Bonjour à ceux qui liront cette fiction et pour commencer, ce prologue.

A l'approche de la Saint Valentin, j'ai voulu poster cette suite, fin, de Initiation de Jane/Lisbon, que j'ai écrit alors que ce n'était pas prévu. Bien qu'elle ne soit pas en rapport avec la fête des amoureux, j'ai pensé malgré tout que cela pourrait être approprié. En espérant que cette dernière partie puisse vous plaire au fur et à mesure que vous la lirait. N'hésitez pas à vous exprimer.

P.S: Le poème que j'ai ajouté avant ce prologue s'intitule Les Mains D'Elsa de Louis Aragon. J'ai trouvé que c'était de circonstance.


Donne-moi tes mains pour l'inquiétude, donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé, dont j'ai tant rêvé dans ma solitude

Donne-moi tes mains que je sois sauvé, lorsque je les prends à mon pauvre piège

De paume et de peur de hâte et d'émoi, lorsque je les prends comme une eau de neige, qui fond de partout dans mes mains à moi

Sauras-tu jamais ce qui me traverse, ce qui me bouleverse et qui m'envahit

Sauras-tu jamais ce qui me transperce, ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli

Ce que dit ainsi le profond langage, se parler muet de sens animaux

Sans bouche et sans yeux miroir sans image, ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots

Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent,d'une proie entre eux un instant tenue

Sauras-tu jamais ce que leur silence, un éclair aura connu d'inconnu

Donne-moi tes mains, que mon cœur s'y forme, s'y taise le monde au moins un moment

Donne-moi tes mains,que mon âme y dorme, que mon âme y dorme éternellement.


Le maître en art de la manipulation est passé maître en l'art du jeu. De quel genre me demanderez-vous ? A votre avis ? Nos initiations que chacun a mutuellement soumises à l'autre, n'étaient ni plus ni moins comparables à des rituels de passage que nous avons réussi, sans faire preuve de prétention, admirablement bien. Quel souvenir renversant quand j'y pense ! Ma mémoire en garde encore des images que celle-ci me projette lorsqu'un détail qui paraît insignifiant me les rappelle. Je n'aurais jamais cru que je prendrais goût à jouer ainsi avec cet idéal camarade de jeu qui reste si prévenant malgré ce que nous nous sommes mis à explorer tous les deux. Certains diraient que j'ai perdu mon sens commun, me laissant vilainement influencer par ce sacré Patrick Jane. Oui, je l'avoue. J'ai cédé, me joignant à la soudaine envie que ni l'un ni l'autre ne ressentaient à priori. Mon stimulant mentaliste avait raison. Chaque humain abrite une part sombre. La sienne comme la mienne se mélange à merveille dont la teinte en vient à devenir plus profonde, éclatante, irrésistiblement attirante. Le rouge est mis.

Cela fait quatre mois que nous avons recours à des pratiques peu conventionnelles auxquelles je ne songeais pas forcément poursuivre, Patrick y compris. Nous nous sommes pris au jeu, à prendre au sens propre, et je reconnais qu'une dépendance s'est créé au fil des semaines qui se sont déjà écoulées. Le mauvais penchant pour l'alcool que je suis parvenue à vaincre avec volonté me paraît mieux facile à éradiquer avec le recul que cette nouvelle faiblesse qui accapare mon corps, esprit surtout et heureusement lorsque je suis seule chez moi. Mes pensées vagabondent. Oh ! Je me trompe. Il n'y a pas que là. Ça me revient ! C'est arrivé dans mon bureau au CBI mais une fois. Enfin, je crois. Ce fut très bref comme une vision éclaire qui frappa ma mémoire. Grâce à ma conscience professionnelle qui domine, je pus reprendre le dessus et faire disparaître l'image embarrassante. Après tout, je suis un agent qui a la tête sur les épaules, fiable, supervisant une équipe. Par contre, je me retrouve dépossédée de mon autorité quand monsieur Jane est au contrôle des commandes. A force d'essayer de me faire obéir sur le terrain, étant sa supérieure, houspillant souvent lorsqu'il se montre obstiné, têtu, indiscipliné, l'indispensable consultant prend finalement sa revanche, celle de dominer quand il endosse son rôle. Je lui dois bien. Ceux qui me connaissent, diraient que ceci ne me ressemble pas. C'est vrai ! Mais Teresa a davantage d'ascendant sur l'agent Lisbon lorsque la danse de la soumission est menée par le stupéfiant, irremplaçable mentaliste. Qui aurait pu penser que celui-ci serait capable d'un tel vice ? Aucun. Même pas moi et je n'en reviens toujours pas. Qu'est-ce qu'on devrait dire me concernant ? La bouche béante, hébété. Voilà ! Cette expression. Quant à la mienne à cette heure, elle reflète le plaisir de goûter au péché de la luxure. Mmmmm !