.

Elle pouvait sentir ses larmes qui continuaient de couler le long de son visage et qui se mêlaient à la pluie battante qui frappaient de plus en plus fort. Elle pouvait sentir ses blessures la tirailler, son dos la lancer alors que ses mains tremblaient toujours autant.

Mais elle n'en avait rien à faire, parce que tout ce qui comptait pour elle, c'était qu'elle avait les lèvres d'Arizona scellées au siennes. Elle avait la femme dont elle était folle amoureuse dans ses bras alors qu'elle pensait l'avoir perdu pour toujours et à cet instant-là, elle se jura que plus jamais elle ne la laisserait partir.


Quelques heures plus tard, Richard Webber s'avança dans les couloirs de l'hôpital de New-York en direction de la chambre qu'il avait quitté un peu plus tôt.

Lorsqu'il pénétra à l'intérieur, il esquissa un sourire attendri face à la scène qui se jouait devant lui. Les deux femmes qui se trouvaient à l'intérieur de la pièce, l'une assise sur le lit, l'autre se tenant face à elle entre ses jambes, ne semblaient pas avoir notifié sa présence.

- Tu es sûre qu'ils ont dit que tout allait bien? questionna Callie d'un air inquiet en caressant délicatement sa joue.

Arizona soupira d'exaspération en souriant chaudement avant de saisir la main de Callie et de poser un baiser dessus.

- Je vais bien, répéta-t-elle pour ce qui lui semblait être la centième fois depuis deux heures.

- J'ai vraiment eu peur, avoua Callie d'une voix fragile en baissant les yeux.

La peur semblait même dérisoire face à ce qu'elle avait vraiment ressenti. Elle ne voulait plus jamais éprouver ce sentiment dévastateur qui l'avait envahi pendant les deux minutes où elle avait pensé ne plus jamais revoir Arizona.

Cette dernière n'aima pas l'expression qu'elle voyait sur le visage de Callie. Elle posa sa main sur son menton, lui fit redresser la tête pour qu'elles puissent se regarder droit dans les yeux et lui adressa un sourire rassurant.
- Je vais bien Calliope, je te le promets… Alors arrêtes de t'inquiéter et embrasses-moi.

Tiraillait entre l'idée de poser plus de question sur son état et son envie de lui obéir, Callie laissa quelques secondes filler avant d'opter pour la deuxième option.

Lorsque Webber la vit pencher son visage vers celui de la blonde, il s'éclaircit la gorge, pensant qu'il serait temps pour lui de signaler sa présence.

- Vous êtes revenus, constata Callie en se reculant aussitôt sans pour autant rompre le contact physique avec Arizona.

Il lui était tout simplement impossible de rester éloignée de la blonde plus d'une minute. Elle avait besoin de la sentir contre elle constamment. C'était comme si elle ressentait le besoin permanent de vérifier qu'elle était réellement là, avec elle.

- Oui, mon entretien avec la Présidente Spencer a été plus rapide que prévu, répondit Webber en s'avançant jusqu'au milieu de la pièce. Comment allez-vous Mlle Robbins?

- Très bien, affirma Arizona en levant les yeux au ciel.

Et c'était vrai. Elle ne s'était jamais sentie aussi vivante de sa vie! Certes, elle avait encore mal à certains endroits de son corps et elle savait qui lui faudrait quelques jours pour totalement récupérer. Mais lorsqu'elle avait repris connaissance et que Callie lui avait dit qu'elle l'aimait en retour et qu'elle l'avait embrassé comme elle ne l'avait jamais fait avant, elle lui avait redonné un regain d'énergie considérable. Elle se sentait planer. Complètement.

- Je ne comprends toujours pas pourquoi vous avez insisté pour me ramener à l'hôpital, dit-elle en lançant un regard de reproche à l'homme face à elles.

- Hé, ne me regardez pas comme ça! s'indigna faussement Webber avant de sourire. Mlle Torres a spécifiquement menacé de s'en prendre à ma vie si je ne vous faisais pas faire un check-up complet.

Arizona rigola lorsqu'elle entendit Callie laissait échapper un son entre le grognement et la plainte. Elle échangea un regard avec elle et entrelaça ses doigts aux siens avant de reporter son attention sur Webber.

-Quelles sont les nouvelles? demanda Callie après un petit moment.

Dès le moment où Arizona avait repris connaissance, les évènements s'étaient enchainés. Alex avait bien fait son boulot en contactant Webber qui était arrivé quelques minutes après, en compagnie de trois équipes du S.E.A.L.

Il avait ensuite informé Callie que les procédures pour faire tomber les Under qu'ils avaient mises en place avec Addison étaient en plein exécution et que le Général Grant avait été arrêté. Elle l'avait écouté d'une oreille distraite, toujours choquée par ce qui venait d'arriver, et refuser obstinément de quitter Arizona.

Lorsqu'il lui avait dit qu'il fallait qu'ils s'en aillent, elle avait insisté corps et âmes pour qu'ils aillent à l'hôpital. Et donc pendant qu'elle était au chevet de sa petite-amie, vérifiant que tout allait bien, il avait disparu pour s'occuper des derniers détails avant la grosse implosion qui risquait d'arriver bientôt dans le pays.

- Les ruines de l'Underground continuent d'être fouillées par les experts, expliqua Richard. Vous n'y êtes pas allée de main morte avec les explosifs, ajouta-t-il avec une pointe de taquinerie.

Mais Callie n'avait pas encore le recul nécessaire pour pouvoir rire de la situation. Parce qu'elle était pleinement consciente que sa rage, sa colère et son envie de se venger avait failli couter la vie à Arizona et elle ne savait pas si un jour, elle serait dans la capacité de se pardonner.

Arizona sembla se rendre compte du débat intérieur qui avait lieu dans la tête de la Latina car elle accentua la pression sur sa main et lui adressa un regard par-dessus son épaule, lui intimant silencieusement d'arrêter ça.

- Ils n'ont pas trouvé grand-chose jusque maintenant, poursuivit-il, ignorant le dialogue silencieux qui avait lieu face à lui. Mais le corps du Colonel a été retrouvé.

Cette fois-ci ce fut Callie qui serra un peu plus la main d'Arizona en signe de réconfort.

À l'entente de la nouvelle, la blonde sentit un pincement lui saisir le cœur mais rien de plus. Tout ce qui était lié à son père: sa peur, sa déception, son envie d'estime – d'amour, étaient mortes en même temps que lui. En réalité, elle n'avait plus eu de famille dès lors que Tim était décédé et il lui avait fallu regarder le Colonel dans les yeux une dernière fois pour le comprendre donc la nouvelle ne la chagrina pas plus que ça.

- Et pour la boite noire? demanda-t-elle en changeant de sujet.

Elle ne voulait pas s'attarder plus sur la mort de son ignoble géniteur.

- Détruite, répondit Richard.

- Quoi?!

- Le choc de l'explosion l'a mis en pièce, dit-il dans un soupir.

La nouvelle eut le don de l'agacer. Après tout c'était pour ça qu'elle avait fait demi-tour dans le tunnel. C'était pour récupérer ce satané disque dur qu'elle avait risqué sa vie et entendre que ça n'avait servi à rien lui donnait l'impression d'avoir échoué.

- Comment vous allez faire pour faire tomber l'Agence alors?

- Nous n'en avions pas besoin, rassura Webber. La chose que nous craignions c'était l'utilisation que le Colonel aurait pu en faire mais maintenant que le disque est détruit, il ne représente plus aucun danger et surtout plus aucun obstacle pour démanteler enfin le réseau…

- Oui mais nous ne connaitrons jamais la vérité, se désola Arizona.

- Elle aurait commis énormément de dégâts Mlle Robbins, philosopha-t-il. Quelques fois, il est préférable de ne pas dévoiler la vérité pour le bien de tous.

Elle le lorgna d'un regard sceptique avant d'acquiescer doucement.

- Il y a encore deux autres points importants dont il faut qu'on parle, ajouta Richard en croisant ses bras sur sa poitrine. Le premier, c'est Erica Hahn…

- Hahn? s'étonna Callie.

- Oui, affirma-t-il. Comme vous le savez, la majorité des agents qui ont fui, a très vite été rattrapé. Sauf Erica Hahn… Elle est toujours en fuite.

- On s'en occupe, assura Arizona. On va tout faire pour –

- Non! la coupa d'une voix ferme Callie.

Arizona et Webber se tournèrent vers elle, lui adressant tous les deux un regard interrogateur.

- Je suis désolée M. Webber, s'excusa Callie, mais nous n'irons pas à la poursuite d'Erica.

- QUOI?! s'exclama Arizona abasourdie. Ne l'écoutez pas, lança-t-elle à l'adresse de Webber, elle n'a plus toute sa tête…

- Au contraire je n'ai jamais été aussi lucide de ma vie, garantit Callie, le regard plein de conviction.

- Permets-moi d'en douter, rétorqua la blonde en la regardant avec un sourcil levé. Laissez Erica s'en tiré n'a rien de –

- Tu es morte Arizona! s'exclama Callie, ne la laissant pas finir sa phrase. Pendant deux minutes, tu étais morte! Dans mes bras!

Arizona ouvrit la bouche puis la referma, donnant l'impression de s'être prise une gifle. Callie retira sa main dans la sienne pour la glisser sur sa propre nuque, tout en se maudissant de s'être laissée emportée. Elle se tourna de sorte à faire de nouveau face à Arizona, oubliant complètement la présence de Webber.

- Ça a été le pire moment de ma vie, admit-elle doucement, et je ne veux plus jamais avoir à revivre ça… Je ne veux plus prendre le risque de te perdre et surtout pas pour Erica Hahn. Elle n'en vaut pas la peine. Rien n'en vaut la peine…

- Oui mais ton père… commença Arizona.

Mais Callie l'interrompit de nouveau.

- Mon père m'a donné un cœur Arizona, déclara-t-elle. Mais c'est toi qui le fais battre…

Arizona sentit sa gorge se serrer face aux mots. Ils étaient simples mais tellement beau. Ils reflétaient parfaitement l'amour que Callie portait à la blonde, l'ultime preuve d'amour. Elle était prête à abandonner sa vengeance pour elle.

- Nous avons réussi à l'honorer ainsi que Mark et Tim, poursuivit Callie en remettant une mèche de cheveux derrière l'oreille d'Arizona. Ils ne seront pas morts pour rien parce que l'Agence n'existe plus… Le reste? On s'en fiche… Ce n'est que de la pure vengeance… Et l'amour que je ressens pour toi est beaucoup plus fort que la haine que je porte à Erica Hahn.

Un sourire éblouissant se dessina sur le visage d'Arizona tandis qu'elle hochait doucement la tête. Elle posa ses mains sur celles de Callie qui était sur son visage, les cramponna pour les poser sur ses genoux et entrelaça leurs doigts ensemble.

- D'accord, souffla-t-elle. Pas de chasse aux sorcières…

Callie lui adressa un grand sourire et se baissa à sa hauteur pour poser un baiser aimant sur son front. Arizona ferma les yeux pour savourer le toucher et ne les rouvrit que lorsqu'elle entendit Richard Webber – dont elle avait complètement oublié la présence – s'éclaircir de nouveau la gorge.

- Je respecte votre décision…

Callie lui adressa un signe de tête reconnaissant avant de lui demander:

- Quel est le deuxième point?

- Disons que c'est plus un dilemme qui se pose à moi, dit-il en s'approchant du lit.

Il posa une main sur le rebord qu'il tapota nerveusement, ce qui inquiéta légèrement Callie.

- J'ai parlé longuement avec notre Présidente de votre situation – vous savez, vous, étant normalement morte en prison et Mlle Robbins qui était un membre à part entière de l'Underground – et il s'avère que malgré tout ce que j'ai pu lui dire, elle a émis un avis d'arrestation à votre encontre à toutes les deux.

Il glissa une main dans la poche intérieure de sa veste, ce qui amena Callie à faire un pas en avant. Mais avant qu'elle n'ait pu faire quoi que ce soit d'autre, elle le vit sortir une enveloppe de taille moyenne et la poser sur la table d'appoint du lit.

- Je dirais que vous avez échappé à ma vigilance, dit-il en s'éloignant légèrement.

Callie le regarda avec un froncement de sourcil avant d'attraper l'enveloppe avec précaution. Elle l'ouvrit lentement et en sortit deux passeports ainsi que d'autres pièces d'identité pour elle et Arizona. Elle leva de nouveau les yeux vers lui et le vit sourire.

- Vous avez environ une vingtaine de minutes devant vous pour quitter l'hôpital, informa-t-il.

- Merci, murmura Callie.

Il esquissa de nouveau un sourire et posa une main sur son épaule.

- Votre père serait fier de vous Callie…

Callie sentit l'émotion la gagner lorsqu'elle le vit hocher une dernière fois la tête dans leur direction avant de sortir de la pièce.

Cet homme était incroyable. Elle n'avait jamais vu quelqu'un d'aussi intègre et juste que Richard Webber. Et il venait tout simplement d'enfreindre la loi pour pouvoir leur donner à elle et Arizona un avenir. Un happy ending.

- Prête à prendre le large? questionna Arizona en agitant les passeports devant elles.

Callie esquissa un sourire avant d'enrouler ses bras autour de sa nuque.

- Oui, répondit-elle en l'embrassant. Mais j'ai une dernière chose à faire avant…


Callie fixa la porte de la maison où elle venait de sonner en poussant un soupir d'encouragement. Elle avait réfléchi tout le trajet jusqu'à Seattle, se demandant si c'était réellement une bonne idée de faire ce qu'elle s'apprêtait à faire et elle en venait toujours à la même conclusion: c'était la meilleure des choses à faire.

La porte finit par s'ouvrir, laissant apparaître derrière elle un homme d'une trentaine d'année dans un peignoir noir. Il avait les traits du visage fins et son nez donnait l'impression d'avoir était cassé de nombreuses fois. Ces cheveux étaient mi-longs et complètement en broussaille, lui indiquant qu'il venait de se réveiller.

Malgré tout, il avait un certain charme qui ne faisait que lui confirmer qu'elle était bien en face de l'homme qu'elle cherchait.

- Derek Sheperd? demanda-t-elle quand même.

- Lui-même, répondit l'homme en face d'elle. Je vous connais?

- Non, répondit Callie. Mais moi je sais qui vous êtes… J'ai énormément entendu parler de vous.

Elle marqua une légère pause, cherchant la meilleure façon de lui dire l'objet de sa visite sans paraître trop abrupt. Mais elle réalisa qu'il n'y avait pas vraiment de bonne méthode à adopter pour dire à quelqu'un qu'on était ici pour lui parler de son meilleur ami décédé récemment mais qu'il pensait mort depuis de nombreuses années.

- J'étais une amie de Mark. Mark Sloan, précisa-t-elle.

Elle vit le visage de Derek se décomposer mais ne lui laissa pas le loisir de dire quoi que ce soit, de peur qu'il ne l'envoi bouler avant qu'elle ne termine. Elle lui tendit donc la grande enveloppe qu'elle avait dans la main.

- Vous trouverez à l'intérieur toute la vérité sur lui, expliqua-t-elle. Du début jusqu'à la fin…

Derek hésita à prendre l'enveloppe tendu, le choc apparent se lisant toujours sur son visage. Il n'avait pas entendu ce nom depuis trois ans et pourtant pas un jour ne se passait sans qu'il ne pense à son ami perdu. Il en était venu à déménager de New-York, ville où il voyait son meilleur ami dans chaque lieu, chaque endroit qu'ils avaient fréquenté ensemble. Un jour, il avait même eu l'impression de l'apercevoir au coin d'une rue et c'est à ce moment-là qu'il s'était décidé à reprendre sa vie en main et d'arrêter de sombrer dans sa déprime, parce qu'il était clair qu'il devenait fou.

Et il avait plutôt bien réussi. Devenant l'un des neurochirurgiens les plus prisés du monde, se mariant à la femme qu'il aimait et ayant même deux magnifiques enfants. Il avait repris sa vie en main, laissant son passé derrière lui.

Mais il semblait revenir le hanter à chaque fois.

Callie vit un bon nombre d'émotion traverser le visage de l'homme face à elle, ce qui l'amena à prendre de nouveau la parole:

- Ce qui se trouve dans cette enveloppe est classé secret défense par la CIA… Vous allez surement entendre parler de l'histoire dans les jours qui suivent. A la télé. Dans les journaux. Partout…Mais vous n'entendrez jamais l'entière vérité. Vous n'entendrez jamais à quel point Mark Sloan était un héros. Vous n'entendrez pas comment il s'est sacrifié pour sauver la vie de milliers de personnes, parce que ce genre de vérité n'amènerait que du mal… Et à vrai dire, Mark s'en ficherait de tout ça. Il s'en ficherait d'avoir une médaille, il s'en ficherait complètement de voir son nom rétabli. Mais ce qu'il espérait le plus au monde, c'est qu'un jour, il soit rétabli auprès de vous…

Elle marqua une légère pause avant de continuer:

- Mark Sloan était un héros Derek. Il m'a sauvé la vie et il a sauvé la vie de milliers de personne en sacrifiant la sienne…

Elle continua de lui tendre l'enveloppe jusqu'à ce qu'il lève d'un geste plein d'hésitation sa main et qu'il la prenne.

- Pas un jour ne se passait sans qu'il ne regrette votre amitié, ajouta-t-elle avant de lui adresser un dernier signe de tête et de se tourner pour partir.

- Madame! héla Derek lorsqu'elle eut descendu les marches du perron.

Callie lui fit de nouveau face et le vit la fixer d'un regard plein d'émotion.

- Merci, souffla-t-il.

Elle lui adressa un dernier sourire puis reprit son chemin.

Elle s'avança jusqu'à la voiture où l'attendait Arizona, appuyée sur la portière.

- Comment ça s'est passé? interrogea la blonde lorsqu'elle arriva à sa hauteur.

- Mieux que je ne le pensais, avoua Callie.

Elle fit un pas en avant et enroula ses bras autour de sa taille. Arizona entoura immédiatement sa nuque avec ses mains, une expression de bonheur se lisant sur son visage.

- On a encore beaucoup de choses à régler n'est-ce pas? demanda-t-elle.

- Oui, répondit Callie.

- Beaucoup de discussions à avoir…

- Énormément.

En commençant par toutes celles qui leur permettront de mettre une bonne fois pour toute l'Agence derrière-elles. Et la plus pénible restant celle qu'elles auront au sujet de son père.

- Mais on va s'en sortir hein? s'enquit Arizona d'un ton incertain.

- Je ne peux pas te garantir que tout ira bien entre nous, déclara Callie en la fixant intensément. Je ne peux pas te promettre que ce sera facile tous les jours et qu'on pourra tout oublier, parce que c'est impossible… On a vécu trop de choses horribles pour avoir un semblant de vie normal tout de suite - d'ailleurs, je ne sais pas si on arrivera un jour à avoir une vie normale…

- Je m'en fiche, rassura Arizona. Tant que je suis avec toi.

- C'est ce que je me dis aussi, répondit la Latina avec un sourire. Là où je veux en venir, c'est que – je ne peux peut-être pas te promettre toutes ces choses mais – ce que je sais, c'est que je t'aime et que je ne peux pas vivre sans toi… Je veux guérir avec toi, Arizona. Je veux passer le reste de ma vie avec toi…

Le cœur d'Arizona manqua un battement tandis que Callie continuait de la fixait de son regard empli d'amour et de tendresse.

- Je t'aime aussi Calliope, souffla-t-elle d'une voix pleine d'émotion. Et je veux aussi passer le reste de ma vie à tes côtés…

- De toute façon, tu n'as pas le choix, assura Callie en esquissant un sourire. Tu es coincée avec moi pour l'éternité, Arizona Robbins…

Arizona laissa échapper un rire avant de se serrer un peu plus contre elle.

- Loin de moi l'idée de m'en plaindre…

Elle se mit sur la pointe des pieds et l'embrassa délicatement. Callie ferma les yeux et laissa échapper un gémissement en sentant la langue d'Arizona lui frôler sa lèvre inférieure avant d'ouvrir sa bouche et lui permettre de se mêler à la sienne. Elle retira ses mains de sa taille pour les remonter doucement jusqu'à son visage qu'elle prit en éventail, la caressant affectueusement alors que le baiser s'intensifia.

Trop tôt à son goût, elle le rompit et s'éloigna, pour se plonger dans les yeux bleus d'Arizona dont les pupilles s'étaient dilatées.

- Que dirais-tu de me montrer enfin cette fameuse plage de Panama? questionna-t-elle en frôlant doucement ses lèvres.

Elle sentit le sourire d'Arizona se dessiner contre elle et ne put s'empêcher de combler la distance pour l'embrasser de nouveau.

Après toutes les épreuves qu'elles avaient traversées, après toutes les tempêtes qu'elles avaient surmontées, elles avaient enfin un avenir à construire ensemble.

Et ce qui était sûr pour Callie, c'est que l'éternité allait lui paraître bien courte au côté d'Arizona.


Epilogue :

« Oui, mon père me disait toujours que ce qui pouvait venir à bout de tout, c'était l'amour. Mais la plupart du temps, l'amour est ce qui nous amène à commettre les pires atrocités possibles.

J'ai menti par amour, j'ai fait souffrir par amour. J'ai même tué par amour… Et quand je prends du recul, je me rends compte malgré tout, si j'avais la possibilité de revenir en arrière, j'agirais exactement de la même manière. Je referais les choses exactement pareilles. Je mentirai, je ferais souffrir et je tuerais par amour…

Cependant j'aurais énormément appris sur moi. Sur mes forces et mes faiblesses. Mes qualités et mes défauts… Et c'est sur cet aspect-là que j'ai le plus gagné... Après tout, la victoire sur soi reste la plus grande des victoires.

Je ne regrette pas d'avoir gâché ma vie en cherchant à venger celle de mon père. Et je ne regrette pas d'avoir abandonné ma vengeance par amour pour Arizona.

Ne vous méprenez pas, si j'avais le choix, mon père serait toujours vivant, Mark serait toujours auprès de moi et Arizona aurait toujours son frère sur qui se reposer. Mais ces évènements-là, je n'avais aucun pouvoir là-dessus. Ou plutôt je n'avais aucune possibilité de savoir à l'avance ce qui se passerait et c'est toujours dans ces cas-là qu'on rêverait d'avoir la possibilité de remonter le temps... Mais pour faire quoi?

Revenir au moment où j'ai laissé seul mon père dans cet appartement et empêcher Arizona de le tuer? Revenir au moment où Mark a pris cet avion pour la Russie et le retenir? Revenir au moment où j'ai assassiné George O'Malley et éviter la prison et par conséquent l'Agence?

Remonter jusqu'au moment où Zetrov a commis l'attentat contre l'USS Navy et mettre KO cet ordure? Ou alors revenir carrément à l'époque où la mère du Colonel s'est tapé son père pour le concevoir et lui éviter de mettre au monde cette pourriture?

Mais qui me dit que les choses n'auraient pas été pires après tout ça? Qu'est ce qui me garantit que je n'aurais pas encore plus mal tourné en rattrapant tous les regrets qui font partie de ma vie aujourd'hui?

Parce qu'après tout, j'aurais peut-être évité pas mal de maux en empêchant la naissance du Colonel R. mais Arizona n'aurait jamais été de ce monde… Et pour moi, il n'y a pas pire alternative que celle-ci…

Traitez-moi d'égoïste si vous le voulez… Je dirais seulement que je suis amoureuse. Folle amoureuse. Et que toutes les horreurs que j'ai connu, les sentiments dévastateurs que j'ai ressenti, en valait la peine. Parce qu'ils m'ont permis d'être la personne que j'étais, la personne qui a croisé le chemin d'Arizona Robbins et qui ne la plus jamais quitté, même lorsqu'elle a bêtement essayé.

On dit souvent que le temps change les choses. Mais la vérité c'est que c'est vous qui devez les changer… Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde.

J'ai voulu qu'Arizona Robbins tombe amoureuse de moi. Donc je suis tombée amoureuse d'elle…

Ce n'est pas pour autant que je ne crois pas au destin… Je dis juste qu'il y a des destinés plus forte que d'autre. Des chemins qui sont fait pour se croiser et d'autres qui avancent dans la même direction sans jamais se rencontrer…

Il y a des personnes qui sont faites l'une pour l'autre et d'autres qui sont faites pour ne jamais finir ensemble.

Et il y a des histoires qui sont plus fortes que tout, plus fortes que le destin lui-même…L'univers en entier semblait vouloir nous séparer Arizona et moi. Et pourtant, nous nous sommes battus et nous nous sommes retrouvées. Contre vents et marées…Parce que mon père avait raison, ce qui pouvait venir à bout de tout, c'était l'amour.

Et Arizona et moi nous aimions plus que tout…

Plus que la vie elle-même…

Je m'appelle Callie Torres.

Et vous venez de lire mon histoire »


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